L’Almanach international
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16 février : la deuxième journée de l’unité en Ukraine
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité était destiné à rassembler et à mobiliser la population ukrainienne face à une agression militaire russe qui s’avérait imminente. Cette année, la deuxième édition de cette journée se déroule sur fond d’annonce d’une nouvelle offensive russe, massive cette fois.
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité (День єднання) avait été annoncé deux jours plus tôt. La date n’avait pas été choisie au hasard, selon les renseignements américains, c’était celle d’une probable attaque massive de la Russie contre l’Ukraine. En dépit, de la concentration de troupes russes aux abords de la frontière ukrainienne, en particulier au nord de Kyiv, les observateurs européens ne croyaient pas à cette offensive. Le ministère russe de la Défense démentait toute intention belliqueuse et annonçait même, le 15 février, la fin de l’exercice militaire et un début de retour. L’inquiétude grandissait néanmoins en Ukraine. Afin de diminuer la pression psychologique, maintenue par des informations alarmistes, Volodymyr Zélensky a voulu offrir aux Ukrainiens une journée de détente, de rassemblement patriotique et de mobilisation face au danger. Ce fut cette journée du 16 février dont une seconde édition a été annoncée pour 2023. La guerre n’est pas terminée, loin de-là, une nouvelle offensive massive est même annoncée de la part des Russes, dans les prochains jours…
Le 16 février 2022, le drapeau ukrainien bleu et jaune était hissé sur tous les bâtiments publics, la population était invitée à arborer un ruban aux couleurs nationales lors de manifestations publiques. À 10h, dans toute l’Ukraine, hormis les régions déjà occupées par les Russes, on a chanté l’hymne national. Une prière collective avait leu dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, le lieu le plus sacré de cette conscience nationale.
Finalement, on le sait, l’agression russe a bien eu lieu, la date choisie, on aurait pu le deviner, la décision a été prise par le dictateur Poutine le 23 février, une date très symbolique et très militariste, pour les Russes. L’offensive a débuté dans la nuit du 23 au 24 février.
Un an après, le Jour de l’unité de l’Ukraine est à nouveau célébré bien que la loi martiale ait supprimé tous les jours fériés, le pays étant en guerre. L’esprit y sera tout de même. La Russie s’est embourbée dans une guerre désastreuse, d’abord pour elle-même. L’Ukraine n’a pas cédé, l’esprit du 16 février a joué à fond au-delà de toute attente. Ce pays, autrefois politiquement très divisé, s’est rassemblé. Les Ukrainiens ont su tenir tête à un agresseur russe qui a largement surestimé ses forces et la capacité du «peuple frère » à résister.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er octobre : le Cameroun plus divisé que jamais célèbre les 60 ans son unification
La dictature de Biya est à l’origine d’une guerre entre les deux Camerouns
Ce Jour de l’unification commémore chaque 1er octobre la réunion du Cameroun anglophone, indépendant de Londres, le 1er octobre 1961 et le Cameroun francophone, indépendant depuis le 1er janvier 1960, Cette réunion des deux anciennes colonies anglaise et française permet la proclamation de la République fédérale du Cameroun, il y a 60 ans jour pour jour. Cette fédération a néanmoins été supprimée en 1972.
La célébration de la Journée de l'Unification commence par un défilé, le reste de la journée est consacré à des activités sportives. Un marathon de 40 km est organisé chaque année, les gens participent également à des courses de canoë, à des matchs de lutte et de football.
Cet anniversaire est aussi celui du 1er octobre 2017, quand les militants séparatistes proclamaient symboliquement l’indépendance du Cameroun anglophone. Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté. Au moins 40 manifestants avaient trouvé la mort dans des violences policières… à l’approche de cet anniversaire, les manifestations avait été interdites ces derniers jours dans toute la zone anglophone.
Le point de départ concernait la seule défense de la langue anglaise. Mais, le régime du président Biya a préféré tirer sur les manifestants. La crise a déjà fait 3000 morts, officiellement, sans doute le double, en réalité. La guerre contre les sécessionnistes anglophone a déjà fait entre 600 et 800 000 déplacés internes, 40 000 se sont réfugiés au Nigéria. La guerre a pris un nouveau tournant. Le pays bilingue que l’on célèbre aujourd’hui a vécu.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
14 mai : au Liberia, c'est Unification Day
Un jour férié tout à fait de bon aloi dans un pays qui a été ravagé par deux guerres civiles consécutives entre 1989 et 2003.
Ce jour férié décrété par la présidente Elen Johnson Sirleaf en 2010 est tout à fait de bon aloi dans un pays qui a été ravagé par deux guerres civiles consécutives entre 1989 et 2003. La date du 14 mai fait référence à un discours de 1960 prononcé par le président William VS Tubman (1944-1971), lequel était parvenu à réduire l’animosité historique entre l’élite américano-libérienne et les autochtones. Mais celle-ci est devenue explosive trente ans plus tard. Même si le Liberia a aussi subi une terrible épidémie de fièvre Ebola dans les années 2014-2015 – et par chance, la pandémie actuelle de covid-19 le touche peu –, le pays a été plus encore éprouvé par les guerres civiles. Aujourd’hui, les risques politiques liés à son histoire particulière sont toujours latents. Une rechute est toujours possible.
On se souvient que le Liberia a été fondé au XIXe siècle pour des esclaves noirs américains affranchis. Entre 1822 et 1861, des milliers de Noirs libres ont été réinstallés dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains. Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons et à leurs descendants. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays.