L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
7 décembre : Hanoucca, la fête juive de la lumière
Ce jeudi soir, chaque famille juive est invitée à exposer à sa fenêtre ou à sa porte, la hanoukia, le chandelier à neuf branches dont elle va allumer une bougie chaque soir durant huit jours. Une fête de la lumière qui en rappelle beaucoup d’autres, mais la tradition fait remonter cette observance à une victoire sur les Syriens au IIe siècle avant J.-C.
Ce soir, chaque famille juive est invitée à exposer à sa fenêtre ou à sa porte, la hanoukia, le chandelier à neuf branches dont elle va allumer une bougie chaque soir durant huit jours. Il est d’usage, durant cette période, de donner des étrennes aux enfants, de s’offrir des cadeaux dont le plus traditionnel est le dreidi, une toupie à 4 faces dont chacune contient une lettre hébraïque.
Comme la Noël des chrétiens, Hanoucca (הכנח) ou Hanouka est une fête aux lointaines origines païennes qui, jadis, célébrait le solstice d'hiver (fin décembre). C’est aussi le cas de la Sankta Lucia des Suédois ou de l’allumage des bougies de l’Adventskranz en Allemagne qui rappelle la tradition de HaHanoukka… En Europe ou en Amérique du Nord, la popularité d’Hanoucca vient du fait qu’elle s’insère bien dans l’ambiance de Noël, toutes religions confondues. Cette année, la fête juive des lumières commence le 7 décembre soit la veille du 25 Kislev de l’an 5784 du calendrier hébraïque, et se prolonge jusqu’au 15 décembre 2023.
Cette fête des lumières a aussi été dotée d’un argumentaire religieux : selon la tradition, elle commémore la victoire d’une famille juive, les Maccabées, sur les Syriens qui souhaitaient anéantir le judaïsme et helléniser la totalité du royaume au IIe siècle avant J.-C. Après trois ans de combat et la restauration du temple de Jérusalem profané, on découvrit une fiole d’huile servant à alimenter la menora (chandelier) qui, au lieu de ne brûler qu’une seule journée se consuma pendant huit jours. Les sages instituèrent alors la fête de la Hanoucca qui dépasse la simple commémoration d’une victoire mais souligne plutôt le risque de l’assimilation qui menace régulièrement l’identité juive. Une parabole qui ne manque pas d’être rappelée dans le contexte de l’après 7-Octobre en Israël, où on escompte une « victoire » militaire.
L’allumage des bougies est un rite caractéristique de cette fête. La première bougie à allumer se positionne à droite. Chaque jour, la nouvelle bougie est placée à gauche de celle de la veille et c'est par elle que l’on débute. Chaque nouvel allumage est réalisé à l’aide de la neuvième bougie (au centre), le shammash, et non pas d’une bougie déjà allumée! La hanoukia doit être placée près d’une fenêtre pour être visible de la rue (seulement si celle-ci est au rez-de-chaussée ou au 1er étage) ou près d’une porte du côté gauche en entrant. Ces lumières doivent briller au moins une demi-heure après la tombée de la nuit.
Pour se souhaiter un joyeux Hanouka, les fidèles ont pour habitude de dire "Hag Sameah" ou "Hanouka Sameah".
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2023
27 novembre : Tazaungdaing, la fête birmane des lumières
Ce soir, des montgolfières éclairées par des bougies, vont s’élancer un peu partout dans le ciel de la Birmanie. Des feux d’artifice, tirés pour l’occasion, vont contribuer, dit-on, à chasser les mauvais esprits en cette nuit de pleine lune. La fête de Tazaungdaing, véritable festival des lumières, serait antérieure à la propagation du bouddhisme en Birmanie.
Ce soir, des montgolfières éclairées par des bougies, vont s’élancer un peu partout dans le ciel de la Birmanie. Des feux d’artifice, tirés pour l’occasion, vont contribuer à chasser les mauvais esprits en cette nuit de pleine lune. C’est du moins ce que dit la tradition. Les premières montgolfières ont été lancées en 1894 à Taunggyi, peu après leur occupation du pays. C’est d’ailleurs, à Taunggyi, ville du pays Shan que les festivités sont les plus spectaculaires et les plus dangereuses, quand les ballons explosent dans la foule, il y a des blessés parfois des morts.
Mais la fête de Tazaungdaing (တန်ဆောင်တိုင်ပွဲတော်) est bien plus ancienne. Elle serait même antérieure à la propagation du bouddhisme en Birmanie. Ce festival des lumières aurait pour origine la fête indienne de Kattika qui avait lieu à la pleine lune de Tazaungmon (တန်ဆောင်မုန်း ), le huitième mois du calendrier traditionnel birman. Elle marque la fin de la saison des pluies.
La Birmanie étant très majoritairement bouddhiste, la fête des lumières, appelée aussi Tazaungdine, a été intégrée au culte. Ce jour-là, les moines se voient offrir une nouvelle robe. La tradition s’appuie sur un épisode de la vie du Bouddha. Voyant que le Bouddha allait bientôt renoncer, Maya, sa mère, passa toute la nuit à lui tisser des robes de moine jaunes. Sa sœur, Gotami (la tante de Bouddha) a continué cette tradition et lui a offert, chaque année, de nouvelles robes. En écho à cette légende, on organise des concours de tissage de robe de moine jaunes spéciales appelées matho thingan ( မသိုးသင်္ကန်း ) dans tout le pays, en particulier dans dans les fameuses pagodes Shwedagon de Yangon (Rangoun) et Kaung Hmu Daw de Sagaing. Ils se déroulent sur deux nuits consécutives (la nuit précédente et la nuit de pleine lune), les concurrents travaillent sans arrêt de la nuit jusqu'à l'aube pour tisser ces vêtements.
Dans le cadre des célébrations, les gens offrent des aumônes, des bougies, des bâtons d'encens, des fleurs et des fruits en hommage aux pagodes. Les rues sont également remplies d'offrandes d'aumônes pour les moines et de repas Satuditha servis aux gens méritants. Cette fête très populaire permet d’oublier, pour un temps, les exactions de la dictature militaire et la guerre qui sévit dans une bonne partie du pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 novembre 2023
12 novembre : Diwali, la fête indienne des lumières
Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali (दीपावली ou दिवाली ) qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Durant cette célébration de 5 jours, les hindous du monde entier mais aussi les sikhs et les jaïns vont s’en donner à cœur joie : achat de vaisselle neuve, renouvellement de la garde-robe, nettoyage de la maison de fond en comble mais aussi achat de pétards, de feux d’artifice et de toutes sortes de petits cadeaux qui seront remis aux proches ou aux collègues de travail. C’est le troisième jour, dit de la nuit sans lune, que la fête des lumières prend tout son sens. Les femmes, vêtues de leur plus beau sari, déposent des milliers de petites chandelles, sur le sol, aux fenêtres, sur les balcons.
Diwali marque le début de la nouvelle année en Inde du Nord : demain on entre dans la 2079e année de l’ère Samvat.
Si la fête des lumières se célèbre dans toutes les villes de l’Inde, les festivités sont particulièrement spectaculaires à Bombay, où la ville entière est illuminée. De superbes feux d’artifice sont lancés depuis différents endroits de la ville, comme la plage de Juhu, le parc Shivaji ou le quartier de Nariman Point.
Mais Diwali est une fête mondialisée qui se fête aussi à Londres, Johannesburg ou New York à l’île Maurice et même à Paris, dans les salons de l'Hôtel de Ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2023
21 décembre : Yule, l’ancienne fête germanique du solstice d’hiver, qui inspire Noël
Dans l’hémisphère nord, le solstice d’hiver se produit ce soir à 22h30 (heure de Paris), il est à l'origine d’une fête païenne, Yule, dont les principaux symboles ont été récupérés par la fête de Noël, à commencer par le culte de l’arbre décoré de lumière.
Dans l’hémisphère nord, le solstice d’hiver se produit ce soir à 22h30 (heure de Paris), il est à l'origine une fête païenne, Yule ou Yuletide, célébrée par les peuples germaniques dont l’essentiel des symboles occupe aujourd’hui la fête de Noël, à commencer par le culte de l’arbre décoré de lumière. L’ancien nom de la fête a été conservé en Scandinavie où le jour de Noël, on se souhaite « God jul ! » (« Joyeux Noël ! »)
On retrouve l’arbre dans la symbolique de la bûche de Noël, perpétuée sans les régions francophones sous forme de pâtisserie depuis le milieu du XXe siècle. Jadis, il était de coutume de placer une très belle bûche dans la cheminée, en fait un grand bloc de bois qui devait brûler 12 jours et 12 nuits afin de perpétuer la lumière qui faisait défaut en ce cœur de l’hiver. À Riga, en Lettonie, on conservé la coutume de trainer une grande bûche dans les rues de la ville et pour finir de la brûler, sur la place Doma, et ainsi voir partir en fumée les problèmes de l’année écoulée.
En Allemagne, les quatre bougies de la couronne de l’Avant, qui rappelle le chandelier d’Hanoucca des juifs ashkénazes, sont là pour souligner l’importance de la continuité de la lumière que l’on craignait, un peu chaque hiver, de ne jamais voir revenir. La hanoukia ne comporte que 8 bougies, symbole repris par les Chrétiens avec l’octave de Noël, mais pour les peuples germaniques, c’était une série de 12 nuits dangereuses et perturbées qu’il s’agissait d’affronter.
La maison était jadis décorée de plantes à feuilles persistantes comme le gui et le houx, symbole de continuité de la nature, car il fallait se persuader que tout allait renaître au printemps. Ces éléments décoratifs ont été conservés pour symboliser le temps de Noël.
Un autre symbole qui a persisté en Scandinavie, mais n’a pas atteint le monde latin, c’est la chèvre de Yule (Julbock). Dans la mythologie antique, la chèvre était liée au dieu Thor qui montait un char tiré par deux chèvres nommées Tanngrisnir et Tanngnjóstr. Aujourd’hui, elles se contentent de tirer le traîneau du père Noël et de distribuer des cadeaux. On trouve ces petites chèvres, en paille comme il se doit, chez Ikea au rayon déco de Noël. En Suède, la ville de Gävle installe chaque année sur la place centrale un Julbock géant en paille, 13 mètres de haut, 7 mètres de long et pèse environ 3,5 tonnes. La paille est aujourd’hui imprégnée d'un retardateur de feu pour éviter que de petits malins y mettre le feu comme cela a été le cas plusieurs années de suite car par tradition, la période est synonyme de chahut. Cette chèvre géante rappelle aussi le bouc fertilisateur qui selon la légende ancienne passait de maison en maison pendant cette période un peu folle. Ce bouc était de bon augure tout en faisant un peu peur. D’ailleurs dans les villages, il était d’usage que des jeunes gens se déguisent en bouc le 21 décembre pour provoquer une sorte de carnaval avant l’heure.
Le christianisme s’est efforcé de canaliser toutes ces coutumes en plaçant la fête de Noël à cette période afin aussi de remplacer le culte du dieu romain Sol Invictus ou celui du dieu Mithra importé d’Orient. L’Église a, dès l’origine, célébré une octave de Noël, mais dans le monde germanique, on est resté attaché aux symboles 12 nuits. Le célèbre chant de Noël anglais The Twelve Days of Christmas rappelle cette tradition que l’Église a aussi reprise à son compte d’autant plus facilement que ces douze jours, à partir du 25, conduisent à la veille de l’Épiphanie.
On retrouve des fêtes du solstice d’hiver dans toute l’Europe et l’Orient ancien. En Iran par exemple, elle porte le nom de Yalda et est héritée de la religion zoroastrienne qui vouait un culte à la victoire de la lumière sur les ténèbres. Cette fête du 21 décembre a survécu à l’islamisation du pays. L’évènement a perdu sa valeur religieuse au fil des siècles et est devenu une occasion sociale permettant de se retrouver en famille ou entre amis. La télévision officielle et la radio de la république islamique offrent des programmes spéciaux à cette occasion, même si ce jour n’est pas officiellement férié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 décembre 2022
13 décembre : Lucie célèbre le retour de la lumière
La Sainte-Lucie (Sankta Lucia) est l’une des deux fêtes les plus populaires en Suède, avec la Saint-Jean. Elle donne lieu à l’élection ou a tirage au sort d’une Lucia locale, ainsi qu’à de nombreuses festivités ou chahuts nocturnes de la part de la jeunesse.
La Sainte-Lucie (Sankta Lucia) est l’une des deux célébrations majeures des Suédois, avec la Saint-Jean (Midsommar).
Il y avait autrefois un concours pour tenir le rôle de Lucia à l’échelle nationale et la télévision nationale organisait l’élection d’une Miss Suède (Sveriges Lucia). Au niveau local dans les villes et les écoles de tout le pays, on choisissait une Lucia locale. Les journaux locaux invitaient leurs abonnés à voter pour l'une ou l'autre des candidates dont les photos étaient publiées. Mais ces concours prenaient inévitablement l’allure d’un concours de beauté et les critères de choix étaient de plus en plus contestés. Lucia devait-elle être blonde ? Depuis 2013, pour éviter les polémiques sur le choix de l’heureuse élue (notamment celui de sa couleur de peau), il n’y a plus d’élection d’une "Lucie de Suède" nationale, seulement quelques élections locales. Et, dans les écoles, on laisse souvent le hasard décider qui sera Lucia en organisant un tirage au sort, et souvent en y incluant les garçons.
Cette fête chrétienne commémore le martyr de Lucie de Syracuse, qui, selon la légende, apportait des vivres aux chrétiens cachés dans les catacombes de Rome. Elle éclairait son chemin avec une couronne de chandelles sur sa tête.
Le 13 décembre était jadis le jour le plus court de l’année, car on suivait le calendrier julien qui est en retard sur le calendrier grégorien. Cette très brève journée d’hiver était suivie d’une nuit longue et dangereuse, pleine esprits malveillants au selon la tradition suédoise. Il était donc vital de rester éveillé d’où la lumière des bougies et les gourmandises à grignoter.
Aujourd’hui, la journée n’est pas fériée mais la fête est très populaire en Suède et en Finlande. Elle a survécu à la réforme protestante qui a pourtant banni la célébration des saints. La jeunesse suédoise en profite pour faire la fête et souvent de mémorables chahuts nocturnes arrosés de glögg (vin chaud).
Selon la tradition, le matin, les filles vont réveiller leurs parents en leur apportant du café et des brioches au safran, les lussekatter ou saffran büllar. Ainsi le veut la tradition. Puis elles vont se préparer à une longue procession, vêtues d’une robe blanche et d’une ceinture rouge et la tête ceinte d’une guirlande. Des garçons également vêtus de blanc et coiffés d’un chapeau en forme de cône (stjargossar) les accompagnent. En tête du défilé, sainte Lucie, habillée elle aussi de blanc et de rouge, une couronne de bougies sur la tête. Le groupe va traverser une partie de la ville en distribuant des gâteaux au safran et au gingembre sur leur chemin, tout en chantant ou en récitant des poèmes. À l’origine, la plus jolie fille du village était élue pour tenir ce rôle.
En France, la Sainte-Lucie est peu célébrée sauf dans la ville de Montbéliard où jadis avait lieu un défilé des Lumières le 13 décembre, remplacé depuis 2015 par un spectacle de chorale d’enfants qui a été donné ce 11 décembre au théâtre municipal.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2022
19 décembre : dernier dimanche avant Noël, les Allemands allument la 4e bougie
C’est le 4e dimanche de l’Avent. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne faite de branches de sapin.
Pour les chrétiens occidentaux, c’est le 4e dimanche de l’Avent, la période qui se termine à Noël. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne de branches de sapin que l’on a confectionné pour le 1er dimanche de l’Avent. Une occasion pour les enfants allemands de faire rôtir une écorce d’orange sur la flamme de la bougie ou quelques aiguilles de sapin, pour le plaisir de l‘odeur. Cette tradition, qui vient des protestants, reste très populaire, même chez les catholiques.
La tradition vient du monde germanique et est bien antérieure au christianisme. Les Anciens symbolisaient le cycle de la vie avec des roues de feuillages. En cette période de fin d’un cycle et du début d’un renouveau, correspondant au solstice d’hiver, les chrétiens se sont inspirés des coutumes païennes de la couronne qui évoque la course du soleil.. La couronne de l’Avent (Adventskranz) est apparue au XVIe siècle en Allemagne du Nord, sous l’influence des Frères Moraves (une secte protestante), avec la tradition d’éclairer une bougie à chaque dimanche de l’Avent. Plus tard, elle a été popularisée par le pasteur luthérien Johann Hinrich Wichern (1808-1884) qui a eu l’idée, en 1839, de faire éclairer 24 bougies successivement chaque jour de l’Avent par les enfants d’un orphelinat de Hambourg. La coutume n’a pénétré en Alsace que dans les années 1930 et en Autriche après 1945. La couronne de l’Avent a traversé l’Atlantique avec l’immigration allemande, mais les Américains ont plutôt inventé l’usage de l’accrocher verticalement à leur porte d’entrée pour monter au voisinage que leur maison fête Noël. Par le biais des séries américaines, la coutume est arrivée ensuite en France où la tradition des bougies n’existe pas sauf un peu en Alsace. Les Français l’ont adopté comme un élément purement décoratif du temps de Noël. Le monde orthodoxe a pu aussi être influencé, à la marge. Ceux qui suivent cette coutume, allument successivement 6 bougies, car pour les orthodoxes, l’Avent compte deux dimanches de plus. Certains, chez les catholiques allemands, prévoient une cinquième bougie à allumer le jour de Noël. En Suède, on ne les éclaire que lors de la Sainte-Lucie, mais toutes en même temps. Il existe de nombreuses variantes… Toute cette symbolique de la lumière, d’origine païenne, n’est pas sans rappeler, bien sûr, la tradition juive d’Hanoucca.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2021
21 décembre : le solstice d'hiver
A 23h22 (heure de Paris) très exactement aura lieu le solstice d’hiver qui correspond à la nuit la plus longue de l’année et marque la naissance d’une nouvelle année solaire ; dès demain, les jours vont commencer à s’allonger. Dans l’hémisphère sud, c’est la nuit la plus courte et le début de l’été.
À 11h 02 (heure de Paris) très exactement aura lieu le solstice d’hiver qui correspond à la nuit la plus longue de l’année et marque la naissance d’une nouvelle année solaire ; dès demain, les jours vont commencer à s’allonger. C’est aussi aujourd’hui que débute l’hiver dans l’hémisphère nord. Dans l’hémisphère sud, c’est la nuit la plus courte, et le début de l’été.
Les différents calendriers religieux n’étaient pas toujours en phases avec le calendrier astronomique, il en résulte qu’un certain nombre de fêtes faisant référence à la renaissance de la lumière qui s’étalent du 13 décembre (Sainte-Lucie) à l’Épiphanie (6 janvier, et même 19 pour les Orientaux), en passant par le 25 décembre et les différents nouvel ans solaires (1, 12, 14 janvier). Les Celtes et Germains célébraient Yule (21 décembre), les Romains, Mithra (25 décembre), ainsi que les Saturnales (voir 6 janvier) en l’honneur du soleil invaincu (sol invictus). Sur le site de Stonehenge (Angleterre), des mouvements néo-druidriques organisent des cérémonies touristico-religieuses à l’occasion du solstice d’hiver. Les Francs-Maçons saluent ce moment par la l’organisation d’une Tenue solsticiale qui célèbre également Saint-Jean d’Hiver (saint Jean l’Évangéliste) dont la fête a lieu d’ici quelques jours (le 27 décembre). Pour les Francs-Maçons, comme par le passé pour les Templiers ou d’autres ordres de chevalerie, ce saint représente l’Initié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
13 décembre : fête des lumières à Sainte-Lucie dans les Caraïbes
C’est la fête nationale de Sainte-Lucie, petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs français…
C’est la fête nationale de Sainte-Lucie (Saint Lucia Day), petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. Lux, Lucis, la lumière en latin. L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs espagnols, on n’est pas allé bien loin pour lui chercher un nom. Longtemps, elle a célébré sa « découverte », le terme n’étant plus très politiquement correct eu égards aux autochtones caraïbes, rapidement décimés par la colonisation française puis anglaise et remplacés par des esclaves africains. Le 13 décembre est à la fois le National Day et une fête des lumières comme il se doit. Les villes et villages sont illuminés et joliment décorés à l'approche de la fête. Celle-ci débute le soir du 12 décembre avec le défilé des lanternes dans les rues de Castries, la capitale, accompagné d'un spectacle de Noël et de l'illumination des lumières de la place Derek Walcott dans le centre de Castries, et enfin un feu d'artifice. La fête nationale tombant cette année un dimanche, le lundi sera férié comme il est de tradition dans le monde anglo-saxon de ne pas perdre les jours chômés. Cette année, les autorité recommandent de respecter les protocoles anti-covid mais la fête aura bien lieu comme chaque année. La devise de l’île est The Land, the People, the Light (« La Terre, le Peuple, la Lumière »).
2 février : À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend rigueur…
Pause gourmande au cœur de l’hiver, la chandeleur évoque naturellement des souvenirs d’enfance, de crêpes que l’on fait tournoyer au-dessus de la poêle, de famille réunie autour de la table près d’un mois après la fête des rois et le partage de la galette… comme beaucoup de fêtes chrétiennes, l’origine de la chandeleur est à la fois celtique et romaine.
Pause gourmande au cœur de l’hiver, la chandeleur évoque naturellement des souvenirs d’enfance, de crêpes que l’on fait tournoyer au-dessus de la poêle, une pièce dans la main (pour connaître la prospérité durant toute l’année), de famille réunie autour de la table près d’un mois après la fête des rois et le partage de la galette ! Chez les chrétiens, la tradition veut aussi que l’on ne range la crèche qu’à partir de ce jour, dernière fête du cycle de Noël. Fête gourmande qui est aussi, comme son nom l’indique, fête de la lumière, puisque il est traditionnel de faire bénir ce jour-là des chandelles (bougies) pour toute l’année.
Marseille organise, à cette occasion, autour de l’abbaye Saint-Victor, neuf jours de pèlerinage dit de la chandeleur avec, comme point d’orgue la procession de Notre-Dame de la Confession, une vierge noire. Il est d’usage de rapporter chez soi un cierge béni durant la procession, il est censé protéger la maison et ses occupants contre les intempéries, la foudre et les démons !
À Rome déjà, il était de coutume de célébrer le dieu de la fécondité, Lupercus, ce même jour lors des Lupercales qui consistaient en de grandes retraites aux flambeaux. Dans son vaste chantier de remplacement des rites païens par des fêtes religieuses, l’Église décida de consacrer le 2 février à deux fêtes d’importance : la purification de Marie, 40 jours après son accouchement (elle est impure avant cette date d’après la loi juive) et la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa naissance. Dès 492, le pape Gélase 1er organise une grande procession en cet honneur au cours de laquelle sont allumés des cierges bénis.
La légende dit que c’est au cours d’une de ces processions que le pape distribua des crêpes aux pèlerins pour les encourager. Ainsi serait née cette tradition de consommer des crêpes le jour de la Chandeleur. Plus probablement, la crèpe serait un symbole solaire (un rond jaune) datant de l’époque païenne.
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8 décembre : les Lyonnais fêtent les lumières
Près de trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end pour admirer les créations d’artistes de toutes sortes, plasticiens, vidéastes, éclairagistes, architectes qui ont fait de la ville, de ses monuments, de ses fleuves leur terrain de jeu pour un spectacle éphémère mais ô combien grandiose !
Près de trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end pour admirer les créations d’artistes de toutes sortes, plasticiens, vidéastes, éclairagistes, architectes qui ont fait de la ville, de ses monuments, de ses fleuves leur terrain de jeu pour un spectacle éphémère mais ô combien grandiose ! La fête des Lumières ou Fête des Illuminations comme l’on disait autrefois, investit aussi les réseaux sociaux : facebook, twitter donnent à l’événement un retentissement international, relayé par les nombreux Lyonnais de l’étranger qui célèbrent l’événement à leur manière. Après une année d'interruption, les autorités locales ayant cédé à la peur des attentats, la fête reprend, mais confiée à une partie de la ville. La Fête des Lumières se déroule du jeudi 7 au Dimanche 10 décembre 2017.
Il n'y a pas qu'à Lyon ! Vous le lirez dans le livre de Jean-François Bernou
En France, aujourd'hui, le 8 décembre évoque avant tout la fête des Lumières de Lyon. Jean-François Bernou nous raconte les origines alambiquées de cette manifestation artistique et populaire, mais aussi religieuse.
Car cette date en recouvre une autre, propre aux pays catholiques, l'Immaculée Conception, notion que nous explique Pascal Mallen-Barret. Le 8 décembre, nous conduira en Amérique latine à la découverte de quelques Vierges très populaires et de divinités brésiliennes d’origine africaine. En Uruguay, ce jour est celui de l’ouverture de la saison balnéaire. La même référence religieuse nous mènera également à Strasbourg pour évoquer la naissance du drapeau européen.
Chaque 8 décembre, à New York, on chante en mémoire d’un saint et martyr de la culture pop, John Lennon. En Finlande, on se souvient de Sibelius, le musicien national. En Macédoine, une fête récente évoque saint Clément. En Albanie, la date du 8 décembre est très clivante sur le plan politique…
Nous terminerons ce tour du monde au Japon où l'on célèbre l'Illumination du Bouddha, une fête de lumière qui ne s’affiche pas sur les murs comme à Lyon, mais qui demeure spirituelle et intérieure.
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