L’Almanach international
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16 février : la fête nationale de la Lituanie
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de cette ce jour férié est Restauration de l’État lituanien. Les puristes parlent d’une renaissance de la Lituanie…
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de ce jour férié est L’anniversaire de la restauration de l’État lituanien (Lietuvos valstybės atkūrimo diena). La Lituanie est le seul pays balte à pouvoir affirmer cela car il a existé, jadis, un État Lituanien médiéval, apparu en 1253 qui dura jusqu’en 1385. Plus tard, la Lituanie et la Pologne ont vécu en symbiose, formant un État commun durant plusieurs siècles. Elles ont disparu ensemble, en 1795, et ont recouvré leur indépendance la même année, en 1918. Pour la Lituanie, l’indépendance a été reconnue par la Russie le 16 février 1920 (deux ans après sa proclamation) mais sera anéantie le 15 juin 1940 par l’armée soviétique qui occupera le pays et y demeurera pendant 50 ans (jusqu’en 1990).
Chaque 16 février, après un hissé de drapeau, un défilé de jeunes est organisé dans la capitale. Tout le monde est invité à le rejoindre à 10 heures sur la place de la Cathédrale de Vilnius. Les jeunes marchent ensuite jusqu’au cimetière Rasų, où ils rendent hommage à la mémoire des signataires en lisant l’Acte d’indépendance de 1918. Un autre événement traditionnel a lieu dans la rue Pilies devant la Maison des signataires. En soirée (dès 17 heures) il y aura des bûchers de la liberté sur l’avenue Gedimino à Vilnius. Ils sont allumés très officiellement par des personnes désignées comme méritantes aux yeux des autorités.
C’est aussi symboliquement, un 16 février, en 1949, que divers mouvements de résistance à l’occupation soviétique se sont rassemblés sous la conduite du général Jonas Žemaitis. Ce chef de la résistance lituanienne œuvrera dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en 1953, suite à une trahison. Il sera condamné à mort et exécuté le 26 novembre 1954 à la prison de Boutyrka, à Moscou. Les discours officiels du 16 février lui font toujours une petite place.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 février : la deuxième journée de l’unité en Ukraine
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité était destiné à rassembler et à mobiliser la population ukrainienne face à une agression militaire russe qui s’avérait imminente. Cette année, la deuxième édition de cette journée se déroule sur fond d’annonce d’une nouvelle offensive russe, massive cette fois.
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité (День єднання) avait été annoncé deux jours plus tôt. La date n’avait pas été choisie au hasard, selon les renseignements américains, c’était celle d’une probable attaque massive de la Russie contre l’Ukraine. En dépit, de la concentration de troupes russes aux abords de la frontière ukrainienne, en particulier au nord de Kyiv, les observateurs européens ne croyaient pas à cette offensive. Le ministère russe de la Défense démentait toute intention belliqueuse et annonçait même, le 15 février, la fin de l’exercice militaire et un début de retour. L’inquiétude grandissait néanmoins en Ukraine. Afin de diminuer la pression psychologique, maintenue par des informations alarmistes, Volodymyr Zélensky a voulu offrir aux Ukrainiens une journée de détente, de rassemblement patriotique et de mobilisation face au danger. Ce fut cette journée du 16 février dont une seconde édition a été annoncée pour 2023. La guerre n’est pas terminée, loin de-là, une nouvelle offensive massive est même annoncée de la part des Russes, dans les prochains jours…
Le 16 février 2022, le drapeau ukrainien bleu et jaune était hissé sur tous les bâtiments publics, la population était invitée à arborer un ruban aux couleurs nationales lors de manifestations publiques. À 10h, dans toute l’Ukraine, hormis les régions déjà occupées par les Russes, on a chanté l’hymne national. Une prière collective avait leu dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, le lieu le plus sacré de cette conscience nationale.
Finalement, on le sait, l’agression russe a bien eu lieu, la date choisie, on aurait pu le deviner, la décision a été prise par le dictateur Poutine le 23 février, une date très symbolique et très militariste, pour les Russes. L’offensive a débuté dans la nuit du 23 au 24 février.
Un an après, le Jour de l’unité de l’Ukraine est à nouveau célébré bien que la loi martiale ait supprimé tous les jours fériés, le pays étant en guerre. L’esprit y sera tout de même. La Russie s’est embourbée dans une guerre désastreuse, d’abord pour elle-même. L’Ukraine n’a pas cédé, l’esprit du 16 février a joué à fond au-delà de toute attente. Ce pays, autrefois politiquement très divisé, s’est rassemblé. Les Ukrainiens ont su tenir tête à un agresseur russe qui a largement surestimé ses forces et la capacité du «peuple frère » à résister.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 février : saint Janani Luwum, martyr de la dictature d’Amin Dada
Le 16 février est férié en Ouganda, c’est la journée à la mémoire de l'archevêque Janani Luwum, un haut dignitaire anglican assassiné en 1977 sous la dictature du président Idi Amin Dada.
Le 16 février est férié en Ouganda depuis 2016, c’est la journée à la mémoire de l'archevêque Janani Luwum, un haut dignitaire anglican assassiné sous la dictature du président Idi Amin Dada.
À partir du coup d'État de 1971, qui a permis le renversement du président Milton Obote par le général Idi Amin Dada, Monseigneur Luwum a été l'un des principaux critiques du régime du dictateur dont le règne (1971-1979) a été un des plus sanglants de l’histoire de l’Afrique. En 1977, l'archevêque Luwum a présenté une note de protestation, signée par tous les évêques, contre sa politique de disparitions inexpliquées et d'assassinats arbitraires.
Le 16 février 1977 (c’est la date qui est commémorée aujourd’hui), il a été accusé de trahison. Janani Luwum et deux membres de son cabinet ont été conduits en prison. Le lendemain, leur mort a été annoncée à la radio. Officiellement, ils auraient été victimes d’un accident de la circulation. En réalité, leurs dépouilles ont été retrouvées criblées de balles. Ils ont été exécutés, sans doute sur ordre du dictateur. Une foule s’est aussitôt regroupé spontanément devant la cathédrale Saint-Paul de Kampala. L’archevêque y sera enterré à côté de la tombe de James Hannington, un évêque martyr de 1885. Quelques jours plus tard, quelque 10000 Ougandais se sont réunis à Nairobi où nombre d’entre eux ont trouvé refuge et où s’installera la famille de Janani Luwum.
Cet assassinat fut un tournant de l’histoire du pays. Désormais tout le monde, y compris ses soutiens occidentaux, est convaincu que la chute d’Idi Amin Dada était souhaitable et imminente. le dictateur sanguinaire ne tombera que le 11 avril 1979, suite à une tentative ratée d’envahir la Tanzanie. Il a laissé un pays en ruines et la mémoire de 300 000 morts. Il ne sera jamais jugé, l’Arabie saoudite lui ayant donné refuge jusqu’à la fin de ses jours.
L’Église anglicane a fait de Janani Luwum un saint fêté le 17 février, date anniversaire de son assassinat. Il est enterré dans son village natal de Mucwini. Sa statue figure depuis 1998 en surplomb du portail ouest de l'abbaye de Westminster, à Londres, aux côtés d’autres martyrs chrétiens du XXe siècle. Janani Luwum Day, le 16 février, est un jour férié en Ouganda.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde