L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
19 juin : quand les États-Unis ont aboli l'esclavage
On fête la Déclaration officielle de l’abolition de l’esclavage, telle qu’elle a été annoncée aux esclaves du Texas depuis le balcon de la villa Ashton, à Galveston par le général Granger, le 19 juin 1865.
La journée du Juneteenth (contraction de June et de nineteenth) commence par une lecture solennelle de la Déclaration officielle de l’abolition de l’esclavage, telle qu’elle a été annoncée aux esclaves du Texas depuis le balcon de la villa Ashton, à Galveston par le général Granger, le 19 juin 1865.
Elle se poursuit par une messe d’action de grâce en mémoire de tous les esclaves morts dans leur lutte pour la liberté. Des chants emblématiques de la mémoire noire américaine comme Swing Low, Sweet Chariot ou Lift every voice and sing sont repris. Mais cette journée est aussi festive avec défilés, reconstitutions historiques, rodéo, marchés de rue et, parfois, élection d’une « Miss Juneteenth » ! 42 États sur les 50 que comptent les États-Unis célèbrent cet événement. Abraham Lincoln avait proclamé la fin de l’esclavage en 1863, mais il fallut attendre plus de deux années pour que les esclaves du Texas en bénéficient et encore six mois de plus pour qu’en décembre 1865, le 13e amendement de la constitution américaine interdise l’esclavage sur l’ensemble du territoire américain. Quatre millions d’afro-américains devenaient ainsi libres après plus de 250 années de soumission, mais pas encore citoyen... Pour cela, ils devront attende encore un siècle !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
31 mai : il y a 100 ans, à Tulsa, le plus terrible lynchage de Noirs de l’histoire américaine
Localement le massacre de Tulsa est célébré chaque 31 mai, cette année pour le centenaire du drame, le président des États-Unis se déplacera, il assistera demain à des cérémonies qui durent plusieurs jours.
Localement le massacre est célébré chaque 31 mai (Tulsa race massacre Day), cette année pour le centenaire du drame, le président des États-Unis se déplacera, il assistera demain à des cérémonies qui durent plusieurs jours.
Cela se passe à Tulsa, dans l’Oklahoma : le 30 mai 1921, un jeune Noir maladroit bouscule une jeune fille blanche, lui a-t-elle marché sur le pied ? L’a-t-il heurté ? On ne sait pas. Toujours est-il qu’elle pousse un cri, aussitôt on accourt croyant une agression. Le jeune homme, qui sait ce qu’il risque, se réfugie à Greenwood, où habite sa mère. Il sera vite retrouvé et arrêté, mais la jeune fille refuse de porter plainte. L’affaire aurait dû en rester là, si un groupe d’hommes noirs patrouillant devant le commissariat pour protéger le jeune garçon, n’était pas tombé nez à nez avec un groupe d’hommes blancs hystériques réclamant le lynchage du coupable. Des coups de feu sont partis, on comptera plusieurs victimes surtout des Blancs. Aussitôt la ville s’enflamme contre le quartier noir de Greenwood, un quartier relativement prospère où vivait une classe moyenne supérieure noire qui suscitait bien des jalousies dans cette petite ville du vieux Sud. Le quartier était même connu sous le nom de Black Wall Street, en référence au quartier des affaires de New York. Les pillages et destructions durent deux jours à partir du 31 mai 1921. 1256 maisons sont détruites, plus de 10 000 personnes, quasiment toutes afro-américaines, se retrouvent à la rue. 300 morts sont comptabilisés mais le nombre des victimes serait bien plus important. Du quartier, il n’est rien resté : des avions d’agriculteurs de la région ont même été mobilisés pour déverser des produit inflammable sur les bâtiments : école, hôpital (le seul qui accueillait les Noirs), églises, entreprises… tout à disparu en quelques heures. Personne, bien sûr, n’a été poursuivi, la mémoire collective a très vite effacé le drame.
Il a fallu attendre 2001 , pour que l’État fédéral d’Oklahoma a passé une loi intitulée « 1921 Tulsa Race Riot Reconciliation Act » pour accéder quelques réparations symboliques aux descendants des victimes comme la distribution de 300 bourses d’études supérieures à des familles brisées. En 2011, un mémorial est créé et baptisé John Hope Franklin, un historien afro-américain originaire de Tulsa. Finalement en 2021, le pogrom commence à mobiliser les autorités fédérales, puisque Joe Biden sera présent aux cérémonies.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
12 avril : on commémore les 60 ans du premier vol habité
C’est la Journée astronautique qui commémore depuis 1962 le premier vol spatial habité par Youri Gagarine le 12 avril 1961. Depuis 2011, c’est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.
Ce vendredi 9 avril 2021 , deux cosmonautes russes et un astronaute américain ont décollé de la station spatiale internationale de Baïkonour, au Kazakhstan. Ce lancement, à trois jours près, est un hommage à Youri Gagarine, le premier homme envoyé dans l’espace, il y a 60 ans précisément ce 12 avril.
Chaque année en Russie, depuis 1962, on célèbre la Journée cosmonautique (День Космонавтики), le 12 avril, qui commémore le premier vol spatial habité du 12 avril 1961. Le cosmonaute Gagarine était devenu une célébrité dans le monde entier, il a grandement participé à la gloire de l’URSS, fière de maîtriser la technologie de l’espace avant les Américains. La rivalité s’étendait à la symbolique des dates puisque les Américains avaient choisi précisément un 12 avril, vingt ans après (en 1981) pour lancer dans l’espace leur première navette spatiale Columbia. Depuis 2011, ce 12 avril est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.
On notera que ce premier vol habité de l'histoire est commémoré conjointement par les Russes et les Américains, lesquels n'ont toutefois pas aplani toutes leurs divergences, y compris dans le vocabulaire : on dit toujours un « cosmonaute » russe et un « astronaute » américain. Ce qui signifie la même chose. Pour ne pas prendre parti, les Français disent « spationaute » et les Chinois « taïkonaute ». Pour ne pas être en reste, les Indiens qui n'ont encore envoyé personne dans l'espace utilise « vyomanaute ».
Les Russes sont très attachés à commémorer leurs gloires technologiques passées. En témoigne le nom de leur vaccin national le Spoutnik V (V comme victoire) ou Sputnik pour les Anglophones, faisant référence au nom du premier satellite lancé par l’URSS en octobre 1957 et qui marque l’aventure spatiale mondiale. Sputnik est aussi le nom de l’agence de presse par laquelle est diffusée la propagande du gouvernement russe. Tout un symbole.
Ce 12 avril 2021, Vladimir Poutine pour marquer la journée, plante un cèdre sur le territoire du musée "Parc des conquérants de l’espace" construit sur le site d'atterrissage du premier astronaute de l'histoire, Youri Gagarine, dans la région de Saratov.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, avril 2021
Mise à jour 2024 : Même si le programme de vols croisés avec l’agence américaine de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS) a été prolongé jusqu’en 2025, le temps où la Russie faisait jeu égal dans l’espace avec les États-Unis appartient vraiment à l’Histoire ancienne. Le dévissage s’est récemment accéléré : il y a encore dix ans, 10 % des engins spatiaux opérationnels en orbite étaient russes ; en 2024, leur part est tombée sous les 2%, contre 10% pour les Chinois, 15% pour les Européens, 65% pour les Américains.
Roscosmos, l’entreprise publique russe, gagnait de l'argent grâce aux lancements de satellites utilisant des fusées Soyouz-ST depuis le cosmodrome de Kourou (Guyane française). Depuis l’agression russe de l’Ukraine, c'est fini. La coopération avec les Allemands dans le domaine de l'exploitation conjointe de l'observatoire orbital russo-allemand à rayons X Spektr-RG a également pris fin. Roscosmos, rongé par la corruption est en grande difficulté. Sa sonde lunaire lancée en août 2023 s’est écrasée au sol… Cosmocourse, la célèbre startup russe, qui prévoyait de lancer un vaisseau spatial réutilisable pour le tourisme spatial est en liquidation. Le site Internet de la société Lin Industrial, qui envisageait de lancer des fusées légères depuis le site d'essai de Kapustin Yar, n'a pas été mis à jour depuis quatre ans. En 2022, le projet S7 Space a été mis entre parenthèses…
La Russie a complètement décroché en matière de conquête spatiale. La guerre en Ukraine n’a fait qu’achever les dernières filières encore actives. Globalement, le décrochage est très net en matière scientifique. Déclin prévisible pour un pays en guerre qui ne consacre à l'éducation que 3,6% de son PIB, ce qui classe la Russie au 125e rang mondial entre El Salvador et Tuvalu (moyenne mondiale : 5,8%).
7 avril : aux États-Unis, c'est le Jour de la bière
Aujourd'hui, les Américains fêtent la bière en souvenir de la loi Cullen-Harisson (1933) qui levait l'interdiction des boissons alcoolisées jusqu'à 4°, et autorisait, de fait, la bière, pas encore le vin. On s'acheminait vers la fin de la Prohibition.
Grace à la vaccination, la vie reprend aux États-Unis et les cafés et brasseries rouvrent. Mais, la fête a-t-elle l’ampleur de celle du 7 avril 1933 ? Aujourd'hui, les Américains fêtent la bière en souvenir de la loi Cullen-Harisson (1933) signée par le Président Roosevelt et qui amendait la loi Volstead de 1919. En levant l'interdiction des boissons alcoolisées jusqu'à 4°, on autorisait, de fait, la bière, pas encore le vin, et on s'acheminait vers la fin de la Prohibition. Le 6 avril 1933, les gens faisaient la queue devant leurs bars préférés pour se préparer à engloutir leur premier breuvage légal en 13 ans. Cette nuit sera à jamais connue sous le nom de New Beers Eve. Le 7 avril 1933, 1,5 million de barils de bière ont été consommés…
Aujourd'hui, le 7 avril est reconnu aux États-Unis comme la Journée nationale de la bière (National Beer Day). Ne pas confondre avec la Journée de l’abrogation (de la prohibition), marquée chaque 5 décembre, ni avec le International Beer Day qui sera fêté le 6 août prochain. #NationalBeerDay
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
19 février : l'Amérique rend justice à ses citoyens d'origine japonaise internés dans des camps en 1942
Plusieurs États américains célèbrent une journée du souvenir (Day of Remembrance) en souvenir de l’internement dans des camps de plus de 120 000 Nippo-Américains. Le 19 février rappelle la date du décret 9066 signé par le président Franklin D. Roosevelt en 1942, soit deux mois après l'attaque japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor.
Plusieurs États américains célèbrent une journée du souvenir (Day of Remembrance) en mémoire de l’internement dans des camps de plus de 120 000 Nippo-Américains. Le 19 février rappelle la date du décret 9066 signé par le président Franklin D. Roosevelt en 1942, soit deux mois après l'attaque japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor. Ces internements forcés ont duré jusqu'en 1945. Pendant la Seconde guerre mondiale, ni les Américains d’origine allemande ni ceux d’origine italienne n’ont été inquiétés. Ce décret visait les seuls japonais.
Le gouvernement américain n’a reconnu ses torts qu’en 1988, lorsque Ronald Reagan a promulgué une loi qui contenait des excuses et accordait une compensation de 20 000 dollars à chaque interné, une forme de réparation sans précédent.
Il est vrai que la xénophobie à l’encontre des personnes d’ascendance japonaise était bien établie dès la fin du XIXe siècle, en particulier en Californie où on interdisait aux Japonais de posséder des terres, et à toute personne d’ascendance japonaise d’épouser un Blanc. En 1924, le Congrès prohiba l’immigration à tous les Asiatiques. Ceux qui étaient déjà installés ne pouvaient plus devenir citoyens. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis pouvaient obtenir la nationalité (un droit constitutionnel).
En 1942, les internements dans des “centres de réinstallation” se sont faits sans procès ni avocat ni possibilité de recours en justice alors que deux tiers d’entre eux étaient de nationalité américaine. L’armée fut si efficace dans ses arrestations que l’hippodrome de Santa Anita, à Los Angeles, dû être transformé en vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries. Les internés y ont passé des mois, avant d’être déportés, le plus souvent en train, vers dix camps situés dans des montagnes ou des déserts reculés, battus par les vents, glacials l’hiver et brûlants l’été.
Un jeune homme de 23 ans, Fred Korematsu, eu le culot de faire appel à la Cour suprême des États-Unis. Par 6 voix contre 3, celle-ci n’a rien trouvé à redire à l’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains. Il a fallu attendre juin… 2018, pour que la Cour suprême casse finalement sa propre décision de 1944. Son président, John G. Roberts Jr., a écrit qu’enfermer des citoyens américains dans des « camps de concentration, en se fondant uniquement et ouvertement » sur l’origine ethnique, « est objectivement illégal et ne relève pas de l’autorité du président ». Fred Korematsu est décédé le 30 mars 2005 à l'âge de 86 ans. En février 2021, le représentant Takano et le sénateur Hirono ont renouvelé leur demande de lui faire décerner la médaille d'or du Congrès.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er février : Jour de la liberté aux États-Unis
Aux États-Unis, c’est le Jour de la liberté, en souvenir du 13e amendement à la constitution qui abolissait l’esclavage. On était en 1865, sous la présidence d’Abraham Lincoln.
Aux États-Unis, c’est le Jour de la liberté (National Freedom Day), une journée instaurée en 1948 en souvenir du 13e amendement à la constitution qui abolissait l’esclavage. On était en 1865, sous la présidence d’Abraham Lincoln. Libérés de l’esclavage, les Noirs attendront exactement un siècle pour devenir citoyen américain. Et, l’ont-ils été pleinement dans l'Amérique du président Trump ? D’ailleurs, celui-ci avait fait retirer du bureau ovale, le jour-même de son investiture, le portrait de… Martin Luther King. Le président Jo Biden l’a-t-il réinstallé ?
Le 1er février correspond à la date de la ratification de cet amendement par l’Illinois. La moitié des États américains le feront au cours de l’année 1865. D’autres dans les années qui suivent. Un tiers des États, ceux du Middle-West, ne l’ont jamais ratifié. Le 13e amendement fut suivi en 1868 par le 14e (qui garantit l'égalité des droits civiques dans les États) et en 1869 par le 15e (qui bannit les restrictions raciales au droit de vote)… les derniers obstacles au vote des Noirs n’ont pourtant été levés que le 6 août… 1965, soit un siècle plus tard.
Ce jour débute très officiellement aux États-Unis et au Canada, un mois en l’honneur des luttes de la population noire pour la conquête de ses droits (Black History Month), perçu comme très discriminatoire par les intéressés. L’histoire des Africain-Américains, comme l’on dit aujourd’hui, c’est ni plus ni moins que l’histoire de tous les Américains.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
29 janvier : Thomas Paine, révolutionnaire et homme de bon sens
Chaque année, le 29 janvier les milieux libres penseurs américains célèbrent Thomas Paine, le jour de son anniversaire. Les Français ont bien oublié ce député du pas de Calais qui militait contre la peine de mort…
Chaque année, le 29 janvier les milieux libres penseurs américains célèbrent Thomas Paine, le jour de son anniversaire. Il est né en 1837 en Angleterre, mais Benjamin Franklin le fait venir en Amérique, où il arrive en 1774. Le 10 janvier 1776, il publie Common Sense (“Sens commun”) rien à voir avec le mouvement utra conservateur français , ce pamphlet républicain qui promeut l’indépendance de l’Amérique connaît un succès immédiat. D’éditions en éditions, il dépassera les 500 000 exemplaires. Il inspirera George Washington et participera à la création des État-Unis. Aujourd’hui, l’Amérique de Trump ne cultive guère l’héritage d’un penseur qui dès 1775 demandait l’abolition de l’esclavage, prenait position contre les religions, prônait l’éducation publique et gratuite et réfléchissait à un revenu minimum universel. Le personnage n’est pas en phase avec l’Amérique de son époque ni avec celle du moment, hormis dans quelques cercles intellectuels.
L'Association historique nationale Thomas Paine, à New Rochelle, dans l'État de New York, lui rend hommage en déposant une gerbe sur son monument au Thomas Paine Memorial Museum, qui abrite certaines de ses lettres et effets personnels. Le musée est situé sur les anciennes terres agricoles où il s’était un temps retiré. Dimanche prochain des conférences seront données pour cultiver sa mémoire et essayer de promouvoir une Journée du bon sens (Common Sense Day) qui a encore peu d’échos.
Les Français seraient également bien inspirés de se souvenir de ce personnage qui fut une figure de la Révolution française. Réfugié en France car les Anglais le considéraient comme un traitre, il a été naturalisé français et fut élu député du Pas de Calais en 1792. Il habitait à Paris, au 10 rue de l’Odéon. On lui doit un traité sur les droits de l’homme et un plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort. Plutôt que d’exécuter Louis XVI, il avait proposé d’exiler le roi déchu en Amérique. Ses positions lui valurent la prison sous la terreur. S’il échappa à la guillotine, c’est grâce à l’intervention de l’ambassadeur des États-Unis à Paris. Il est ensuite un des rares députés à critiquer le caractère autoritaire du Directoire. L’arrivée de Napoléon au pouvoir le convaincra de quitter la France pour se retirer en Amérique où ses positions de libre penseur vont le marginaliser. Il est mort en 1809 à 1809, à Greenwich Village, New York. Il habitait au 59 Grove street.
Les Anglais ne l’ont pas totalement oublié, la ville de ses origines, Lewes, dans le Sussex, lui consacre une semaine de festivités chaque début juillet.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
26 décembre : Le Noël alternatif des Afro-Américains ou l’invention d’une tradition
Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leurs propres festivités : le 26 décembre débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Une tradition créée de toute pièce, il y a un demi siècle, devenue officielle en Amérique du Nord.
Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leur propres festivités : le 26 décembre débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Chaque soir, on allume une bougie du Kwanzaa, le chandelier à 7 branches inspiré de la menorah que les juifs ont allumé cette année du 10 au 18 décembre. Les bougies du Kwanzaa sont rouges, noires et vertes, aux couleurs du nationalisme panafricain. Le décorum comprend des fruits, des légumes et des épis de maïs. Les familles les plus motivées décorent leur foyer avec des objets d'art africain, des tissus colorés… On fait largement participer les enfants tout en prévoyant un hommage aux ancêtres. Cette fête a été inventée de toute pièce dans les années 1960 par un activiste de la cause noire voulant offrir à la communauté « africaine-américaine » une période de fête distincte de celle de Noël, qui est héritée des Blancs et qui est devenue très commerciale.
Le créateur en est Maulana Karenga (né Ronald McKinley), un historien américain, appartenant au mouvement US (qui signifie « Nous », le peuple noir). Son idée était d’adapter aux États-Unis une célébration africaine. Il s'inspire notamment de l’Umkhosi des Zoulous, en Afrique du Sud, qui célèbrent les premiers fruits du début des récoltes, fin décembre (les Zoulous vivent dans l’hémisphère sud). Le nom de la fête signifie « fruit » en swahili (kwanza), la seule langue africaine internationale. On a juste rajouté un a pour que le mot ait sept lettres, autant que de bougies et de jours dans la semaine. La célébration de sept jours représentent les sept sept principes de Kwanzaa : Umoja (l'Unité), Kuji-chagulia (l'Autodétermination), Ujima (la Responsabilité et le Travail collectifs), Ujamaa (l'Économie coopérative), Nia (l'Intention), Kuumba (la Créativité) et Imani (la Foi). Un festin (le karamu) est organisé le 31 décembre, et le dernier jour de Kwanzaa donne lieu à l’échange de cadeaux.
D’abord adopté par les militants du Black Power, Kwanzaa est devenu au fils des ans une fête populaire (et commerciale) dans les familles noires américaines. Elle s’est propagée au Canada, dans les Caraïbes, un peu au Brésil… plusieurs millions de personnes observeraient plus ou moins le Kwazaa, sans pour autant avoir abandonné Noël. Cette célébration demeure totalement ignorée en Afrique. C’est une fête identitaire de la diaspora noire américaine, celle qui n’a plus de souvenirs précis de ses racines, du fait de l’esclavage. Ce qui explique qu’elle soit très peu implantée en Europe où vivent de nombreux Africains, même si une association France Kwanzaa a été créée en 2017. Son invention tient du communautarisme propre aux États-Unis mais son audience a fini par déborder de la communauté noire. En 1997, un premier timbre poste lui a donné une reconnaissance officielle. Au bout d'un demi siècle, le militantisme identitaire s’est aujourd’hui bien affadi autour de la célébration. Celle-ci s'est banalisée et s'est implantée dans la culture nord-américaine. Chaque année, depuis Bill Clinton, les présidents américains incluent le Kwanzaa dans leurs traditionnels vœux de fin d’année. Même Donald Trump, en plein mouvement Black Lives Matter, s'est plié à cette nouvelle coutume ! L’usage veut, durant cette période, que l’on se salut d’un « Habari Gani ? » ce qui signifie « Comment allez-vous ? » en swahili.
Le site officiel de la célébration : www.officialkwanzaawebsite.org
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2020
15 décembre : les États-Unis célèbrent leur constitution
Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.
Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution, laquelle a été adoptée par la Convention le 17 septembre 1787. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.
C’est en 1941, lors du 150e anniversaire que ce Bill of Rights Day (Jour de la déclaration des droit) a été instauré. Ce Jour n’est pas férié. Le gouvernement de l’époque appelait les fonctionnaires et le peuple des États-Unis, à observer chaque année la journée du 15 décembre en arborant le drapeau des États-Unis sur les bâtiments publics et en se réunissant pour les prières et les cérémonies qui leur semblent appropriées.
Le premier amendement garantit la liberté de religion, d'expression et de presse, ainsi que les droits de réunion pacifique et de pétition. D'autres amendements garantissent le droit du peuple de former une « milice bien réglementée », de garder et de porter des armes, le droit à la propriété privée, le traitement équitable des criminels accusés, la protection contre les fouilles et les saisies abusives, le droit de ne pas s'auto-incriminer, un procès devant jury rapide et impartial et représentation par un avocat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
18 octobre : le jour où l'Alaska est devenu américain
Le 18 octobre est un jour férié en Alaska. C'est l'anniversaire du transfert du territoire de l'Alaska de la Russie aux États-Unis, le vendredi 18 octobre 1867.
Le 18 octobre est un jour férié en Alaska. C'est l'Alaska Day, l’anniversaire du transfert du territoire de l'Alaska de la Russie aux États-Unis, le vendredi 18 octobre 1867.
Le 30 mars 1867, les États-Unis avaient acheté l'Alaska de l'Empire russe pour la somme de 7,2 millions de dollars, ce n'est que 18 octobre que l'échange officiel de drapeau a eu lieu. La célébration officielle a lieu chaque année, à Sitka. L'événement est d'importance car si l'Alaska était resté russe, ça aurait peut-être modifié l'histoire du XXe siècle... En 1867, les États-Unis avaient aussi fait une offre au Danemark pour le rachat Groenland et de l’Islande. Une pratique d’un autre siècle, pas du tout dans l’esprit du président Donald Trump qui a fait en août 2019 une nouvelle offre d’achat du Groenland. Et devant le refus du Danemark, Trump, vexé, a annulé sa visite à Copenhague…
Revenons en Alaska où les autorités américaines se félicitent toujours de cette acquisition malgré un prix jugé scandaleusement élevé à l’époque. Les forces armées participent à un service commémoratif au cimetière national de Sitka et à un défilé dans le quartier des affaires de la ville. Les enfants des écoles défilent costumés. Une reconstitution de la cérémonie de 1867 se déroule ce jour-là en habit d'époque. Elle prévoit la mise en berne du drapeau russe et le lever du drapeau des États-Unis au sommet de Castle Hill, accompagnée de musique cérémonielle.
Les peuples autochtones font remarquer qu’ils n’ont, à l’époque, pas été consultés — pas plus que les Groenlandais en août 2019 —, mais auraient-ils été plus heureux sous domination russe ?
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 octobre : c'est Boss Day ! Merci patron !
Voilà une date très anglo-saxonne : le Boss Day est le jour où les employés marquent leur sympathie à l'égard de leur patron : une carte de vœux, un petit cadeau... Merci patron ! comme dirait François Ruffin ? En fait, ce n'est pas tout à fait ça…
Voilà une date très anglo-saxonne : le Boss Day est le jour où les employés marquent leur sympathie à l'égard de leur patron : une carte de vœux, un petit cadeau... Merci patron ! comme dirait François Ruffin ? En fait, ce n'est pas tout à fait ça.
Cette fête est née en 1958 à l'initiative de Patricia Bays Haroski qui souhaitait honorer son patron, lequel était aussi... son père dont c'était l'anniversaire ce jour-là. Elle a fait cette proposition à la Chambre de commerce locale. Quatre ans plus tard, en 1962, gouverneur de l'Illinois Otto Kerner a retenu la proposition et proclamé officiellement cette journée (qui n'est fériée ni chômée cela va de soit). Depuis, le Boss Day a gagné en popularité, non seulement aux États-Unis, mais à travers le monde. La journée est, parait-il, observée dans plusieurs pays comme l'Australie, l'Inde, l'Afrique du Sud... En fait, il faut vraiment le prendre au tout premier degré, ce qui explique que la fête ne se soit pas implantée partout.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 octobre 2020
9 septembre : il y a 170 ans, la Californie devenait un État américain
Il y a 170 ans, le 9 septembre 1850, la Californie devenait le 31e État de l’Union. C’est Admission Day.
Il y a 170 ans, le 9 septembre 1850, la Californie devenait le 31e État de l’Union. Deux ans plus tôt, ce vaste pays bordant le Pacifique, était annexé par les États-Unis, au détriment du Mexique qui perdait une bonne partie de son territoire. La région avait été explorée par les Espagnols dès le XVIe siècle puis vraiment colonisée au XVIIIe, d’où une topologie très largement hispanique. Avant d’éteindre annexée par les États-Unis, la Californie a été une brève République de Californie, autonome par rapport au pouvoir de Mexico.
Quelques jours plus tôt, le 24 janvier 1848, de l'or avait été découvert dans une rivière près de Sacramento. D’où son surnom : le « Golden State » (l'État doré) et la devise officielle de l’État : Eureka ! La ruée vers l'or qui s'ensuivit accélèrera l'accession de la Californie au statut d’État américain. Sa capitale fut d’abord fixée à San José, avant d’être déplacée à Sacramento.
À l'époque, un territoire avait besoin de 60 000 habitants pour accéder au statut d'État, ce qui prenait généralement beaucoup de temps. Avant la ruée vers l'or, l'émigration vers la Californie était si faible qu'il aurait peut-être fallu des décennies pour qu'elle devienne un État. Cependant, des dizaines de milliers de personnes à travers l'Amérique et le monde ont migré vers la Californie pendant la seule année 1849 pour tenter d'obtenir une part de ses richesse en or. Si bien que la population a rapidement augmenté bien au-delà des 60 000 habitants. Pour cette raison, la Californie a obtenu le statut d'État deux ans à peine, après l'incorporation du territoire aux États-Unis. Ell a été officiellement admise en tant qu'État libre d’esclavage.
Chaque 9 septembre, la Californie fête Admission Day. Cette année, en raison de l’épidémie, les cérémonies ne seront que virtuelles. À ce jour, la Californie n’a toujours pas déconfiné. Depuis 1984, le 9 septembre n’est plus un jour férié.
Les cérémonies sont généralement discrètes. D’ordinaire, à Sacramento, les responsables de l'État servent un gâteau d'anniversaire gratuit, de la crème glacée. On joue de la musique sur les marches nord du Capitole, tandis que le Columbia State Historic Park organise un défilé… La journée est aujourd’hui, travaillée même pour les écoliers à qui ont en profite pour raconter l’histoire de la Californie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
17 août : l'anniversaire de Marcus Garvey, héros de la cause noire
Les rastas célèbrent l’anniversaire de Marcus Garvey, un militant américain de la cause noire et précurseur du rastafarisme.
Les rastas célèbrent l’anniversaire de Marcus Garvey, un militant américain de la cause noire et précurseur du rastafarisme.
Marcus Garvey (1887-1940) est un des premiers héros nationaux de la Jamaïque. Grand défenseur de la cause des Noirs. Il a visité l’Amérique Centrale , le Brésil, les États-Unis… partout il a déploré la situation dramatique des Noirs. En 1914, il fonde l’Universal Negro Improvement Association and African (UNIA), le premier mouvement de masse international militant pour l’amélioration du sort des Noirs. Son siège est transféré deux ans plus tard à New York.
En 1916, il annonce qu'un roi noir serait bientôt couronné en Afrique et qu'il œuvrerait en faveur des Noirs. C’est sur cette idée que plus tard, le roi d’Éthiopie, Ras Tafari, sera désigné comme le sauveur du peuple noir et que naîtra le rastafarisme.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
4 juillet : la fête nationale américaine sur fond de polémiques
Les Américains commémorent leur indépendance arrachée aux Anglais en 1776. Un citoyen sur quatre va sacrifier à la tradition du barbecue et du pique nique en cette journée du Fourth of July. Cette année la fête est marquée par l’épidémie et de nouvelles provocation du président Trump.
Les Américains commémorent leur indépendance arrachée aux Anglais en 1776. Un citoyen sur quatre va sacrifier à la tradition du barbecue et du pique-nique en cette journée du Fourth of July. En revanche, peu d’entre eux profiteront du week-end de trois jours (lundi est férié) pour partir au loin. D’ordinaire, la journée est connue pour son affluence sur les routes et dans les aéroports. Ce ne sera pas le cas cette année en raison de l’épidémie galopante que connaissent un certain nombre d’États américains.
La journée sera aussi marquée par une nouvelle provocation du président Trump. Celle qui consiste à célébrer la fête nationale américaine au mont Rushmore, un mémorial national américain installé sur des terres contestées par les Sioux Lakotas. Ces terres, les Black Hills, avaient été reconnues propriété amérindienne par la Cour suprême mais leur avaient ensuite été confisquées à la suite d’une intervention armée.
Le président américain y a obtenu l’organisation d’un feu d’artifice, la veille des festivités de l’Indépendance américaine, devant le monument dédié aux présidents George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln. Cela fait plus de dix ans que l’on en tirait plus à cet endroit de crainte de déclencher un incendie de forêt.
Par ailleurs, près de 7 500 personnes tirées au sort devraient assister à la cérémonie voulue par le locataire de la Maison-Blanche, ce qui fait craindre aux experts sanitaires du South Dakota un pic de propagation du coronavirus.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
15 avril : Boston célèbre Patriots' Day sans faste
Le Patriots' Day commémore les batailles de Lexington et de Concord qui ont vu la victoire des soldats continentaux contre les Britanniques le 19 avril 1775, lors du premier conflit de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783), c’est aussi le jour du célèbre marathon de Boston.
Le Patriots' Day commémore les batailles de Lexington et de Concord qui ont vu la victoire des soldats continentaux contre les Britanniques le 19 avril 1775, lors du premier conflit de la guerre d'indépendance des Etats-Unis (1775-1783). Pour beaucoup, il s'agit du premier jour vécu par les États-Unis en tant que nation indépendante, même si la Déclaration d’indépendance ne fut signée que le 4 juillet 1776.
De nombreuses écoles et entreprises sont fermées pour permettre aux habitants de prendre part aux célébrations annuelles. Cette année, pas d’école pas de célébration non plus. Mais, Boston fera tout de même sonner les cloches en mémoire de ces batailles. D’ordinaire, des milliers de personnes célèbrent l'événement en affluant à Lexington et Concord et au Minute Man National Park qui commémore la bataille. Des parades en uniformes militaires coloniaux, des reconstitutions et autres cérémonies sont organisées. À Bedford, près de Boston, on couronne d'un bonnet rouge le roi George, ancien monarque britannique, en signe de défi. Tout un folklore reporté à l’année prochaine, si tout va bien…
Le Patriots' Day ("jour des patriotes") est un jour férié pour les habitants du Massachusetts, dont Boston est la capitale, et du Wisconsin, mais aussi du Maine – où il est orthographié Patriot's Day. Il ne doit pas être confondu avec le Patriot Day, qui commémore chaque année les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington. Autrefois, les célébrations avaient lieu le 19 avril, Patriots’ Day est devenu par la suite une fête mobile.
Boston organise traditionnellement le même jour son marathon de légende pour les passionnés de course à pied. C'est le 1er marathon par son ancienneté, la première édition du marathon de Boston date du 19 avril 1897. Ce 15 Avril cela aurait dû être la 123e édition. En 2013, il avait été marqué par un attentat spectaculaire. Cette année, en raison de la pandémie, il a été reporté au 14 septembre prochain.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2020
31 mars : la mémoire d'un Chicanos
Ce Chávez célébré chaque 31 mars en Californie n’est pas l’ancien président du Vénézuela, mais un syndicaliste agricole : César Chávez dont on célèbre l’anniversaire
Ce Chávez célébré chaque 31 mars en Californie n’est pas l’ancien président du Venezuela, mais un syndicaliste agricole : César Chávez dont on fête l’anniversaire (il est né le 31 mars 1927 et est mort en 1993), un syndicaliste qui milita pour améliorer le sort des travailleurs immigrés mexicains. La Californie, le Texas et le Colorado marquent cette date par quelques manifestations. Son slogan de l'époque , « Sí, se puede », a inspiré le « Yes we can » de la campagne de Barak Obama.
Fermier d’origine mexico-américaine, dirigeant syndical et militant des droits civiques, César Chávez a obtenu, grâce à ses actions, de meilleures conditions de vie pour les ouvriers agricoles. Il les a encouragés à se regrouper en une association nationale des ouvriers agricoles, la National Farm Workers Association, qui est devenue plus tard la United Farm Workers (syndicat des ouvriers agricoles). Organisant des manifestations, des grèves et des boycotts, Chávez a fini par obliger les employeurs à accorder des salaires convenables ainsi que d’autres avantages et a été à l’origine de la législation introduisant la première convention collective pour les ouvriers agricoles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er mars : il y a 55 ans, le Bloody Sunday de Selma, Alabama
On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils était 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves.
On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils étaient 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter, mais ils ne dépasseront pas le pont de Edmund Pettis. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves. Ce dimanche restera en mémoire comme le Bloody Sunday of Selma. La violence policière montrée par la télévision dans tout le pays provoque une grande indignation.
Le Civil Rights Act de 1964 mettait théoriquement fin aux actes de ségrégation à l'encontre du peuple noir. En théorie seulement car dans les États du Sud, les autorités locales et le Ku Klux Klan faisaient régner un quasi-apartheid. Ainsi en Alabama, le gouverneur George Wallace, ségrégationiste notoire, parvenait à bloquer l'inscription des Noirs sur les listes électorales. Sur 15 000 d’entre eux, 300 seulement avaient pu s'inscrire.
Déjà, le 18 février 1965, une marche de protestation avait été violemment réprimée par la police dans la ville de Marion, un manifestant avait été tué. Martin Luther King, prix Nobel de la paix en 1964, prend la tête du mouvement de protestation et appelle à une marche le 7 mars suivant. Celle-ci devait conduire les manifestants de Selma à Montgomery, siège du gouvernement local. La police lui barrera violemment la route.
Une nouvelle marche, le 25 mars 1965, atteindra Montgomery sans entrave cette fois-ci avec Martin Luther King à sa tête. Les manifestants sont au nombre de 50 000. Noirs et Blancs accueilleront les marcheurs et écouteront le pasteur King.
Sur l’injonction du président Johnson, le congrès américain adoptera finalement le Voting Rights Act, qui entérine définitivement le droit de vote pour les Noirs, en août 1965. Après des décennies de violences pour empêcher les Noirs de voter, États-Unis devenaient enfin une démocratie.
Chaque année, autour du 7 mars, une marche est organisée pour commémorer cet épisode de la lutte des Noirs (African American) pour leurs droits. Cette année, c’est le 55th Anniversary of Selma to Montgomery (nom officiel). Des bus sont spécialement affrétés depuis les villes voisines pour célébrer l’évènement ce dimanche 1er mars 2020.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
29 janvier : Bear River, un massacre d'Amérindiens
Il y a 157 ans, des centaines d’Indiens Shoshone hommes, femmes et enfants se faisaient massacrer à Bear River (Idaho) par des hommes armés conduits par un officier américain et leur village entièrement brûlé. On déplora 450 morts, seuls 13 survivants ont pu témoigner de la manière dont a été exterminé leur tribu et ont transmis la mémoire.
Il y a 157 ans, des centaines d’Indiens Shoshone hommes, femmes et enfants se faisaient massacrer à Bear River (Idaho) par des hommes armés conduits par un officier américain et leur village entièrement brûlé. On déplora 450 morts, seuls 13 survivants ont pu témoigner de la manière dont a été exterminée leur tribu et ont transmis la mémoire.
Il a fallu attendre 2008 pour que la tribu récupère la propriété du site du drame où se déroulent désormais les commémorations annuelles. Aujourd’hui, des centaines de personnes se recueillent dans le froid en bordure de la route 91. Le jour du massacre, le 29 janvier 1863, il faisait moins 30°.
Le colonel Patrick Edward Connor, après avoir entendu des accusations de mineurs selon lesquelles des indiens Shoshones leur avaient volé des biens et des animaux, avait engagé un groupe de volontaires armés et les a conduits jusqu'au village Shoshone de Bear Hunter, proche de la rivière Bear. Le colonel Connor, qui avait déjà été le témoin de disputes entre les Indiens et les Mormons, se décide à attaquer les Indiens dans leur campement d'hiver. Les hommes de Connor se sont approchés du campement indien tôt le matin. Avertis, les Indiens ont rapidement rassemblé leurs armes et la bataille a commencé. Une fois leurs munitions épuisées, les Indiens ont demandé à se rendre, mais n'ont reçu aucune réponse. La bataille s'est rapidement transformée en massacre : les soldats ont tué 450 hommes, femmes et enfants Shoshone tandis que les volontaires californiens ont subi dix-huit victimes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 janvier : aux États-Unis, c'est la Journée nationale de la liberté religieuse
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson en 1786 par l’État de Virginie, qui servira de base au premier amendement de la constitution américaine. C'est aujourd'hui le National Religious Freedom Day.
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson par l’État de Virginie, le 16 janvier 1786. Celui-ci servira de base au premier amendement de la constitution américaine.
Depuis 1993, chaque 16 janvier, le président des États-Unis se fend d’une déclaration sur le thème de la liberté religieuse. Une valeur fondatrice de la nation américaine. Assurément, il va condamner les attentats ou les agressions de l’année écoulée : une fusillade dans une synagogue de Poway (après celle de Pittsburgh en 2018), l’incendie de la mosquée d’Escondido, la fusillade d’El Paso par un terroriste islamophobe… et pour finir l’année, une attaque antisémite à la machette dans l’État de New York, le 28 décembre dernier… et réaffirmer le droit de chacun de pratiquer librement sa religion. Mais jusqu’où va cette liberté ?
Cette journée du National Religious Freedom Day est aussi l’occasion d’affirmer le droit de chacun d’agir selon ses convictions religieuses. Nombre de lobbyistes protestants et catholiques affirment que rendre obligatoire l'accès gratuit à la contraception est une atteinte à leurs droits constitutionnels. S’appuyant sur le fameux premier amendement, un certain nombre d’États américains ont voté des lois, comme le Religious Freedom Restauration Act de l’Indiana, en 2005, qui permet aux commerçants d'invoquer des raisons religieuses pour ne pas servir telle ou telle personne : un gâteau de mariage refusé par un pâtissier à un couple d’homosexuel avait défrayé la chronique. L’affaire avait été portée devant la Cour suprême qui avait tranché en faveur de la liberté du pâtissier de ne pas contrevenir à sa liberté religieuse. Que des dires des médecins qui refusent les avortements, même après un viol. Comme quoi la liberté des uns… Si l’on questionnait les parlementaires américains sur la question de savoir s’ils plaçaient ou non leurs convictions religieuses au-dessus des lois, on serait certainement surpris du résultat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2020
1er décembre : la journée de Rosa Parks
Le 1er décembre de 1955, Rosa Parks ne se doutait pas qu’en refusant de laisser sa place assise dans un bus à un passager blanc, comme la loi le lui imposait, elle allait contribuer à faire évoluer la situation de ses compatriotes noirs…
Le 1er décembre de 1955, Rosa Parks ne se doutait pas qu’en refusant de laisser sa place assise dans un bus à un passager blanc, comme la loi le lui imposait, elle allait contribuer à faire évoluer la situation de ses compatriotes noirs.
Le chauffeur a appelé la police et Rosa Parks a passé la nuit en prison. Elle n’était pas le premier Afro-Américain à être arrêté pour un tel « crime », mais il se trouve qu’elle était la secrétaire du président local de la NAACP (Association nationale pour l’avancement des gens de couleur). Son arrestation provoqua aussitôt un boycott de la compagnie de bus par la communauté noire de Montgomery, en Alabama. Les Noirs ont tenu plus d’une année, jusqu’à ce que la Cour suprême déclare inconstitutionnelle cette règle ségrégationniste. Ce boycott, très bien suivi, a mis la compagnie de bus en difficulté et démontré l’efficacité des actions de désobéissance civique. Mais, les Noirs attendront encore plus de 10 ans avant d’être reconnus pleinement comme citoyens dans leur propre pays.
Cette journée de Rosa Parks (Rosa Parks Day) est récente et n’est pas nationale. Elle a été célébrée pour la première fois par l’Ohio en 2000, suivi par l’Oregon en 2014. La Californie et le Missouri, quant à eux, préfèrent fêter l’anniversaire de Rosa Parks chaque 4 février. L’Alabama où se sont déroulés les faits, a fini par s’y obliger le 1er décembre 2018 seulement. La ville de Montgomery a consacré un musée à sa célébrité locale, où le fameux bus est conservé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde