L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
19 août : la fête nationale de l’Afghanistan
Les Afghans célèbrent leur indépendance. La prise de pouvoir des talibans, il y a deux ans, sur l’ensemble du pays, n’a rien changé à la fête de l’indépendance qui commémore l’abolition du protectorat britannique en 1919.
Chaque 19 août, les Afghans célèbrent leur indépendance. La prise de pouvoir des talibans, il y a deux ans, sur l’ensemble du pays, n’a pas changé l’esprit de la fête de l’indépendance (د افغانستان د خپلواکۍ ورځ). Le ministère du Travail vient de décider que, pour l’occasion, la journée du 28 Zamri (selon le calendrier local) serait fériée.
Il ne s’agit pas de fêter la déroute des États-Unis, en 2021, mais de commémorer le traité de Rawalpindi qui reconnaissait l'indépendance de l'Afghanistan, à l’issue de la troisième guerre anglo-afghane. Le protectorat britannique était aboli et l’indépendance était formellement proclamée le 19 août 1919. Le royaume d’Afghanistan était alors dirigé par Ghazi Amanullah Khan.
En 2021, quatre jours après la prise de Kaboul par les talibans, lors des rassemblements de la fête de l'indépendance afghane à Jalalabad et dans d'autres villes les 18 et 19 août, les talibans ont tué trois personnes et blessé plus d'une douzaine d'autres pour avoir enlevé les drapeaux talibans et affiché les drapeaux afghans tricolores à la place. Ces velléités d’indépendance ne s’est pas renouvelée en 2022.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 août 2023
11 août : la fête nationale du Tchad
Le 11 août 1960 à Fort Lamy (l'actuelle N'Djaména, capitale du Tchad), François Tombalbaye, premier président du Tchad, proclamait l'indépendance. Depuis les années 1980, le pays est néanmoins un des principaux points d’appui, peut-être le dernier, de la France au Sahel.
Le 11 août 1960 à Fort Lamy (l'actuelle N'Djaména, capitale du Tchad), François Tombalbaye, premier président du Tchad, proclamait l'indépendance après un discours du ministre français de la Culture, André Malraux, représentant le général de Gaulle à la cérémonie. Quelques heures plus tard, un grand défilé de l'indépendance est organisé à Fort Lamy et on va hisser le premier drapeau du nouveau pays.
La jeune démocratie ne durera pas. En janvier 1962, un régime à parti unique sera instauré par le président Tombalbaye, qui sera assassiné en 1975. Après une période troublée, c’est Idriss Déby qui prend le pouvoir en 1990. Trente ans plus tard, il profite du 60e anniversaire de l’indépendance, le 11 août 2020, pour se proclamer maréchal. Mais, il sera assassiné en 2021, au début de son 6e mandat. Un de ses fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno le remplace, comme président de transition. Des élections sont prévues en octobre prochain.
Le Tchad, colonisé par la France en 1900, est indépendant depuis 1962. Le premier président putschiste, Félix Malloum, demandera la fermeture de la base militaire française au Tchad. Mais son successeur, président Hissène Habré qui a pris le pouvoir en 1975, demandera l’aide de la France une première fois en 1983, puis à nouveau en 1986 (l’opération « Épervier » ). Ensuite, le soutien français au gouvernement tchadien sera plus discret, mais constant jusqu’à aujourd’hui. De 2014 à 2022, l’opération Barkhane, a son siège à N’Djaména. France dispose toujours d’une base militaire au Tchad, qui est son dernier vrai point d’appui dans la région depuis le récent putsch au Niger.
Le jour de l'indépendance du Tchad est célébré dans tout le pays. Il est marqué par des animations et des événements festifs, des discours publics, des défilés de rue, des concerts en plein air, des danses traditionnelles et des matchs de football associatif.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 août : le premier cri d'indépendance de l'Équateur
Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809.
Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809. Ceux-ci avaient profité que Napoléon avait envahi l’Espagne quelques mois plus tôt. Les forces du vice-roi du Pérou, fidèles au trône de Madrid, feront toutefois échouer cette première tentative d’indépendance de la part de Quito.
En réalité, la révolution de Quito de 1809 n'était pas un mouvement pour l'indépendance, mais plutôt une réaction locale à la crise de la monarchie espagnole. Tout au long du XVIIIe siècle, le royaume de Quito a connu un déclin économique, politique et juridique. Soumis aux capitales de deux vice-royautés – Lima et Santa Fe –, Quito cherchait à obtenir le statut de capitainerie générale indépendante afin de se libérer de la domination de la Nouvelle-Grenade et du Pérou.
Suite au reversement du roi Fernando VII, un groupe de Quiteños, convaincus que l'Espagne était perdue et que les Espagnols de Quito trahiraient le royaume et accepteraient la domination française, ont décidé de prendre le contrôle du gouvernement et de mettre en œuvre un programme qui garantirait l'autonomie et favoriserait leurs intérêts économiques. Lorsque les autorités espagnoles péninsulaires ont eu vent de cette rébellion, elles ont ordonné la mobilisation de troupes de Guayaquil, Popayán et Pasto avec pour seule mission de reprendre le contrôle de Quito et de mettre fin aux insurgés. Ce soulèvement qui ne durera qu’environ trois mois et qui, surtout, ne débouchera pas sur l’indépendance de l’Équateur. Mais, selon les Équatoriens, il a enclenché un mouvement d'indépendance en Équateur et dans le reste de l'Amérique espagnole. Un fait contesté par les Boliviens qui mettent en avant le soulèvement populaire du 25 mai 1809, dans la ville de Chuquisaca ainsi qu’à la Révolution de La Paz, le 16 juillet 1809.
En 1810, des patriotes seront capturés à Quito et emprisonnés dans la caserne royale de Lima et les habitants de Quito se mobiliseront pour les sauver. Cet événement se termina par le massacre des héros, le 2 août 1810. Il faudra attendre le 9 octobre 1820, pour que l’indépendance soit à nouveau proclamée, mais à Guayaquil, l’autre grande ville du pays, dans le cadre d’une Grande Colombie dont Simon Bolivar avait permis l’émergence. Ce nouvel État ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1822 seulement. Ce n’est qu’en 1830 qu’est créé l’Équateur, quand celui-ci s’est détaché définitivement de la Colombie. N’empêche que le 10 août, día nacional de ecuador, est généralement qualifié de Día de la Independencia.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 août : la fête d’indépendance de la Jamaïque
Après 300 ans de domination britannique, la Jamaïque obtenait son indépendance le 6 août 1962. Les célébrations durent plusieurs jours. Elles ont commencé le 31 juillet au soir, la veille du Jour de l’émancipation qui commémore la loi sur l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques.
Après 300 ans de domination britannique, la Jamaïque obtenait son indépendance le 6 août 1962. Le mouvement de décolonisation a commencé après la Seconde Guerre mondiale, il s’est accentué avec l’élection de Norman Manley au poste de ministre en chef en 1955. L’indépendance aurait pu être obtenue au sein d’une Fédération des Antilles qui regroupait toutes les entités anglophones de la région, mais le rôle de la Jamaïque au sein de cette union qui a existé du 3 janvier 1958 au 31 mai 1962, était impopulaire. De fait, la Fédération a implosé et c’est séparément que la grande île est devenue indépendante.
Le jour de l'indépendance, les Jamaïcains participent à d'immenses défilés de rue, enfilent des vêtements aux couleurs du drapeau jamaïcain et organisent toutes sortes de manifestations culturelles.
Les célébrations durent plusieurs jours. Elles ont commencé le 31 juillet au soir, la veille du Jour de l’émancipation qui commémore la loi sur l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1933. Après avoir été une fête nationale sous contrôle britannique, le jour de l'émancipation avait cessé d'être observé comme fête nationale en 1962 après l'indépendance. Il a été rétabli comme jour férié national en 1998. Le 1er et le 6 août sont des jours fériés en Jamaïque, mais les festivités durent une semaine. L’ensemble des évènements est appelé Jamaica Festival. Cette année, comme le 6 août tombe un dimanche, le 7 août sera également un jour chômé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20 juillet : la fête nationale de la Colombie
Chaque 20 juillet, la République de Colombie célèbre son Jour de l'Indépendance. Ce jour férié fait référence à la déclaration d’indépendance d’un groupe de notables de Santa Fé (Bogota) le 20 juillet 1810. Cette année, le pays célébré également la décision de la Cour internationale de justice de La Haye confirmant la souveraineté de la Colombie sur l’archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, situé au large du Nicaragua et qui était aussi revendiqué par ce dernier.
Chaque 20 juillet, la République de Colombie célèbre son Jour de l'Indépendance (Día de la Independencia de Colombia). Ce jour férié fait référence à la déclaration d’indépendance d’un groupe de notables de Santa Fé (Bogota) le 20 juillet 1810. Le pays s’appelait alors la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade (Nueva Granada), rattachée au royaume d’Espagne. En 1808, le roi d’Espagne Ferdinand VII avait perdu son trône du fait de l’invasion française. Napoléon avait installé son propre frère sur le trône d’Espagne. Les colonies d’Amérique en ont profité pour revendiquer leur autonomie, voire leur indépendance. En réalité l’indépendance du pays ne sera reconnue qu’en 1919, après la bataille de Boyacá, sous le commandement de Simón Bolívar. Le pays sera appelé Grande Colombie (Gran Colombia). Cet État incluait la Colombie actuelle mais aussi le Venezuela, l’Équateur et le Panama. Les contours actuels de la Colombie ne datent en réalité que de 1903, avec la sécession du Panama, Venezuela et Équateur ayant pris leur indépendance antérieurement.
C’est en 1873, le Congrès des États-Unis de Colombie (le nom officiel du pays) décréta officiellement le 20 juillet comme anniversaire de la proclamation de l' indépendance nationale. Cette date qui n’a guère de réalité historique ni géographie a pourtant été retenue comme fête nationale de la Colombie.
Le 20 juillet 1810, après une altercation à propos d'un vase dans la maison de l'Espagnol José González Llorente, un fonctionnaire espagnol (qui refusa de prêter le vase), une réunion de notables créoles de Santa Fé (qui réunissait à la fois des autorités civiles et des intellectuels de l'époque), signa ce qui est connu sous le nom de “Déclaration d’indépendance de Santa Fé de 1810”.
La fête de l'indépendance de la Colombie est marqué par les cérémonie de la place Bolivar à Bogota et le défilé des forces militaires pour rendre hommage à tous les soldats tombés au combat. Des défilés se déroulent également dans les principales villes et avec la participation massive de centaines de citoyens. Cette année, le 213e anniversaire du cri de l’indépendance (el grito de la Independencia) est est fêté dans l’île de San Andrés par le président de la République, Gustavo Petro, en personne. L’ archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, situé au large du Nicaragua était aussi revendiqué par ce dernier. La célébration du 20 juillet est également une manière pour les Colombiens d’affirmer leur souveraineté sur ces îles, d’autant que la Cour internationale de justice de La Haye vient de trancher en faveur de la Colombie.
Le président retournera ensuite à Bogotá . Il devrait arriver vers 16h00 pour assister à l' installation de la deuxième législature du Congrès de la République. Le travail au Capitole national commencera à 17 h00. Le président doit être là pour prononcer le discours d'ouverture de la nouvelle législature .
Pendant ce temps, dans différentes villes du pays, des marches et des manifestations ont été appelées pour soutenir président Petro, le premier président de gauche de l’Histoire de la Colombie. La Central Unitaria de Trabajadores (CUT) a notamment appelé à une manifestation pour soutenir le cours des réformes gouvernementales au Congrès.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 juillet : les 50 ans d’indépendance des Bahamas
Depuis vendredi, l’archipel des Bahamas est pavoisé aux couleurs nationales, cette année la célébration de la fête nationale se veut grandiose car on célèbre le 50e anniversaire de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 10 juillet 1973 après plusieurs siècles de colonisation espagnole puis, surtout, anglaise.
Depuis vendredi, l’archipel des Bahamas est pavoisé aux couleurs nationales, cette année la célébration de la fête nationale se veut grandiose car on célèbre le 50e anniversaire de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 10 juillet 1973 après plusieurs siècles de colonisation européenne : Christophe Colomb avait désigné l’archipel sous le nom de San Salvador, pour le compte de la couronne espagnole. Plus tard, les îles dépeuplées par la colonisation ont été abandonnées. C’est une « république de pirates » que les Anglais ont conquis en 1718, déclarent l'archipel colonie de la Couronne. Cependant, il est resté peu peuplé jusqu'à la guerre d'indépendance américaine. Après la défaite de la Grande-Bretagne dans la guerre, des milliers de royalistes américains qui avaient été exilés de l'État nouvellement indépendant se sont installés aux Bahamas. Ce sont toutefois les descendants des esclaves africains qui représentent aujourd'hui 85 % de la population bahamienne.
En 1953, le jeune politicien Lynden Pindling, qui avait grandi dans le district ouest-africain d'Over-the-Hill à Nassau, a formé le Parti libéral progressiste. C’est cette formation qui, 20 ans plus tard, a conduit le Commonwealth des Bahamas à l’indépendance. Lynden Pindling, arrivé à la tête du gouvernement en 1967, y demeurer jusqu’en 1992, année où il il a été battu aux élections. Mort en 2000, l’artisan de l’indépendance du pays est considéré comme le père de la nation, même si sa gouvernance avait viré sur la fin à un certain autoritarisme.
Cette année, 2023, pas moins de 10 jours ont été prévus pour cette célébration du Independance Day, faites chaque année de défilés colorés, de performances musicales, de services religieux spéciaux, de feux d’artifice dans chacune des îles et surtout, spécificité bahamienne, un Junkanoo spécial jubilé (fête traditionnelle datant de l’époque de l’esclavage).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
9 juillet : l'Argentine fête son indépendance
La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne, le 9 juillet 1816. Un grand défilé est organisé chaque 9 juillet sur l'Avenue Del Libertador de Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays…
La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne. Le 9 juillet 1816, le Congrès de Tucumán (ville du nord du pays) déclarait la rupture formelle des liens politiques des Provinces-Unies du Río de la Plata avec la monarchie espagnole. Depuis 1826, le 9 juillet est célébré comme la fête nationale de l’Argentine.
Traditionnellement, pour le Día de la Independencia Argentina, un grand défilé est organisé le 9 juillet sur l'avenue Del Libertador, à Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays. Cette année, en raison de l’épidémie de Covid-19, les festivités seront bien plus modestes. On se contentera d’un levé du drapeau national au son de l'hymne argentin puis d’un modeste défilé devant un public restreint portant un masque.
De nombreux endroits en Argentine, rues, navires, sociétés portent le nom de « 9 juillet » et même une équipe de football comme le « Club Atlético 9 de Julio » de Rafaela (Santa Fe).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2020
25 juin : l’anniversaire de l’indépendance du Mozambique
Le 25 juin est la fête nationale du Mozambique, connu comme le Jour de l’indépendance nationale. Le 25 juin 1975, il y a moins d’un demi-siècle, le Mozambique accédait à l’indépendance après presque cinq siècles d’occupation portugaise. La lutte contre le terrorisme qui gangrène la province de Cabo Delgado et la corruption qui mine le développement du pays sont les principaux défis auxquels est confronté le Mozambique.
Le 25 juin 1975, il y a moins d’un demi-siècle, le Mozambique accédait à l’indépendance après presque cinq siècles d’occupation portugaise. Au XVIe siècle, les Portugais n’avaient conquis que certains points de la côte, notamment l’île de Mozambique qui a donné son nom au pays. Ce n’est qu’à la fin XIXe siècle qu’ils occupèrent l’ensemble du territoire, cherchant même à l’étendre jusqu’à l’Angola, un projet dont les Anglais empêcheront la réalisation.
Exploité pendant des décennies, le peuple du Mozambique a fini par demander à s’émanciper alors que le régime portugais, une dictature particulièrement rétrograde, prétendait étouffer toutes tentatives d’autonomie. La guerre coloniale a commencé le 25 septembre 1964, avec un attentat contre le poste administratif du Chai dans la province de Cabo Delgado. Il a fallu une révolution au Portugal, le 25 avril 1974, faisant chuter la dictature, pour que la guerre d’indépendance du Mozambique se termine par les accord de Lusaka, le 7 septembre 1974, et un cessez-le-feu, le lendemain. Celui-ci aboutit à une indépendance négociée en 1975 et proclamée le 25 juin de la même année.
Le pays n’en a pas été quite pour autant. Le Front de libération du Mozambique (le Frelimo) qui avait lancé la lutte armée avec le soutien de l’URSS est arrivé au pouvoir. La guerre froide n’est pas terminée. Les États-Unis qui avaient soutenu la dictature portugaise, arme une guérilla visant à renverser le régime mozambicain issu de la guerre d’indépendance, entretenant ainsi un état de guerre permanent qui a duré des décennies. Le Frelimo est toujours au pouvoir, les États-Unis ont aujourd’hui lâché l’affaire, ils sont même devenus les principaux bailleurs de fonds du régime. Mais dans les régions de l’extrême nord, dans la province de Cabo Delgado, là où ils entretenaient des forces anticommunistes, des groupes islamistes ont aujourd’hui pris le relais et entretiennent, à leur tour, une déstabilisation permanente du pays. Un demi-siècle après la fin de la guerre d’indépendance, le pays ne vit toujours pas vraiment en paix. De plus, outre le manque de sécurité et de tranquillité publiques, les partis d'opposition accusent l'État mozambicain d'être dominé par la corruption, les enlèvements, le trafic de drogue, la mauvaise gouvernance.
Le 25 juin est néanmoins la fête nationale du Mozambique, connu comme le Jour de l’indépendance nationale (Dia da Independência Nacional). Le président de la République, Filipe Nyusi, dirige ce dimanche, à 09h00, à Praça dos Heróis, dans la ville de Maputo, la cérémonie de dépôt d'une gerbe de fleurs à l'occasion du 48e anniversaire de l'indépendance nationale . Demain, lundi, la journée sera chômé pour compenser le fait que la fête nationale tombe un dimanche.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 juin 2023
24 juin : l'Écosse célèbre une indépendance acquise au XIVe siècle puis perdue
Le Bannockburn Day est une célébration écossaise qui a lieu le 24 juin de chaque année. Elle commémore une victoire écossaise significative dans la Première Guerre d'Indépendance écossaise, le 24 juin 1314. L’idée d’indépendance a ressurgi à la fin du XXe siècle et prend un tour nouveau depuis le Brexit. Pour cette raison, le Bannockburn Day connaît un renouveau ces dernières années.
Le Bannockburn Day est une célébration écossaise qui a lieu le 24 juin de chaque année. Elle commémore une victoire écossaise significative dans la Première Guerre d'Indépendance écossaise.
La bataille de Bannockburn est considérée comme l'une des batailles les plus importantes des guerres d'indépendance de l'Écosse, une série de campagnes militaires menées entre l'Écosse et l'Angleterre aux XIIIe et XIVe siècles. La guerre a commencé en 1296. Huit ans plus tard, l'Angleterre avait conquis la majeure partie de l'Écosse. Mais en 1306, Robert Bruce devenant roi d'Écosse décide de reconquérir ses terres.
En 1314, il avait repris la plupart des châteaux d'Écosse. Au printemps, son frère cadet, Edward Bruce, assiégea le château de Stirling, l'un des châteaux importants encore détenus par les Anglais. En réponse, le roi anglais envoya des troupes pour défendre le château. Robert Bruce empêchera les forces anglaises d'atteindre Stirling en les arrêtant sur la rivière de Bannock Burn le 23 juin 1314.
La bataille a duré de deux jours mais a abouti à la victoire décisive des forces écossaises. Bien que l'Angleterre n'ait pas immédiatement reconnu l'indépendance de l'Écosse et que la guerre dura encore 14 ans jusqu'à la signature du traité d'Édimbourg-Northampton, cette victoire à Bannockburn est célébrée comme la première étape majeure vers la pleine indépendance du royaume d'Écosse. Laquelle, on le sait, ne durera qu’un temps puisqu’au début du XVIIIe siècle l’Écosse va se fondre dans le Royaume-Uni et perdre toute autonomie.
L’idée d’indépendance a ressurgi à la fin du XXe siècle et prend un tour nouveau depuis le Brexit. Pour cette raison, le Bannockburn Day est une célébration qui connaît un renouveau ces dernières années.
Le champ de bataille a été intégré à l’inventaire des champs de bataille historiques de l’Écosse en vertu de l'Historic Environment (Amendment) Act 2011. Un Bannockburn Visitor Center a ouvert ses portes sur le site, en mars 2014. En 2023, le dépôt de gerbe est prévu ce dimanche 25 juin.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
7 juin : la Norvège fête son indépendance
En 1905, les Norvégiens recouvraient leur indépendance après plus de quatre siècles de domination danoise, puis suédoise. C'était un 7 juin. Ce jour de mémoire marqué par la multiplication des drapeaux sur les bâtiments publics n’est pas un jour chômé en Norvège.
En 1905, les Norvégiens recouvraient leur indépendance après plus de quatre siècles de domination danoise, puis suédoise. C'était un 7 juin.
Cette date a aussi marqué l’éclipse de cette indépendance : le 7 juin 1940, la famille royale fuyait le royaume occupé par les Allemands. Ce jour-là, le roi, le prince héritier Olav et le reste du gouvernement sont montés à bord du HMS Devonshire pour l’Angleterre et ont été conduits en toute sécurité à Londres.
Et c’est, à nouveau un 7 juin, en 1945, que le roi Harald devenait à Oslo après 5 ans d'exil. Une date symbolique donc.
Le 7 juin célèbre avant tout la Dissolution de l'union avec la Suède (Unionsoppløsningen), soit la séparation des royaumes de Suède et de Norvège, gouvernés en union personnelle par la monarchie suédoise depuis 1814. Le 7 juin 1905, le Storting (parlement norvégien) proclamait que le roi de Suède cessait d’être roi de Norvège. Un référendum sera ensuite organisé, il donnera une écrasante majorité de voix (99,95 % de voix !) en faveur de la séparation complète d’avec la Suède. Un autre référendum va ensuite décider à 79% des voix que la Norvège demeurera un royaume et non une république. Le trône, mais sans aucun pouvoir, sera offert à un petit-fils du roi du Danemark. Lequel deviendra le roi Haakon VII, le grand-père de l’actuel roi de Norvège, Harald V.
Le jour de la dissolution de l'Union, le drapeau de l'État norvégien flotte sur les bâtiments publics. Les civils sont également encouragés à arborer le drapeau national. Mais, comme ce n'est pas un jour chômé, aucune grande fête n'a lieu ce jour-là.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde.
6 juin : la fête nationale suédoise marque le début de l'été
Cette fête relativement récente célèbre pourtant un événement vieux de 500 ans : l’élection du roi Gustav Vasa qui marqua l’indépendance de la Suède à l’égard de la couronne danoise. C’est aussi une fête du début de l’été et depuis peu, une possibilité de pont pour partir en week-end prolongé.
La Suède a attendu 1983 pour instaurer une fête nationale (Sveriges nationaldag) et 2005 pour en faire une journée chômée (en compensation, à la demande des syndicats, de la suppression du lundi de Pentecôte comme jour férié).
Une fête du drapeau (Svenska flaggans dag) existait depuis le début du XXe siècle, mais elle se limitait à la capitale. Elle célébrait l’élection de Gustav Vasa comme roi de Suède, le 6 juin 1523, il y a aujourd’hui exactement un demi-millénaire (si on ne tient pas compte du décalage de 10 jours dû au passage du calendrier julien au grégorien).
La date est importante, car l’élection de ce roi marque la fin de l’Union de Kalmar et donc de l’indépendance de la Suède. Pendant plus d’un siècle l’ensemble de l’Europe nordique (de l’Islande à la Finlande) était gouverné par un seul monarque : le roi du Danemark. La Suède fut la première à se détacher de la tutelle de Copenhague.
En 1809, c’est également un 6 juin qu’a été adoptée la constitution qui a jeté les bases de la Suède moderne. Celui-ci a toujours cours même si elle a été complétée à plusieurs reprises. La date d’adoption n’avait pas été choisie au hasard.
Traditionnellement, le roi et la reine de Suède participent à une cérémonie à Skansen, le musée en plein air de Stockholm, le jour de la fête nationale. Le drapeau suédois jaune et bleu est hissé sur le mât et des enfants en costume traditionnel de paysan présentent au couple royal des bouquets de fleurs d'été. Ce même jour, depuis 2005, le Palais royal fait portes ouvertes gratuitement.
C’est généralement le jour de la fête nationale que sont organisées des cérémonies spéciales accueillir de nouveaux citoyens suédois après leur naturalisation.
Au printemps 1893, le premier festival du printemps a eu lieu à Skansen à Stockholm à l'initiative du fondateur de Skansen, Artur Hazelius. La fête s'est terminée le 6 juin par une grande fête du drapeau qui sera pérennisée par la suite, sans pour autant être une fête nationale avant 1983. Il y a 17 jours du drapeau dans le calendrier officiel suédois.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde.
30 mai : qui se souvient de la république du Biafra ?
Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu et des trois ans de guerre qui ont provoqué au moins un million de morts… Un mouvement indépendantiste a néanmoins resurgi récemment, avec une montée des violences contre les représentants de l’État fédéral.
Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu ? On a surtout en mémoire la terrible famine engendrée par trois ans de guerre (1967-1970) qui ont provoqué au moins un million de morts, peut-être plus.
Sur le plan international, le Biafra indépendant n'avait été reconnu que par une poignée de pays, dont la Tanzanie, le Gabon et la Côte d'Ivoire. Le soutien est également venu du Vatican (les Igbos sont catholiques) et de nombreuses organisations humanitaires chrétiennes, dont Caritas International et Diakonisches Werk, qui ont aidé la population à lutter contre la famine.
Depuis son indépendance en 1960, le Nigeria était parvenu à préserver son unité au sein d'une fédération. Mais les Igbos se sentaient exclus de la vie sociopolitique, et même persécutés par les deux autres principales ethnies, les Haoussa-Foulani (nord) et les Yorouba (sud-ouest). Aujourd’hui encore, les Igbo, troisième communauté du Nigeria, se sentent toujours « sous occupation », marginalisés, parfois même injustement traités par le gouvernement. Le Biafra, région du peuple igbo, recèle près des deux tiers des gisements de pétrole du pays. Il n’était donc pas question de les laisser prendre son indépendance. D’où cette terrible guerre qui s’est soldée par un échec des séparatistes écrasées par les forces loyalistes au pouvoir fédéral nigérian. Quant au colonel Ojukwu il s’est s’exilé à Londres avant de revenir au pays après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Mais c’est à Londres qu’il s’éteindra le 26 novembre 2011 à l’âge de 78 ans.
Un demi-siècle après, les mouvements séparatistes igbo réémergent depuis quelques années, le plus important d’entre eux étant le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IBOB), qui mène des campagnes intenses de propagande sur les réseaux sociaux. L’idée indépendantiste fait son chemin parmi les jeunes générations… Bien que la République du Biafra ait cessé d’exister, en janvier 1970, le mouvement pro-Biafra, lui, ne s’est jamais totalement éteint. Ces dernières années, il a même conquis un regain de popularité, notamment chez les jeunes qui, pourtant, n’ont pas connu les affres de la guerre. Le chef des séparatistes actuels, Nnamdi Kanu, n’était pas né le 30 mai 1967 et avait moins de 3 ans à la fin du conflit.
Nnamdi Kanu a été acquitté par une cour d'appel d'Abuja en octobre 2022. La Cour suprême du Nigéria continue néanmoins les poursuites, son audience d'appel est annoncé pour le 14 septembre 2023. Moins radical qu’à une époque, Nnamdi Kanu avait renoncé à son appel au boycott des institutions nigérianes et a exhorté les Biafrais à participer aux élections. Mais cela n’a pas calmé les velléités indépendantistes. La région est en proie à une recrudescence des violences, imputées par les autorités à l'IBOB, qui a nié à plusieurs reprises toute responsabilité. Les attaques ciblées ont tué plus d’une cetaine policiers et autres membres des forces de sécurité dans la région en 2022, d'après les décomptes des médias locaux.
Pour l’heure, les dirgeants du Peuple Indigène du Biafra (IPOB) a simplement appelé les habitants du Sud-Est à observer 3 minutes de silence et de faire un sit-at-home le 30 mai 2023, pour honorer les « héros tombés ». Pour les militants de l’indépendance, le 30 mai est le Biafra Heroe’s Day .
Cette guerre bien oubliée n’est pourtant pas restée sans postérité. Elle a eu pour conséquence l’évolution de la doctrine de l’aide humanitaire prônant la médiatisation intense des conflits et une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Cela s’est matérialisé par la création en 1971 de l’organisation caritative d’origine française Médecins sans frontières. Les French doctors sont intervenus ensuite dans de très nombreux pays en guerre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 mai : Azerbaïdjan et Arménie célèbrent leur première indépendance
Le 28 mai 1918, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont proclamé leur indépendance le même jour et dans la même ville de Tiflis. Mais, les projets territoriaux de chacun État en formation, se chevauchaient largement. La naissance de ces nations se fera dans la violence et la frustration, par des processus de nettoyage ethnique qui, un siècle après, ne sont malheureusement pas terminés.
Le 28 mai 1918, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont proclamé leur indépendance le même jour, dans la même ville de Tiflis (la future Tbilissi, capitale actuelle de la Géorgie). Rien détonant, car à l’époque, les Tatars y étaient nombreux et c’était aussi la plus grande ville arménienne (après Bakou qui deviendra la capitale de l’Azerbaïdjan). Erevan était une ville secondaire, peuplée elle aussi de nombreux Tatars, que l’on appelle aujourd’hui les Azéris. C’est dire la complexité géographique et politique qui prévalait dans la région à la chute de l’Empire des tsars.
L’enjeux était de taille, car il n’y avait jamais eu d’État azéri dans l’Histoire et le dernier État arménien remontait au XIVe siècle (et n’était même pas situé dans le Caucase). Les deux États proclamé n’avait aucune référence territoriale évidente à faire valoir. La région était peuplée en taches de léopard de Géorgiens, Tatars et Arméniens, auxquels il fallait ajourer de nombreux Kurdes, des Russes, des Grecs… Le tout était compliqué par un afflux de réfugiés de l’Empire ottoman, rescapés du Génocide. Une offensive turque qui s’est soldé par la victoire arménienne de Saratrapat. Une présence militaire anglaise tentant de remplacer les Russes… La Fédération de Transcaucasie, État multiethnique, fondée en février 1918 sur les décombres de l’Empire russe, aurait pu regrouper tous ces peuple et les faire vivre ensemble..
Mais les logiques nationalistes ont pris le dessus et n’ont laissé aucune chance au jeune État dont la mort a été prononcée le 26 mai 1918. Le même jour la Géorgie proclamait son indépendance. Évidemment, les projets territoriaux de chacun des trois pays se chevauchaient largement et la naissance de ces trois États se fera dans la violence et la frustration. Les processus de nettoyage ethnique, un siècle après, ne sont toujours pas terminés. Les craintes aujourd’hui, concernent le Haut-Karabagh, assiégé et asphyxié par les Azéris depuis l’automne 2022.
La région va, en 1920, tomber sous le contrôle de Moscou (dans le cadre de l’URSS) qui a joué les peuples les uns contre les autres afin de conserver sa tutelle coloniale héritée des tsars. L’idée était de brider le peuple ayant l’identité la plus forte et la plus ancienne, en l’occurrence, les Arméniens. Ceux-ci ont tous été chassés du Nakhitchevan, exclave que Staline a attribué à l’Azerbaïdjan. De leur côté les Tatars (Azéris) sont chassés du Zanguézour, la région qui sépare le Nakhitchevan de l’Azerbaïdjan. D’où les visées actuelles de Bakou sur cette région. Le Haut-Karabagh, très majoritairement peuplé d’Arméniens, aurait pu être une exclave de l’Arménie, Staline l’a placé sous la tutelle de Bakou avec un vague statut d’autonomie.
Ce statut d’autonomie sera aboli par Bakou à la chute de l’URSS, en 1991. En réaction, les Arméniens de la république autonome du Haut-Karbagh ont pris les armes et le contrôle d’un territoire deux fois plus vaste que leur enclave et en ont chassé les Azéris. Ce statu quo a tenu qu’en 2020, année où l’Azerbaïdjan a reconquis tout son territoire, à l’exception d’une partie de l’enclave du Haut-Karabagh aujourd’hui tenue par l’Armée russe.
En 2020, Moscou a laissé les Arméniens être écrasés par les Azerbaïdjanais, mais ne souhaitait pas une victoire totale de Bakou. Le souci des Russes était conserver une présence militaire dans le Caucase, mais jusqu’à quand ? L’agression de l’Ukraine ayant largement tournée au fiasco, la puissance russe ne joue plus son rôle de médiateur. L’inquiétude est grand au Haut-Karabagh. Le souvenir des pogroms de Bakou, en 1988, visant les Arméniens est encore vif dans les mémoires…
La date du 28 mai, célébrée chaque année à Erevan et à Bakou est très lourde de mémoire et de contentieux. Ces jours fériés arménien, le Jour de la Première République (Առաջին Հանրապետության օր), et azerbaïdjanais (İlk Respublika Günü) n'étaient pas célébrés à l'époque soviétique, ils n’ont été institués qu’après la dissolution de l'URSS. Après que deux républiques aient obtenu leur deuxième indépendance en 1991.
Des pourparlers de paix ont débuté très récemment, l’Arménie propose de reconnaître les frontières de son voisin. L’Azerbaïdjan garantira-t-elle celles de l’Arménie ? Quel est l’avenir des Arméniens du Haut-Karabagh ?
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian
24 mai : l’Érythrée, surnommée « la Corée du Nord africaine », célèbre sa fête nationale
C’est l’un des pires pays de la planète qui fête aujourd’hui les 30 ans de son indépendance acquise après plus de trois décennies de guerre pour se séparer de l’Éthiopie auxquelles, il faut ajouter trois décennies d’un régime totalitaire qui fait régner un régime de terreur. Le 24 mai 1991, le Front de libération du peuple érythréen libérait la capitale érythréenne d'Asmara. Son chef Issaias Afeworki et ses sbires, n’ont jamais quitté le pouvoir.
C’est l’un des pires pays de la planète qui fête aujourd’hui les 30 ans de son indépendance acquise après plus de trois décennies de guerre pour se séparer de l’Éthiopie auxquelles, il faut ajouter trois décennies d’un régime totalitaire qui fait régner un régime de terreur, au point que ce pays de 3 millions d’habitants est à l’origine d’un des principaux flux de demandeurs d’asile politique en provenance de l’Afrique.
L’Érythrée avait été colonisée par les Italiens à la toute fin du XIXe sicle, puis avait été occupée par les Anglais pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le pays a été revendiqué par l’Éthiopie, dépourvue de façade maritime. Avec le parrainage des Nations unies, l’Érythrée a été intégré en 1952 dans une fédération avec l’Éthiopie qui dure 10 ans et se termine par une confiscation de toute autonomie par Addis Abeba. En réaction, l’Érythrée est entrée en rébellion dès 1961 sous la conduite du Front de libération de l'Érythrée (FLE), puis du Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE). La guerre d'indépendance érythréenne a entraîné la mort de 10 % de la population du pays, mais s'est soldée par une victoire érythréenne décisive. Le 24 mai 1991, le Front de libération du peuple érythréen a libéré la capitale érythréenne d'Asmara. L'anniversaire de cet événement est maintenant célébré comme le Jour de l'indépendance de l'Érythrée, bien que le référendum sur l'indépendance n'ait eu lieu que deux ans plus tard, après que l'indépendance du pays ait été reconnue internationalement, le 24 mai 1993. C’est cet anniversaire qui est fêté par les autorités de ce pays reclus, où toute voix dissidente disparaît au goulag. La constitution n’est pas appliquée, aucune élection ne fait même mine de singer la démocratie. Ce régime totalitaire est comparable à la Corée du Nord. Il est dirigé d'une main de fer depuis 30 ans par le président Issaias Afeworki, le dictateur actuel qui a émergé de la guerre d’indépendance. Il n'y a ni presse libre ni opposition politique ni même de société civile.
Le pays n’a jamais cessé d’entretenir une guerre larvée. Les civils sont enrôlés dans un service militaire si terriblement contraignant et dangereux que beaucoup fuient le pays pour y échapper. L’Érythrée a, à nouveau, affronté l’Éthiopie entre 1998 et 2000 pour un conflit frontalier qui a fait 80 000 morts. Accusé de déstabiliser la Corne de l'Afrique en soutenant des groupes armés comme les shebabs somaliens, le pays a fini par signer un accord de paix en 2018 avec le nouveau Premier ministre de l’Éthiopie, Abiy Ahmed, puis de soutenir ce dernier dans la guerre d’Addis Abeba contre le Tigré entre 2020 et 2022. En février 2022, l’Érythrée est un des très rares pays du monde à avoir soutenu l’agression de l’Ukraine par Poutine.
Le jour de l'indépendance est un jour férié et chômé. Les festivités durent une semaine jusqu'au 24 mai, c'est la Semaine de l'Indépendance (qinyat natsnet). Elle est marquée par des carnavals, des spectacles de rue, des compétitions sportives, des courses cyclistes, des concerts de musique, des défilés, des fêtes sous tente, de nombreux drapeaux et de nombreuses manifestations de patriotisme ferments encadrées par les autorités.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 avril : le Japon célèbre sa souveraineté retrouvée, une manifestation controversée
Cette célébration de l’anniversaire du traité de San Francisco qui mettait fin, le 28 avril 1952, à l’occupation américaine du Japon, ne fait pas l’unanimité. Les plus nationalistes réclament un vrai jour férié, d’autres déplorent que le Japon cultive encore une nostalgie d’avant-guerre. Enfin à Okinawa, on voit dans cette célébration une véritable humiliation.
C’est une célébration récente, instaurée 2013 par le très nationaliste Shinzo Abe à l’occasion du 50e anniversaire du traité de San Francisco qui mettait fin à l’occupation américaine du Japon. Celui-ci a été signé le 8 septembre 1951 mais il est entré en vigueur le 28 avril 1952. En 2013, comme il en avait fait la promesse électorale, le premier ministre Shinzo Abe avait organisé une fête au Kensei Kinenkan Hall de Tokyo, en présence de l’empereur Akihito et de plusieurs centaines d’invités. Depuis, le Jour de la restauration de la souveraineté (主権回復の日) est observé chaque année. En 2023, on le célèbre pour la dixième fois.
L’empereur Hiroito s’était demandé s’il devait inclure des mots exprimant le remord dans son discours du 3 mai 1953. Il avait préparé un projet et l’avait envoyé au Premier ministre Yoshida Shigeru. Ce dernier a ordonné la suppression de l’expression « regret extrême d’avoir provoqué une insécurité et des difficultés sans précédent », un choix que Hirohito a finalement accepté malgré son mécontentement. Ainsi le Japon a pu recouvrer son indépendance en évitant de faire mention de sa responsabilité dans la guerre. Un demi-siècle après, cette posture sera aussi celle de Shinzo Abe. Ce dernier a marqué la scène politique du début du XXIe siècle. Il appartenait à l’aile droite et nationaliste du PJD, le parti conservateur. Ce courant politique prône la création d’un jour férié pour célébrer le 4-28. Une marche dans différentes villes du pays le réclame chaque 28 avril.
Inversement, cette célébration n’est pas du goût de tous, beaucoup de Japonais sont conscients que ces six années d’occupation ont, en grande partie, établi les modèles politiques, économiques, sociaux, juridiques, éducatifs et culturels du Japon moderne. Si le régime impérial et autoritaire n’avait pas été abattu, si l’archipel n’avait pas été occupé par les vainqueurs, le Japon n’aurait sans doute pas évolué de la même manière. En opposition avec la pensée nationaliste d’une partie de la classe politique, certains voient très favorablement l’effondrement de 1945 et place même cet accident de l’histoire dans la continuité de la révolution de Meiji qui a ouvert le Japon sur l’Occident.
Cette célébration du 28 avril est encore plus mal vécue à Okinawa où la population la voit comme la Journée de l’humiliation (4-28 屈辱の日), car le traité rétablissait officiellement l'indépendance du Japon, laissait les îles Ryukyu sous occupation des États-Unis jusqu'en 1972. Plus encore, les bases américaines de l’archipel japonais se sont concentrées sur Okinawa, qui a vécu pendant 27 ans sous un régime d’exception, à l’origine de violations des droits de l’homme. Aujourd’hui, la gigantesque base américaine existe toujours en dépit des protestations des habitants. Chaque année, le 28 avril, des manifestations ont lieu devant le siège de la préfecture et une vingtaine de bateaux du village de Kunigami et de l'île de Yoron se rassemblent en mer sur le 27e parallèle de latitude nord, qui symbolise l'isolement entre Okinawa et le reste du Japon durant cette période où Okinawa était sous l'administration de l'armée américaine.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
12 avril : les prémices de l’idée d’indépendance américaine
Plusieurs fêtes locales célèbrent la Révolution américaine qui a conduit à l’indépendance du 4 juillet 1776, Halifax Resolves Day est une des plus importantes. C’est l’occasion, chaque année, de reconstitutions historiques.
Plusieurs fêtes locales célèbrent la Révolution américaine qui a conduit à l’indépendance du 4 juillet 1776, Halifax Resolves Day est une des plus importantes.
La ville d'Halifax, en Caroline du Nord , est connue aux États-Unis comme le "berceau de la liberté ». Le 12 avril 1776, le quatrième congrès provincial de la Caroline du Nord y a adopté des résolutions qui, pour la première fois, appelaient à l’indépendance des colonies américaines. Trois mois plus tard la déclaration d'indépendance était adoptée, mais à la demande des déléguées de la Virginie.
À partir du printemps 1755, les treize colonies se sont d'abord rebellées en raison de leur manque de représentation à Londres et des taxes imposées par le Parlement de Grande-Bretagne. Ce n’est que peu à peu au cours du conflit que L'idée de déclarer l'indépendance a commencé à prendre forme au fur et à mesure que le conflit s'intensifiait, ce n’était pas le projet initial.
Le Halifax Day a été un jour férié en Caroline du Nord jusque dans les années 1980. Ce n’est plus le cas, mais les autorités de la Caroline du Nord organisent chaque 12 avril divers événements pour marquer Halifax Resolves Day dans le quartier historique d'Halifax. Ils comprennent des visites des bâtiments historiques de la ville menées par des guides en costumes d'époque, des reconstitutions historiques, des démonstrations d'artisanat historique, etc.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er mars : la République neuchâteloise fête ses 175 ans
Les habitants du canton suisse de Neuchâtel commémorent la Révolution neuchâteloise qui a permis l’indépendance du canton de Neuchâtel vis-à-vis de son souverain, le roi de Prusse, le 1er mars 1848. Le canton qui était une principauté devenait ainsi une république.
Les Suisses aussi ont fait la révolution, au moins ceux du canton de Neuchâtel. Ils commémorent l’évènement chaque 1er mars par un jour férié et une grande marche. La date rappelle la prise du pouvoir des républicains, le 1er mars 1848, dans une principauté sur laquelle régnait le roi de Prusse.
Cette année, pour célébrer le 175e anniversaire de l'indépendance neuchâteloise, on a le choix entre 3 départs possibles pour la Marche du 1er mars : Le Locle, qui reste le départ historique des révolutionnaires, Môtiers et Valangin. Tous les marcheurs se retrouveront à la Vue des Alpes, point d'arrivée du périple. On peut s’inscrire à cette marche traditionnelle sur ce site : marchedupremiermars.ch. Le départ du Locle se fait à 8 h, après un discours du maire de la ville et un coup de canon qui marque de départ.
En 1815, Neuchâtel et son canton ont adhéré au pacte fédéral suisse, ce sera l'avant-dernier canton suisse à entrer dans la Confédération helvétique. Cependant, le Congrès de Vienne confirme le roi de Prusse en sa qualité de prince de Neuchâtel et en même temps à Neuchâtel son statut de canton suisse. Ce statut politique hybride est alors unique en Suisse. Si bien que la majorité de la population va très vite aspirer à un régime républicain. Une première tentative, mal préparée, a échoué en 1831 à faire tomber le prince qui gouverne au nom d’un roi lointain.
Le 24 février 1848, à Paris, trois journées de révolution ont abouti à la chute du roi Louis-Philippe et à l’instauration d’un régime républicain, la Seconde république. Deux jours plus tard, le 26 février, la nouvelle du soulèvement parisien parvient dans les montagnes neuchâteloises. Le 29 février, les républicains du Locle arborant les couleurs de la Confédération suisse, prennent le contrôle de leur ville. Puis, les villes du Val-de-Travers et de La Chaux-deFonds entrent à leur tour en révolution. Les autorités ne résistent pas. Le 1er mars 1848, les milices républicaines, dirigées par Fritz Courvoisier, entame une grande marche en direction du Château de Neuchâtel. Ils progressent difficilement car il y a au moins un mètre de neige. Au passage le cortège prend possession de deux canons. Ils ne serviront pas, le château et le pouvoir sont pris pacifiquement. Une république est proclamée. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui. À 21 heures, un premier gouvernement républicain dirigé par Alexis-Marie Piaget est formé, il convoquera une assemblée constituante : la Constitution sera acceptée le 30 avril 1848 et un Conseil d’Etat de sept membres est mis en place. L’unique monarchie de la Confédération helvétique est tombée en une seule journée. Le Roi Frédéric-Guillaume IV, le roi de Prusse, se contentera de vagues protestations, il est bien plus soucieux de la révolution qui a lieu au même moment à Berlin que la perte de Neuchâtel.
Le parti monarchiste tentera de reprendre le pouvoir par un coup d’État en 1856, mais sans succès. L’affaire de Neuchâtel occupera durant plusieurs mois la diplomatie suisse et même européenne et aboutira au renoncement définitif et officiel du roi de Prusse à ses prétentions sur Neuchâtel.
La grande marche n’existe que depuis 1984. Celle de 2023 est la 39e édition. Mais le 1er mars est depuis le XIXe siècle un jour férié cantonal connu comme le Jour de la Révolution Neuchâteloise ou l’anniversaire de l’indépendance du canton de Neuchâtel. La population de la République et Canton de Neuchâtel (nom officiel depuis 1848) est chaque 1er mars invitée au port de Neuchâtel où se déroule la cérémonie officielle ; y prennent successivement la parole le président du Conseil Communal et le président du Conseil d’État. À la suite des traditionnelles salves d’artillerie, les fameux 23 coups 23 coups de canon, le vin chaud et le vin d'honneur sont servis à la population.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
24 février : l'anniversaire de l'Estonie indépendante
C'est la fête nationale de l’Estonie. Le pays fête son indépendance à l’égard de la Russie, obtenue en 1918. Cette année, on s’en doute, la célébration se déroule dans un climat de grande tension avec Moscou. Elle est l’occasion de montrer que le pays est mobilisé et surtout que l’Estonie n’est pas seule face à l’ogre russe.
C'est la fête nationale de l’Estonie (Eesti Vabariigi aastapäev). Le pays célèbre son indépendance obtenue, pour la première fois de son histoire, en 1918, à l’occasion de la disparition de l’Empire russe. Une indépendance qui connaîtra néanmoins une éclipse longue d'un demi-siècle : de 1940 à 1991, à nouveau sous occupation russe.
Ce pays minuscule, au regard de l’immensité russe, est conscient de sa vulnérabilité. Une importante minorité russe y vit, elle pourrait servir de prétexte à Moscou pour intervenir en venant au secours d’une communauté russe présentée comme persécutée. La ficelle a fonctionné pour assujettir une Géorgie abandonnée à son triste sort par les Européens en 2008.
Le 105e anniversaire de l’Estonie sera une journée de démonstration militaire et l’occasion de montrer que l’Estonie n’est pas seule. C’est à midi sur la place de la Liberté à Tallinn que commence le traditionnel défilé militaire, en présence du président Alar Karis et dirigé par le chef des forces de défense, le général Martin Herem. L'Allemagne, le Danemark, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis y participent.
À la fin du défilé, les spectateurs peuvent voir le véhicule de combat d'infanterie CV9035EE des forces de défense estoniennes, les véhicules blindés de transport de troupes Sisu XA-188 et XA-180. Ainsi que l'équipement de combat des États Unis, de la Grande Bretagne, du Royaume-Uni, du Danemark et de la France, le système de missile antiaérien Mistral et le canon antiaérien de 23 mm, le système de missile anti-char Javelin, le canon mobile K9, le véhicule tracteur MB Actros 4150K… L’équipement des alliés de l’Estonie est ainsi exposé pour rassurer les Estoniens et impressionner les Russes.
Comme en Finlande, ce jour de fête nationale est l’occasion, chaque année, d’une grande réception organisée par le président de la République sous l’œil des caméras de la télévision. Le défilé interminable des personnalités auxquelles le président serre la main est appelé la "Parade des pingouins". Ce soir-là, la plupart des Estoniens passent leur soirée devant la télévision à commenter la tenue des uns ou des autres et à épiloguer sur la liste des invités. La réception du Président étant toujours organisée le 24 février, des réceptions similaires ont souvent lieu en province le soir du 23 février.
En 2023, l'anniversaire de l'Estonie est célébré dans chaque quartier de la capitale - des concerts en plein air et en ligne ont été organisés, les personnes intéressées peuvent participer à l'ouverture d'un nouveau parc de sculptures sur neige et écouter un programme audio de poésie estonienne, a déclaré le maire de Tallinn Mihhail Kõlvart.
Le 12 février 1919, le gouvernement provisoire estonien désignait le 24 février comme la date de la déclaration d'indépendance en référence, à la publication à Talinn, le 24 février 1918, du manifeste d’indépendance proclamée la veille dans la ville de Pärnu. Cette indépendance est cependant restée très virtuelle tant que l’Allemagne, qui avait pris le contrôle du pays, n’avait pas été vaincue par les Alliés (11 novembre 1918) et tant que le danger russe n’avait pas été écarté, au moins pour un temps, par le cessez-le-feu du 3 janvier 1920 qui mit fin à la guerre d’indépendance de l’Estonie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
17 février : le Kosovo, État adolescent, fête ses 15 ans
Le Kosovo fête ses quinze ans et son indépendance n’est pas encore unanimement admise. En 2023, seuls les deux tiers des États dans le monde reconnaissaient ce pays de 2 millions d’habitants. L’Histoire en avait fait une province de la Serbie alors que sa population actuelle (90 % d’Albanais) aurait pu le faire rattacher à l’Albanie. Finalement, le 17 février 2008, c’est son indépendance qui a été proclamée.
Le Kosovo fête ses quinze ans et son indépendance n’est pas encore unanimement admise. En 2023, seuls les deux tiers des États dans le monde reconnaissaient ce pays de 2 millions d’habitants. L’Histoire avait fait de ce territoire une province de la Serbie alors que sa population actuelle (90 % d’Albanais) aurait pu le faire rattacher à l’Albanie.
Dans la Yougoslavie communiste, le Kosovo avait un statut de province autonome du fait de la présence déjà très forte d’Albanais, les populations serbes ayant migré vers le nord, au cours des siècles. Aujourd’hui, sur les 120 000 Serbes vivant encore au Kosovo, seules 40 000 personnes, établies à la frontière nord, rejettent leur statut de citoyen de la république du Kosovo, un État né le 17 février 2008 sous les parrainages de l’ONU et de l’OTAN. La vie politique de ce petit pays, sapée par la corruption des élites, a longtemps été très chaotique. En 2018, pour son dixième anniversaire, le pays s’est offert une armée. Avec l’arrivée au pouvoir d’Albin Kurti, comme premier ministre en mars 2021, le gouvernement s’est attaqué sérieusement à la corruption et la situation s’est stabilisée hormis les relations de la minorité serbe avec Prishtina.
Ce Jour de l'Indépendance (Dita e Pavarësisë) est la fête nationale du Kosovo.
Le 17 février 2008, l'Assemblée de la République du Kosovo votait à l’unanimité des présents, la déclaration d'indépendance de la République du Kosovo. 109 députés ont participé au vote sur un total de 120, mais aucun député serbe n'a participé à cette session. Le Kosovo a été immédiatement reconnu par de nombreux pays du monde. Le premier a été l'Afghanistan, suivi du Costa Rica, de l'Albanie, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la France… En octobre 2008, la Serbie a demandé un avis consultatif à la Cour internationale de justice, qui a conclu le 22 juillet 2010 que la déclaration d'indépendance du Kosovo ne violait pas le droit international.
Le pays n’est pourtant reconnu ni par la Serbie ni par la Russie. Cette dernière s’est toutefois servie de cet exemple pour reconnaître de manière unilatérale des républiques d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ainsi que les deux républiques fantoches du Donbass. Au sein de l’UE, la résistance à reconnaitre le Kosovo de la part de pays comme l’Espagne, la Grèce, la Slovaquie, Chypre et la Roumanie, tient bien plus à des considérations géopolitiques internes qui leur sont propres qu’à un examen de la situation. À ce jour, sur les 193 membres souverains des Nations unies, 136 ont reconnu l'indépendance du Kosovo, 44 pays sont contre et 13 autres se sont abstenus.
Le 17 février 2008, l'hymne du Kosovo, composé par Mendi Mengjiçi, a été chanté pour la première fois lors de la séance de proclamation de l'indépendance du Kosovo. Quant au drapeau national, ses étoiles blanches symbolisent les différentes communautés vivant au Kosovo, la carte jaune évoque les richesses du Kosovo, tandis que la couleur bleue symbolise l'Europe.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 février : la fête nationale de la Lituanie
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de cette ce jour férié est Restauration de l’État lituanien. Les puristes parlent d’une renaissance de la Lituanie…
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de ce jour férié est L’anniversaire de la restauration de l’État lituanien (Lietuvos valstybės atkūrimo diena). La Lituanie est le seul pays balte à pouvoir affirmer cela car il a existé, jadis, un État Lituanien médiéval, apparu en 1253 qui dura jusqu’en 1385. Plus tard, la Lituanie et la Pologne ont vécu en symbiose, formant un État commun durant plusieurs siècles. Elles ont disparu ensemble, en 1795, et ont recouvré leur indépendance la même année, en 1918. Pour la Lituanie, l’indépendance a été reconnue par la Russie le 16 février 1920 (deux ans après sa proclamation) mais sera anéantie le 15 juin 1940 par l’armée soviétique qui occupera le pays et y demeurera pendant 50 ans (jusqu’en 1990).
Chaque 16 février, après un hissé de drapeau, un défilé de jeunes est organisé dans la capitale. Tout le monde est invité à le rejoindre à 10 heures sur la place de la Cathédrale de Vilnius. Les jeunes marchent ensuite jusqu’au cimetière Rasų, où ils rendent hommage à la mémoire des signataires en lisant l’Acte d’indépendance de 1918. Un autre événement traditionnel a lieu dans la rue Pilies devant la Maison des signataires. En soirée (dès 17 heures) il y aura des bûchers de la liberté sur l’avenue Gedimino à Vilnius. Ils sont allumés très officiellement par des personnes désignées comme méritantes aux yeux des autorités.
C’est aussi symboliquement, un 16 février, en 1949, que divers mouvements de résistance à l’occupation soviétique se sont rassemblés sous la conduite du général Jonas Žemaitis. Ce chef de la résistance lituanienne œuvrera dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en 1953, suite à une trahison. Il sera condamné à mort et exécuté le 26 novembre 1954 à la prison de Boutyrka, à Moscou. Les discours officiels du 16 février lui font toujours une petite place.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde