L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
30 mars : c’est Ugadi, le Nouvel an de l’Inde du Sud
Ugadi ou Yugadi, également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie « début de l'année), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête est principalement célébrée dans les États indiens d'Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka.
Ugadi (en télougou : ఉగాది) ou Yugadi (en kannada : ಯುಗಾದಿ), également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie “début de l'année”), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête, en rapport avec le solstice de printemps, est principalement célébrée dans les États indiens d' Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka. Le premier jour de chaque année, qui est aussi le premier jour du mois de chaitra, est appelé « Ugadi », composé de yuga, “âge” ou “année” en sanscrit, et ādi qui signifie “début”.
Au Maharashtra, à Goa et même à l’île Maurice, cette fête est connue sous le nom de Gudi Padwa (en marathe : गुढीपाडवा, en konkanais : गुडीपाडवो). À Bali, elle porte de le nom de Nyepi est fêtée les 29 et 30 mars de 2025. On entre dans l’année 1947 du calendrier balinais. La date de ce Nouvel an de l’Inde du Sud, tombe chaque année à la fin du mois de mars ou début avril.
Ugadi ou Gudi Padwa est l’occasion de repas en famille, d’échanges de cadeaux et de visites au temple. Les jours précédents, on aura préparé la nouvelle année en notoyant la maison et en faisant l’acquisition de vêtements neufs. Le plat spécial préparé pour ce jour-là est le pachadi est un plat festif remarquable qui combine toutes les saveurs : sucré, acide, salé, amer, astringent et piquant. Dans les traditions hindoues telugu et kannada, c'est un rappel symbolique à ce à quoi qu'il faut s'attendre pour la nouvelle année (un mélange d'humeurs différentes (tristesse, joie, colère, peur, dégoût, surprise), afin d’en tirer le meilleur parti.
Les prochaines dates d’Ugadi : 20 mars 2026, 7 avril 2027, 27 mars 2028…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mars 2025
Le pachali du Jour de l’An
1er mars : le nouvel an mongol ou la fête de la lune blanche
Le Nouvel An lunaire mongol, appelé Tsagaan Sar, est avant tout une fête familiale aux dimensions religieuses. Il permet de renouer avec l’identité mongole que l’époque communiste avait tenté d’effacer.
C’est le Nouvel An lunaire mongol, appelé Tsagaan Sar (Цагаан сар), littéralement « lune blanche ». C’est avant tout une fête familiale, mais on visite aussi les amis, on s’échange des cadeaux.
La veille du jour de l’an appelé Bituun, on a nettoyé toute la maison, allumé des bougies. Les Mongols terminent l’année en mangeant des produits laitiers et du buuz. Traditionnellement, les Mongols règlent tous les problèmes et remboursent toutes les dettes de la vieille année ce jour-là.
On se réunit généralement chez l’aîné de la famille. Les trajets sont parfois longs pour tous se retrouver. Cette année comme le Nouvel an tombe un week-end, les autorités mongoles ont accordé deux jours fériés supplémentaires, lundi et mardi pour qu’il puisse y avoir de vraies vacances du Tsagaan Sar.
Beaucoup profitent de l’occasion pour revêtir le costume traditionnel mongol. La fête de Tsagaan Sar est un moyen de cultiver l’identité mongole que l’époque communiste avait tenté d’effacer. En 1960, le gouvernement avait interdit cette fête et a tenté de remplacer la fête par une fête appelée Journée collective du berger (Нэгдэлчдийн moulu). La révolution démocratique a permis au nouvel an mongol de revivre. C’est aussi une fête religieuse, les familles brûlent des bougies sur l'autel symbolisant l’illumination bouddhiste. Cette année 2025, la nouvelle année débute sous les auspices du serpent bleu femelle, avec la devise Eldev erdenet (Les anciens sont morts).
Contrairement à la fête du Naadam en été qui célèbre les vertus viriles, Tsagaan Sar célèbre les vertus plus douces de la paix et de l'harmonie. La couleur blanche représentée notamment par les aliments blancs ou « tsagaan idee » symbolise la pureté de l'intention. Les gens se saluent par Амар байна уу ? qui signifie « Vivez-vous en paix ? ».
Les plats traditionnels mongols pour cette fête de la une blanche sont donc principalement blancs : des produits laitiers, du riz au lait caillé (tsagaa-цагаа) ou du riz aux raisins secs (berees-бэрээс), une pyramide de biscuits traditionnels dressée sur un grand plat de manière spéciale symbolisant le mont Sumeru ou le royaume de Shambhala, un morceau de mouton grillé et du bœuf haché ou du mouton haché cuit à la vapeur dans une pâtisserie, des boulettes de pâte cuites à la vapeur appelées buuz , de la viande de cheval et des biscuits traditionnels Boortsog. Le Tsagaan Sar se doit d’être un festin somptueux, à l’échelle de chaque famille, il y va de la prospérité de l’année à venir. Cela nécessite plusieurs jours de préparation, les hommes comme les femmes préparent de grandes quantités de buuz en famille, ainsi que de l'ul boov , une pâtisserie réservée à la fois au dessert et à la présentation.
Tsagaan Sar qui marque la fin de l’hiver et annonce l’arrivée du printemps est célébré du premier au troisième jour du premier mois du calendrier mongol. Celui-ci est lunisolaire, il comprend à la fois des mois lunaires et une année solaire, visant à synchroniser la longueur de l’année lunaire avec celle de l’année solaire par l’introduction d’un 13e mois tous les deux ou trois ans. Depuis 1921, il n’est plus utilisé que pour fixer la date des fêtes traditionnelles. La date de Tsagaan Sar varie de la fin janvier au tout début mars comme cette année où la fête est très tardive. Il est fêté en Mongolie mais chez les Mongols vivant sous domination russe (les Bouriates, Oïrats, Kalmouks…) ou chinoise.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mars 2025
28 février : le Nouvel an tibétain
Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine.
Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2152. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine. En revanche, comme en Chine, cette nouvelle année est placée sous le signe du Serpent de bois femelle.
Avant l'invasion chinoise du Tibet, en 1950, le Losar commençait par une cérémonie rituelle matinale au monastère de Namgyal, sous la conduite du Dalaï Lama et d’autres lamas de haut rang, avec la participation de responsables gouvernementaux, pour honorer le Dharmala (protecteur du dharma) Palden Lhamo. Aujourd’hui, le Tibet étant en deuil de son indépendance, à la demande du Dalaï Lama, le Losar n’est guère fêté par la diaspora. Quant aux festivités de Lhassa, elles sont supervisées par le gouvernement chinois.
En revanche, il est célébré au Bouthan et par certaines populations du Népal, comme les Sherpas. Les familles se préparent pour Losar quelques jours à l'avance en nettoyant soigneusement leurs maisons. Les dettes sont réglées, les querelles sont résolues, de nouveaux vêtements sont acquis. La boisson de circonstance est le chang (bière d'orge) qui est servi chaud. Parce que les mots "tête de mouton" et "début d'année" sonnent de manière similaire en tibétain, il est de coutume de façonner une tête de mouton à partir de beurre coloré comme décoration.
Les Bhoutanais célèbrent aussi la nouvelle année en visitant un monastère et en organisant des tournois de tir à l’arc et de fléchettes. Pique-nique, danses et chants occupent le reste de la journée.
S’ils n’ont guère fêté le Losar, les Tibétains de Dharamsala ont célébré samedi 22 février, le 85e anniversaire de Tenzin Gyatso en tant que Dalaï Lama.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 février 2025
29 janvier : le nouvel an lunaire, fêté en Chine et dans toute l'Asie orientale
Des festivités qui ne se limitent pas au Nouvel an chinois car il est aussi fêté au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud (Seollal), Thaïlande ou aux Philippines…
C’est le Nouvel An lunaire (中国新年) : plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du serpent (蛇) de bois (木), l’an 4723 du calendrier chinois.
Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (la fête du Têt, Tết Nguyên Đán), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud (Seollal, 설날), Thaïlande ou aux Philippines on n’apprécie guère le terme de Nouvel An chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée. De fait, il serait peut-être plus judicieux de parler de Nouvel An du calendrier chinois ou tout simplement de Nouvel An lunaire ou de Fête du Printemps (春节).
En Chine, la nouvelle année est une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale ce qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers le pays (plus de trois milliards de déplacements de personnes, ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.
Pour célébrer cette fête marquante du calendrier, les Chinois du monde entier organisent des défilés hauts en couleur où se mêlent dragons, tigres et autres animaux du calendrier astrologique. Les participants, généralement habillés en tenue traditionnelle, portent des lampions et ne se gênent pas pour lancer des pétards censés chasser les démons. Cette manifestation, publique et joyeuse, est traditionnellement accompagnée d’une série de rituels à la maison qui perpétuent la tradition durant toute une semaine. Ainsi a-t-on pour coutume de rendre hommage aux ancêtres le premier jour puis de remettre aux enfants de petites enveloppes rouge et or (les hong bao) qui contiennent des étrennes et leur assurent réussite et prospérité pour l’année à venir. On s’habille de vêtements neufs ce jour-là où la couleur rouge domine, la couleur de la chance !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, janvier 2025
La prière du nouvel an au Vietnam (photo Lưu Ly)
13 janvier : le nouvel an berbère des Marocains
Les Berbères (Amazigh) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer, le nouvel an berbère, désormais officiellement férié au Maroc.
Au Maroc, les Berbères (Imazighen) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer (ⵢⴻⵏⴰⵢⴻⵔ), le nouvel an berbère.
Quelques années après l’Algérie, Yennayer est désormais férié (chômé et payé) au Maroc, sous le nom d’Id-Yennayer, officiellement depuis 2024. Mais, les deux pays ne le fêtent pas le même jour, ni les uns ni les autres n’y voient un problème, au contraire. L’Algérie l’a fêté hier, 12 janvier, au jourd’hui c’est au tour du Maroc où on a tenu compte du décalage de 13 jours entre le calendrier berbère et le calendrier grégorien (celui qui a cours aujourd’hui à l’international). D’ailleurs, il existe au Maroc dans certaines régions des célébrations qui en sont héritières, comme Hagouza, ou Hwadez, fêtées le 13 janvier. Ce sont des traditions agricoles communes aux Arabes et aux Imazighen (pluriel d’amazigh en langue tamazight), dont l’origine pourrait remonter à l’époque de l’Empire romain qui avait étendu son influence au Maghreb. Le calendrier berbère (amazigh) est d’ailleurs calqué sur le calendrier julien, celui des Romains de l’Antiquité.
« C’est une fête liée à la terre issue d’une tradition ancestrale et porteuse d’une forte charge identitaire pour le peuple marocain et pour tous les peuples du nord d’Afrique », explique l’anthropologue Houcine Bouyaâkoubi. Ce qui n’a pas empêché quelques prédicateurs islamistes, comme Abdelatif Al Maghrebi ou Cheikh Hassan Kettani de décréter cette fête haram car d’origine païenne. Yennayer est avant tout lié à un moment de répit des agriculteurs après le dur labour et avant l’éclosion des premières semences. Cette fête antérieure à l’arabisation et à l’islamisation du pays connaît aujourd’hui un net regain d’intérêt dans tout le Maghreb berbère comme dans la diaspora européenne.
« Assougass mbarki », « Bonne année », « sana amazighia saïda » ! Yennayer se fête en famille autour d’un grand repas comprenant couscous aux sept légumes, poulets rôtis et dinde, blé concassé au lait et au miel, tchicha, œufs et fruits secs... À Tafraout, dans l’Anti-Atlas, on prépare l’ourkimen, un plat à base de pieds de veau. On y cache un noyau de datte, appelé aghermi, celui qui le trouve aura la chance avec lui toute l’année qui vient. Dans le Souss, c’est le tagoulla (tarwayt), composé d’une purée de semoule d’orge ou de maïs, de dattes, d’amandes ou de cacahuètes torréfiées et mélangées avec de l’huile d’Argan et du miel.
Il s’agit de commencer l’année dans la bonne humeur !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 janvier 2025
De jeunes amazighs militant pour l’officialisation du calendrier berbère.
Calendrier berbère
2 janvier : en Afrique du Sud, le second Nouvel An du Cap
Au Cap, on célèbre le 2 janvier, un second Jour de l’An lié à l’histoire de l’esclavage. Avec la fin de l’apartheid et des restrictions aux festivités organisées par les Noirs et les Métis, la fête a pris l’allure d’un véritable carnaval emblématique de la culture de la ville.
Les festivités liées au changement d’année, qui ont lieu au cœur de l’été austral, durent plusieurs jours au Cap, en Afrique du Sud. Depuis plus de deux siècles un Second Nouvel An (Tweede Nuwe Jaar) est célébré le 2 janvier. Avec la fin de l’apartheid et des restrictions aux festivités organisées par les Noirs et les Métis, la fête a pris l’allure d’un véritable carnaval emblématique de la culture de la ville, le Cape Town Minstrel Carnival qui cette année se terminera par la grande parade du 4 janvier 2025. De nombreuses rues du centre-ville seront fermées jusqu’au 5 janvier 2025 à minuit.
Ce second Nouvel An est un héritage de l’époque de l’esclavage (aboli en 1834) et d’une société ségrégationniste qui a persisté jusqu’en 1994. Les populations d’origine européenne célébraient la nouvelle année le 1er janvier avec une grande fête. Le lendemain, il était d’usage de laisser leur journée libre aux esclaves. Ces derniers avaient pris l’habitude de fêter leur propre Jour de l’An en organisant chaque 2 janvier, une fête très colorée, toute en musique. Les Blancs désignaient l’évènement comme le Coon Carnival (« Carnaval noir »), une appellation méprisante qui n’a plus court aujourd’hui pour le Cape Town Minstrel Carnival (« Carnaval des ménestrels du Cap »). À l’origine, la fête débutait dans le quartier malais de Signal Hill (Boo-Kaap) avec les chants des chœurs malais et des tambours ghoema. Peu à peu la fête s’est institutionnalisée, des troupes de chanteurs et musiciens (les klopses) de sont formées. Si bien que la fête est aussi connue familièrement sous le nom de Kaapse Klopse ou simplement de Klopse.
À l’époque de l’apartheid, les lois sur la circulation et sur les « rassemblements illégaux » étaient utilisées pour imposer des obstacles aux organisateurs du festival des ménestrels qui était cantonné à certains quartiers et finalement confiné au stade Athlone, celui qui était utilisé pour les spectateurs « non blancs ». Pas question à l’époque de traverser le District Six, celui d’où ont été expulsés 60 000 Coloureds en vue d’en faire un quartier réservé aux Blancs.
La fête a repris de son importance avec la chute de la dictature et l’abolition de l’apartheid en 1994. Elle débute l’après-midi du 1er janvier, les chorales malaises du Cap (nagtroepe) commencent leur parade qui se poursuit le 2 janvier et le samedi qui suit. Ensuite, la compétition entre troupes de ménestrels a lieu les cinq samedis de suite (cette année jusqu’au 1er février).
Des milliers de personnes en uniformes scintillants, le visage peint, des chapeaux et des ombrelles défilent dans les rues de la ville, jouant leur musique ghoema caractéristique sur des banjos, des trompettes et des tambours. Les troupes sont espacées de manière que chaque représentation se déroule séparément, ce qui permet aux spectateurs d'entendre chaque troupe. Chaque troupe a également sa propre structure, avec des membres non-instrumentistes appelés voorlopertjies qui ouvrent la voie avec des mouvements de danse extravagants tandis que le groupe fournit la bande sonore de fond.
La parade attire chaque année une foule de 80 000 à 100 000 spectateurs, désireux de découvrir plus de 18 troupes de ménestrels et 20 000 artistes. Elle commencera sur Hanover Street au cœur du District Six, les équipes étant déposées près de Russell Street. Le cortège officiel débutera à Sir Lowry Road et Hanover Street. Après la prière du jeudi (midi), la première troupe lancera les festivités à 13h15. Ce 4 janvier 2025, les 20 troupes défileront sur l'ensemble du parcours, en commençant par Darling Street, en passant par le Hollywoodbets Purple Mile et en continuant sur Adderley Street. Le défilé remontera ensuite Wale Street, passera devant les jardins de la Compagnie et traversera Buitengracht Street avant d'entrer dans le quartier historique de Bo-Kaap (Schotsche Kloof). Le parcours se terminera sur Rose Street.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er janvier 2025
Kaapse Klopse défilant à Cape Town, le 2 janvier 2017 (photo Olga Ernst)
1er janvier : le traditionnel bain du Nouvel An en mer du Nord et ailleurs
La pratique des bains de mer du Nouvel An connaît un engouement spectaculaire depuis une dizaine d’années. C’est en mer du Nord, là où les conditions sont souvent les plus difficiles, qu’il attire les plus grosses foules.
Tous les ans, aux Pays-Bas, la Nieuwjaarsduik (le plongeon du Nouvel an) attire des dizaines milliers de nageurs intrépides prêts à affronter une eau à 7 ou 8 degrés. En principe, 226 spots de baignade étaient prévus aux seuls Pays-Bas mais cette année les conditions seront difficiles en mer du Nord.
Tout a commencé à Scheveningen, la grande station balnéaire de La Haye, en 1965 à l’initiative de Jan van Scheijindel, ancien du club de natation de La Haye Sport Na Arbeid (SNA). Chaque année cette plage accueille, à elle seule, quelque 10 000 baigneurs, sponsorisés par Unox, une marque de plats cuisinés qui distribue aux participants un bonnet orange et une soupe chaude. Mais, cette année, la plongée du 1er janvier 2025 à Scheveningen est annulée en raison de vents forts, de courants forts et de hautes vagues.
On se baigne aussi sur la côte belge. À Ostende, le bain des Ours polaires réunit chaque année quelque 6000 personnes. En France, à Dunkerque, le bain des Givrés, le plus grand rassemblement de la région, attire des milliers de personnes dans une ambiance de carnaval. Cette année, le rendez-vous est fixé à 11h devant le Malouin, digue de mer. Le top départ du bain du Nouvel An est donné à midi pile. L’an dernier, malgré une température extérieure de 7°C et un ressenti à 3°C, en raison d’un vent un peu glacial, ils étaient près de 2 000 baigneurs à avoir pris d’assaut la mer du Nord.
De nombreux bains collectifs sont prévus également sur la côte normande. Mais les mercredi 1er et jeudi 2 janvier 2025, un fort coup de vent est attendu sur l’ensemble des côtes de la Manche. Les rafales pourraient atteindre les 100/120 km/h le long des côtes. Certains bains pourraient donc être annulés en raison de conditions météorologiques défavorables voire dangereuses.
Cette pratique connaît malgré tout un engouement spectaculaire depuis une dizaine d’années en France, on se baigne aussi dans les lacs et les rivières et bien sûr en Méditerranée dans une eau à 10 à 12 degrés, ce qui est un peu moins héroïque. Martigues a organisé hier un bain de la Saint-Sylvestre, aujourd’hui, c’est au tour de Marseille sur la plage du Petit-Roucas.
Cette tradition du XXe siècle, comme beaucoup d’autres, vient en fait des États-Unis. Fondés à une année d’intervalle, le Coney Island Polar Bear Club et le L Street Brownies organisent des bains d’hiver dès 1903 et 1904, respectivement à New York (à l’initiative de Bernarr Macfadden) et à Boston. Limités à l’époque à quelques membres des clubs, ces bains du Nouvel Ans attirent désormais des milliers de baigneurs inscrits (et souvent costumés) et de de nombreux curieux.
Au Canada, les membres du Polar Bear Swim Club de Vancouver plongeaient dans l'eau glacée Plage de la Baie des Anglais, le jour de Noël (comme le font les Anglais). Plus tard, cette tradition née en 1920, s’est portée sur le jour de l'An. Cette nage hivernale, sous la glace, est appelée la nage avec l'ours polaire (polar bear plunge). Plus d’un millier de personnes s’y adonnent chaque année.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 décembre 2024
Nieuwjaarsduik, Scheveningen 2010 (photo : Alexander Fritze)
Le 1er janvier 2018, sur la plage de Haeundae, à Busan, en Corée du Sud (photo : municipalité de Busan)
31 décembre : nuit de fête au Brésil en l'honneur de la déesse Lemanje
Au Brésil, la nuit du Nouvel an est une occasion supplémentaire de faire la fête. En particulier à Rio de Janeiro et à Salvador de Bahia où l’on célèbre Lemanja, la déesse de la mer selon les rites afro-brésiliens. On entre dans l’année 2023 avec un nouveau visage à la tête du pays.
Au Brésil, la nuit du Nouvel an (véspera de Ano Novo) est une occasion supplémentaire de faire la fête. La ville de São Paulo organise une course de la Saint-Sylvestre en plein centre-ville ; elle est devenue si célèbre qu’elle attire des champions d’autres pays et de toutes disciplines.
Le 31 décembre est aussi le jour où l’on célèbre Lemanja, la déesse de la mer selon les rites afro-brésiliens. Traditionnellement, dans toutes les villes du littoral et particulièrement à Rio, la foule se réunit sur la plage, toute vêtue de blanc. Certains prient et déposent dans des paniers des offrandes jetées à la mer : fleurs, miroir, parfums, et souhaits divers, écrits sur de petits morceaux de papier. À minuit, chacun fait un vœu ! Pour le voir se réaliser, on dit qu’il faut sauter tour à tour sept vagues. Attention, elles sont fortes à Rio.
La déesse Lemanja (ou Iemanjá ou encore Yemajá) est originaire du Nigéria, importée au brésil par la traite négrière. Sa visibilité est relativement récente, les cérémonies publiques ont débuté dans les années 1950 sur les plages de la Zona Sul de Rio. C’est seulement dans les années 1970 que le port de vêtements blancs à la fête du Nouvel An est devenu courant, lorsque les membres de candomblé ont commencé à faire leurs offrandes sur la plage de Copacabana. Sous Bolsonaro, les festivités se sont heurtée à l’hostilité du maire (évangéliste et pro-Bolsonaro) de Rio qui menaçait chaque année de les interdire. Marcelo Crivella, maire jusqu’en 2021, s’est contenté de réduire fortement les aides financières de la ville à l’organisation des cérémonies. C’est au contraire, Eduardo Paes l’ancien maire, revenu a pouvoir en 2021) qui avait déclaré patrimoine culturel les festivités dédiées à Iemanjá sur les plages de Rio.
La tradition de sauter les sept vagues au début de l'année, en faisant sept demandes différentes, est également liée à l’umbanda (la religion afro-brésilienne proche du candomblé). Le sept est un nombre kabbalistique qui, pour l’umbanda. Il représente Exu, fils de Yemanja. Il a également une relation avec les Sept Lignes d'Ombanda, concept d'organisation des esprits sous le commandement d'un orixás (divinité). Chaque saut, dans ce cas, serait la demande à une orisha différente. À Salvador de Bahia, haut lieu du culte de Iemanjá les festivités se poursuivent le 1er et le 2 janvier, en principalement à Rio Vermelho.
Des feux d’artifice lancent le début d’une nuit de danse et de musique dans tout le pays. On entre dans l’année 2023. Une nouvelle ère s’ouvre pour le Brésil avec le retour de Lula au pouvoir.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 décembre 2022
14-15 avril : Pohela Boishakh, le nouvel an bengali
Ces festivités du Nouvel An réunissent tous les Bengalis, quelle que soit leur religion. C’est notamment la plus grande fête laïque du Bangladesh.
C’est Pohela Boishakh ( পহেলা বৈশাখ ), le Nouvel An bengali qui inaugure l’année 1429. Ce jour, appelé aussi Naba Barsha, est férié au Bangladesh dont c’est plus grand festival culturel non religieux du pays, ainsi que dans les États indiens du Bengale occidental, du Tripura et d'Odisha (Orissa). Les festivités durent plusieurs jours et concernent tous les Bengalis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion.
Le festival est célébré avec des processions, des foires et du temps passé en famille. Aujourd’hui, les Bengalis se souhaitent “Shubho Noboborsho” (শুভ নববর্ষ), qui signifie " Bonne année ".
Ce matin à l’aube, les étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Dacca (ou Dhaka) organisent une procession de masse appelée Mangal Shobhajatra ou Mangal Shovajatra ( মঙ্গল শোভাযাত্রা ). Cette manifestation est considérée comme une expression de l'identité laïque du peuple bangladais et comme un moyen de promouvoir son unité par de-là les différences religieuses. Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO en 2016, classé sur la liste représentative comme patrimoine de l'humanité.
L'ancien calendrier bengali a été modifié plusieurs fois, dernièrement en 2020, le Nouvel An est fêté le 14 avril au Bangladesh et le 15 avril au Bengale Occidental (Inde). Ce Nouvel An est aussi célébré par les Tripuras, Marmas et Chakmas, des peuples des montagnes du nord-est de l’Inde.
#PahelaBaishakh
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2022
La procession de masse dans les rues de Dacca (Dakha)
24 septembre : Roch Hachana, le nouvel an juif à l'heure de la covid
Ainsi débute l’année 5781 du calendrier juif qui se terminera le 7 septembre 2021 du calendrier grégorien.
Hier soir, 23 septembre 2025, a débuté l’année 5787 du calendrier juif qui se terminera le 11 septembre 2026 du calendrier grégorien. Les croyants vont célébrer durant deux jours la création du monde et se préparer aux 10 jours de pénitence qui précèdent la fête de Yom Kippour (1er octobre au soir).
Un grand repas a marqué le début des célébrations. On commence par consommer des légumes et fruits nouveaux pour marquer le commencement d’un nouveau cycle. Il est également d’usage de tremper du pain ou de la pomme dans du miel, demandant à Dieu d’accorder à tous les convives une année de faveurs, de bienfaits et de douceur. On s’échange des vœux en début de repas selon une formule rituelle qui signifie : « Puissiez-vous être inscrit (sous-entendu au livre de vie) pour une bonne année ». Tout le monde doit s’habiller de blanc, symbole d’humilité et de pureté. Après l’office de l’après-midi, on se rend près d’un cours d’eau ou en bord de mer pour vider ses poches, une façon de se débarrasser symboliquement de ses péchés. Roch Hachana est aussi appelé le jour des acclamations ou jour du Chofar. On sonne en effet cette corne de bélier (chofar) à plusieurs reprises durant les offices, sur différents rythmes, afin d’éveiller les consciences et de les inviter au repentir. Selon la tradition juive, Roch Hachana est le jour où les hommes sont jugés pour leurs actes posés durant l’année et, en même temps, c’est le moment où Dieu doit se rappeler de ce qu’il a fait pour les hommes, de son amour pour la Création, une façon d’adoucir la colère divine s’il y a lieu !
La date de Roch Hachana est variable sur la calendrier grégorien : mardi 23 et mercredi 24 septembre 2025 (à Paris, du lundi à 19h32 au mercredi à 20h31) ; samedi 12 et dimanche 13 septembre 2026 ; samedi 2 et dimanche 3 octobre 2027…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025
13 décembre : jour de grand nettoyage au Japon
La fin de l’année approche, c’est le jour du grand ménage de chaque habitation, on secoue les tatamis, on enlève toute poussière. C’est Oosouji (大掃除), littéralement “ le grand nettoyage “.
La tradition remonte à la période Heian (794 – 1185). À l'époque, l'une des principales raisons du nettoyage était d'éloigner les mauvais esprits de la cour et d'accueillir Toshigami sama (年神様), la divinité shinto du Nouvel An. Durant la période Muromachi (1336 – 1573), les sanctuaires et les temples sont devenus le centre du nettoyage rituel du Susuharai (煤払い) . Dans les temples, le Susuharai prend la forme d’un rituel parfois acrobatique, notamment quand il s’agit pour les moines de nettoyer le grand Bouddha du temple de Rinnô-Ji, à Nikko.
Le 13 décembre, dans les campagnes, à la période Edo (1603 – 1868), était le jour où commençaient les préparatifs pour le Nouvel An. Les gens ramassaient des pins et abattaient des arbres pour le Nouvel An, et dans certaines régions, c'était un jour pour cultiver du riz destiné au Nouvel An. Cette journée est parfois appelée Sootori Sekku, balayage de la suie, qui était aussi un nettoyage général, c'était un moment important pour se débarrasser des malheurs de l'année. Après avoir lavé la suie, on allume des lanternes sur les autels des sanctuaires et on propose de la nourriture, comme du riz aux haricots rouges et des raviolis, voire on fabrique des décorations pour le Nouvel An, mais après avoir pris soi même un bain, le traditionnel Susuyu (煤湯).
24 juillet : Galungan le nouvel an balinais
Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours.Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.
Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours. Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.
On raconte sur l’île que tous les dieux y compris la divinité suprême Sanghyang Widi, descendent sur terre célébrer la création de l’univers et la victoire du bien sur le mal. Tout est fermé à Bali, l’activité économique de l’île s’interrompt en grande partie pendant quelques jours, c’est service réduit dans les hôtels et restaurants. À cette occasion, tout le monde rentre dans son village familial pour honorer les dieux et les ancêtres qui, selon la croyance, descendent vers les temples familiaux.
La période de fête se terminera véritablement le jour de Kuningan, le 3 août 2019, également férié, mais ne dure qu'une seule journée.