L’Almanach international
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2 décembre : Sukaphaa Divas, la fête de l’État indien de l’Assam
Cette fête de l’Assam a été créée en 1996, pour célébrer les six siècles d’indépendance du royaume d’Ahom, lequel avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826.
C’est le Jour de l’Assam : Asom Divas (আসোম দিৱস) la fête nationale de ce petit État, par sa population (seulement 35 millions d’habitants), situé au nord-est de l’Inde. Cette fête a été créée en 1996 par les autorités locales, pour célébrer ses six siècles d’indépendance. En effet, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826, un royaume d’Ahom avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle.
Le royaume d’Ahom a été fondé par Chaolung Sukaphaa, un prince tai du royaume de Mong Mao, dans le Yunnan, en Chine. La légende raconte que ce prince héritier de 19 ans a dû quitter son pays, en 1215, suite à la naissance d’un cousin qui lui a bloqué l’accès au trône. Selon la tradition, sa grand-mère lui aurait dit qu’« il n’y a pas de place pour deux tigres dans la même jungle, et qu’il n’y a pas deux rois assis sur le même trône ». Il est donc parti vers le sud accompagné tout de même de quelque neufs mille personnes. Après 13 ans de voyage et de traversée des monts Patkai, le jeune prince et son groupe sont arrivés à Namrup, dans le sud-est de l’actuel Assam en 1228. Quelque année plus tard, Sukapha a fondera le royaume d'Ahom dont il établira la capitale à Charaideo en 1235. Pour se faire accepter comme roi, Sukapha a mis en place des mesures de conciliation pour unir tous les peuples autochtones, notamment les Sutias, les Kacharis et les Morans, les traitant tous égaux et il a encouragé les mariages mixtes entre les Ahoms et les autres tribus. C’est ainsi qu’il a fondé son royaume et sa dynastie. Celui-ci a résisté pendant des siècles à toutes les puissances, notamment les Moghols, mais le petit royaume a fini par tomber sous la domination britannique et en 1947 l’Assam est devenu un État de l’Union indienne.
Le roi Sukapha, divinisé (il serait un descendant du dieu Khunlung), est vénéré comme le fondateur du pays. La figure du roi d’ahim est sacrée. L’an dernier, Garga Chatterjee, une commentatrice politique l’avait qualifié d’« envahisseur chinois ». Ce commentaire a suscité un énorme scandale et lui a valu la visite de la police sur ordre du ministre en chef de l'Assam, Sarbananda Sonowal.
L’anniversaire de son arrivée, en 1228, a été fixé officiellement au 2 décembre, devenu jour férié localement. La fête est également connue sous le nom de Sukaphaa Divas (চাওলুং চুকাফা দিৱস) ou Chaolung Chukapha Day. Elle commence par des spectacles de danse et de musique, puis vient la cérémonie de remise des prix au cours de laquelle le ministre en chef de l'Assam décerne des prix et des récompenses aux lauréats pour leurs diverses réalisations de l'année. En fin de journée, une grande procession est organisée par les autorités. Les participants chantent des chansons locales afin de louer Chaolung Sukaphaa et de conclure la fête.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2022
13 novembre : la mémoire de cent mille martyrs géorgiens
Cérémonie religieuse et nationale en souvenir d’un massacre de chrétiens perpétré au XIIIe siècle
Chaque 13 novembre, à Tbilissi, la foule, guidée par les plus hautes autorités religieuses, se rend sur le pont qui enjambe le fleuve Mtkvari pour commémorer la mort des 100 000 martyrs chrétiens de Tbilissi décapités par les musulmans en 1226 pour avoir refusé de renier leur religion. Cette célébration est à la fois religieuse et nationale. La Géorgie, petit État en mal de reconnaissance, se souvient de sa grandeur passée, notamment de la brillante Géorgie médiévale qui dominait la région jusqu’aux invasions turques perses et mongoles du XIIIe siècle y mette un terme.
À l’automne 1225, la Géorgie est attaquée par Jalal ad-Din, roi du Khwarezm (un État turco-perse), qui fuit devant l’avance des armées mongoles. Les armées géorgiennes subissent une lourde défaite à la bataille de Garni en août 1225 et, pendant que la reine Rousoudan et la cour s’enfuient à Koutaïssi en Iméréthie, la capitale Tiflis (ancien nom de Tbilissi) est prise le 9 mars 1226 grâce à la trahison d’une partie de la population musulmane. La population chrétienne qui refuse de se convertir à l’islam est massacrée et les églises détruites. Rapidement, les Géorgiens pourront reprendre le contrôle de leur capitale. Le royaume de Géorgie va encore exister pendant deux siècles et demi mais son apogée appartient au passé.
Selon une chronique anonyme, Jalal a fait détruire la cathédrale de Sioni. Les icônes de la Vierge Marie et du Christ ont été placées sur le pont au-dessus de la rivière, on força les chrétiens à les piétiner. Ceux qui refusaient de profaner les icônes, ont été immédiatement décapités. On ne connaît pas de nombre exact de morts, le nombre indiqué dans la chronique médiévale géorgienne peut être traduit par « dix mille ». L’Église orthodoxe géorgienne invite néanmoins à célébrer la Journée du souvenir de 100 000 martyrs ( ასი ათასი მოწამე), fête religieuse importante en Géorgie qui a été placée le 31 octobre du calendrier julien, c’est-à-dire le 13 novembre du calendrier géorgien.
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