L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1226, Géorgie, 13 novembre, chrétiens Bruno Teissier 1226, Géorgie, 13 novembre, chrétiens Bruno Teissier

13 novembre : la mémoire de cent mille martyrs géorgiens

Cérémonie religieuse et nationale en souvenir d’un massacre de chrétiens perpétré au XIIIe siècle

 

Chaque 13 novembre, à Tbilissi, la foule, guidée par les plus hautes autorités religieuses, se rend sur le pont qui enjambe le fleuve Mtkvari pour commémorer la mort des 100 000 martyrs chrétiens de Tbilissi décapités par les musulmans en 1226 pour avoir refusé de renier leur religion. Cette célébration est à la fois religieuse et nationale. La Géorgie, petit État en mal de reconnaissance, se souvient de sa grandeur passée, notamment de la brillante Géorgie médiévale qui dominait la région jusqu’aux invasions turques perses et mongoles du XIIIe siècle y mette un terme. 

À l’automne 1225, la Géorgie est attaquée par Jalal ad-Din, roi du Khwarezm (un État turco-perse), qui fuit devant l’avance des armées mongoles. Les armées géorgiennes subissent une lourde défaite à la bataille de Garni en août 1225 et, pendant que la reine Rousoudan et la cour s’enfuient à Koutaïssi en Iméréthie, la capitale Tiflis (ancien nom de Tbilissi) est prise le 9 mars 1226 grâce à la trahison d’une partie de la population musulmane. La population chrétienne qui refuse de se convertir à l’islam est massacrée et les églises détruites. Rapidement, les Géorgiens pourront reprendre le contrôle de leur capitale. Le royaume de Géorgie va encore exister pendant deux siècles et demi mais son apogée appartient au passé.

Selon une chronique anonyme, Jalal a fait détruire la cathédrale de Sioni. Les icônes de la Vierge Marie et du Christ ont été placées sur le pont au-dessus de la rivière, on força les chrétiens à les piétiner. Ceux qui refusaient de profaner les icônes, ont été immédiatement décapités. On ne connaît pas de nombre exact de morts, le nombre indiqué dans la chronique médiévale géorgienne peut être traduit par « dix mille ». L’Église orthodoxe géorgienne invite néanmoins à célébrer la Journée du souvenir de 100 000 martyrs ( ასი ათასი მოწამე), fête religieuse importante en Géorgie qui a été placée le 31 octobre du calendrier julien, c’est-à-dire le 13 novembre du calendrier géorgien. 

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses !

 
Lire la suite
1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier 1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier

5 mars : fête protestante en Polynésie française

En Polynésie, ce jour est férié. Les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

 

En Polynésie, ce jour est férié depuis 1978. Pour la 224e année consécutive, les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : messes solennelles dans des lieux de culte bondés, chorales somptueuses mais aussi danses et chants traditionnels vont marquer cette journée du souvenir, c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

En effet, c’est le 5 mars 1797 à la Pointe Vénus, sur la côte est de l’île de Tahiti que débarquèrent du Duff, 18 missionnaires protestants issus de la London Missionary Society. Un monument commémorant l’événement y a été, depuis, érigé. Les Anglais parcouraient alors les mers du sud et leur vision des populations polynésiennes est très marquée par les descriptions qu’en on fait les explorateurs tels Walli, Cook, Bligh ou Bougain­ville. Les mœurs de ces sociétés, notamment leur grande liberté sexuelle les encouragèrent à aller les convertir et à réformer leur mode de vie dans le sens de la morale conservatrice de l’Angleterre victorienne. Le protectorat français, imposé progressivement à l’ensemble des îles, à partir de 1843, n’y changera rien. La communauté protestante reste aujourd’hui l’une des plus importantes communautés religieuses en Polynésie française. Aujourd’hui, les catholiques se mêlent à la fête qui est devenue une grande rencontre œcuménique.

La moitié des Polynésiens se réclament de l’Église protestante ma’ohi, majoritaire aux îles Australes et de la Société. Un tiers est catholique, principalement aux Marquises, dans l’est des Tuamotu, aux Gambier. Les mormons, arrivés en 1844, représenterait 7 % de la population, l’Église adventiste du 7e Jour, 6 %, la religion sanito, 2 %… Les vieilles croyances n’ont pas disparu pour autant, les divinités locales cohabitent sans problème avec celles dont parle la Bible traduite en tahitien dès 1836.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
polynesie5mars.png
Lire la suite
326, Éthiopie, chrétiens Bruno Teissier 326, Éthiopie, chrétiens Bruno Teissier

28 septembre : l'Éthiopie fête Meskal

Meskal (ou Mesquel) est la fête la plus importante de l’année en Éthiopie. C'est à la fois une célébration chrétienne, la « fête de la croix » et une fête païenne, celle de la fin de la saison des pluies.

 

Meskal (ou Mesqel, መስቀል አደባባይ) est la fête la plus importante de l’année en Éthiopie. C'est à la fois une célébration chrétienne, la « fête de la croix » qui est un culte à l’impératrice byzantine Hélène qui selon la tradition, aurait retrouvé la « vraie croix » sur laquelle le Christ a été crucifié, et en même temps, une fête païenne, celle de la fin de la saison des pluies, le retour du printemps, de la fécondité. Selon la tradition, c’est la fumée d’un bûcher qui aurait guidé sainte Hélène pour faire sa découverte.

Chaque année en Éthiopie, de grands bûchers recouverts d'herbes et de fleurs jaunes sont allumés en mémoire de l’événement. Un peu partout, des fagots sont vendus en ville, pour que chacun puisse contribuer à l’un des buchers collectifs allumés devant une église, sur une place de quartier, ou simplement dans la rue... ou encore le brûler devant sa maison. Le bûcher le plus imposant est allumé à Addis-Abeba sur la place Mesquel. Dans les rues, de petites fleurs jaunes s'offrent en bouquets. Elle sont elles aussi le symbole ce cette fête.

En Éthiopie, le jour de Meskal est férié. On s’est même arrêté de travailler hier dès 14 heures. Cette fête inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco.

La « vraie » croix aurait été découverte à Jérusalem en 326, selon la tradition éthiopienne, une partie de la Vraie Croix aurait été ensuite transportée en Éthiopie et serait conservée sur l’Amba Geshen, montagne du nord de l’éthiopienne, véritable forteresse naturelle où les empereurs entreposaient le trésor impérial.

Meskal (ou Meskel) est célébrée le 17 Meskerem du calendrier éthiopien (soit le 27 septembre du calendrier grégorien ou le 28, les années bissextiles). Cette fête est connue sous le nom d''Exaltation de la Sainte Croix dans d'autres églises orthodoxes, catholique ou protestantes, mais elle demeure une fête mineure. Les églises qui suivent le calendrier grégorien la célèbrent, discrètement, le 14 septembre. Seuls, les Éthiopiens, même les non chrétiens, en ont fait une véritable fête nationale.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
chrétiens, Catholiques Bruno Teissier chrétiens, Catholiques Bruno Teissier

22 août : les chrétiens fêtent la Vierge

Après le 15 août, la Vierge Marie est à nouveau à l’honneur aujourd’hui. Les Coptes fêtent son Assomption tandis que l’Église catholique a fait de ce 22 août la fête de « la Sainte Vierge Marie, Reine » autrement appelée le couronnement de la Vierge.

 

Après le 15 août, la Vierge Marie est à nouveau à l’honneur aujourd’hui. Les Coptes fêtent son Assomption (une semaine après les Églises catholique et orthodoxe) tandis que l’Église catholique a fait de ce 22 août la fête de « la Sainte Vierge Marie, Reine » autrement appelée le couronnement de la Vierge. Messes, processions, prières vont se succéder dans les sanctuaires mariaux, particulièrement dans les lieux de pèlerinage et d’apparition de la Vierge.

C’est en 1954, pour le centenaire du dogme de l’Immaculée Conception et quelques années après la définition du dogme de l’Assomption (1950), que le pape Pie XII a institué cette fête. Le contexte encore dramatique de l’après guerre y est favorable tout autant que le couronnement de la Vierge de Fatima, déclarée en 1946 reine du Portugal et du monde. Par ailleurs, L’intention du pape est d’offrir aux chrétiens une occasion de louer Marie en ranimant la mémoire de cette tradition ancienne et un peu oubliée dont l’iconographie est, cependant, partout présente, sur les tympans des églises comme sur les enluminures des livres saints. Une décennie plus tard, le Concile Vati­can II (1962-1965) rappelle que la Vierge Immaculée, après avoir vécu son Assomption, a été exaltée par le Seigneur comme Reine de l’Univers… autant de traditions qui paraissent sortir du fond des âges.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
22-8.jpg
Lire la suite
Vies de saint, chrétiens, 16 août Bruno Teissier Vies de saint, chrétiens, 16 août Bruno Teissier

16 août : saint Roch de Montpellier, un saint protecteur face aux épidémies

C’est la fête de saint Roch, un fils de notable de Montpellier, né vers 1350, qui a distribué ses biens aux pauvres pour mener une vie de pèlerin. Sur la route, il soigne de nombreux malades de la peste, ce qui fait de lui un saint invoqué spécialement en période d’épidémie…

 

C’est la fête de saint Roch, un fils de notable de Montpellier, né vers 1350, qui a distribué ses biens aux pauvres pour mener une vie de pèlerin. Sur la route, il soigne de nombreux malades de la peste, ce qui fait de lui un saint invoqué spécialement en période d’épidémie. La tradition lui prête quelques guérisons miraculeuses, nécessaires à sa future canonisation.

Saint Roch, par Valentin Montoliu, Musée Fabre, Montpellier

Saint Roch, par Valentin Montoliu, Musée Fabre, Montpellier

Atteint lui-même de la peste, il est sauvé par un chien qui lui apporta chaque jour à manger et qui deviendra son compagnon. C’est avec cet animal que saint Roch est généralement représenté. saint Roch est donc présenté en pèlerin, montrant une plaie sur sa cuisse (un bubon, signe de la peste) et un chien à ses côtés. Mort en prison, il devient un saint très populaire. En Bolivie, en particulier à Sucre et Potosi, la Saint-Roch, est l’occasion d’une fête des chiens. Ceux-ci sont le 16 août décorés de rubans. À Rome, l’église San Rocco organise une procession de sa statue et de celle de son chien.

Montpellier, bien sûr, lui réserve chaque année une fête qui dure deux jours et dont le clou est une grande procession qui parcourt les rues de la ville ainsi qu’une bénédiction des pains et des animaux. Ce dimanche 16 août, à 8 h 30 : bénédiction du nouvel autel et messe à Saint-Roch. De 9 h 30 à 17 h : vénérations des reliques et animations spirituelles à Saint-Roch. 10 h 30 : messe solennelle à la cathédrale Saint-Pierre. 15 h : concert (gratuit) à Saint-Roch de Dorota Anderszewska, violon supersoliste, accompagnée du chef de chœur Simon Juan et de l’artiste compositrice interprète Marie Trezanini. 17 h : vêpres solennelles, bénédiction de la ville de Montpellier et promulgation de l’église Saint-Roch en sanctuaire diocésain par Mgr Pierre-Marie Carré.

Cette fête est l’occasion d’animations, de spectacles, de colloques scientifiques qui attirent des milliers de personnes. C’est aussi le rendez-vous de nombreuses personnalités laïques et religieuses des villes liées à saint Roch, en particulier d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de Belgique, du Quebec afin d’élaborer des manifestations communes en l’honneur du saint. Montpellier est aujourd’hui l’épicentre du rayonnement international de saint Roch. La ville est le siège de l’Association Internationale Saint-Roch créée en 1995.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
rocco.png

Procession dans les rues de Montpellier

Lire la suite
chrétiens, 31 mai Bruno Teissier chrétiens, 31 mai Bruno Teissier

31 mai : la Visitation, fête chrétienne un peu oubliée

Tous les ans, une messe solennelle est célébrée ce jour en la basilique de Aïn Karem (ou Ein Kerem), petit village palestinien, aujourd'hui en territoire israélien, à quelques kilomètres de Jérusalem, où selon la tradition aurait eu lieu la Visitation.

 

La Visitation est une fête chrétienne qui rappelle le souvenir de la visite que fit Marie, enceinte de Jésus, à sa cousine Élisabeth, elle-même enceinte de Jean-Baptiste. Elle est fêtée le 31 mai.

Roger Van der Weyden, La Visitation, peint vers 1445

Roger Van der Weyden, La Visitation, peint vers 1445

Tous les ans, une messe solennelle est célébrée ce jour en la basilique de Aïn Karem (ou Ein Kerem), petit village palestinien chrétien qui s’est retrouvé en territoire israélien, à quelques kilomètres de Jérusalem. Selon la tradition, c’est là qu’aurait eu lieu la Visitation. Chaque année, cette basilique est visitée par quelque trois millions de visiteurs et de pèlerins

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
La basilique de Aïn Karem, Israël

La basilique de Aïn Karem, Israël

Lire la suite
Catholiques, chrétiens Bruno Teissier Catholiques, chrétiens Bruno Teissier

22 février : le Mercredi des cendres des catholiques

Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras.

 

Voilà une fête chrétienne typiquement catholique que ni les orthodoxes ni les protestants, à l’exception de certains luthériens, n’observent. Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras. Certains, parmi les pratiquants, vont perpétuer ce matin une tradition millénaire. Ils vont assister à une messe au cours de laquelle le prêtre va leur tracer sur le front une croix avec de la cendre (issue des rameaux de buis de l’année passée,  fanés et brulés). Ce geste de l’imposition des cendres vient de la tradition juive. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (Genèse, 3,19 « souviens-toi que tu es poussière ») mais aussi le péché et le désir de repentir de l’homme.

Dans le monde catholique, le jeûne est recommandé au moins deux jours : le Mercredi des cendres et le Vendredi saint. Ces jours-là on se doit de manger « maigre » comme l’on dit. À l’origine, les quarante jours du Carême (entre le Mercredi des cendres et le Samedi saint, veille de Pâques) renvoyaient aux quarante années passées dans le désert par le peuple juif  avant leur arrivée en Terre promise. Ils commémoraient également les quarante jours de jeûne de Moïse sur le mont Sinaï avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert. C’est au VIe siècle seulement que la pratique du carême fut instituée. Fondé au départ sur une privation de nourriture (viande, produit animal et tout aliment trop riche), il est devenu progressivement ascèse consistant à se libérer du superflu, de l’inutile mais aussi  moment de prière et de partage dans un cheminement spirituel tout entier orienté vers Pâques.

Les orthodoxes qui attache une plus grande importance au carême, le font débuter par le Lundi pur qui, cette année, tombera le 27 février.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Dans une église de Côte d’Ivoire

Dans une église de Côte d’Ivoire

Lire la suite

2 février : À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend rigueur…

Pause gourmande au cœur de l’hiver, la chandeleur évoque naturellement des souvenirs d’enfance, de crêpes que l’on fait tournoyer au-dessus de la poêle, de famille réunie autour de la table près d’un mois après la fête des rois et le partage de la galette… comme beaucoup de fêtes chrétiennes, l’origine de la chandeleur est à la fois celtique et romaine.

 

Pause gourmande au cœur de l’hiver, la chandeleur évoque naturellement des souvenirs d’enfance, de crêpes que l’on fait tournoyer au-dessus de la poêle, une pièce dans la main (pour connaître la prospérité durant toute l’année), de famille réunie autour de la table près d’un mois après la fête des rois et le partage de la galette ! Chez les chrétiens, la tradition veut aussi que l’on ne range la crèche qu’à partir de ce jour, dernière fête du cycle de Noël. Fête gourmande qui est aussi, comme son nom l’indique, fête de la lumière, puisque il est traditionnel de faire bénir ce jour-là des chandelles (bougies) pour toute l’année.

Marseille organise, à cette occasion, autour de l’abbaye Saint-Victor, neuf jours de pèlerinage dit de la chandeleur avec, comme point d’orgue la procession de Notre-Dame de la Confession, une vierge noire. Il est d’usage de rapporter chez soi un cierge béni durant la procession, il est censé protéger la maison et ses occupants contre les intempéries, la foudre et les démons !

À Rome déjà, il était de coutume de célébrer le dieu de la fécondité, Lupercus, ce même jour lors des Lupercales qui consistaient en de grandes retraites aux flambeaux. Dans son vaste chantier de remplacement des rites païens par des fêtes religieuses, l’Église décida de consacrer le 2 février à deux fêtes d’importance : la purification de Marie, 40 jours après son accouchement (elle est impure avant cette date d’après la loi juive) et la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa naissance. Dès 492, le pape Gélase 1er organise une grande procession en cet honneur au cours de laquelle sont allumés des cierges bénis.

La légende dit que c’est au cours d’une de ces processions que le pape distribua des crêpes aux pèlerins pour les encourager. Ainsi serait née cette tradition de consommer des crêpes le jour de la Chandeleur. Plus probablement, la crèpe serait un symbole solaire (un rond jaune) datant de l’époque païenne.

Pour suivre les fêtes traditionnelles et religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
chandeleur.jpg
Lire la suite

20 janvier : hommage à un militaire devenu une icône gay

Les villes de San Sebastian (Pays basque espagnol) et de Rio de Janeiro fêtent leur saint patron, saint Sébastien, un militaire romain, canonisé, puis devenu sous le pinceau des artistes une référence plus ou moins cachée à l’homosexualité. Saint Sébastien est aujourd’hui une icône gay.

 

La ville de San Sebastian (Pays basque espagnol) résonne du bruit des tambours et vit au rythme des défilés en costume d’époque napoléonienne depuis hier au soir. C’est la Tamborrada, en ce jour de fête de son saint patron, elle commémore les années d’occupation par les armées françaises, de 1808 à 1812. Une partie des défilés se fait au son des tambours (d’où le nom de la fête) et en costume militaire napoléonien. Depuis 1836, la Saint-Sébastien est l’occasion d’un véritable carnaval bien ordonné qui débute à minuit le 19 janvier sur la place de la Constitución de Saint-Sébastien avec lever du drapeau de la ville. Durant toute la journée du 20 janvier, et principalement jusqu’à midi, toutes les Tamborradas vont défiler à travers les innombrables rues et ruelles de la ville, pour y interpréter les airs officiels. Le soir, à minuit précise, la clôture de ces 24 heures de Tamborrada est officiellement déclarée avec l’interprétation, toujours sur cette même place, de la sociedad La Unión Artesana. Évidement la journée du 20 janvier est férié localement. Elle l’est aussi à Rio de Janeiro (appelée à l’origine São Sebastião de Rio de Janeiro) dont Sébastien est le saint patron.

Soldat romain, né à Narbonne, Sébastien était commandant de la garde prétorienne l’empereur Dioclétien, secrètement chrétien et exécuté pour cela. Généralement représenté attaché à un arbre et transpercé de flèches puisque tel fut son martyr, son corps fut enseveli dans les catacombes romaines qui portent aujourd’hui son nom puis transféré dans l’église Saint-Médard de Soissons où l’Ordre de Saint-Sébastien veille sur ses reliques. Il serait mort à Rome le 20 janvier 288.

Souvent utilisé par les peintres comme une référence cachée ou ouverte à l’homosexualité, saint Sébastien est aujourd’hui une icône gay. Dès le XIIIe siècle, on commence à le peindre sous la forme d’un jeune homme d’une grande beauté à la pose langoureuse. Le beau soldat dans la force de l’âge devient au fil des siècles un bel éphèbe alangui. Il le restera jusqu’à nos jours dans toute l’histoire de la peinture et de la photographie.

De nombreux écrivains comme Oscar Wilde, Gabriele D’Annunzio, Marcel Proust ou Yukio Mishima se sont emparé de la thématique. C’est ce dernier qui est le plus explicite, l’écrivain japonais raconte sa découverte à l’âge de douze ans d’une reproduction du Saint Sébastien de de Guido Reni : « Mes mains, tout à fait inconsciemment, commencèrent un geste qu’on ne leur avait jamais enseigné. Je sentis un je ne sais quoi secret et radieux bondir rapidement à l’attaque, venu d’au-dedans de moi. Soudain la chose jaillit, apportant un enivrement aveuglant. (…) Ce fut ma première éjaculation. Ce fut aussi le début, maladroit et nullement prémédité, de mes « mauvaises habitudes ». Confession d’un Masque, Yukio Mishima, 1949

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Saint Sébastien par Guido Reni (1615)

Saint Sébastien par Guido Reni (1615)

Le défilé des enfants (vers midi), le jour de la Tamborrada de Saint-SébastienPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Le défilé des enfants (vers midi), le jour de la Tamborrada de Saint-Sébastien

Lire la suite

7 janvier : le Noël des Orientaux

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël.  La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier…

 

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier et, dans beaucoup de pays, la fête commence dès le retour de la messe. Elle donne lieu à de véritables festins. En Égypte, où ce jour est férié depuis 2003, la messe de minuit est suivie d’un grand banquet en prélude à un jeûne qui va durer 14 jours.

C’est Jules César qui, en 45 av. JC, réforma le calendrier romain pour rattraper le retard sur le cycle solaire, et décréta une année de 365,25 jours dont le début était fixé au 1er janvier. Ce calendrier julien (du nom de son concepteur) sera le seul utilisé dans le monde chrétien jusqu’à ce qu’une bulle du Pape Grégoire XIII, en 1582, institue un nouveau calendrier, dit « grégorien », visant à rattraper le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien au cours des siècles. Pour cela, il fut décrété que, cette année-là, le vendredi 15 octobre succéderait sans transition au jeudi 4 octo­bre. À ces 10 jours, il faut ajouter un écart de 0,0078 jour par an (soit 3,32 jours) depuis 1582 entre les deux calendriers ce qui conduit à une différence de 13 jours. Les Églises catholique et protestantes utilisent toutes le calendrier grégorien, comme les orthodoxes de Grèce, Chypre, et Bulgarie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
noel russe.png
Lire la suite
France, Fêtes traditionnelles, chrétiens, 6 janvier Bruno Teissier France, Fêtes traditionnelles, chrétiens, 6 janvier Bruno Teissier

6 janvier : la galette de l'Épiphanie, une passion française

Pas moins de 20 millions de galettes vont être consommés en France au cours de ce mois de janvier, une excellente affaire pour les boulangers et les pâtissiers, une fête de la convivialité…

 

Pas moins de 20 millions de galettes vont être consommées en France au cours de ce mois de janvier, une excellente affaire pour les boulangers et les pâtissiers. En quelques décennies, cette fête ludique et conviviale est devenue un incontournable des relations familiales et de la vie en société, voire politique.

Depuis 1975, une galette est offerte au président de la République, sans fève bien sûr, car pas question de risquer de devoir le proclamer roi. Par les temps qui courent, la provocation serait manifeste.

Contrairement aux pays voisins, la galette est proposée à la vente du 26 décembre au 31 janvier. En un mois, on aura donc plusieurs occasions de tenter sa chance. Certains commerçants vont jusqu'à jouer le jeu de la loterie en faisant déposer quelques pièces d'or en guise de fève, devant huissier. La fête a aussi fait naître des vocations de collectionneurs de fèves, les fabophiles.

Pour les chrétiens, l’Épiphanie clôt le temps de Noël qui a débuté le 2 décembre dernier, avec l’Avent et ouvre une période dite de Temps ordinaire (sans grande fête marquante) qui se terminera le jour du  Mardi gras (le 25 février).

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
galette.png
Lire la suite
chrétiens, Catholiques, Fête des morts, 1er novembre Bruno Teissier chrétiens, Catholiques, Fête des morts, 1er novembre Bruno Teissier

1er novembre : la Toussaint

Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe.

 

Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe. Pourtant, selon l’Église, la fête des morts n’aura lieu que demain, le glissement vient du fait que la Toussaint est fériée (et non le lendemain) dans la plupart des pays catholiques sauf dans quelques rares pays comme le Brésil où c’est l’inverse. Quoi qu’il en soit, la Toussaint suscite le rassemblement familial autour des défunts et correspond souvent à un pic de pratique religieuse, comme Noël et Pâques. On va à la messe ce jour-là plutôt qu’un autre dans l’année. De même, non-croyants et non-pratiquants ne manqueront pas leur visite au cimetière dans une sorte de fidélité à une tradition, un retour aux valeurs transmises probablement ou encore le signe d’une imprégnation chrétienne.

22 millions de chrysanthèmes sont vendus en France au cours de la semaine de la Toussaint, soit 95% du marché annuel. Originaire du Japon où elle représente le plaisir et le bonheur, cette fleur est chez nous plutôt symbole d’immortalité. Introduit en France en 1789 par un négociant marseillais, le chrysanthème a remplacé au cours du XIXe siècle les bougies que l’on déposait sur les tombes, probablement parce qu’il fleurissait en hiver et résistait bien au froid.

Cela dit, la Toussaint est aussi pour beaucoup un jour férié qui permet de petites vacances ou au moins un week-end prolongé.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
toussaint.png
Lire la suite
1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier 1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : la mémoire d'un pontificat controversé

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans).

 

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans). Une messe en sa mémoire est célébrée aujourd’hui dans tous les diocèses, spécialement à Rome, en la basilique Saint-Pierre et en la basilique Saint-Jean de Latran dont il était l’évêque comme tous ses prédécesseurs.

C’est finalement le 22 octobre qui a été retenu pour fêter le bienheureux Jean-Paul II, date de l’inauguration de son pontificat (il fut élu le 16 octobre 1978 mais intronisé le 22) et non la date de sa « naissance au ciel » (dies natalis), c’est-à-dire sa mort. C’est donc bien le pontificat de Jean-Paul II qui est reconnu à travers cette béatification (malgré toutes les critiques que l’on a pu formuler !) et pas seulement les vertus de l’homme Karol Wojtila.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2019

 
jp2.png
Lire la suite
chrétiens, orthodoxes, Russie, Épiphanie Bruno Teissier chrétiens, orthodoxes, Russie, Épiphanie Bruno Teissier

19 janvier : le baptême glacé des Russes

Ce vendredi soir, dès minuit, des milliers de Russes vont s'immerger dans l'eau glacée à l’occasion de l’Épiphanie. En Russie, la date de cette fête dépend du calendrier julien, ce qui la place le 19 janvier dans le calendrier grégorien.

 

Ce vendredi soir, dès minuit, des milliers de Russes vont s'immerger dans l'eau glacée à l’occasion de l’Épiphanie. En Russie, la date de cette fête dépend du calendrier julien, ce qui la place le 19 janvier dans le calendrier grégorien.

Envie de se purifier le corps…ou de laver son âme de ses péchés ou encore désir de retrouver de l’énergie et des forces pour toute une année, c’est une tradition qui perdure selon un rituel immuable censé rappeler le baptême du Christ (Théophanie).

On fait des trous en forme de croix (du nom de yordan, en souvenir du Jourdain ) dans la glace et l’on s’immerge le corps dans l’eau glacée à 3 reprises (au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit), en poussant des cris de joie ! La cérémonie commence dès minuit et, à Moscou même où l’on attend plusieurs dizaines de milliers de participants, de plus en plus nombreux chaque année, quelque 200 sauveteurs ont été mobilisés en cas d’incident… Il en coûtera 3 500 roubles (un peu plus de 80 euros) aux courageux mais un buffet leur sera servi une fois le rituel terminé. On peut voir dans cet engouement un retour de la religion, si longtemps brimée et contrôlée à l’époque soviétique.

On s’en doute, le surhomme russe, Vladimir Poutine, se doit de montrer l’exemple. L’an dernier il s’est plongé dans le lac Seliger, dans la région de Tver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
epiphanie.jpg
Lire la suite