L’Almanach international

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1415, Tchéquie, protestants, 6 juillet Bruno Teissier 1415, Tchéquie, protestants, 6 juillet Bruno Teissier

6 juillet : Jean Hus, symbole tchèque

La République tchèque commémore la mort de Jean Hus sur un bûcher le 6 juillet 1415. La journée du 6 juillet n’est fériée et chômée que depuis 2000, mais cette célébration est officielle depuis 1925.

 

La République tchèque commémore la mort de Jean Hus sur un bûcher (Den upálení mistra Jana Husa). La journée du 6 juillet n’est fériée et chômée que depuis 2000, mais cette célébration est officielle depuis 1925.

C’est un jour de fête nationale commémorant la mort de Jean Hus sur un bûcher, le 6 juillet 1415. À cette occasion, l’Église hussite (protestante) tchèque célèbre une messe dans la chapelle de Bethléem, où Jean Hus avait pour habitude de prêcher, tandis que les autorités politiques déposent une gerbe au pied de l’imposante statue du grand homme, sur la place de la Vieille-Ville de Prague. Le soir du 6 juillet, il est d’usage d’organiser des bûchers en plein air.

Rien ne semblait prédire à Jean Hus une fin aussi tragique. Prêtre, né en 1372 en Bohême, doyen de la faculté de théologie puis recteur de l’université de Prague, il effectue un parcours sans faute mais ne cesse de se poser des questions. Influencé par John Wyclif (précurseur de la réforme protestante), il s’élève publiquement contre la vente des indulgences. En 1415, le concile de Constance le condamne à mourir sur un bûcher pour hérésie. Depuis lors, les Tchèques le considèrent comme un symbole, celui du refus de toutes les oppressions qu’elle soit catholique, impériale, allemande ou soviétique. Ses derniers mots sur le bûcher : « La vérité triomphera ! » seront repris plus tard par Tomas Masaryk puis Vaclav Havel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juillet 2024

 

Jenský kodex (XVe)

Adaptation cinématographique

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France, protestants Bruno Teissier France, protestants Bruno Teissier

4 septembre : les huguenots assemblés au Désert

Le Mas Soubey­­ran, niché dans les montagnes cévenoles accueille, comme tous les ans en ce début septembre, l’Assemblée du Désert, l’une des trois grandes manifestations du protestantisme en France.

 

Ils arrivent en voiture, en autobus, à vélo parfois, ils viennent des Pays-Bas, d’Allemagne, de Catalogne, de Suisse, de France bien sûr, ils sont entre 15 et 20 000 à avoir répondu à l’appel de l’une des trois grandes manifestations du protestantisme en France.

Le Mas Soubey­­ran, niché dans les montagnes cévenoles accueille, comme tous les ans en ce début septembre, l’Assemblée du Désert. La clairière de Mialet (dans le Gard) résonne des cantiques indissociables de l’identité huguenote : le Psaume des Batailles, La complainte des prisonnières de la Tour de Constance, La Céve­nole…

C’est en 1911 que fut créé ici même le musée du Désert, dans la maison d’un chef camisard nommé Laporte dont on peut encore voir la cachette aménagée pour échapper aux soldats du roi. Il commémore les persécutions des protestants depuis la révocation de l’édit de Nantes (1685) jusqu’à l’édit de tolérance de Versailles (1787) qui marquait la fin officielle de l’interdiction du protestantisme. Depuis lors, l’habitude a été prise de se réunir autour de ce lieu de mémoire pour le souvenir des cultes clandestins, bien sûr, mais également pour réaffirmer que le Désert exprime aussi la nécessité du retrait, de l’intériorité.

Pour suivre les fêtes traditionnelles et religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1738, États-Unis, Royaume-Uni, protestants, 24 mai Bruno Teissier 1738, États-Unis, Royaume-Uni, protestants, 24 mai Bruno Teissier

22 mai : Aldersgate Sunday, fête méthodiste américaine et anglaise

Les méthodistes dédient ce dimanche au fondateur de leur Église, une branche anglo-saxonne du protestantisme.

 

Cette journée commémore un événement religieux qui bouleversa la vie d’un homme, John Wesley, et fit naître une nouvelle Église, l’Église méthodiste. Ce prédicateur anglais du XVIIIe siècle fit une expérience sensible de conversion (une « rencontre avec Dieu » ) lors d’une réunion de prière à Aldersgate, au cœur de Londres, le 24 mai 1738 ! Cette « expérience du Salut », ainsi qu’il la définira, deviendra une des caractéristiques du méthodisme et d’autres mouvements du « Réveil ». Dès lors, John Wesley et ses disciples parcoururent l’Angleterre et les colonies américaines, prônant un nouveau mode de pratique de la religion, caractérisé par l’expérience personnelle divine. En 1784, il rompt avec l’Église anglicane officialisant le mouvement méthodiste. De nos jours, le méthodisme compte 80 millions de membres revendiqués dans le monde. C’est aujourd’hui la deuxième Église protestante aux États-Unis.

En privé, c’est le 24 mai que les méthodistes dédient une journée (Aldersgate Day) à John Wesley, le fondateur de leur Église. Mais, en Angleterre comme aux États-Unis, la plupart des cérémonies sont organisées ce dimanche (Aldersgate Sunday), et non le 24 mai, jour officiel de la fête.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2022

 
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1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier 1797, Polynésie, chrétiens, protestants, 5 mars Bruno Teissier

5 mars : fête protestante en Polynésie française

En Polynésie, ce jour est férié. Les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

 

En Polynésie, ce jour est férié depuis 1978. Pour la 224e année consécutive, les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : messes solennelles dans des lieux de culte bondés, chorales somptueuses mais aussi danses et chants traditionnels vont marquer cette journée du souvenir, c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.

En effet, c’est le 5 mars 1797 à la Pointe Vénus, sur la côte est de l’île de Tahiti que débarquèrent du Duff, 18 missionnaires protestants issus de la London Missionary Society. Un monument commémorant l’événement y a été, depuis, érigé. Les Anglais parcouraient alors les mers du sud et leur vision des populations polynésiennes est très marquée par les descriptions qu’en on fait les explorateurs tels Walli, Cook, Bligh ou Bougain­ville. Les mœurs de ces sociétés, notamment leur grande liberté sexuelle les encouragèrent à aller les convertir et à réformer leur mode de vie dans le sens de la morale conservatrice de l’Angleterre victorienne. Le protectorat français, imposé progressivement à l’ensemble des îles, à partir de 1843, n’y changera rien. La communauté protestante reste aujourd’hui l’une des plus importantes communautés religieuses en Polynésie française. Aujourd’hui, les catholiques se mêlent à la fête qui est devenue une grande rencontre œcuménique.

La moitié des Polynésiens se réclament de l’Église protestante ma’ohi, majoritaire aux îles Australes et de la Société. Un tiers est catholique, principalement aux Marquises, dans l’est des Tuamotu, aux Gambier. Les mormons, arrivés en 1844, représenterait 7 % de la population, l’Église adventiste du 7e Jour, 6 %, la religion sanito, 2 %… Les vieilles croyances n’ont pas disparu pour autant, les divinités locales cohabitent sans problème avec celles dont parle la Bible traduite en tahitien dès 1836.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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1688, Royaume-Uni, Irlande, protestants, 7 décembre Bruno Teissier 1688, Royaume-Uni, Irlande, protestants, 7 décembre Bruno Teissier

7 décembre : parade protestante à Londonderry

La communauté protestante de Derry organise une marche dans la ville en souvenir de sa résistance aux troupes catholiques venues assiéger la ville (décembre 1688). Après en avoir chassés de la ville les catholiques qui y vivaient, les protestants se sont barricadés en fermant les portes de la ville…

 

La communauté protestante de Derry (Londonderry pour les protestants) organise une marche dans la ville en souvenir de sa résistance aux troupes catholiques venues assiéger la ville (le 7 décembre 1688). Après en avoir chassés de la ville les catholiques qui y vivaient, les protestants se sont barricadés en fermant les portes de la ville. Le siège durera 105 jours, près d'un tiers des habitants de la ville a succombé à la famine, mais Derry ne s'est pas rendue, elle a été délivrée par des navires anglais au mois d'août suivant.

« No surrender » ("pas de capitulation") est le slogan des sociétés orangistes (les activistes protestants qui cultivent cette mémoire). Longtemps cette marche de début décembre, comme celles de l'été, ont mis la ville de Londonderry à feu est à sang. Jusqu'à ce qu'une commission des défilés, mise en place par Londres à la fin du XXe siècle, impose des itinéraires qui évitent les quartiers catholiques de cette ville d'Irlande du Nord. D’autant que la perspective du Bretix a tendance à vraiment échauffer les esprits.

Chaque année les Apprentice Boys of Derry, fraternité protestante, célèbrent deux principaux événements ayant attrait au siège de la ville : la fermeture des portes (1688) de la ville et la libération de la ville (1669).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les Apprentice Boys (apprentis) of Derry en tenue d’apparat

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