L’Almanach international

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4 octobre : le Danemark commémore son dernier fait d’armes

Chaque 4 octobre, tous les bâtiments officiels du Danemark sont pavoisés aux couleurs du drapeau national. Le Royaume commémore sa toute dernière victoire militaire qui remonte à 1850.

 

Chaque 4 octobre, tous les bâtiments officiels du Danemark sont pavoisés aux couleurs du drapeau national. Le royaume commémore un haut fait militaire : la prise de Frederiksstad (Stormen på Frederiksstad) le 4 octobre 1850, alors que les duchés du Hosltein et du Schleswig sont en train de faire sécession pour rejoindre la Confédération allemande. La guerre fut perdue, le Holstein et la moitié du Schleswig deviendront allemands et la ville de Friedrichstad (son nom allemand) appartient aujourd’hui au land du Schleswig-Holstein. L’assaut de Frederiksstad fut toutefois la dernière grande bataille de la guerre de Trois ans (1848-1850), elle permit aux Danois de garder la ville jusqu’en 1864. Les forces danoises repoussèrent l'assaut des troupes sécessionnistes des duchés et défendirent la ville, mais au prix d'un lourd tribut : une partie importante de la cité fut incendiée, y compris l'hôtel de ville et une église du XVIIe siècle. Ce fait d’armes est néanmoins toujours considéré comme une victoire majeure dans l'histoire militaire du Danemark, la dernière de son histoire militaire, et son anniversaire a été déclaré “jour du drapeau”.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 octobre 2024

"La tempête à Frederiksstad, le 4 octobre 1850" (détail) par Niels Simonsen

 
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1850, Argentine, 17 août, héros national Bruno Teissier 1850, Argentine, 17 août, héros national Bruno Teissier

17 août : le héros national argentin célébré à Buenos Aires et à Boulogne-sur-Mer

En Argentine, un jour férié célèbre José San Martín, le père de la Patrie, car il est l’origine de l’indépendance du pays. La ville où il est mort, Boulogne-sur-Mer, lui rend également hommage.

 

En Argentine, un jour férié célèbre José San Martín, le père de la Patrie, dit El Libertador, car  il est l’origine de l’indépendance du pays, en 1816, puis de la libération du Chili, en 1818, et du Pérou, en 1821. En désaccord avec Simon Bolivar, il doit s'exiler en Europe en 1824. Finalement, c’est en France, à Boulogne-sur-Mer qu’il décèdera le 17 août 1850. Ce port, qu’il avait découvert lors d’un aller-retour vers l’Angleterre fut son dernier domicile. Sa maison au 113 Grande Rue, a été rachetée par l’État argentin qui en avait fait, un temps, un consulat. C’est aujourd’hui un musée dédié au héros argentin, lequel a aussi une statue équestre, derrière la digue Sainte-Beuve.

C’est là qu’à chaque anniversaire de la mort de José San Martín, le 17 août, une délégation de l’ambassade argentine à Paris et des édiles locaux organisent une cérémonie en l’honneur du général. Une occasion d’entendre jouer l'hymne national argentin et la très martiale Marche de San Lorenzo. Cet héritage vaut à Boulogne-sur-Mer d'être connue de tous les petits écoliers argentins et de compter une ville homonyme dans la province de Buenos Aires.

En Argentine, José de San Martín lequel est traditionnellement fêté le troisième lundi du mois d’août de manière à offrir un week-end de trois jours aux Argentins, cette année, ce sera le 24 août. Ici l’anniversaire de sa mort est célébrée sous le nom d’Étape vers l'immortalité du général San Martin (Día Paso a la Immortidad del General José de San Martin), une fête laïque aux accents très religieux. Une cérémonie catholique est d’ailleurs organisée dans la cathédrale de Buenos Aires où il repose depuis 1880 dans une chapelle dédiée à ND de la Paix.

Boulogne-sur-Mer a aussi sa chapelle dédiée au grand homme, située dans la crypte de la basilique Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception où il a reposé quelques années avant d’être rapatrié dans sa terre natale. Une brève cérémonie lui est également offerte.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1850, Roumanie, Poète national, 15 janvier Bruno Teissier 1850, Roumanie, Poète national, 15 janvier Bruno Teissier

15 janvier : la Roumanie célèbre son poète national

C’est l’anniversaire de la naissance d’Mihail Eminescu, poète national. Depuis 2010, celle date est aussi celle de la Journée de la Culture nationale roumaine.

 

Chaque 15 janvier, une foule se presse dans le cimetière Bellu de Bucarest, le plus fameux du pays, autour d'une tombe chargée de fleurs, celle d'un poète. Cette année, en raison de l’épidémie, elle sera bien moins nombreuse. Un haut dignitaire de l'église orthodoxe dirige la célébration, comme si une personnalité devait y être inhumée, Mihail Eminescu (1850-1889) est pourtant mort il y a bien plus d'un siècle. Ce soir, sera décerné le Prix national de la poésie qui porte son nom.

Pourtant, aujourd’hui, c’est l’anniversaire de sa naissance et non de son décès. Depuis 2010, cette date est aussi celle de la Journée de la Culture nationale roumaine. Toutes les institutions culturelles roumaines ont organisé des programmes dédiés à cette double fête.

Mihail Eminescu est partout en Roumanie, timbres, billets de banque, statues dans chaque ville, noms d’école… C’est le poète national, célèbre de son vivant et vénéré après sa mort, précoce, par toute la droite conservatrice roumaine qui dominait le pays à l’époque. Aujourd’hui que la statue est en place, on fait mine d’oublier les positions franchement antisémites, les vers xénophobes et les propos réactionnaires, déjà pour l’époque. Certains proposent de revisiter le personnage, mais le 15 janvier, c’est peine perdu. Chaque année, c’est un hommage unanime qui lui est rendu.

L’historien roumain Lucian Boia analyse ainsi le mythe : « Jouer la carte d'une seule personnalité, cela tient de la précarité sociale. Jamais une grande culture ne ferait pareil. On ne verra jamais les Français, les Britanniques ou les Allemands miser sur une seule personnalité qui incarne l'essentiel dans tous les domaines, pas seulement littéraire. C'est ça qui est extraordinaire dans le cas d'Eminescu : plus qu'un poète, il est considéré véritable symbole de la spiritualité roumaine et du sentiment d'appartenance au peuple roumain. Or, c'était déjà une exagération d'élever un poète au rang de poète national, en invoquant non seulement la valeur littéraire de son œuvre, mais aussi son identification à la nation roumaine. Tout cela est né d'un sentiment de frustration, du fait que les Roumains ont le complexe de vivre dans un pays petit et insignifiant. »

« Ce mythe est né vers la fin de la vie du poète quand son existence tragique se superpose à ses poèmes magnifiques. Ces deux dimensions ont finalement fusionné: le destin tragique et les vers surprenants. Le mythe a commencé à se manifester timidement juste après 1900, sur la toile de fond de plusieurs courants nationalistes qui ont donné la réplique aux influences pro-occidentales fortement manifestées jusqu'alors. On assiste alors à une phase d'équilibre qui réinstalle sur le devant de la scène la figure du paysan roumain. C'est à ce moment-là qu'Eminescu devient un grand idéologue de ce courant censé encourager l'appartenance aux valeurs culturelles roumaines. A partir de ce moment là, le mythe d'Eminescu ne cessera de se voir alimenter. C'est un mythe que tout le monde peut invoquer, à tous les niveaux politiques. » Lucian Boia, dans son dernier ouvrage, intitulé “Mihai Eminescu, le Roumain absolu. Construction et déconstruction d'un mythe ".

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 janvier 2021

 
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1850, États-Unis Bruno Teissier 1850, États-Unis Bruno Teissier

9 septembre : il y a 170 ans, la Californie devenait un État américain

Il y a 170 ans, le 9 septembre 1850, la Californie devenait le 31e État de l’Union. C’est Admission Day.

 

Il y a 170 ans, le 9 septembre 1850, la Californie devenait le 31e État de l’Union. Deux ans plus tôt, ce vaste pays bordant le Pacifique, était annexé par les États-Unis, au détriment du Mexique qui perdait une bonne partie de son territoire. La région avait été explorée par les Espagnols dès le XVIe siècle puis vraiment colonisée au XVIIIe, d’où une topologie très largement hispanique. Avant d’éteindre annexée par les États-Unis, la Californie a été une brève République de Californie, autonome par rapport au pouvoir de Mexico.

Quelques jours plus tôt, le 24 janvier 1848, de l'or avait été découvert dans une rivière près de Sacramento. D’où son surnom : le « Golden State » (l'État doré) et la devise officielle de l’État : Eureka ! La ruée vers l'or qui s'ensuivit accélèrera l'accession de la Californie au statut d’État américain. Sa capitale fut d’abord fixée à San José, avant d’être déplacée à Sacramento.

À l'époque, un territoire avait besoin de 60 000 habitants pour accéder au statut d'État, ce qui prenait généralement beaucoup de temps. Avant la ruée vers l'or, l'émigration vers la Californie était si faible qu'il aurait peut-être fallu des décennies pour qu'elle devienne un État. Cependant, des dizaines de milliers de personnes à travers l'Amérique et le monde ont migré vers la Californie pendant la seule année 1849 pour tenter d'obtenir une part de ses richesse en or. Si bien que la population a rapidement augmenté bien au-delà des 60 000 habitants. Pour cette raison, la Californie a obtenu le statut d'État deux ans à peine, après l'incorporation du territoire aux États-Unis. Ell a été officiellement admise en tant qu'État libre d’esclavage.

Chaque 9 septembre, la Californie fête Admission Day. Cette année, en raison de l’épidémie, les cérémonies ne seront que virtuelles. À ce jour, la Californie n’a toujours pas déconfiné. Depuis 1984, le 9 septembre n’est plus un jour férié.

Les cérémonies sont généralement discrètes. D’ordinaire, à Sacramento, les responsables de l'État servent un gâteau d'anniversaire gratuit, de la crème glacée. On joue de la musique sur les marches nord du Capitole, tandis que le Columbia State Historic Park organise un défilé… La journée est aujourd’hui, travaillée même pour les écoliers à qui ont en profite pour raconter l’histoire de la Californie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
« Un nouveau et superbe clipper partant pour San Francisco », publicité pour le voyage vers la Californie publiée à New York dans les années 1850.Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pou…

« Un nouveau et superbe clipper partant pour San Francisco », publicité pour le voyage vers la Californie publiée à New York dans les années 1850.

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

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