L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
5 juin : fête citoyenne au Danemark
Ce 5 juin, on fête les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915. C'est le Jour de la Constitution danoise : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veux que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions.
C'est le Jour de la Constitution danoise (Grundlovsdag) : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veut que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions. Si bien que cette traditionnelle demi-journée fériée (l’après-midi) prend la forme d’une grande fête à la fois patriotique et citoyenne qui, en 2024, tombe pic à quelques jours des élections européennes.
D’ailleurs, cette année, c’est la journée toute entière qui est férié et chômée, non à cause de la campagne électorale, mais parce que l’on fête aujourd’hui les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915.
C’est en effet, un 5 juin, 1849, que le roi Frédéric VII a signé la première constitution, faisant ainsi du pays une monarchie constitutionnelle. La constitution a été complètement réécrite en 1866, puis en 1915, et plus récemment en 1953. Les promulgations de ces réécritures successives ont chaque fois eu lieu un 5 juin. Pour l’occasion, le Dannebrog, le drapeau national danois, est hissé sur les bâtiments publics et privés dans tout le pays.
Le 5 juin est également la fête des pères au Danemark.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juin 2024
6 octobre : jour de deuil national en Hongrie
Ce jour de deuil rappelle l’exécution de 13 généraux meneurs de la révolte hongroise contre les Habsbourg en 1848-1849.
Ce jour de deuil rappelle l’exécution de 13 généraux meneurs de la révolte hongroise contre les Habsbourg en 1848-1849. La Hongrie est dominée par les Autrichiens depuis la fin du XVIIe siècle. Le réveil des nationalités et le surgissement de mouvements révolutionnaires dans plusieurs pays d’Europe, notamment en France, incitent les Hongrois à se soulever contre la tutelle des Habsbourg dès le mois de mars, leur fête nationale du 15 mars est là pour le rappeler. Mais, on le sait cette guerre d’indépendance tournera court. Les Hongrois vaincus, le jeune empereur François-Joseph, conseillé par le sinistre général Haynau, va ordonner l’exécution de treize généraux ayant participé à l’insurrection. Tous n’étaient pas hongrois, il y avait parmi eux trois Allemands, un Croate, deux Arméniens et même un Autrichien, tous épris de liberté et de démocratie, tous décidés à abattre l’absolutisme de la monarchie autrichienne. Au matin du 6 octobre 1849, neuf d’entre eux sont pendus et quatre auront le privilège d’être fusillés. La date n’avait pas été choisie au hasard, c’était l’anniversaire du grand soulèvement de la population de Vienne, le 6 octobre 1848 : une foule de sympathisants de la cause hongroise composée d'ouvriers, d'étudiants et de soldats mutinés avait tenté d'empêcher leur départ des troupes de l’empereur pour réprimer la révolution hongroise. Le ministre de la Guerre avait même été lynché par la foule.
Depuis 2001, le 6 octobre est un jour de deuil national, c’est le Jour commémoratif des martyrs d'Arad (Az aradi vértanúk emléknapja ), célébré dans tout le pays ainsi qu’à Arad, ville aujourd’hui située en Roumanie, près de laquelle ont été exécutés les treize officiers. On rappelle aussi que le soir du même 6 octobre on procéda également à l’exécution de l’ancien président du Conseil hongrois, Lajos Batthyány. La journée mémorielle se déroule principalement dans les écoles primaires et secondaires où le discours nationaliste est de plus en plus prégnant, il participe au discours anti occidental entrent par le gouvernement de Viktor Orban.
En 1890, un mémorial réalisé par le sculpteur Zala György, également auteur du monument de la Place des Héros à Budapest, a été inauguré sur la Place de la Liberté (Szabadság tér) d’Arad. Après le traité de Trianon, en 1920, le gouvernement roumain avait de retiré la statue. En 2004, en présence de députés roumains et hongrois, le mémorial a été installé dans le parc de la Réconciliation d’Arad. Une cérémonie s’y déroule chaque 6 octobre.
La légende veut que les Autrichiens aient fêté ces exécutions en trinquant avec de la bière, c’est pourquoi, pendant 150 ans, en Hongrie, on s’est abstenu de le faire. Cette tradition de convivialité n’est réapparue que récemment de la part d’une jeunesse ignorant cet interdit.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
8 février : c’est la fête de la culture slovène
Cette date marque l'anniversaire de la mort du poète national slovène France Prešeren le 8 février 1849. C’est un jour férié, une fête de la culture et du patrimoine.
Cette date marque l'anniversaire de la mort du poète national slovène France Prešeren le 8 février 1849. La décision d'en faire la Journée de la culture slovène (slovenski kulturni praznik) date de 1944. Depuis 1991, Prešernov dan est un jour férié. Hier, a été décerné le prix Prešeren, la plus haute distinction du pays dans le domaine culturel. Chaque artiste ne peut le recevoir qu’une seule fois dans sa vie.
En 1991, la septième strophe de son poème Zdravljica (le Toast) est devenue l’hymne national slovène. L’effigie du poète apparaissait sur l’ancien billet de 1000 tolar et, aujourd’hui, figure sur la pièce slovène de 2 euros. Le square Prešeren à Ljubljana est orné d’une statue du poète, dont le regard fixe pour toujours un bas-relief de Julija son amour (malheureux) de l’autre côté de la place.
Ce Jour de Prešernov (Prešernov dan) est aussi une fête de la culture, les musées, expositions, théâtres, monuments… sont ouverts au public gratuitement.
Cette année la ville de Črnomelj marquera le 500e anniversaire de la naissance d'Adam Bohorič, grammairien et pédagogue, l’auteur de la première grammaire slovène, par diverses manifestations.
La fête culturelle a aussi une tonalité religieuse. Dans ce pays catholique on aime les pèlerinages. Rendez-vous à Brezje, au sanctuaire national slovène dédié à la Vierge, la procession vous conduira de la basilique de Marie Auxiliatrice jusqu’à Vrba, le village où est né le poète France Prešeren, le 3 décembre 1800. L'année 2020 sera marquée par les 220 ans de la naissance du poète. De joyeuses festivités sont prévues. En slovène, « prešeren » signifie également joyeux.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 février 2020