L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Ukraine, armée, 18 novembre Bruno Teissier Ukraine, armée, 18 novembre Bruno Teissier

18 novembre : l’Ukraine encourage les sergents de son armée

Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre, les Ukrainiens honorent les sergents, maillons essentiels de leurs forces armées. Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement.

 

Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre les Ukrainiens célèbrent la Journée du sergent des forces armées (День сержанта Вооруженных Сил Украины). Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement, l’Ukraine doit motiver ses troupes et le sergent qui est en contact direct avec les soldats, certains peu expérimentés, en est un élément essentiel.

Cette fête a été instituée en 2019, par le président ukrainien Petro Porochenko pour honorer la diligence, la responsabilité et le professionnalisme des sergents et contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Leur courage et leur héroïsme dans la lutte pour la liberté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine est une donnée majeure dans les circonstances actuelles.

« C'est le jour des sergents et des contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Des sergents et des contremaîtres fiables sont toujours un soutien pour les commandants et une aide pour les soldats et les marins. Plus de 150 000 sergents et contremaîtres servent désormais dans nos forces armées. Ils contrôlent directement les soldats et mènent les guerriers au combat. Ils augmentent la motivation, enseignent aux soldats et maintiennent le moral. Lorsqu’on peut faire confiance aux sergents et aux sergents, l’armée est invincible. Je remercie chaque sergent, chaque sergent-major qui se soucie des soldats et de l'Ukraine, qui obtient les résultats nécessaires pour ses unités et pour l'État tout entier. » extrait d’un discours du président Zélensky, le 18 novembre 2023.

Par ailleurs, l’Ukraine célèbre aussi une Journée des défenseur(se)s de l'Ukraine, autrefois fêtée le 14 octobre et déplacée récemment au 1er octobre, ainsi, bien sûr, qu’une Journée des forces armées ukrainiennes, chaque 6 décembre. De leur côté, les Russes célébrerons demain, 19 novembre, leur artillerie, une journée héritée de l’URSS et que les Ukrainiens marquent le 4 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2024

 
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1888, Ukraine, France, 7 novembre Bruno Teissier 1888, Ukraine, France, 7 novembre Bruno Teissier

7 novembre : l’anniversaire de Nestor Makhno

L’anniversaire du début de la révolution d’Octobre n’est plus fêté ni en Russie ni en Ukraine. Mais, le 7 novembre est aussi l’anniversaire d’un héros ukrainien oublié, Nestor Makhno, dont la mémoire n’a été cultivée que par les milieux libertaires occidentaux, en particulier à Paris où il est mort il y a 90 ans.

 

Jadis, le 7 novembre on célébrait l’anniversaire du début de la révolution d’Octobre (c’est le jour de la prise du Palais d'hiver par les bolcheviks, le 25 octobre 1917 selon le calendrier Julien, 7 novembre pour notre calendrier). Il était fêté avec de grandes parades sur la Place Rouge… Depuis 2004, le jour n’est plus férié ni Russie (remplacé par le 4 novembre) ni en Ukraine.

Discrètement, un héros ukrainien a été sorti de l’oubli après la chute de l’URSS et surtout depuis 2022 et la tentative russe n’anéantir le pays. Il s’agit de Nestor Makhno, un paysan ukrainien qui s’était enthousiasmé de la révolution d’Octobre et qui avait rassemblé une armée de volontaires pour repousser l’occupant austro-allemand et lutter avec les bolcheviks contre les troupes restées fidèles au tsar. Ces deux dangers écartés, les bolcheviks se sont retournés conte Makhno et ses troupes et ont fini par anéantir l’État ukrainien indépendant et anarchiste qu’il avait créé à l’est de l’Ukraine, autour d’Houliaïpole son village natal, aujourd’hui sur la ligne de front entre Russes et Ukrainiens dans l’épuisante guerre déclenchée par Poutine.

Le territoire qu’il contrôlait avec son armée, la Makhnovchtchina, rassemblait quelque deux millions et demi d’habitants. Après une redistribution des terres des koulaks, il fonctionnait sous forme d’une série de communes libre, selon la démocratie directe prônée par les anarchistes. On était loin du modèle que mettait en place Lénine et Trotski. Ce dernier va même lever une armée pour y mettre un terme. Cet État ukrainien libertaire fondé en 1919, disparaît en 1921. Makhno devra s’exiler à Paris et cette éphémère Ukraine libre sera effacée de la mémoire de l’URSS. L’expression de son souvenir sera interdite à l’époque soviétique et son nom oublié à l’est de l’Europe. Seuls les anarchistes occidentaux, en particulier les libertaires anticommunistes de Mai 68, vont maintenir sa mémoire vivante.

Chaque 7 novembre, jour de son anniversaire (День народження Нестора Махна), il est usage de se recueillir devant la case 6685 du colombarium cimetière du Père Lachaise, pour déposer des fleurs ou boire une bière à son souvenir. Chaque année, à cette date, sa dernière demeure est visitée par des anarchistes de toutes origines et des membres de l’extrême gauche (au moins ceux qui ne sont pas pros russes). Nestor Makhno est né le 7 novembre 1888 à Houliaïpole (« le champ de la liberté », en ukrainien) où sa maison natale en partie détruite par des bombardements russes, avait été transformée en musée.

En affirmant son indépendance, après la chute de l’URSS, les nationalistes ukrainiens avaient plutôt cultivé des figures comme Simon Petlioura qui avait lui aussi combattu pour une Ukraine indépendance entre 1918 et 1921, mais discrédités par ses exactions antisémites, ou encore ou Stepan Bandera, qui a collaboré avec les nazis. Makhno, trop libertaire, trop antisystème pour un pays qui sortait tout juste du totalitarisme restait l’oublié de la mémoire nationale. Une première commémoration de Nestor Makhno a toutefois eu lieu dans son pays natal le 7 novembre 1998, à l'occasion du 110e anniversaire de sa naissance. Son nom sera cité en 2013 sur Maidan où son arrière-petit-fils est venu réciter des poèmes. Ici et là des statue à son effigie sont installées…

Mais, c’est l’attaque russe du 24 février 2022 qui a vraiment réveillé sa mémoire. Lui aussi avait levé des bataillons qui ont combattu une armée venue de Moscou. En 2022, plusieurs bataillons ukrainiens levés en hâte pour défendre Kiyv ont pris son nom. Leurs drapeaux noirs flottent aujourd’hui sur la ligne de front et sur les réseaux sociaux ukrainiens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2024

 
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1996, écologie, 31 octobre Bruno Teissier 1996, écologie, 31 octobre Bruno Teissier

31 octobre : la Journée de la mer Noire

La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire, en particulier de son écosystème marin aujourd’hui menacé par la guerre déclenchée par la Russie.

 

La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire. Mais la préoccupation écologique a du laisser place à un souci de sécurité en raison de la guerre déclenchée par un des signataires, la Russie dont l’objectif géopolitique était de faire de cette mer un lac russe. La bataille de la mer Noire a été gagnée par l’Ukraine grâce au blocage des détroits par la Turquie inquiète de l’évolution de la situation. Cette dernière ainsi que la Bulgarie et la Roumanie ont signé un accord pour lutter conjointement contre les mines marines dérivantes. On est loin des préoccupations à l’origine de cette journée du 31 octobre qui était l’occasion de se pencher sur l’état des écosystèmes marins de la mer Noire.

Le 21 avril 1992, les représentants des pays riverains de la mer Noire, de la Turquie, de l'Ukraine, de la Russie, de la Bulgarie et de la Roumanie se sont réunis à Bucarest pour signer la Convention sur la protection de la mer Noire contre la pollution. Le 31 octobre 1996, les États membres de la convention ont signé le Plan d'action stratégique de la mer Noire, qui est devenu la base de la protection de la mer contre la pollution. C’est la date de signature de ce plan qui est célébré chaque année avec des résultats bien médiocres compte tenu de la situation. Depuis février 2022, la guerre a gravement perturbé les écosystèmes de cette mer fermée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2024

 
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1941, Ukraine, URSS, Shoah, 29 septembre Bruno Teissier 1941, Ukraine, URSS, Shoah, 29 septembre Bruno Teissier

29 septembre : Babyn Yar, la mémoire de la Shoah en Ukraine

On célèbre le 83e anniversaire du massacre de Babyn Yar, le symbole longtemps contesté, de l’extermination des juifs d’URSS, comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux.

 

Babyn Yar (Бабин Яр) est le symbole de l’extermination des juifs d’URSS comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux. Les 29 et 30 septembre 1941, 33 771 juifs sont exécutés à Babyn Yar, près de Kyïv, capitale de l’Ukraine. Aucun site de la Shoah n’a connu un nombre de victimes en si peu de temps, quelque 36 heures. Sur la durée de la guerre, on estime à plus de 100 000 victimes, presque toutes juives, dans ce ravin où ils étaient fusillés en masse.

Après la guerre, l’URSS chercha à occulter ce massacre et même à détruire le site en le noyant, ce qui provoqua une inondation catastrophique qui tua plus de 1000 personnes dans les villages alentour (tragédie de Kourenivka). C’est le poète russe Evgueni Evtouchenko et son poème Babi Yar (en russe), en 1961, qui ont fait émerger la mémoire des terribles massacres. Son retentissement fut international. En 1963, il fut même invité à Paris pour déclamer son texte devant des étudiants communistes, réunis à la Mutualité. Ses poèmes étaient traduits par le jeune comédien Laurent Terzieff.

En 1966, les autorités soviétique érigent enfin un monument sur le site de Babyn Yar mais qui ne mentionne pas le fait que les victimes étaient presque toutes juives. Ce n’est qu’en 1992 (après la chute de l'Union soviétique) que le gouvernement ukrainien autorisa la création d'un monument spécifique aux victimes juives, monument qui fut finalement inauguré le 29 septembre 2001, pour le 60e anniversaire.

Le 29 septembre 2021, à l'occasion du 80e anniversaire du massacre, tous les établissements scolaires d'Ukraine ont donné une leçon consacrée à ce crime. Le 9 octobre suivant a été inauguré un « Mur des Pleurs en cristal » de 40 mètres de long, créé par Marina Abramović, en présence des présidents ukrainiens, allemand et israélien. Chaque 29 septembre des cérémonies commémoratives ont lieu sur le site du ravin.

Un projet de centre de commémoration a été lancé en 2021, mais la guerre en Ukraine l’a suspendu. S’il voit le jour, ce grand musée de la Shoah par balle, est destiné à devenir après Berlin et Varsovie le troisième grand musée de la Shoah en Europe.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 septembre 2024

 
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Ukraine Bruno Teissier Ukraine Bruno Teissier

16 mai : les Ukrainiens fiers de leur identité et de leurs chemises brodées

C’est la Journée Vyshyvanka, du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle.

 

C’est la Journée Vyshyvanka (День вишиванки), du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle. Le port d'une chemise brodée ce 16 mai 2024 est un symbole de l'indomptabilité de l'esprit ukrainien, une déclaration au monde entier que les Ukrainiens sont un peuple libre.

Ce qui a commencé comme une initiative locale est depuis devenu une célébration nationale. C’est Lesya Voronyuk, une étudiante à l'Université nationale Yuriy Fedkovich Chernivtsi, a lancé une campagne « Journée mondiale de la broderie » en 2006. La jeune fille a été inspirée par son ami Ihor Zhitaryuk, qui portait régulièrement une chemise brodée en classe. Lesya a suggéré que ses camarades étudiants choisissent un jour et portent ensemble des chemises brodées. La première année, plusieurs dizaines d'étudiants et plusieurs professeurs de la faculté ont joué le jeu de porter des vêtements nationaux.

Le phénomène a rapidement pris de l’ampleur. En 2011, la cinquième édition a été marquée par l'établissement d'un record Guinness du nombre de personnes en chemises brodées en un seul endroit. Plus de 4 000 personnes en chemises brodées s’étaient rassemblées sur la place centrale de Tchernivtsi. La même année, une immense chemise brodée (4 mètres sur 10) avait été cousue par une entreprise de couture pour le bâtiment central de l'Université nationale Yuriy Fedkovych de Tchernivtsi. Depuis, la célébration de la chemise brodée a changé  d’échelle et entraîné la diaspora ainsi que tous les amis de l’Ukraine dans le monde.

En 2022, la loi martiale consécutive à l’égression russe avait empêché la fête mais, en 2023, elle a renoué avec les événements de masse (concerts, expositions)… C’est à nouveau le cas en 2024 dans diverses villes d’Ukraine avec pour slogan cette année de « Victoire brodée ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2024

 
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1861, 1865, Ukraine, hymne, 10 mars Bruno Teissier 1861, 1865, Ukraine, hymne, 10 mars Bruno Teissier

10 mars : l’Ukraine célèbre son hymne national

« Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes » proclame l’hymne national ukrainien. La première représentation publique de la chanson eut lieu en le 10 mars 1865 lors d'un concert dédié à la mémoire de Taras Chevchenko décédé le 10 mars 1861. Le 10-Mars n’est pas un jour férié, mais en raison du sursaut patriotique ukrainien face à l’agression russe, cette journée commémorative a pris une dimension particulière.

 

« Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes » (Ще не вмерла України ні слава, ні воля) proclame l’hymne national ukrainien, souvent abrégé en « Šče ne vmerla Ukraïny » (« L'Ukraine n'a pas encore péri »). Il est basé sur un poème patriotique écrit par Pavlo Chubynsky, en 1862 et mis en musique par Mykhailo Verbytsky. La première représentation publique de la chanson eut lieu en le 10 mars 1865 à Przemyśl lors d'un concert dédié à la mémoire de Taras Chevchenko décédé le 10 mars 1861. C’est ce double anniversaire qui est célébré aujourd’hui par la Journée de l’hymne national (День державного гімну).

Ce poème bien connu des milieux patriotiques ukrainiens, a été adopté pour la première fois en 1917 comme hymne de la République populaire ukrainienne, puis supprimé par les Soviétiques en 1920. Il restera interdit jusqu’à la fin de l’ère soviétique. Il faudra attendre la perestroïka pour être à nouveau interprété en public par Vasyl Zhdankin, Victor Morozov et Eduard Drach lors du festival Chervona Ruta en 1989 à Tchernivtsi.

L'Ukraine a déclaré son indépendance le 24 août 1991. En janvier 1992, la Verkhovna Rada d'Ukraine (l’assemblée) a adopté la musique de Verbytsky comme hymne national de l'Ukraine, ce qui a ensuite été inscrit dans la Constitution. Cependant, les paroles de Chubynsky (plus exactement, la première strophe et le refrain de la chanson), jugées trop patriotiques par un pouvoir ukrainien qui regardait alors vers Moscou, n'ont été officiellement adoptées que plus de deux décennies plus tard, le 6 mars 2003.

La Journée de l’hymne national avait d’abord été fixée le 6 mars, puis finalement  déplacé au 10 mars, en 2015. Ce qui permettait de rendre aussi un hommage au grand poète national ukrainien, Taras Chevchenko, dont c’est l’anniversaire du décès. Le 10-Mars n’est pas un jour férié, mais en raison du sursaut patriotique ukrainien face à l’agression russe, cette journée commémorative a pris une dimension particulière. Depuis 2022, l'hymne national de l'Ukraine est chanté en se cachant dans les abris antiaériens, pendant les bombardements, sur les lignes de front. 

À l’occasion de la Journée de l’hymne national, divers événements et activités sont organisés dans les villes et villages de toute l’Ukraine : des spectacles publics, des cours spéciaux dans les écoles, des événements culturels dans les bibliothèques publiques, les musées et les centres communautaires... La célébration avait été particulièrement poignante, le 10 mars 2022, lors de l'invasion russe de l'Ukraine, car l'hymne national de l'Ukraine incarne la lutte des Ukrainiens pour préserver leur identité nationale et l'indépendance de leur pays .

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2024

 
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2013, Ukraine, 21 novembre, résistance, révolte populaire Bruno Teissier 2013, Ukraine, 21 novembre, résistance, révolte populaire Bruno Teissier

21 novembre : Journée de la dignité et de la liberté en Ukraine

Ce jour férié commémore la grande manifestation proeuropéenne de 2013 contre un président Ianoukovitch qui préférait se tourner vers la Russie. Cette manifestation faisait écho à celle de 2004, dite Révolution Orange. Mais, aujourd'hui, ce 21 novembre est avant tout l’occasion d’un appel à la résistance à l’occupation russe.

 

Observée pour la première fois en 2014, la Journée de la dignité et de la liberté en Ukraine (День Гідності та Свободи в Україні) célèbre l’anniversaire de la grande manifestation proeuropéenne de l’année précédente. Le 21 novembre 2013, le président Viktor Ianoukovitch annonçait qu’il mettait fin au projet d’accord d’association avec l’Union européenne, préférant un rapprochement avec la Russie. En réaction, le journaliste Moustafa Naëm a invité les 160 000 abonnés de sa page Facebook à venir se rassembler sur la place de l’Indépendance (Maïdan), au centre de Kyiv. Plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel. Ils ont décidé de rester tant que l’accord d’association avec l’UE ne serait pas signé.

La Journée de la dignité et de la liberté commémore les deux révolutions qui ont eu lieu en Ukraine en 2004 et 2013. En ce jour, les Ukrainiens honorent la mémoire des personnes qui, lors de la Révolution de la dignité (2013) et de la Révolution orange (2004), se sont battues pour la défense des valeurs démocratiques, des droits et libertés de l'homme et du citoyen, des intérêts nationaux de l'État et de son choix européen.

Ce 21 novembre 2022, les Ukrainiens et l'ensemble du monde démocratique sont invités à arborer un ruban jaune et à poster une photo avec sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ХовтаСтричка afin de soutenir la résistance dans les territoires occupés. #ForeverUkraine #YellowRibbon

Le mouvement de résistance civile "Yellow Ribbon” (ruban jaune), qui a surgi au printemps 2022 à Kherson presque immédiatement après sa capture par les troupes russes, et s'est rapidement propagé à d'autres territoires occupés, en particulier à Berdiansk Energodar, Luhansk, Novaya Kakhovka, Crimée et villes occupées de la région de Donetsk. Si Kherson a été libéré le 11 novembre dernier, à ce jour environ 20% du territoire ukrainien demeure occupés par les Russes. Le mouvement Ruban jaune (ХовтаСтричка) encourage à la résistance.

Ce jour férié n’est pas chômé. Des fleurs sont déposées sur les monuments des participants tombés lors de la Révolution de la Dignité, en mémoire des Cent Célestes qui sont célébrés chaque année le 20 février.

Un article de l'Almanach international

 
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1986, URSS, Ukraine, Biélorussie, 26 avril Bruno Teissier 1986, URSS, Ukraine, Biélorussie, 26 avril Bruno Teissier

26 avril : il a 35 ans, à Tchernobyl...

L’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl est l’occasion de s’interroger sur les dangers du nucléaire. Le 26 avril 1986, à 1 h 23, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait…

 

L’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl est l’occasion de s’interroger sur les dangers du nucléaire.

​​Le 26 avril 1986, à 1 h 23, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev en Ukraine, qui fait alors partie de l’URSS, explosait. Le silence de Moscou a dans un premier temps contribué à minimiser l’événement.

L'incroyable silence des autorités soviétiques, dans les jours qui ont suivi l'"accident", a fait, en même temps, éclater le consensus qui s'était, peu à peu, installé autour du nucléaire civil. On n'oubliera pas de sitôt, à l'Est comme à l'Ouest, que c'est par les Suédois, inquiets de l'augmentation anormale de la radioactivité dans leur atmosphère, qu'a été révélée la plus grande catastrophe de l'histoire de l'atome domestique, déclenchée, quatre jours plus tôt, à 1700 kilomètres de là...  

Plusieurs millions de Biélorusses, d’Ukrainiens et de Russes vivent aujourd’hui sur des territoires irradiés. Le bilan sanitaire de la catastrophe reste toujours controversé. Selon l’OMS, le chiffre « officiel » serait aujourd’hui de 16 000 décès. Selon des estimations moyennes, quelque 30 000 à 60 000 cancers seraient attribuables à Tchernobyl dans le monde. Des associations donnent des chiffres beaucoup plus élevés : entre 600 000 et 900 000 vies perdues.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1909, Ukraine, 1er janvier, héros national Bruno Teissier 1909, Ukraine, 1er janvier, héros national Bruno Teissier

1er janvier : Stepan Bandera, un héros national ukrainien très controversé

La marche aux flambeaux des fascistes ukrainiens, chaque année, le soir du premier janvier embarrasse au plus haut point le gouvernement de Kiev. Mais, comment interdire cet hommage à un criminel de guerre pro nazis qui est aussi un héros nationaliste ukrainien ?


 

Alors que dans le monde, presque toutes les manifestations politiques, culturelles ou religieuses sont annulées en raison de la crise sanitaire, la marche des fascistes ukrainiens dans le centre de Kiev et dans diverses villes du pays aura bien lieu ce 1er janvier 2021. Svoboda, la formation d’extrême droite (un seul député sur 450), vient de l'annoncer sur son profil Facebook. Cette « Marche d'honneur, de dignité et de liberté» est organisée depuis 2007. Elle se déroule de nuit, aux flambeaux et marque l’anniversaire de Stepan Bandera, une personnalité très controversée aussi bien en Ukraine que dans les pays voisins.  

Cette année, on célèbre le 112e anniversaire de celui qu’une partie des Ukrainiens désigne comme un « héros de l’Ukraine », un titre qui lui a été très officiellement attribué en janvier 2010 par Viktor Iouchtchenko, président de l’Ukraine à l’époque. Ce geste a provoqué la fureur de la Pologne et d’Israël, car ce nationaliste ukrainien est aussi un criminel de guerre. Il a aussi été très critiqué en Ukraine même où l’extrême droite, bien implantée à l’ouest, est très minoritaire à l’échelle du pays (les formations d’extrême droite ont obtenu 5% aux dernières législatives).

Stepan Bandera est né en 1909 en Galicie, une région de l’empire Austro-Hongrois récupérée en 1918 par la Pologne. Appartenant à la minorité ukrainienne de Pologne, il adhère très jeune à une organisation nationaliste ukrainienne, très anti-polonaise, l’OUN, qui multiplie les assassinats politiques. Fasciné par les nazis, Bandera prend fait et cause pour ce mouvement politique allemand avant même qu’il ne prenne le pouvoir en Allemagne. En raison de son activisme, Bandera fini par se faire emprisonner en Pologne, il sera libéré par les Allemands lors de l’invasion de la Pologne en 1939. Il se met aussitôt au service l’Allemagne nazie et crée une Légion ukrainienne qui participe, en 1941, notamment au massacre des juifs de Liv (Lwow) et à l’assassinat de plusieurs dizaines de professeurs de l’université de la ville, celle où il avait fait ses études. L'Armée révolutionnaire populaire ukrainienne (UPA) s’est battue contre les Soviétiques aux côtés des nazis. Outre sa participation à la Shoah, on lui reproche aussi le massacre de quelque 50 à 100 000 Polonais de Volhynie, une région qui se trouve aujourd’hui en Ukraine.

Si Stepan Bandera est considéré comme un héros malgré sa participation active à de nombreux crimes de guerres, c’est qu’il a pris le risque de proclamer l’indépendance de l’Ukraine, le 30 juin 1941. Ce qui lui valut quelques mois plus tard d’être emprisonné, à son tour, par les nazis. Lesquels ne voyaient guère d’un bon œil, l’indépendance d’un pays destinée à n'être qu'une simple colonie au service du IIIe Reich. Envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, dans la section réservée aux hautes personnalités politiques, Bandera survivra à la guerre et se réfugiera en Allemagne de l’Ouest. Il sera assassiné à Munich par les services secrets russes.

Éliminés par les Soviétiques, emprisonnés par les nazis, les nationalistes ukrainiens ne voient en lui que le résistant qui a sacrifié sa vie à l’indépendance de son pays oubliant ses positions extrémistes, son antisémitisme constant, sa fascination pour les dictatures et surtout sa participation à des massacres de masse. À Liv, en Ukraine occidentale, on voue à Stepan Bandera un véritable culte. Les célébrations du 1er janvier y ont toujours une beaucoup plus grande ampleur que dans le reste du pays où il est le plus souvent ignoré.  Sa statue trône au centre de la ville entourée du drapeau bleu et jaune et d’Ukraine et de celui noir et rouge de l’UPA. Sa maison natale, dans le village de Stary Ugrymiv est un musée. Un rassemblement y est prévu ce 1er janvier à 11 heures. L'Organisation des nationalistes ukrainiens  (OUN) est réapparue en Ukraine après 1991 sous le nom de Congrès des nationalistes ukrainiens. Une petite formation d’extrême droite principalement implantée à l’ouest du pays. 

Cette marche aux flambeaux, dans les rues de Kiev, de militants aux allures fascistes, embarrasse chaque année les autorités ukrainiennes au plus haut point, sans pouvoir l’interdire. La figure de Stepan Bandera est très populaire parmi les soldats ukrainiens qui combattent au Donbass contre les séparatistes russes. D’ailleurs, un défilé en son hommage est aussi prévu à Slovyansk dans la région de Donesk. Il débutera à 18h place de la cathédrale. À Kiev, le rendez-vous des nationalistes de tous poils a été fixé cette année dans le parc Taras Chevchenko (une autre figure nationale, mais plus respectable), près du monument Kobzar. La parade annuelle des militants ultranationalistes les conduira, comme l'an dernier, jusqu’à la mairie de Kiev.

L’actuel président, Volodymyr Zelensky, n’appartient pas du tout à cette mouvance politique, mais en tant que chef d’État d’un pays très divisé, il ne peut pas totalement récuser ce fâcheux symbole. L’an dernier, par exemple, il a du prendre la défense d’un joueur de foot ukrainien évoluant dans un club espagnol et qui se faisait traiter régulièrement de nazi dans les stades pour avoir arboré le portait de Stepan Bandera sur les réseaux sociaux. Le combat est symbolique. Les ultranationalistes ukrainiens ont tendance à caractériser de « banderophobie » toute image négative qui pourrait porter atteinte à l’Ukraine. En Pologne, où la loi s’impose au récit historique, le « banderisme » (l’apologie de Bandera) est interdit depuis 2018. Israël ou la Russie protestent vigoureusement chaque fois qu’une rue d’une ville Ukrainienne est rebaptisée "Stepan Bandera". Ce qui fut le cas à Kiev en 2010. La guerre des mémoires bat toujours son plein. Mais, l’agitation de cette frange très minoritaire de l’opinion ukrainienne  est aujourd’hui largement exploitée par la propagande russe anti ukrainienne. Alors que, si elle peut s’exprimer en Ukraine, c’est qu’il existe dans ce pays une liberté d’expression totalement inconnue aujourd’hui en Russie où pourtant le nazisme est loin d’être totalement récusé, en dépit des discours officiels. Par exemple, c’est Dmitri Outkine, un admirateur avoué de Hitler, parrainé par le Kremlin, qui a fondé les fameuses milices Wagner (du nom du compositeur préféré de Hitler) qui combattent au Donbass contre les Ukrainiens et colonisent le Mali.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Mise à jour janvier 2023 : Le 1er janvier 2022, quelques centaines d’ultra nationalistes ukrainiens avaient organisé une marche aux flambeaux à Kyiv pour marquer l'anniversaire de Stepan Bandera. Ce n’a pas été le cas le 1er janvier 2023. En revanche, une poignée de bandesristes s’est rassemblée, à Lviv au pied de sa statue.

 
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1932, 1933, URSS, Ukraine, génocide Bruno Teissier 1932, 1933, URSS, Ukraine, génocide Bruno Teissier

28 novembre : l'Ukraine se recueille en souvenir des millions de morts

L'Ukraine se recueille dans le souvenir de la plus grave tragédie de son histoire : la mort de 7 à 10 millions de ses habitants lors de la grande famine de 1932-1933, soit quelque 25 à 30% de sa population de l'époque. Une minute de silence est marquée à 19h32.

 

L'Ukraine se recueille dans le souvenir de la plus grave tragédie de son histoire : la mort de 7 à 10 millions de ses habitants lors de la grande famine de 1932-1933, soit quelque 25 à 30% de sa population de l'époque. Une minute de silence est marquée à 19h32 précise.

À Kiev, un cortège se rend au mémorial de l’Holodomor (голодомо́р : « mort par la faim », en ukrainien), par la rue Ivan Mazepa. Des milliers d'Ukrainiens viennent en famille y déposer une bougie. Une cérémonie a également lieu à Bykivnia, localité de la banlieue de Kiev où de très nombreux morts ont été inhumés. La Journée de l’Holodomor est moins marquée dans les régions de Kharkiv et de Dniepropetrovsk où pourtant les victimes ont été les plus nombreuses. L’Est de l'Ukraine est aujourd’hui majoritairement peuplé de Russes arrivés après la tragédie. En 2006, Kiev reconnaissait le caractère génocidaire de l’Holodomor, pas Moscou où les autorités arguent que la collectivisation forcée, visant à éliminer les koulaks, a provoqué des famines partout en URSS, l’Ukraine n’était pas spécialement visée. Kiev y voit, au contraire, la volonté de Staline de casser la fierté ukrainienne et de détruire à jamais toute tentation d’émancipation. 

 
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1919, Ukraine, 22 janvier Bruno Teissier 1919, Ukraine, 22 janvier Bruno Teissier

22 janvier : le jour de la « réunification » de l'Ukraine

Le 22 janvier n’est pas un jour férié, seulement un jour de célébration officielle et populaire, instauré en 1999 par le président Koutchma. Mais cette fête de la réunification (День Соборності) n’est pas sans ambiguïté, notamment parce qu’à la date de référence, la Crimée n’appartenait pas à l’Ukraine. 

 

Le 22 janvier n’est pas un jour férié, seulement un jour de célébration officielle et populaire, instauré en 1999 par le président Koutchma. Mais, ce Jour de la réunification (День Соборності) n’est pas sans ambiguïté, notamment parce qu’à la date de référence (1919), la Crimée n’appartenait pas à l’Ukraine. 

À Paris, chaque 22 janvier, la statue de Taras Chevtchenko, le grand poète national ukrainien, située dans le square Taras Chevtchenko, boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement) fait elle l’objet d’un dépôt de gerbe.  

L’Ukraine fête chaque 22 janvier sa « réunification ». La célébration officielle s'est souvent déroulée ces dernières années, dans des conditions difficiles : en 2015, c'était une journée sanglante du conflit opposant Kiev à Moscou à propos du nord-est de l'Ukraine. Ce 22 janvier 2015, plusieurs dizaines de personnes, dont beaucoup de civils, perdaient la vie à l'occasion de la prise de l'aéroport de Donetsk par les forces russes. En 2014, de violentes manifestations antigouvernementales secouaient la capitale ukrainienne. Précédemment, en 2011, les partisans du président Viktor Yanukovich se rassemblaient sur la Place de l’Indépendance (Maidan Nezalezhnosti) et ceux de l’ex-premier ministre Yulia Tymoshenko sur la Place Sainte-Sophie... Les occasions de célébrer l’unité n’ont pas été si fréquentes ces dernières années. Même si les derniers 22 janvier ont été plus sereins.

La date du 22 janvier est dans l'esprit des Ukrainiens depuis longtemps. Déjà en 1990, alors que l'URSS était moribonde, une manifestation de masse spectaculaire avait étonné le monde entier. Pour favoriser son succès, elle s’était déroulée la veille, soit le 21 janvier qui tombait un dimanche. Ce jour-là plusieurs centaines de milliers de personnes s’étaient don- nées la main, formant une chaîne humaine de près de 500 km entre Kiev et Lviv (Lvov), en Ukraine orientale. Même si cette manifestation n'a pas concerné le Donbass (en Ukraine orien- tale), le symbole a fonctionné. Il s'agissait de montrer l'unité des Ukrainiens, au sein d'une URSS prête à éclater, en somme de préparer l'indépendance imminente (elle aura lieu en décembre 1991). 

Le 22 janvier fait référence aux années 1918 et 1919. À cette date, en 1918, était officiellement confirmée l'indépendance de l'Ukraine. Mais, la Journée de l’Unité commémore avant tout celle du 22 janvier 1919 qui vit, sur la place Sainte-Sophie de Kiev, les représentants de la République nationale ukrainienne (Укра- їнська Народня Республіка) et ceux de la République nationale ukrainienne de l’Ouest (Західно-Українська Народна Республика) signer l’Acte d’unification (Акт Злуки). Un acte symbolique qui finalement ne débouchera sur rien, les deux gouvernements continuant à fonctionner séparément. Le pays était en pleine guerre civile. L'Armée Rouge y affrontait les troupes tsaristes (les Blancs), mais aussi l'Armée nationaliste ukrainienne, dirigée par le très controversé Simon Petlioura. Pour compliquer le tout, les troupes de l’anarchiste Nestor Makhno tâchaient elle aussi d'élargir leur zone d'influence. Ce dernier s’allia aux communistes pour écraser les forces adverses. Finalement, c’est l'Armée Rouge qui l'emporta obligeant les dirigeants adverses à fuir en France, y compris Makhno. Le 10 mars 1919 était créée la République socialiste soviétique d'Ukraine qui existera jusqu’en août 1991. Les régions occidentales avaient été précédemment cédées à la Pologne et à la jeune Tchécoslovaquie (cessions opérées d’abord par Petlioura, puis confirmées par les communistes). En fait la Journée de l'Unité commémore plus une idée qu’une réalité, la république unie créée le 22 janvier 1919 n'a en fait jamais existé. 

La Galicie a été rattachée à la Pologne (jusqu’en 1939) et la Ruthénie transcarpatique à la Tchécoslovaquie. En 1939, à Hust, ville de cette région eut lieu une première commémoration de l’Union de 1919, le 22 janvier, par un rassemblement de quelque 30000 personnes. 

Aujourd’hui, le 22 janvier est surtout l’occasion de gestes patriotiques comme celui d’un rassemblement autour du monument dédié à Ivan Franko, à Lviv, un des grands écrivains natiotale) ou d'un dépôt de gerbe sur la tombe de Taras Chevtchenko, le grand poète romantique de langue ukrainienne, près de Kaniv, quelques km au sud de Kiev. Le premier avait vécu dans l'empire autrichien, le second dans l’Empire russe. Aucun des deux n'a connu une Ukraine indépendante. Ce n’est pas le cas de l'historien Mykhaïlo Hrouchevsky, figure majeure de la renaissance nationale ukrainienne, qui fut élu président de l'assemblée provisoire en 1917. Le 22 janvier 1918, il fait figure de dirigeant de la nouvelle entité ukrainienne, mais sera renversé trois mois plus tard. Sa tombe du cimetière Baikove de Kiev est fleurie chaque 22 janvier. 

Aujourd’hui que le Donbass est en partie en sécession (rébellion pilotée depuis Moscou) et que la Crimée a échappé à l'Ukraine, le 22 janvier apparaît comme une date ambiguë pour répondre aux problèmes du présent. En 1919, la Crimée n’appartenait pas à l'Ukraine. La péninsule ne lui sera rattachée qu’en 1954. 

Ce 22 janvier 2020, dans la plupart des régions de l'Ukraine, des précipitations sont attendues sous forme de pluie et de neige mouillée, Le vent du nord-ouest soufflera en rafales. Le temps n’est pas très propice à former des chaines humaines un peu partout dans le pays.

 
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1945, URSS, Ukraine, Russie, 9 mai Bruno Teissier 1945, URSS, Ukraine, Russie, 9 mai Bruno Teissier

9 mai : les Russes commémorent la victoire

Comme à l’époque soviétique, les Russes commémorent la victoire de la « Grande Guerre patriotique » qui s’est achevée par la capitulation signée à Berlin, le 9 mai à 0h16. D’où la date du 9 mai retenue par Moscou, alors que Paris fête la cessation des combats, le 8 mai à 15h.

 

Comme à l’époque soviétique, les Russes commémorent la victoire de la « Grande Guerre patriotique » qui s’est achevée par la capitulation signée à Berlin, le 9 mai à 0h16. D’où la date du 9 mai retenue par Moscou, alors que Paris fête la cessation des combats, le 8 mai à 15h. Les vétérans, de moins en moins nombreux chaque année arborent leurs nombreuses médailles. Les autres se contentent du ruban de Saint-Geor­ges (rayé orange et marron), vendu à la sauvette dans la rue et qui symbolise la victoire. Lors de sa première présidence, Boris Elsine a renoué avec les grands défilés militaires qui faisaient la fierté des dirigeants de l’URSS : porte-missile, patrouille aérienne... le pays fait état de sa force militaire aux yeux du monde.

Le défilé du  9 mai a été conservé dans la plupart des États ex-soviétiques, sauf les pays baltes où, au contraire la date a parfois servi à des cérémonies semi-officielles d’hommage aux Waffen-SS qui ont provoqué des troubles. Même chose en Ukraine où la journée du 9 mai est assez tendue, car ce pays très divisé sur la question de ses relations avec la Russie. À l’ouest, à Lviv (Lvov),  la commémoration tourne généralement à l’émeute.

Pour marquer la journée, le président Poutine dépose des fleurs sur la tombe du Soldat inconnu dans le jardin Alexandre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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