11 février : Téhéran célèbre la révolution de grand-papa

 

41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L’Iran fête l’évènement dans un climat de contestation du régime. Comme chaque année, celui-ci organise  une grande manifestation sur la place Azadi de Téhéran, lieu de tous les rassemblements nationaux. Comme les autres, cet anniversaire de la chute du shah est marqué par un discours convenu du Guide suprême, Ali Khamenei, mais l'esprit n’y est plus. Sans la campagne de sanctions orchestrée depuis des années par les États-Unis, le régime des mollahs serait sans doute déjà tombé. Seul l’état de siège imposé au pays lui permet de survivre. La jeunesse, aujourd’hui, ne rêve plus de révolution. La démarche logique, après l’obtention d’un diplôme est de expatrier au Canada ou, quand c’est possible, aux États-Unis, en particulier à Los Angeles où vivent à présent plus d’un demi million d’Iraniens.

Le 11 février 1979 est le jour où le dernier chef du gouvernement du chah, Chapour Bakhtiar, abandonne le pouvoir après dix jours d’insurrection dans la capitale iranienne. Le shah, Mohammad Reza Pahlavi avait fuit l’Iran dès le 16 janvier et Khomeiny est arrivé triomphalement à Téhéran, le 1er février 1979. Le souvenir de son retour marque le début des fêtes de la Révolution islamique, les cloches des églises, les sifflets des trains et des navires ont annoncé le moment historique. Ce même 1er février, les autorités ont fait déposer des gerbes de fleurs dans le mausolée de l’Imam Khomeiny. Début février 1979, une partie de l’armée a rejoint les insurgés. « La révolution est gagnée », proclame un communiqué dans la nuit. Le 31 mars, un référendum fera de l’Iran impérial une “République islamique” et de Khomeiny son Guide suprême. Une dictature allait en remplacer une autre.

Ce jour férié en Iran est connu sous le nom de Jour de la Révolution islamique (روز انقلاب اسلامی). La date correspond au 22 Bahman du calendrier persan. C’est occasion d’un déferlement de propagande anti américaine à laquelle la population prend de moins en moins part. Un moyen de montrer au régime son désaccord est notamment de contourner les drapeaux américains placés sur le sol des grandes avenues pour que la foule les piétine. La hausse du prix de l'essence, l’avion ukrainien abattu, la morosité du quotidien… les raisons de manifester contre le régime sont nombreuses.

 
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