L’Almanach international

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10 avril : l’Aïd el-Fitr signe la fin du Ramadan

L’Aïd el-Fitr, qui signe la fin du Ramadan des musulmans est célébré ce soir dans une partie du monde musulman. Pour les autres, ce sera demain.

 

L’Aïd el-Fitr, qui signe la fin du Ramadan des musulmans est célébré ce soir dans une partie du monde musulman.

L’Aïd el Seghir (« la petite fête ») ou Aïd el Fitr (« fête de la rupture du jeûne », دُ ٱلْفِطْر,) dure trois jours ; elle marque la fin d’un mois de Ramadan qui a commencé le 11 mars 2024. La journée commence par une prière, généralement tôt et si possible à la mosquée. On a pris soin auparavant de faire une grande ablution, de revêtir ses plus beaux habits pour cette journée particulièrement festive après un mois de privation. Il est de coutume de verser une aumône aux plus pauvres (la zakat al-fitr), comme le demande l’islam, afin qu’ils puissent, eux aussi, célébrer l’Aïd. De même, on se réconcilie entre croyants et on se salue en se donnant mutuellement le pardon. On formule des vœux : Aïd Moubarak (« joyeuse fête »). 

C’est l’occasion de recevoir famille et amis, de s’échanger quelques cadeaux et surtout de partager un vrai repas. En Turquie, l’Aïd de ce jour a un autre nom : Seker Bayrami, c’est-à-dire le festival des sucreries. On se réunit généralement dans la maison du doyen de la famille et l’on déguste essentiellement des produits sucrés, gâteaux, fruits, café très sucré.

L’ensemble du monde arabe, turc et persan, célèbre l’Aïd ce 10 avril, même le Maroc (où le Ramadan n’aura finalement duré que 29 jours puisqu’il a débuté le 12 avril). En Asie orientale, du Bangladesh à l’Indonésie, cette fête n’arrivera que le 11 avril.

Ne pas confondre l’Aïd-el-Séghir avec l’Aïd-el-Kébir (« la grande fête ») qui, cette année, tombe le 16 juin 2024.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2024

 

Au Maroc, photo : Hamza el-Baciri

À Singapour

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11 et 12 mars : date du début du Ramadan et rivalités géopolitiques

En Algérie et en Tunisie, le ramadan débute le même jour qu'en France. Comme une évidence, le Maroc, rival géopolitique de l’Algérie, a opté pour une autre date, le 12 mars. Chacun met en avant les observations de la lune, n’empêche que quasiment chaque année, invariablement, l’Algérie et le Maroc commencent le ramadan à des dates différentes.

 

En France, la Grande mosquée de Paris a réuni les fédérations musulmanes de France au 29e jour du mois de chaabane. Lors de cette Nuit du doute, les spécialistes s’assurent que le croissant de lune est bel et bien visible dans le ciel, preuve du passage au mois suivant. Si tel est le cas, le ramadan débute dès le lendemain. Cette année, la Nuit du doute débutait ce dimanche à 18h. Lors de cette nuit cruciale, la commission religieuse a examiné attentivement la nouvelle lune, ce qui a permis de confirmer les données astronomiques qui fixaient le début du ramadan au 11 mars. En Algérie et en Tunisie, le ramadan débute le même jour qu'en France. Comme une évidence, le Maroc, rival géopolitique de l’Algérie, a opté pour une autre date, le 12 mars. Chacun met en avant les observations de la lune, n’empêche que quasiment chaque année, invariablement, l’Algérie et le Maroc commencent le ramadan à des dates différentes. La première est en phase avec l’Arabie Saoudite, la Palestine, l’Égypte et les pays du Golfe ; le second a opté pour la même date que la Malaisie, l'Indonésie, Oman et Singapour.

La fin du ramadan interviendra un mois plus tard, au début du cycle lunaire suivant, soit le 10 avril 2024 , en Algérie et donc le 11 avril au Maroc.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mars 2024

 
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7 février : pour les musulmans, ce soir, c'est la Nuit de l’Ascension

Cette fête Musulmane est la commémoration d'un voyage nocturne du Prophète. Mahomet serait allé au ciel puis redescendu aux enfers avec l'ange Gabriel. La tradition situe cet événement le 27 rajab de l'an 2 avant l'hégire, soit autour de l'année 620.

 

Cette fête musulmane de Lailat al Miraj est la commémoration d’un voyage nocturne du Prophète. Mahomet serait allé au ciel puis serait redescendu aux enfers avec l’ange Gabriel. La tradition situe ce voyage nocturne, Al-Isra (إسراء) le 27 rajab de l’an 2 avant l'hégire, soit autour de l’année 620.

Cette fête se célèbre ce soir, cette nuit est qualifiée de Nuit de l’Ascension. Selon la légende, Mahomet se serait envolé jusqu’à Jérusalem (sur le lieu où sera construite plus tard la mosquée Al-Aqsa) en montant Bouraq, une créature surnaturelle, un cheval à tête humaine. Il serait ensuite monté aux cieux avec une échelle, y aurait rencontré Adam, Jésus, Moïse et Dieu puis serait revenu à La Mecque pour raconter son aventure. Durant son voyage, il aurait reçu divers commandements, en particulier celui des cinq prières par jour (au départ, il s’agissait de cinquante prières quotidiennes, un nombre qui fut baissé à cinq prières sur le conseil de Moïse). À son retour, on raconte que le récit de Mahomet a été accueilli avec scepticisme par les habitants de la cité sauf par un certain Abu Bakr qui le soutient. Celui-ci, d’ailleurs, sera plus tard son successeur et donc le premier calife de l’islam.

Cette célébration musulmane de Lailat al Miraj est liée à la transmission de la foi et à la lecture du Coran. Selon les régions du monde musulman, cette célébration se fait à la maison, en famille, ou à la mosquée. 

En 2024, Lailat al Miraj (Al-Isra) tombe le soir du 7 février ou du 8 février, selon les régions du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2024

 
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Une miniature persane du XVIe siècle célébrant l'ascension de Mahomet aux cieux

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1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier 1945, Indonésie, 22 octobre, islam Bruno Teissier

22 octobre : en Indonésie, la Journée de l’islam santri

Cette fête à la fois patriotique et religieuse, de création récente, participe à la transformation de l’islam local plutôt tolérant en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

 

Aujourd’hui, en Indonésie, c’est la Journée nationale du santri ( Hari Santri nasional).  Cette fête est récente, elle a été créée par décret en 2005. Elle a une dimension à la fois patriotique, car elle rappelle un appel au djihad contre le colonisateur, et religieuse. Elle participe à la transformation de l’islam local en un islam rigoriste importé d’Arabie saoudite.

L’islam traditionnel en Indonésie est un mélange d’hindouisme et d’anciennes croyances animistes. À cet islam syncrétique et tolérant, celui des abangan, s’oppose celui des santri qui pratiquent une version plus orthodoxe et plus austère de l'islam appliqué à la lecture du Coran.

Le santri a joué un rôle important dans le mouvement d'indépendance indonésien. Ce ne fut pas le seul. Des mouvements communistes et nationalistes ont aussi joué un rôle déterminant, mais ce n’est pas eux qui sont mis en valeur par cette fête du 22 octobre. En 1926, un groupe de santri a formé Nahdlatul Ulama (la renaissance des oulémas), la plus grande organisation islamique indépendante au monde avec 30 millions de membres aujourd’hui. Suite à la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie, ses membres ont déclaré que la lutte contre les forces coloniales néerlandaises était une guerre sainte et obligatoire pour tous les musulmans. La date du 22 octobre rappelle l’appel au djihad lancé en 1945 par Hasjim Asy'ari (1871-1947) contre les armées alliées, vainqueurs des Japonais.

Paradoxalement, c’est sous le président  Joko Widodo (alias Jokowi), élu en 2014 et réélu en 2019 qu’a été créée cette journée des santri (qui n’est pas un jour férié). Candidat démocrate et moderniste, il a été élu à la tête de l’Indonésie contre Prabowo Subianto, un général en retraite conservateur,  proche des milieux islamistes. Mais la pression de l’armée et des forces de l’ordre sur le régime est telle que Jokowi a dû céder à des mesures conservatrices, comme le renforcent des lois réprimant le blasphème, par exemple, et même faire entrer Prabowo Subianto dans son gouvernement, comme ministre de la Défense. La journée du 22 octobre participe, hélas, de ce combat culturel et religieux à l’encontre de la démocratie, de la tolérance et de la modernité. Un combat qui divise la société indonésienne. Contrairement à ce qui s’opère dans d’autres pays, c’est la population citadine qui s’enfonce aujourd’hui dans le conservatisme alors que les campagnes demeurent plus ouvertes et plus tolérantes sur le plan religieux (à l’exception de quelques régions comme la très rigoriste province d’Aceh). Cela dit, l’islam santri est partagé entre le réformisme de la Muhammadiyah et le traditionalisme du Nahdlatul Ulama.  Ces dernières années, c’est le courant traditionaliste qui semble prendre le dessus.

La cérémonie nationale de la Journée nationale du santri (HNS) se déroule au Monument national (Monas), de Jakarta. Une autre célébration a lieu également  au pensionnat islamique de Tebuireng, district de Jombang dont le cimetière abrite la tombe du fondateur des Nahdlatul Ulama, KH Hasyim Asy'ari.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, islam Bruno Teissier 1990, islam Bruno Teissier

5 août : la célébration des droits de l’Homme selon la Charia

En Iran, les autorités commémorent l’a Déclaration des droits de l'homme en islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

 

En Iran, les autorités commémorent la Déclaration des droits de l'homme en islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la coopération islamique (OCI). C’est la Journée islamique des droits de l'homme (روز حقوق بشر اسلامی).

Cette déclaration est une réaction, tardive, à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, adoptée par 48 des 58 membres de l’ONU de l’époque. Formulée par l’OCI, une association de 57 États à majorité musulmane, cette déclaration de 1990 reprend pour l’essentiel les droits déclarés en 1948 par l’ONU, mais en les conditionnant au respect de la Charia (la loi islamique) (Article 24 Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la Charia). Autrement dit, cet article 24 conditionne tous les droits à l’appréciation des autorités religieuses. Ce qui constitue une formidable régression en matière de droits humains.

« Article 2 : La vie est un don de Dieu, garanti à tout homme. Les individus, les sociétés et les États doivent protéger ce droit contre toute atteinte. Il est défendu d'ôter la vie sans motif légitime… » Autrement dit, la peine de mort est envisageable si la raison est jugée légitime.

« Article 22  Tout homme a le droit d'exprimer librement son opinion pourvu qu'elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la Charia…» Tout est à l’avenant, chacun des droits énoncés est ainsi anéanti par son obligation de respecter la loi islamique, laquelle varie d’un pays à l’autre et est définie par des personnalités religieuses non démocratiquement élues. C’est le cas du guide suprême en Iran dont l’autorité  chapeaute celle du président de la république, du gouvernement et du parlement.

Cette déclaration de 1990 n’a en réalité été formulée que pour supprimer une partie significative des droits de 1948 et même de ceux de 1789, sous prétexte de respect des coutumes et croyance du monde musulman.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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18 juillet : les musulmans fêtent l'Achoura

L’Achoura est un jour de deuil très important pour les chiites qui commémorent la mort de l’imam Hussein, mais dans le monde sunnite, en Algérie ou au Maroc, on sacrifie des animaux et on partage les morceaux entre les familles. C’est une journée de la solidarité, plutôt joyeuse.

 

L’Achoura est un jour de deuil très important pour les chiites qui commémorent la mort de l’imam Hussein, mais dans le monde sunnite, en Algérie ou au Maroc, on sacrifie des animaux et on partage les morceaux entre les familles. C’est une journée de la solidarité, plutôt joyeuse.

Chez les Sunnites, particulièrement au Maroc, on appelle Achoura, la fête des enfants. Vêtus de leurs plus beaux habits, ils reçoivent de petits cadeaux, des friandises… La coutume veut aussi que l’on donne aux pauvres une partie de ce que l’on a acquis durant l’année ! En Tunisie, on se rend sur les tombes pour vénérer les morts en récitant la 1re sourate du Coran. Demain, ce sera Zem-Zem (allusion au puits du même nom à La Mecque), les enfants disposent d’une totale liberté pour asperger d’eau voisins, amis et passants ! En Algérie, en particulier en Kabylie, on sacrifie des animaux et on en partage les morceaux entre les familles. C’est la journée de la solidarité.

Mais l’Achoura, c’est avant tout deux jours de jeûne (facultatifs) censés commémorer l’arrivée du Prophète et de ses compagnons à Médine le dixième jour du mois de Muharram et expier les péchés de l’année écoulée. Une coutume qui a son origine dans une fête juive qui célébrait par un jour de jeûne la sortie d’Égypte du peuple hébreu.

L'Achoura (عَاشُورَاء), fête qui débute la veille au soir, correspond au dixième jour du mois de Muharram, premier mois du calendrier musulman. Mais bien que fêtée par tous les musulmans, cette fête d’origine juive (Yom Kippour) n’a, en effet, pas la même signification pour tout le monde. Fête mineure chez les sunnites, elle est au contraire très importante pour les chiites.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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19 juillet : c’est Raʼs as-Sana, le nouvel an musulman

Cette date commémore l’exil (dit Hégire) de Mahomet et de ses disciples vers Médine, en 622, ainsi que les débuts de l’islam.

 

C’est Raʼs as-Sana (رأس السنة), le nouvel an musulman, qui marque le début de l’hégire (l’année musulmane). Nous sommes le 1er Muḥarram 1445, le premier jour du calendrier islamique. La fête se déroule sur deux jours (18-19 juillet).

Cette date commémore l’exil (dit Hégire ou Hijra) de Mahomet et de ses disciples vers Médine, en 622. Cette  première communauté musulmane (l’Oumma) marque les débuts de l’islam. Ce jour est férié dans plusieurs pays musulmans mais n’est pas spécialement un jour de fête. En Égypte et au Maghreb, on prépare toutefois des sucreries ou de bon plats comme la mouloukhia (en Tunisie) ou le chakhchoukh (en Algérie).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 juillet 2022

 
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28 juin : prière sur le mont Arafat, le deuxième jour du Hadj

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat, deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage.

 

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat ( عرفة ), deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage. La date peut, toutefois, varier d’un jour ou deux selon la région. Nous sommes le neuvième jour de Dhu al-Hijja, le dernier mois du calendrier islamique.

À La Mecque, des dizaines de milliers de tentes blanches parsèment la plaine d’Arafat pour accueillir les pèlerins qui passent la nuit sur place. Dès l’aube, ils se dirigent vers une colline appelée mont Arafat (mont de la miséricorde) pour y invoquer Allah. Ils y vont y passer la journée à prier tandis que, dans le monde entier, des millions de musulmans vont jeûner. Le jeûne de Arafat est un jeûne surérogatoire, autrement dit, s’il n’est pas une obligation, il est fortement recommandé. En effet, dans un hadith, il est dit que tout musulman qui jeûne le jour de Arafat verra expiés ses péchés de l’année précédente et de l’année en cours.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d’adieu aux musulmans qui l’avaient accompagné lors de son dernier pèlerinage, à la fin de sa vie. En écho à ce sermon, un prêche d’une grande importance est prononcé, en ce jour, à destination de l’ensemble de la communauté musulmane (la Oumma). À l’issue de la journée, les pèlerins doivent refluer sur Muzdalifah pour ramasser des cailloux qui serviront à « lapider » des stèles représentant Satan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les pèlerins à l’assaut du mont Arafat, La Mecque (Photo d’Omar Chatriwala)

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17-18 avril : la Nuit du destin des musulmans

Cette nuit du 26 au 27 avril 2022, qui correspond à la veille du 27e jour du ramadan, est considérée comme la nuit la plus sainte de l’année dans le calendrier musulman.

 

Pour les musulmans sunnites, ce soir c’est la nuit de Laylat al-Qadr (ليلة القدر) ou Nuit du destin, une nuit de prières et de récitation du Coran.

Cette nuit du 17 au 18 avril 2023, qui correspond à la veille du 27e jour du ramadan, est considérée comme la nuit la plus sainte de l’année dans le calendrier musulman. C’est généralement un moment d’une grande dévotion religieuse et beaucoup de fidèles restent du crépuscule jusqu’à l’aube à la mosquée pour réciter les textes coraniques et prier. On dit que tous les vœux formulés durant ces quelques heures seront exaucés et tous les péchés pardonnés puisque la dévotion au cours de cette nuit équivaut à mille mois de prière ainsi que le dit la sourate Al Qadr (la destinée). C’est durant cette nuit que l’archange Gabriel aurait annoncé au Prophète avoir été choisi pour être le messager de Dieu et lui aurait alors révélé le Coran. Pour d’autres, cependant, le Coran aurait été révélé au Prophète de façon graduelle durant vingt-trois années et cette nuit marquerait, en quelque sorte, le début de cette révélation. Cette nuit s’achève lors de la "prière de l'Aube" (Alfajr) vers 5 heures du matin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1979, Iran, Afghanistan, États-Unis, islam, 1er février Bruno Teissier 1979, Iran, Afghanistan, États-Unis, islam, 1er février Bruno Teissier

1er février : qui osera célébrer la journée mondiale du hijab 2023 ?

À la suite du meurtre brutal, le 22 septembre 2022, de Mahsa Amini par la police des mœurs iraniennes pour ne pas avoir convenablement ajusté son hijab, ainsi qu’au retour du voile intégral pour les femmes afghanes, qui va oser célébrer la Journée mondiale du hijab 2023 ?

 

À la suite du meurtre brutal, le 22 septembre 2022, de Mahsa Amini par la police des mœurs iraniennes pour ne pas avoir convenablement ajusté son hijab, ainsi qu’au retour de l’obligation du voile intégral pour les femmes afghanes, qui va oser célébrer la Journée mondiale du hijab 2023 ?

Qu'on le veille ou non, le hijab est devenu le symbole de l'oppression de la République islamique d’Iran, en particulier de son oppression des femmes. Depuis septembre 2022, des femmes  manifestent en brûlant leur foulard et en se coupant les cheveux, deux gestes symboles de leur quête de liberté. Pour la première fois, elles sont franchement soutenues par les hommes, ceux qui ne soutiennent pas le régime.

Le 7 mai 2022, dans un décret rendu public devant la presse à Kaboul, le chef suprême des talibans , Hibatullah Akhundzada, qui dirige aujourd’hui l’Afghanistan, a ordonné que les femmes portent "un tchadri (autre nom de la burqa), car c'est traditionnel et respectueux". Après la fermeture des collèges et lycées aux filles, cette nouvelle mesure est la plus sévère restriction à la liberté des femmes depuis le retour au pouvoir des talibans à la mi-août 2021. « Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n'est pas membre de leur famille », pour éviter la provocation, ajoute ce décret. Les talibans déjà rendu la burqa obligatoire lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.

À la suite de la révolution islamique de 1979, les autorités iraniennes ont imposé un code vestimentaire obligatoire obligeant toutes les femmes à porter un foulard et des vêtements amples qui dissimulent leur silhouette en public. Sans être obligatoire, cette coutume ancestrale a resurgi dans le monde arabe comme une traînée de poudre et s’est imposée aux sociétés arabo-musulmanes à partir des années 1980. Du Caire à Tanger, alors qu’au milieu des années 1980, seule une petite minorité de femmes portait un foulard pour cacher leur chevelure et leur cou, souvent des femmes issues de campagnes ou appartenant à des milieux religieux stricts, deux décennies plus tard, elles n’étaient plus qu’une minorité à ne pas le porter. Cette symbolique ultra-conservatrice, plus que religieuse, est devenue la norme jusque dans les banlieues des métropoles européennes.

En 2023, à New York, une Américaine d’origine bangladaise, Nazma Khan a lancé la Journée mondiale du hijab (World Hijab Day) "de sensibiliser et de normaliser le port du hijab" dans un but de tolérance religieuse. En 2017, l'État de New York a reconnu la Journée mondiale du hijab et un événement marquant cette journée a été organisé à la Chambre des communes, en présence de Theresa May (ancienne première ministre britannique). La date retenue pour cette journée, le 1er février, est plutôt mal choisie, c’est celle du retour en Iran de l’ayatollah Khomeini, celui-là même qui a instauré en Iran une dictature religieuse qui n’a rien à voir avec la tolérance mise en avant par les promoteurs de cette journée du hidjab. Malheusement, cette date du 1er février est bien un choix assumé en raison de sa symbolique.

Les Nations unies se sont emparées du symbole, en instaurant une Semaine de l’harmonie interconfessionnelle qui commence ce même 1er février (la symbolique est totalement assumée). En ce jour, les promoteurs du hijab invitent toutes les femmes à « éprouver un sentiment de libération » en essayant le voile ne serait-ce qu’une journée. D’aucuns ont suggéré que les femmes voilées animées d’un esprit de tolérance, profitent de la deuxième journée de cette semaine interconfessionelle à se dévoiler afin d’éprouver, à leur tour, le sentiment de la libération.  L’idée, on s’en doute, n’a pas été retenue.

Le 1er février était aussi l’occasion à Neauphle-le-château (où Khomeiny avait vécu ses mois d’exil en France), d’une manifestation commémorative en l’honneur de l’ayatollah et du régime qu’il a instauré en Iran. La dernière s’est tenue en 2021. La célébration du 1er février est interdite par la municipalité depuis 2022.

 
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9 juillet : Aïd el-Kébir, la plus grande fête musulmane de l'année

L'Aïd el-Kébir (ou Aïd-el-Adha), le Grand Aïd est célébré ce samedi dans la plupart des pays musulmans. La fête du mouton dure quatre jour et a débuté hier soir.

 

Cette année, l'Aïd el-Kébir (ou Aïd el-Adha, يد الأضحى ), le Grand Aïd sera célébré ce vendredi dans la plupart des lieux. La fête du mouton dure quatre jours et a débuté hier soir. Dans les pays musulmans, selon la tradition, c’est le chef de famille qui est censé procéder au sacrifice du mouton sinon, un autre homme est désigné pour cela. Il est reconnaissable dans la rue au long couteau qu’il tient en main et à son tablier maculé de sang. En France, toutefois, l’abattages de moutons par des particuliers est interdit, c’est-à-dire en dehors d’abattoirs autorisés. D’ailleurs, la vente de moutons à des particuliers est ilicite, cette année, depuis la fin juin.

L’origine religieuse de cette fête est héritée des juifs et des chrétiens, on la retrouve dans l’Ancien Testament. Pour les croyants de l'islam, il s'agit en effet de rendre hommage à la soumission d'Abraham à Dieu. Selon le récit de la Bible et du Coran, celui-ci a accepté de sacrifier son fils, avant qu’un ange ne lui substitue de justesse un mouton. Aujourd'hui, la célébration mêle une grande prière et des sacrifices traditionnels de moutons, donnant lieu à un repas de partage avec les proches et des personnes dans le besoin.  En période de Covid-19, les grands rassemblements sont limités. Les grandes prières collectives traditionnelles doivent respecter les mesures sanitaires. Les autorités musulmanes préconisent de la réaliser chez soi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
Enluminure ottomane du XVIe siècle : Gabriel arrête le bras d'Ibrahim prêt à sacrifier son fils Ismaël et lui tend un mouton.

Enluminure ottomane du XVIe siècle : Gabriel arrête le bras d'Ibrahim prêt à sacrifier son fils Ismaël et lui tend un mouton.

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28 juin : le Jour d'Arafat, deuxième jour du hadj

 

Pour les musulmans, c’est le Jour d’Arafat ( يوم عرف), deuxième jour du hadj, le pèlerinage à La Mecque. C’est un jour de jeûne facultatif pour tous ceux qui ne font pas le pèlerinage. La date peut, toutefois, varier d’un jour ou deux selon la région. Nous sommes le neuvième jour de Dhu al-Hijja, le dernier mois du calendrier islamique.

À La Mecque, des dizaines de milliers de tentes blanches parsèment la plaine d’Arafat pour accueillir les pèlerins qui passent la nuit sur place. Dès l’aube, ils se dirigent vers une colline appelée mont Arafat (mont de la miséricorde) pour y invoquer Allah. Ils y vont y passer la journée à prier tandis que, dans le monde entier, des millions de musulmans vont jeûner. Le jeûne de Arafat est un jeûne surérogatoire, autrement dit, s’il n’est pas une obligation, il est fortement recommandé. En effet, dans un hadith, il est dit que tout musulman qui jeûne le jour de Arafat verra expiés ses péchés de l’année précédente et de l’année en cours.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d’adieu aux musulmans qui l’avaient accompagné lors de son dernier pèlerinage, à la fin de sa vie. En écho à ce sermon, un prêche d’une grande importance est prononcé, en ce jour, à destination de l’ensemble de la communauté musulmane (la Oumma). À l’issue de la journée, les pèlerins doivent refluer sur Muzdalifah pour ramasser des cailloux qui serviront à « lapider » des stèles représentant Satan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le mont Arafat

Panneau indiquant la fin de la zone d’Arafat, Photo d’Omar Chatriwala

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632, Iran, islam, chiisme Bruno Teissier 632, Iran, islam, chiisme Bruno Teissier

7 janvier : l’Iran commémore la mort de Fatima, fille du Prophète

L'anniversaire de son martyre (Al-Fâtimîyya) est marqué chaque année par des cérémonies de deuil et des processions.

 

Fatimah Zahra était la plus jeune fille du prophète des musulmans, Mahomet (ou Muhammad) et de sa première épouse Khadijah. Elle est très vénérée par tous les musulmans (chiites comme sunnites) car elle était très proche de son père et lui a offert son soutien quand il était en difficulté. Elle est également le seul membre de la famille du prophète à avoir eu une descendance. Elle était mariée à Ali, un cousin de Mahomet, qui fut donc le premier jeune homme à accepter l’islam. Leurs deux fils Hassan et Hussein (Husayn) sont considérés comme les deuxième et troisième imams de l'islam chiite et les musulmans sunnites les considèrent également comme des personnalités importantes.

Fatima (Fatimah) est décédée en 632, plusieurs mois après la mort de son père et les musulmans chiites pensent qu'elle a été tuée par le calife Omar (Umar), ce qui fait d'elle une martyre. L'anniversaire de son martyre (Al-Fâtimîyya) est marqué chaque année par des cérémonies de deuil et des processions. Pour commémorer son martyre, on hésite entre deux dates : le 13 Jumâda Ath-Thânîya (du calendrier musulman) et le 3 Jumâdâ al-Âkhira. La seconde date, qui tombe aujourd’hui pour le calendrier grégorien, est la plus importante des deux. Le premier Fâtimîyya (الفاطِميَّة) tombe vingt jours plus tôt. La prochaine date tombera le 7 décembre 2022. Les cérémonies durent donc 20 jours, mais seul le second Fâtimîyya est un jour férié en Iran depuis 2001.  Ce jour-là, deux processions sont organisées, l’une dans la ville de Qom, vers le mausolée de Sayyida Ma’sûma, et l’autre dans la ville de Mechhed, vers le sanctuaire de l’Imam ar-Ridâ.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1993, Bosnie-Herzégovine, islam, 7 mai Bruno Teissier 1993, Bosnie-Herzégovine, islam, 7 mai Bruno Teissier

7 mai : la Journée des mosquées en Bosnie

 

C’est la Journée des mosquées en Bosnie-Herzégovine, en souvenir de la destruction complète par les Serbes, en 1993, de la mosquée de Ferhat-pacha, chef-d’œuvre de l’art ottoman du XVIe siècle dans la ville de Banja Luka, une localité située dans une zone peuplée majoritairement de Serbes qui se sont institués une république fantoche, la Republika srpska. Depuis la mosquée a été reconstruite. Elle a été inaugurée le jour anniversaire de sa destruction, le 7 mai 2016. Connue sous le nom de Ferhadija, la mosquée a été rebâtie après que les architectes eurent réussi à récupérer environ les deux tiers de la pierre d'origine et à utiliser les plans établis lorsqu'un tremblement de terre l'avait endommagée dans les années 1960.

La mosquée a été détruite il y a 27 ans, au plus fort de la guerre civile yougoslave, lorsque des musulmans de Bosnie (Bosniaques), des Croates et d'autres non-Serbes ont été chassés de chez eux par les Serbes dans un but de nettoyage ethnique. Une douzaine d’autres mosquées de Banja Luka ont été détruites et n’ont pas été reconstruites. Le crime a fini par payer, il n'y a quasiment plus de musulmans dans la région.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2020

 
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