L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
16 juillet : la Bolivie célèbre le premier cri d'indépendance de l'Amérique latine
Le 16 juillet est férié à La Paz, en Bolivie, la fête est connue comme l’anniversaire de la ville. En réalité, la date ne fait pas référence à fondation, qui a eu lieu le 20 octobre 1548, mais à la révolution qui y fut menée en 1809.
Le 16 juillet est férié à La Paz, en Bolivie, la fête est connue comme l’anniversaire de la ville. En réalité, la date ne fait pas référence à sa fondation, qui a eu lieu le 20 octobre 1548, mais à la révolution qui y fut menée en 1809 (La Revolución de La Paz).
En ce jour de célébration de la Vierge du Carmel (le 16 juillet) une fête importante en Amérique latine, une poignée de révolutionnaires menés par Pedro Murillo, a tenté de s'emparer de la caserne royale et d’expulser le gouverneur Tadeo Dávila qui dirigeait la ville au nom du roi d’Espagne, Fernando VII. Cette tentative ratée (Murillo fut pendu) est néanmoins considérée par les historiens comme le premier cri d’indépendance (el grito libertario) des créoles contre le pouvoir de Madrid. La révolution de 1809 est à l’origine des guerres d'indépendance hispano-américaines qui durent une vingtaine d’années pour aboutir à la création des différents États de l’Amérique du Sud.
Toutefois, on oublie la révolte de Tupac Katari qui par deux fois , avec une armée de 40 000 hommes, tentera de prendre la ville de La Paz pour en chasser les Espagnols, mais il s’agissait d’une révolte d’Indiens aymara contre l’occupant espagnol, restée sans lendemain. Il faudra attendre 2005 pour que l’État bolivien fasse de Tupac Katari une figure officielle de la mémoire bolivienne, il figure depuis 2019 sur un billet de banque.
Chaque 16 juillet, c’est bien Pedro Domingo Murillo qui est honoré par les habitants de la Paz. La veille au soir, on allume la torche de la liberté (tea de la Libertad) dans la maison du héros et un défilé est organisé dans le centre de la ville : la parade des torches. Avant d’être pendu, Murillo avait déclaré : "Compatriotes, je meurs, mais la torche que je laisse allumée et personne ne pourra l'éteindre ». Comme chaque année, des torches géantes ont été installées dans toute la ville, la plus grande fait 58 m de haut, elle a vocation à illuminer toute la Bolivie Elle a été allumée dès le 1er juillet à la demande du maire de la Paz, Iván Arias, pour les 115 ans de la Revolución del 16 julio.
Pour l’occasion, le président Luis Arce il a réaffirmé son objectif que La Paz « devienne l'avant-garde du développement » de la Bolivie, non seulement grâce à la « mégadécouverte » d'un nouveau bassin d'hydrocarbures au nord du département de La Paz, mais aussi grâce à la politique d'industrialisation que le Gouvernement a mise en œuvre dans ce département.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 juillet 2024
10 août : le premier cri d'indépendance de l'Équateur
Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809.
Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809. Ceux-ci avaient profité que Napoléon avait envahi l’Espagne quelques mois plus tôt. Les forces du vice-roi du Pérou, fidèles au trône de Madrid, feront toutefois échouer cette première tentative d’indépendance de la part de Quito.
En réalité, la révolution de Quito de 1809 n'était pas un mouvement pour l'indépendance, mais plutôt une réaction locale à la crise de la monarchie espagnole. Tout au long du XVIIIe siècle, le royaume de Quito a connu un déclin économique, politique et juridique. Soumis aux capitales de deux vice-royautés – Lima et Santa Fe –, Quito cherchait à obtenir le statut de capitainerie générale indépendante afin de se libérer de la domination de la Nouvelle-Grenade et du Pérou.
Suite au reversement du roi Fernando VII, un groupe de Quiteños, convaincus que l'Espagne était perdue et que les Espagnols de Quito trahiraient le royaume et accepteraient la domination française, ont décidé de prendre le contrôle du gouvernement et de mettre en œuvre un programme qui garantirait l'autonomie et favoriserait leurs intérêts économiques. Lorsque les autorités espagnoles péninsulaires ont eu vent de cette rébellion, elles ont ordonné la mobilisation de troupes de Guayaquil, Popayán et Pasto avec pour seule mission de reprendre le contrôle de Quito et de mettre fin aux insurgés. Ce soulèvement qui ne durera qu’environ trois mois et qui, surtout, ne débouchera pas sur l’indépendance de l’Équateur. Mais, selon les Équatoriens, il a enclenché un mouvement d'indépendance en Équateur et dans le reste de l'Amérique espagnole. Un fait contesté par les Boliviens qui mettent en avant le soulèvement populaire du 25 mai 1809, dans la ville de Chuquisaca ainsi qu’à la Révolution de La Paz, le 16 juillet 1809.
En 1810, des patriotes seront capturés à Quito et emprisonnés dans la caserne royale de Lima et les habitants de Quito se mobiliseront pour les sauver. Cet événement se termina par le massacre des héros, le 2 août 1810. Il faudra attendre le 9 octobre 1820, pour que l’indépendance soit à nouveau proclamée, mais à Guayaquil, l’autre grande ville du pays, dans le cadre d’une Grande Colombie dont Simon Bolivar avait permis l’émergence. Ce nouvel État ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1822 seulement. Ce n’est qu’en 1830 qu’est créé l’Équateur, quand celui-ci s’est détaché définitivement de la Colombie. N’empêche que le 10 août, día nacional de ecuador, est généralement qualifié de Día de la Independencia.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 juin : la fête nationale suédoise marque le début de l'été
Cette fête relativement récente célèbre pourtant un événement vieux de 500 ans : l’élection du roi Gustav Vasa qui marqua l’indépendance de la Suède à l’égard de la couronne danoise. C’est aussi une fête du début de l’été et depuis peu, une possibilité de pont pour partir en week-end prolongé.
La Suède a attendu 1983 pour instaurer une fête nationale (Sveriges nationaldag) et 2005 pour en faire une journée chômée (en compensation, à la demande des syndicats, de la suppression du lundi de Pentecôte comme jour férié).
Une fête du drapeau (Svenska flaggans dag) existait depuis le début du XXe siècle, mais elle se limitait à la capitale. Elle célébrait l’élection de Gustav Vasa comme roi de Suède, le 6 juin 1523, il y a aujourd’hui exactement un demi-millénaire (si on ne tient pas compte du décalage de 10 jours dû au passage du calendrier julien au grégorien).
La date est importante, car l’élection de ce roi marque la fin de l’Union de Kalmar et donc de l’indépendance de la Suède. Pendant plus d’un siècle l’ensemble de l’Europe nordique (de l’Islande à la Finlande) était gouverné par un seul monarque : le roi du Danemark. La Suède fut la première à se détacher de la tutelle de Copenhague.
En 1809, c’est également un 6 juin qu’a été adoptée la constitution qui a jeté les bases de la Suède moderne. Celui-ci a toujours cours même si elle a été complétée à plusieurs reprises. La date d’adoption n’avait pas été choisie au hasard.
Traditionnellement, le roi et la reine de Suède participent à une cérémonie à Skansen, le musée en plein air de Stockholm, le jour de la fête nationale. Le drapeau suédois jaune et bleu est hissé sur le mât et des enfants en costume traditionnel de paysan présentent au couple royal des bouquets de fleurs d'été. Ce même jour, depuis 2005, le Palais royal fait portes ouvertes gratuitement.
C’est généralement le jour de la fête nationale que sont organisées des cérémonies spéciales accueillir de nouveaux citoyens suédois après leur naturalisation.
Au printemps 1893, le premier festival du printemps a eu lieu à Skansen à Stockholm à l'initiative du fondateur de Skansen, Artur Hazelius. La fête s'est terminée le 6 juin par une grande fête du drapeau qui sera pérennisée par la suite, sans pour autant être une fête nationale avant 1983. Il y a 17 jours du drapeau dans le calendrier officiel suédois.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde.
12 février : c'est Darwin Day !
En réactions aux attaques des différentes religions contre la théorie de l’évolution, décrite par Charles Darwin de manière scientifique, des universités américaines ont lancé un Darwin Day (le savant est né le 12 février 1809) qui a pris aujourd’hui une dimension internationale. Par un curieux hasard, c’est aussi la Journée des Galapagos.
En réactions aux attaques des différentes religions contre la théorie de l’évolution, décrite par Charles Darwin de manière scientifique, des universités américaines ont lancé un Darwin Day (le savant est né le 12 février 1809) qui a pris aujourd’hui une dimension internationale.
Dans les pays musulmans, de petits groupes d’intellectuels se réunissent ce jour-là pour résister à la pression religieuse ambiante et insister sur la primauté de la science sur les croyances.
De nombreux centres de recherches ou universités organisent des événements ce jour-là, où le week-end précédent, en particulier aux États-Unis, en Italie, en Suède, Pologne, Espagne, Singapour, Brésil, Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège, Mexique, Portugal, Slovénie, Canada, Japon… La France, pour le moment, ignore l’événement. Voir le site officiel
Déjà, en 1909, le 12 février, plus de 400 scientifiques et dignitaires de 167 pays, s’étaient réunis à Cambridge pour rendre hommage aux contributions de Darwin et pour débattre avec vigueur des récentes découvertes et des théories apparentées qui se disputaient leur acceptation. Également en 1909, le 12 février, l'Académie des sciences de New York et le Musée d’histoire naturelle avaient célébré le 100e anniversaire de la naissance de Darwin et le 50e anniversaire de la publication de L’origine des espèces, paru le 24 novembre 1859.
Le 12 février, c’est le hasard, est également la journée officielle des îles Galapagos (día de las Islas Galápagos), mais c’est en souvenir de l’annexion de cet archipel par l’Équateur, un 12 février (1832). Localement, ce jour est aussi l'anniversaire de la "découverte" du fleuve Amazone (Descubrimiento del Río Amazonas) en 1542.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2023