L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
26 mars : c'est l'anniversaire de Zarathoustra
Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise mais on ignore à quelle époque il vivait !
Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise : le 6 Farvardin (soit le 26 ou le 25 mars), mais on ignore à quelle époque il vivait ! On pense que c'était il y a au moins 3000 ans, peut-être 3500 ans… Certains avant une année précise : 1768 avant J.-C. mais qui n’est nullement attestée.
Quelque 200 000 zoroastriens le vénèrent à travers le monde, principalement en Inde, mais aussi en Iran, pays d'origine de cette religion. Avant l’arrivée de l’islam, l’Iran était un pays où le culte zoroastrien dominait. D’où d’importantes résurgences de ce culte dans ce pays.
En Iran ou ailleurs, aujourd’hui, les membres de la communauté zoroastrienne portent de nouveaux vêtements et la maison est nettoyée un peu comme le jour du Nowrūz, le nouvel an iranien, le 21 mars dernier. Les fidèles se rassemblent dans les temples traditionnels du Feu pour faire une prière avant de célébrer l'anniversaire du fondateur de leur religion par un bon repas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2023
29 octobre : l'Iran pays des droits humains ?
On le sais, le régime iranien actuel n'est vraiment pas respectueux des droits de l'homme, de la femme encore moins. Les Iraniens se targuent pourtant d'être à l'origine de la toute première déclaration des droits se présentant comme un cylindre d'argile couvert d'écritures cunéiforme… La date du 29 octobre a été reprise pour manifester contre le régime théocratique. Ce qui met le pouvoir iranien sur les dents.
On le sais, le régime iranien actuel n'est vraiment pas respectueux des droits de l'homme, encore moins de ceux des femmes. Les Iraniens se targuent pourtant d'être à l'origine de la toute première déclaration des droits se présentant comme un cylindre d'argile couvert d'écritures cunéiforme. Cette charte, accordant des libertés, notamment religieuses, est signée de l'empereur Cyrus le Grand et serait datée du 29 octobre 539 avant JC.
C’est en 1971 que cette date a été décrétée Journée de Cyrus le Grand (روز کوروش بزرگ), par le régime du Shah, pourtant, lui-même guère plus respectueux des droits humains que l'Iran actuel !
Longtemps, le 29 octobre n'a eu d'échos que dans la diaspora iranienne, notamment à Los Angeles. Cependant, à partir des années 2000, le 29 octobre des rassemblements ont eu lieu sur la tombe de Cyrus à Pasargad, dans la province du Fars, en Iran. Grace aux réseaux sociaux, ils sont devenus de plus en plus importants. Si bien qu’en 2017, le pouvoir a envoyé les gardiens de la révolution pour empêcher cette manifestation de l’opposition. Les visiteurs avaient pu toutefois contourner les barrages. En octobre 2021, la police iranienne a interdit d’approcher le mausolée entre le 27 et le 30 octobre. Cette interdiction a été renouvelée en 2022…
En Californie, diverses manifestations sont organisées, notamment un rassemblement de soutien au mouvement de libération de l'Iran, avec Dariush, d'autres artistes et militants sociaux, ce samedi 29 octobre à 18h dans le parc public Verdugo, à Glendale, dans la banlieue de Los Angeles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
31 décembre : la journée de la diaspora et du nationalisme azéri
C’est la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre l’Iran et la république soviétique d’Azerbaïdjan.
Ce jour est férié en Azerbaïdjan en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre la république soviétique d’Azerbaïdjan et l’Iran afin de réunir le peuple azéri en un seul État. Écoutant cet appel, près de 4000 manifestants azerbaïdjanais avaient traversé le fleuve Arax qui sépare les deux pays afin de rejoindre les Azerbaïdjanais iraniens. Coupant les fils barbelés, ils ont détruit la frontière sur 130 kilomètres, en exigeant la libre circulation entre les deux pays. Le même jour, le premier Congrès mondial des Azerbaïdjanais s’ouvrait à Istanbul, en Turquie. Ce sont ces deux événements qui ont inspiré la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais (Dünya Azərbaycanlılarının Həmrəylik Günü) qui est célébrée chaque 31 décembre depuis 1991.
L’Azerbaïdjan est un pays de 10 millions d’habitants, en très grande majorité Azéris. En Iran est peuplé de 85 millions d’habitants mais au moins 20 millions d’entre eux sont azéris, peut-être même 25 ou 30 millions selon certaines estimations. Tous ne sont pas animés d’une tentation séparatiste, loin de là. Certains sont même au cœur du régime de la république islamique, comme Mir Hossein Moussavi qui fut premier ministre de 1981 à 1989. Téhéran a toutefois perçu le danger de cette soudaine bouffé de nationalisme d’une population turcophone à l’identité encore assez floue et demandé à Gorbatchev de réagir. L’URSS finissante ne souhaitait pas avoir des problèmes avec un État faisant du prosélytisme religieux dans toute la région s’est efforcé de calmer le jeu vis-à-vis de l’Iran (on ne remet pas enchausse une frontière vieille de plus de deux siècles entre en pire russe et perse). En revanche, Moscou fermera les yeux sur les pogroms anti arméniens qui se dérouleront dans les jours qui suivent à Bakou (au moins 90 morts civils arméniens et de 700 blessés, du 12 au 18 janvier 1990) et qui permettrons de canaliser la violence azérie dans une direction moins problématique pour la Russie.
La stratégie de Téhéran a été, dans un premier temps, d’amadouer Bakou et de tenter d’entraîner dans son orbite ce pays peu religieux mais de culture chiite. Peine perdue l’Azerbaïdjan, pays turcophone, a préféré s’appuyer sur Ankara pour assouvir ses ambitions nationalistes. La dernière guerre du Haut-Karabagh contre les Arméniens lui donnera raison. L’idée d’une réunion de tous les Azéris dans un même pays est aujourd’hui mise en sourdine en revanche la violence nationaliste se déchaîne contre le peuple Arménien, coupable d’isoler le Nakhitchevan, aujourd’hui peuplé d’Azéris du reste de l’Azerbaïdjan. D’où un grignotage des frontières de la république d’Arménie associé à une pression diplomatique constante sur Erevan. La Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais, célébrée aujourd’hui, est une de ces journées où s’exacerbe le nationalisme azéri, aussi bien dans la diaspora qu’en Azerbaïdjan.
11 février : Téhéran célèbre la révolution de grand-papa
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L'Iran fête sa l’évènement dans un climat de contestation du régime.
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L’Iran fête l’évènement dans un climat de contestation du régime. Comme chaque année, celui-ci organise une grande manifestation sur la place Azadi de Téhéran, lieu de tous les rassemblements nationaux. Comme les autres, cet anniversaire de la chute du shah est marqué par un discours convenu du Guide suprême, Ali Khamenei, mais l'esprit n’y est plus. Sans la campagne de sanctions orchestrée depuis des années par les États-Unis, le régime des mollahs serait sans doute déjà tombé. Seul l’état de siège imposé au pays lui permet de survivre. La jeunesse, aujourd’hui, ne rêve plus de révolution. La démarche logique, après l’obtention d’un diplôme est de expatrier au Canada ou, quand c’est possible, aux États-Unis, en particulier à Los Angeles où vivent à présent plus d’un demi million d’Iraniens.
Le 11 février 1979 est le jour où le dernier chef du gouvernement du chah, Chapour Bakhtiar, abandonne le pouvoir après dix jours d’insurrection dans la capitale iranienne. Le shah, Mohammad Reza Pahlavi avait fuit l’Iran dès le 16 janvier et Khomeiny est arrivé triomphalement à Téhéran, le 1er février 1979. Le souvenir de son retour marque le début des fêtes de la Révolution islamique, les cloches des églises, les sifflets des trains et des navires ont annoncé le moment historique. Ce même 1er février, les autorités ont fait déposer des gerbes de fleurs dans le mausolée de l’Imam Khomeiny. Début février 1979, une partie de l’armée a rejoint les insurgés. « La révolution est gagnée », proclame un communiqué dans la nuit. Le 31 mars, un référendum fera de l’Iran impérial une “République islamique” et de Khomeiny son Guide suprême. Une dictature allait en remplacer une autre.
Ce jour férié en Iran est connu sous le nom de Jour de la Révolution islamique (روز انقلاب اسلامی). La date correspond au 22 Bahman du calendrier persan. C’est occasion d’un déferlement de propagande anti américaine à laquelle la population prend de moins en moins part. Un moyen de montrer au régime son désaccord est notamment de contourner les drapeaux américains placés sur le sol des grandes avenues pour que la foule les piétine. La hausse du prix de l'essence, l’avion ukrainien abattu, la morosité du quotidien… les raisons de manifester contre le régime sont nombreuses.
18 avril : en Iran, les 80 ans du guide et le Jour de l'armée
En Iran, le Jour des forces armée coïncide avec le 80e anniversaire du guide suprême, Ali Khamenei, né en 1939. Une unité de façade ?
En Iran, le Jour des forces armée (روز ارتش جمهوری اسلامی ایران) coïncide avec le 80e anniversaire du guide suprême, Ali Khamenei, né en 1939. Une unité de façade ?
Chaque 18 avril, depuis 1979, la journée est l’occasion d’un grand défilé militaire auquel participent les réservistes. Il se déroule devant le mausolée de Khomeiny et permet à la République islamique de faire la démonstration de ses forces. Lesquelles ont été utilisées ces derniers mois pour se positionner sur le théâtre syrien, contre Daesh , mais aussi face à Israël, dont l’éventualité de la destruction est l’une des thématiques traditionnelles de la journée. Laquelle n’est pas un jour férié.