L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
22 décembre : faut-il commémorer la Shoah en même temps que la destruction du temple de Jérusalem ?
Le 10 Tevet est un jour de jeûne mineur dans le calendrier hébraïque. Il commémore le début du siège de Jérusalem, par les Babyloniens, qui a finalement conduit à la destruction du Temple de Salomon mais les autorités religieuses israéliennes en ont aussi fait le jour du souvenir des victimes de la Shoah, une décision contestée.
Le dixième jour du mois hébreu de Tevet, qui tombe ce 22 décembre 2023, est un jour de jeûne mineur dans le calendrier hébraïque. Il commence à l'aube et se termine à la tombée de la nuit et commémore le début du siège babylonien de Jérusalem qui a finalement conduit à la destruction du Temple de Salomon le 9 du mois de Av.
Au VIe siècle avant J.-C., Jérusalem était la capitale de Juda, un petit royaume israélite, qui s’étendait jusqu’à Beersheba, et qui était situé au sud d’un autre royaume juif, celui d’Israël . Refusant de payer son tribut au puissant royaume de Babylone, Jérusalem a été assiégée en 597 av. J.-C. et une partie de ses élites ont été emmenées en Mésopotamie (actuel Irak). Mais voilà que le gouverneur mis en place par Nabuchodonosor II de Babylonie, se révolte. Ce dernier envoie alors l’un de ces généraux, Nebouzarradan, qui reprend la ville en 586 av. J.-C., la pille et détruit complètement le temple construit quatre siècles plus tôt par Salomon. En outre, la majeure partie de la population de Jérusalem est déportée à Babylone.
Par tradition, le jeûne du 10 Tevet (Assarah beTévet) ( עשרה בטבת ) commémore également d'autres calamités survenues tout au long de l'histoire du peuple juif les 8, 9 et 10 Tevet. C’est un 8 Tevet que Ptolémée a ordonné de traduire la Torah en grec, ce qui, selon les juifs, a ouvert la porte à toutes sortes d’interprétations jugées erronées. Enfin, deux personnages historiques importants, Esdras le Scribe et Néhémie, sont morts un 9 Tevet.
Le problème aux yeux de certains, c’est que le grand rabbinat d’Israël a proclamé, peu après l’indépendance d’Israël, le 10 Tevet « jour général du kaddish », c'est-à-dire le jour du souvenir des victimes de la Shoah dont le lieu et la date du décès sont pour la plupart inconnus. Les autorités religieuses préfèrent cette date plutôt que Yom HaShoah (le 27 Nissan), la Journée nationale du souvenir de la Shoah, instituée en 1951 par la Knesset (le parlement israélien). Elles estiment que commémorer la destruction des Juifs d’Europe à la date où les malheurs des Judéens commencent est un symbole d’espoir que ces malheurs s’achèvent.
Cette position ne fait pas du tout l’unanimité en Israël et dans la diaspora où on est très attaché à la journée de mémoire du 27 Nissan qui est aussi un hommage aux combattants du ghetto de Varsovie. Les détracteurs font remarquer que ce jeûne du 10 Tevet est un acte de repentance pour les péchés qui ont entraîné la destruction de Jérusalem. Peut-on vraiment appliquer ce raisonnement à la Shoah ? Ce serait donner raison aux rares voix qui estiment que la Shoah est une punition de Dieu, notamment pour avoir lancé le mouvement sioniste avant le retour d’un messie comme l’ont affirmé certains religieux… Yom HaShoah est une commémoration nationale particulièrement suivie, beaucoup regrettent qu’elle n’ait pas aussi une dimension religieuse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 décembre 2023
7 décembre : Hanoucca, la fête juive de la lumière
Ce jeudi soir, chaque famille juive est invitée à exposer à sa fenêtre ou à sa porte, la hanoukia, le chandelier à neuf branches dont elle va allumer une bougie chaque soir durant huit jours. Une fête de la lumière qui en rappelle beaucoup d’autres, mais la tradition fait remonter cette observance à une victoire sur les Syriens au IIe siècle avant J.-C.
Ce soir, chaque famille juive est invitée à exposer à sa fenêtre ou à sa porte, la hanoukia, le chandelier à neuf branches dont elle va allumer une bougie chaque soir durant huit jours. Il est d’usage, durant cette période, de donner des étrennes aux enfants, de s’offrir des cadeaux dont le plus traditionnel est le dreidi, une toupie à 4 faces dont chacune contient une lettre hébraïque.
Comme la Noël des chrétiens, Hanoucca (הכנח) ou Hanouka est une fête aux lointaines origines païennes qui, jadis, célébrait le solstice d'hiver (fin décembre). C’est aussi le cas de la Sankta Lucia des Suédois ou de l’allumage des bougies de l’Adventskranz en Allemagne qui rappelle la tradition de HaHanoukka… En Europe ou en Amérique du Nord, la popularité d’Hanoucca vient du fait qu’elle s’insère bien dans l’ambiance de Noël, toutes religions confondues. Cette année, la fête juive des lumières commence le 7 décembre soit la veille du 25 Kislev de l’an 5784 du calendrier hébraïque, et se prolonge jusqu’au 15 décembre 2023.
Cette fête des lumières a aussi été dotée d’un argumentaire religieux : selon la tradition, elle commémore la victoire d’une famille juive, les Maccabées, sur les Syriens qui souhaitaient anéantir le judaïsme et helléniser la totalité du royaume au IIe siècle avant J.-C. Après trois ans de combat et la restauration du temple de Jérusalem profané, on découvrit une fiole d’huile servant à alimenter la menora (chandelier) qui, au lieu de ne brûler qu’une seule journée se consuma pendant huit jours. Les sages instituèrent alors la fête de la Hanoucca qui dépasse la simple commémoration d’une victoire mais souligne plutôt le risque de l’assimilation qui menace régulièrement l’identité juive. Une parabole qui ne manque pas d’être rappelée dans le contexte de l’après 7-Octobre en Israël, où on escompte une « victoire » militaire.
L’allumage des bougies est un rite caractéristique de cette fête. La première bougie à allumer se positionne à droite. Chaque jour, la nouvelle bougie est placée à gauche de celle de la veille et c'est par elle que l’on débute. Chaque nouvel allumage est réalisé à l’aide de la neuvième bougie (au centre), le shammash, et non pas d’une bougie déjà allumée! La hanoukia doit être placée près d’une fenêtre pour être visible de la rue (seulement si celle-ci est au rez-de-chaussée ou au 1er étage) ou près d’une porte du côté gauche en entrant. Ces lumières doivent briller au moins une demi-heure après la tombée de la nuit.
Pour se souhaiter un joyeux Hanouka, les fidèles ont pour habitude de dire "Hag Sameah" ou "Hanouka Sameah".
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2023
25 septembre : Yom Kippour, le jour le plus important de l'année juive
Commencée hier soir (dimanche, à 19h29, heure de Paris) avec la prière de kol Nidrei, la fête se déroule toute la journée à la synagogue au cours de sept bénédictions, de nombreuses lectures, une longue confession et une demande de pardon au nom de tous.
Commencée hier soir (dimanche, à 19h29, heure de Paris) avec la prière de kol Nidrei, la fête se déroule toute la journée à la synagogue au cours de sept bénédictions, de nombreuses lectures, une longue confession et une demande de pardon au nom de tous.
C’est l’apogée de 10 jours de repentir et de pénitence commencés à Roch Hachana, période durant laquelle on va regretter les mauvaises actions commises, demander pardon à Dieu et à ses semblables avec sincérité, enfin se réconcilier avec ses ennemis. À la nuit tombée, l’office de clôture du jour (Neilah) puis la sonnerie du chofar marquent la fin de cette journée. Plus aucune demande de pardon ne peut alors parvenir à Dieu.
Yom kippour est considéré comme le jour le plus saint et le plus solennel de l’année juive. C’est aussi, de toutes les fêtes juives du calendrier, la plus suivie, y compris par une vaste majorité de juifs laïcs alors même qu’ils n’observent pas strictement les autres célébrations.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
7 août : Tisha B’Av, la commémoration du malheur
Les juifs célèbrent une journée de deuil qui a débuté hier soir avec une période de jeûne.
Les juifs célèbrent Tisha be Av (תשעה באב), une journée de deuil qui a débuté hier soir avec une période de jeûne.
En ce neuvième jour du mois d’Av, les juifs commémorent deux évènements particulièrement funestes de leur histoire : la destruction du temple de Jérusalem, une première fois par les Babyloniens en 586 av. J.-C., une seconde fois par l’armée romaine en 70 apr. J.-C. Dès ce matin, les ornements de la synagogue ont été retirés, les fidèles prieront par terre et écouteront le livre des Lamentations à la lueur d’une bougie en signe de deuil. En principe, il est interdit de se laver (en dehors des trois premières phalanges) et de se parfumer, ainsi que d’étudier la Torah (sauf les passages tristes).
Au cours des siècles, Tisha B’Av a été associé à d’autres évènements tragiques car le mois d’Av a toujours été une mauvaise période pour le peuple juif. Des 40 années d’errance dans le désert avant d’atteindre la Terre promise jusqu’à l’autodafé des livres du Talmud ordonné par Louis IX en place de Grève (1242), de l’expulsion des juifs d’Espagne par Isabelle la Catholique (1492), à la rafle du Vel d’Hiv (1942) et à la liquidation du ghetto de Varsovie (1943), cette période de l’année est marquée par le malheur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
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5 juin : la Pentecôte, celle des chrétiens d'Occident et celle des juifs
Aujourd’hui, catholiques et protestants fêtent Pentecôte. Pour les juifs, la fête de Chavouot, la pentecôte du judaïsme, a commencé hier soir.
Aujourd’hui, catholiques et protestants fêtent Pentecôte. Pour les juifs, la fête de Chavouot, la pentecôte du judaïsme, a commencé hier soir.
Quelques jours après l’Ascension, la Pentecôte est, à nouveau, un week-end propice aux départs mais aussi aux pèlerinages et aux fêtes votives. Au Sénégal, des milliers de pèlerins se rendent à pied de Dakar jusqu’au lieu saint de Popenguine, à 70 km au sud, qui abrite une Vierge noire. En France, le pèlerinage le plus célèbre est très certainement celui de Chartres, qui part de Notre-Dame de Paris pour rejoindre Notre-Dame de Chartres sous la houlette de l’association Notre-Dame de la Chrétienté, groupe traditionaliste reconnu par Rome.
Cinquantième jour après Pâques, la Pentecôte commémore l’envoi de l’Esprit Saint sur les apôtres, sous forme de langues de feu « dans un bruit tel que celui d’un violent coup de vent » (Ac, 2,1-4) et leur départ missionnaire pour aller évangéliser les nations dans leur langue (le Don des langues est un des dons de l’Esprit Saint). Ainsi se réalise la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son ascension. Cette fête clôt le temps pascal qui dure sept semaines et dont elle est le couronnement.
Avec Pessah et Souccot, Chavouot (שבועות) est une des trois fêtes de pèlerinage du judaïsme. Elle commémore le don fait par Dieu à Moïse du Décalogue et de la Torah. Moins célébrée que d’autres fêtes plus emblématiques du calendrier hébraïque, Chavouot comporte aussi moins de rites. Dès ce soir, début de la fête, il est d’usage de prendre un bain rituel afin de se purifier puis on passe le reste de la nuit à étudier et prier des textes de la Torah ou du Talmud. Une très ancienne coutume veut que l’on décore les synagogues et les maisons avec des plantes et des fleurs pour rappeler que le mont Sinaï s’était couvert de verdure lors du don de la Torah.
Aujourd’hui, jour de Chavouot, on consommera essentiellement des produits lactés et du miel, symboles de la Torah. On confectionnera également de longs pains dont les extrémités se divisent en deux en vue de former quatre angles. De la sorte, on rappelle les deux pains apportés traditionnellement en offrande au Temple pour évoquer la récolte du froment toute récente. On appelle pour cette raison Chavouot « fête des moissons », mais également la « Pentecôte juive » du fait que 49 jours séparent Pessah de Chavouot (comme la Pâque chrétienne de la Pentecôte).
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19 mai : Lag Ba'Omer ou la fête juive des sages
Les juifs célèbrent Lag Ba’Omer, l'anniversaire du décès du mystique Rabbi Chimone bar Yo'haï, auteur du Zohar, principal livre de la Kabbale.
Les juifs célèbrent Lag Ba’Omer, l'anniversaire du décès du mystique Rabbi Chimone bar Yo'haï, auteur du Zohar, principal livre de la Kabbale. En Israël, on allume des feux de joie et les plus religieux se rendent en pèlerinage au mausolée supposé du sage à Meron dans le nord d’Israël. L’affluence est telle depuis quelques années qu’en 2021 cette fête a provoqué une gigantesque bousculade dans laquelle 44 personnes ont perdu la vie.
Lag Ba'Omer (ל"ג בעומר) est une fête observée le 33e jour entre les fêtes de Pessah et de Chavouot, autrement dit entre les anniversaires du jour où le peuple juif a quitté l'Égypte et le jour Dieu leur a donné la Torah. Lag Ba'Omer signifie littéralement "le 33e jour du Omer". Selon la gematria, chaque lettre hébraïque a une valeur numérique. "Lag" représente les lettres Lamed et Gimmel totalisant 33.
Les origines de cette fête juive mineure, mais très populaire chez les juifs intégristes, sont un peu floues. Ce serait l'anniversaire de la mort du rabbin Simeon bar Yochai. Plus tard, elle a également été associée à la révolte de Bar Kokhba, une rébellion juive contre l'Empire romain, ainsi qu’au rabbin Akiva.
Les coutumes les plus connues de cette fête sont l'allumage du feu de joie et le jeu de l'arc et des flèches symbolisant les victoires militaires de Simon Bar Kokhba lors de la révolte. Les familles font des sorties et des pique-niques, de nombreuses fêtes sont organisées. Les juifs ashkénazes programment souvent des mariages pour ce jour car Omer est une période de semi-deuil où les mariages sont interdits, mais cette restriction est levée à Lag Ba'Omer.
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15-16 avril : les juifs célèbrent Pessa’h
Ce soir, 15 avril, à la tombé de la nuit, les juifs fêtent Pessa’h. La fête de la Pâque juive se prolongera jusqu’au 23 avril.
Ce soir, 15 avril, à la tombé de la nuit, les juifs fêtent Pessa’h (פֶּסַח). La fête de la Pâque juive se prolongera jusqu’au 23 avril. Elle commémore l’exode des Hébreux hors d’Égypte. Pessah a commencé hier soir et va durer huit jours. Avec Chavouot (5 juin) et Souccot (9 octobre), elle est l’une des trois fêtes dites « de pèlerinage ». Le 17 avril, sera un jour chômé en Israël et les écoliers seront en vacances jusqu’au 24 avril.
Pour ceux qui pratiquent, de multiples rituels accompagnent Pessa’h, en tout premier lieu un nettoyage minutieux de toute la maison. Celle-ci doit, en particulier, être débarrassée de tout aliment contenant de la levure (hametz) : pain, pâtes et gâteaux, mais aussi tout aliment ou boisson contenant orge, avoine, épeautre, seigle ou blé ayant fermenté, jusqu’à la moindre miette nichée au fond d’un canapé, dans la voiture, au fond des poches… Seule la composition de pain azyme (matza) est autorisée durant Pessa’h, en souvenir du pain (non levé) que les Hébreux consommèrent lors de leur exode.
Une fois la maison nettoyée et prête, on peut procéder au premier repas de Pessah : le seder, célébré les deux premiers soirs de la fête (seulement le premier soir en Israël). Il obéit, lui aussi, à un rite très codifié et consiste en une succession d’étapes mêlant bénédictions, mets, récits et chants. On commence par disposer au centre de la table une coupe de vin, la coupe d’Élie, le prophète, précurseur du Messie, appelé à participer à la purification de la maison puis on apporte le « plat du seder » qui comporte différents mets, tous symboliques d’un moment de la vie du peuple juif en Égypte : zro’a, un os de poulet ou d’agneau censé rappeler le bras étendu avec lequel Dieu délivra son peuple d’Égypte ; beitsa, un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple ; maror, des herbes amères comme le fut la vie des Hébreux sous le joug égyptien ; harosset composé de dattes, noix, pommes et amandes qui évoque le mortier avec lequel les Hébreux fabriquèrent des briques pour les Égyptiens ; karpas, persil, céleri ou radis trempé dans de l’eau salée en souvenir des larmes versées par les Hébreux. Le plat est accompagné de trois matzot (pain azyme) et quatre coupes de vin. Ce rituel alimentaire s’accompagne d’une autre coutume censée rappeler l’histoire du peuple juif. C’est généralement le plus jeune enfant de la famille qui commence par poser quatre questions auxquelles le chef de famille va répondre, en mêlant lecture et récits. Des chants viennent clore le temps du repas.
Dans la religion hébraïque ancienne, Pessah désignait la fête de l’agneau au cours de laquelle l’animal était sacrifié et un peu de son sang badigeonné autour des portes ou de l’entrée des tentes comme rite de protection. C’est ainsi que l’Ange de la mort reconnut et épargna les maisons des juifs lorsque la dixième plaie d’Égypte toucha tous les nouveau-nés du pays. Ce n’est que par la suite que Pessah désignera l’exode du peuple hébreu et la naissance d’Israël en tant que peuple après le don de la Torah à Moïse sur le mont Sinaï.
L'étymologie habituellement donnée au nom de la fête est qu'il vient du verbe hébreu pessa'h qui signifie sauter au-dessus ou passer au-dessus. Ceci rappelle que lors de la dixième plaie d’Égypte, la mort « saute » au-dessus des maisons des Hébreux, pour ne frapper que les premiers-nés égyptiens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
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2 octobre : Souccot, la fête juive des cabanes
Ce soir débute la troisième grande fête de pèlerinage de la religion juive, après Pessah (27 mars prochain) et Chavouoth (16 mai). Si on veut respecter la coutume, durant une semaine, on va habiter et recevoir ses amis dans une cabane, à l’aspect fragile et provisoire, construite selon des règles précises. Cette cabane, la soucca, doit être reconstruite chaque année dès la fin de Yom Kippour, dans le jardin. En ville, une cabane symbolique installée sur un balcon peut suffire. Si ses murs peuvent être réalisés dans n’importe quel matériau et présenter une certaine solidité sur 3 faces au moins, son toit doit impérativement être constitué de produits issus de la terre comme des bambous, des feuillages ou des branches qui laissent passer la lumière. C’est mieux de la construire soit même, mais, en Israël, on peut en acheter en kit et même en louer pour l’occasion.
Durant 7 jours en Israël, 8 jours pour les juifs de la diaspora, la famille prend ses repas dans la soucca, y dort, si cela est possible, y passe le plus clair de son temps et y étudie la Torah si on en a le loisir. Si l’on a peut de temps l’important, pour les hommes, est d’y réciter la bénédiction. Dans les grandes ville, si l’on ne dispose ni de balcon ni de terrasse, on pourra se rendre à la synagogue où une grande soucca a été construite, au moins le soir du chabbat et les jours de fête. Sinon, on tâchera de se passer de pain pour ne manger que des fruit et légume qu’il est moins grave de consomer hors de la soukka. Les loubavitch n’y dorment pas mais sont très attachés à y prendre leurs repas. Dans certaines grandes ville (New-York, Paris, Londres...), ils proposent un service de soucca mobile (installée sur une remorque) qui se déplace selon plusieurs itinéraires. Des fruits peuvent décorer l’endroit car Souccoth est aussi une fête d’action de grâces après une année de récolte. Par temps de covid-19, ces lieux de convivialité risquent d’être plutôt mal vus cette année.
Dans les kibboutz, on en a même fait une fête champêtre où l’on danse et chante. Beaucoup de chansons populaires ont d’ailleurs été écrites pour l’occasion.
Cette fête commémore les quarante années d’errance des juifs dans le désert à leur sortie d’Égypte, raison pour laquelle on construit des huttes (des tentes) comme le prescrit le texte sacré : « vous habiterez sept jours sous des huttes… » (Lv 23, 42-43). D’un point de vue spirituel, cette fête doit être joyeuse (c’est un commandement, Dt 16, 13-14), elle est une invitation à s’en remettre à la volonté divine et à apprendre à se détacher de tout ce qui est matériel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2020
19 septembre : Roch Hachana, le nouvel an juif à l'heure de la covid
Ainsi débute l’année 5781 du calendrier juif qui se terminera le 7 septembre 2021 du calendrier grégorien.
Hier soir, a débuté l’année 5781 du calendrier juif qui se terminera le 7 septembre 2021 du calendrier grégorien. Les croyants vont célébrer durant deux jours la création du monde et se préparer aux 10 jours de pénitence qui précèdent la fête de Yom Kippour (27 septembre au soir).
Cette année, les autorités juges appellent les fidèles à redoubler de précautions face au nouveau coronavirus avant les fêtes du Nouvel an. En Israël, un nouveau confinement a été décidé. Pour la première fois de son histoire, la grande synagogue de Jérusalem n'accueillera pas les célébrations du Nouvel an juif, en raison des restrictions imposées pour lutter contre la propagation de l'épidémie.
Un grand repas a marqué le début des célébrations. On commence par consommer des légumes et fruits nouveaux pour marquer le commencement d’un nouveau cycle. Il est également d’usage de tremper du pain ou de la pomme dans du miel, demandant à Dieu d’accorder à tous les convives une année de faveurs, de bienfaits et de douceur. On s’échange des vœux en début de repas selon une formule rituelle qui signifie : « Puissiez-vous être inscrit (sous-entendu au livre de vie) pour une bonne année ». Tout le monde doit s’habiller de blanc, symbole d’humilité et de pureté. Après l’office de l’après-midi, on se rend près d’un cours d’eau ou en bord de mer pour vider ses poches, une façon de se débarrasser symboliquement de ses péchés. Roch Hachana est aussi appelé le jour des acclamations ou jour du Chofar. On sonne en effet cette corne de bélier (chofar) à plusieurs reprises durant les offices, sur différents rythmes, afin d’éveiller les consciences et de les inviter au repentir. Selon la tradition juive, Roch Hachana est le jour où les hommes sont jugés pour leurs actes posés durant l’année et, en même temps, c’est le moment où Dieu doit se rappeler de ce qu’il a fait pour les hommes, de son amour pour la Création, une façon d’adoucir la colère divine s’il y a lieu !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 septembre 2020
9 mars : vive Pourim !
Demandez à un enfant juif ce que l’on fait pour la fête de Pourim… il vous répondra « on se déguise ! ». Pourim est une fête mineure, mais très populaire et joyeuse, elle l’est jusque dans les synagogues…
Demandez à un enfant juif ce que l’on fait pour la fête de Pourim… il vous répondra « on se déguise ! » Ce jour est souvent l’occasion d’un défilé de petites filles habillées en princesses ou de petits garçons costumés en soldats, tandis qu’ici et là, enfants et adultes, déguisés aussi parfois, se croisent, les bras chargés de nourriture et de friandises qu’ils vont offrir à leur famille ou à leurs amis comme le veut la tradition. Pourim est aussi l’occasion de faire un don à un organisme de bienfaisance et de se réunir autour d’un vrai festin agrémenté d’une pâtisserie typique de ce jour : les oreilles d’Haman, un petit chausson triangulaire fourré de graines de pavot.
Fête mineure, mais très populaire et joyeuse, elle l’est jusque dans les synagogues où l’assistance agite d’énormes crécelles et pousse des hurlements dès que l’on prononce le nom de Haman car c’est de ce grand vizir du roi perse Assuérus que la fête de Pourim tient son origine. Pourim signifie « les sorts » et renvoie au lancer de dés qu’effectua le sinistre Haman, vers 480 av. J.-C., afin de savoir quelle serait la date la plus favorable à l’extermination des juifs de Perse. Il en voulait alors à Mordekhaï (Mardochée) d’avoir refusé de se prosterner devant lui (les juifs ne se prosternant que devant Dieu) et s’était juré de se venger sur lui et son peuple. Ce fut l’intervention décisive d’Esther qui décida le roi Assuérus, son époux, d’épargner les juifs de Perse. Voilà on comment on commémore cet événement, qui faillit être tragique, par une fête familiale, joyeuse, qui débute ce soir.
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29 novembre : Sigd, la grande fête des falachas
Les juifs originaires d'Éthiopie célèbrent leur grande fête annuelle. Cette communauté d'environ 150 000 membres, confrontée au racisme et à la non reconnaissance de la part des juifs les plus radicaux, s'intègre peu à peu dans son pays d'accueil. Le Sigd est célébré en Israël depuis les années 1980. En juillet 2008, la Knesset a finalement décidé d'ajouter officiellement le Sigd (סיגד) à la liste des fêtes juives et des jours fériés de l'État d'Israël, bien qu’elle ne soit en principe célébrée que par la communauté juive d’Éthiopie (Beta Israël ou falachas). Cependant, comme pour la Mimouna (la fête des juifs marocains), le Sigd commence a être fêté par les Israéliens qui ne sont pas d’origine éthiopienne.
Cette fête qui célèbre l’acceptation de la Torah se déroule exactement 50 jours après Yom Kippour. Pendant la célébration, les membres de la communauté jeûnent, récitent des psaumes et se rassemblent sur la promenade d'Armon Hanatziv, surplombant le mont du Temple à Jérusalem où le kessim (rabbin) lit l'orit (l'octateuque). Le rituel est suivi de la rupture du jeûne, de la danse et des réjouissances générales. Il est aussi prévu un moment de recueillement au monument des juifs éthiopiens au Mont Herzl. La fête et les stands de nourritures traditionnelles se tient sur sur la promenade Sherover à Armon Anatsiv jusqu’à 13 heures.
Près de 80 000 juifs éthiopiens ont migré, dans le cadre de la « Loi du Retour », vers l’État hébreu, à la faveur de deux ponts aériens organisés en 1984 et en 1991, lors des opérations « Moïse » et « Salomon ». Pour la plupart, ils étaient alors descendants de communautés restées coupées du monde pendant des siècles. Mais l’intégration des falachas dans la société israélienne a connu des ratés. Elle manifeste régulièrement pour protester de la condition qui lui est faite, de violents mouvement de révolte avait eu lieu en 2015, réédité au début de l’été 2019 après qu’un policier eut tué une adolescent d’origine éthiopienne dans des conditions douteuses qui font penser aux pratiques de la police américaine face aux jeunes Noirs.
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23 mai : Lag Ba'omer , fête juive aux multiples facettes
Lag Ba'omer est une fête juive joyeuse qui se caractérise par des feux de joie, des défilés… des festivités, principalement organisées par les Loubavitch.
Lag Ba'omer est une fête juive joyeuse dont les origines remontent au Moyen-Âge. Ce soir, des feux de joie feront penser à ceux de la Walpurgis en Suède , Hidirellez en Turquie, ou aux fêtes du feu d’anciens cultes iraniens.
En Israël, la fête est aussi rattachée au culte de Rabbi Chimone bar Yo'haï dont ce jour est réputé être la Hiloula, l’anniversaire de son décès. Ce savant et mystique, qui a vécu au IIe siècle après JC, fut le premier à enseigner publiquement la dimension mystique de la Torah connue sous le nom de Kabbale. Ce jour, des milliers d’Israéliens se rendre au mont Méron (point culminant du pays), lieu supposé de son tombeau. Le pèlerinage à travers une réserve naturelle est l’occasion d’exercices proposés aux enfants, notamment le tir à l‘arc. Lag Ba'omer est aussi une fête de la fraternité juive, l’occasion de montrer sa force et sa vaillance.
À Brooklyn, loin d’Israël, on organise depuis des décennies une grande parade à travers le quartier juif. Celle-ci débute traditionnellement au 770 Eastern Parkway, siège central du mouvement hassidique Chabad-Loubavitch.
À Paris, un défilé de chars décorés et des animations musicales sont généralement organisés par le mouvement Loubavitch.
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