L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1948, Sri Lanka, 4 février, indépendance Bruno Teissier 1948, Sri Lanka, 4 février, indépendance Bruno Teissier

4 février : le Sri Lanka fête 75 ans d’indépendance

Ce jour est la fête nationale du Sri Lanka célébrée partout dans le pays par des cérémonies, des danses, des défilés et des représentations… et la visite du ministre indien des Affaires extérieures, pour représenter le puissant voisin désireux ramener l’île dans son giron.

 

Ce jour est la fête nationale au Sri Lanka célébrée partout dans le pays par des cérémonies, des danses, des défilés et des représentations. 

La cérémonie principale commence à 8h30, ce 4 février, à Galle Face Green sous le patronage du président Ranil Wickremesinghe et du premier ministre Dinesh Gunawardena. Les festivités débutent après l'offrande d'hommages floraux à la statue de Mahamanya DS Senanayake sur la place de l'Indépendance et la statue des héros de guerre au Secrétariat présidentiel.

Habituellement, le président hisse le drapeau national et prononce un discours télévisé. La marine sri-lankaise rend hommage au pays avec 25 coups de canon tirés de la batterie d'armes cérémonielle du phare de Colombo. Le pays fête son 75e anniversaire. La république du Sri Lanka, autrefois appelée Ceylan, n'existe que depuis le départ des Britanniques en 1948. 

Treize ans après la fin de la guerre civile ayant opposé le gouvernement sri-lankais (dominé par la majorité cinghalaise bouddhiste) aux Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), le nord et l’est de l’île demeurent sous le joug du militarisme et de la loi antiterroriste, qui permet des arrestations arbitraires. 05 à 2015 puis de 2019 à juillet 2022. Le pays a toutefois opéré une révolution salutaire en 2022 en chassant le clan Rajasksa qui a régné sur le pays de 2005 à 3015 puis de 2019 à juillet 2022. Mais, c’est un pays ruiné, tombé dans les griffes de l’endettement chinois,  qui fête son anniversaire. Lors des festivités, le ministre d'État indien aux Affaires extérieures, V. Muraleedharan, représente l'Inde, le puissant voisin qui offre aujourd’hui ses services en espérant ramener l’île dans son giron.

Dans son discours, le président souligne les réalisations du gouvernement au cours de l'année écoulée, soulève des questions importantes et annonce le programme des 25 prochaines années, jusqu’au 100e anniversaire du pays en 2048. Il rend également hommage aux héros nationaux du Sri Lanka, observe deux minutes de silence en leur mémoire, interpelle et s'engage à éradiquer le séparatisme.

À l’occasion de la fête nationale les différentes religions prévoient, elles aussi, des cérémonies. Les bouddhistes, qui sont de loin les plus nombreux, ont des rites dès le soir du 2 février à Sri Dalada Maligawa, et le même soir, le sermon du Dhamma est prononcé au barrage Victoria à 21h. Ce matin, une aumône est également prévue.

Les services religieux catholiques a lieu à l'église Maradana Fatima le 4 février à 6h30. Des rituels religieux hindous se sont déroulés le matin du 3 février à Trincomalee Dakshina Kailash ou au temple de Koneswaram. Des dispositions ont été prises pour que soient organisés des services religieux musulmans le 4 février à 10h à la Grande Mosquée de Colombo.

De plus, le festival spécial des arts culturels "LankaraLanka" organisé pour ce 75e Jour de l'Indépendance s’est tenu le 3 février à 19h30 sur la place de l'Indépendance à Colombo avec la participation de 750 artistes des secteurs public et privé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 février 2023

 
srilanka.jpg
Lire la suite
1968, Nauru, 31 janvier, écologie, migrants, indépendance Bruno Teissier 1968, Nauru, 31 janvier, écologie, migrants, indépendance Bruno Teissier

31 janvier : Nauru, État sans avenir, un exemple à méditer

C’est un pays ruiné, à tous les sens du terme, qui fête l’anniversaire de son indépendance obtenue en 1968 avec le départ des Australiens. Ce micro-État du Pacifique a eu pourtant sa courte heure de gloire…

 

C’est un pays ruiné, à tous les sens du terme, qui fête l’anniversaire de son indépendance obtenue en 1968 avec le départ des Australiens. Ce micro-État du Pacifique a eu pourtant sa courte heure de gloire, il fut dans les années 1970, le deuxième État le plus riche du monde par habitant. Sa richesse : l’île unique est un bloc de phosphate, exploité à outrance jusqu’à l’épuisement, au point d’avoir ravagé toutes les terres cultivables. Le centre de l’île n’est plus qu’un désert, aujourd’hui abandonné par les compagnies minières. L’argent a filé, il n’en reste rien, les jeunes n’ont d’autres choix que de s’expatrier en Australie. Il se pourrait qu’un jour la totalité des 9000 habitants de l’île doivent partir faute de pouvoir continuer à vivre sur une île ravagée par le surdéveloppement. Certains voient dans cette triste fin, une parabole adressée à notre planète.

Le projet actuel est de relancer l’exploitation minière, cette fois en s’attaquant aux grands fonds marins. Les premières missions d’exploration ont débuté fin 2022 en dépit des risques environnementaux évidents, surtout quand on sait ce que les Nauruans ont fait de leur île.

Autre sujet de vives controverses : Nauru sert aujourd’hui de prison au service des autorités australiennes en quête de lieux pour parquer, dans des conditions déplorables, les demandeurs d’asile qui ont tenté de chercher un refuge en Australie. Près de 1500 personnes ont été forcées de s'installer sur cette île. Des hommes, des femmes et des enfants qui doivent cohabiter avec les habitants de la minuscule nation, certains y sont depuis plus de 5 ans dans des conditions concentrationnaires. Depuis plusieurs années, Nauru est l'un des piliers de la politique migratoire australienne, en échange de quelque 300 millions d'euros versée au gouvernement de l'île-nation.

On pense que les premiers habitants sont arrivés il y a quelque 2000 à 3000 ans, lors d'une vague de migration vers le Pacifique. L’originalité de la langue nauruane suggère que les Nauruans ont longtemps été isolés des îles voisines. Pendant des millénaires,  ils ont développé un système culturel et social reposant sur 12 tribus.  Le 8 novembre 1798, le baleinier britannique Hunter, sous le commandement de John Fearn, est le premier navire européen à s'approcher de l'île. Des canots ont ramé à la rencontre du navire mais Fearn et son équipage sont restés à bord, tandis que les Nauruans sont restés dans leurs bateaux. Les indigènes ne semblaient pas être hostiles et l’aspect idyllique de la terre a conduit Fearn à désigner l’endroit comme Pleasant Island. À partir de 1830, d’autres Européens ont commencé à visiter l’île, apportant des idées et des coutumes européennes, des armes à feu, de l'alcool, de la nourriture et des maladies. Le commerce a augmenté le nombre d'armes à feu sur l'île, entraînant une guerre civile de 10 ans entre les tribus rivales à partir de 1878.  Pendant ce temps, les commerçants allemands se sont installés sur l'île et, pour protéger leurs intérêts, l'Allemagne a annexé Nauru en 1888. L'exportation la plus lucrative a d’abord été celle du coprah (chair de noix de coco séchée) mais la découverte en 1900 de gisements de phosphate, principalement utilisés comme engrais, a fait de l'île une possession particulièrement précieuse.  Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914, l'Australie s'est emparée de Nauru. Très convoitée, l’île a subi des bombardements allemands pendant la Seconde Guerre mondiale puis une brève occupation japonaise. En 1945, c’est le rétablissement de la tutelle conjointe australo-néo-zélandaise, En 1966, l'autonomie gouvernementale a été accordée à Nauru et les négociations ont commencé pour l'indépendance totale, laquelle est entrée en vigueur le 31 janvier 1968. C’était alors la plus petite république du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
nauru.png
 
Lire la suite

28 janvier : Cuba fête l’anniversaire de son héros national

Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais d’un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba : José Marti fait figure de héros national. Cela dit, les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir.

 

Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais de José Marti, un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba. Mort lors de la bataille de Dos Rio, tué par les les Espagnols le 19 mai 1895, José Marti fait figure de héros de l’indépendance, son nom figure partout à Cuba. Chaque localité possède une statue ou au moins un buste du grand homme, il est célébré chaque 28 janvier par des cérémonies conclues par 21 salves de canon, tirées simultanément de la forteresse de San Carlos de la Cabaña, à La Havane. 

Le culte du fondateur du parti révolutionnaire cubain dont se réclamait Fidel Castro, ne faiblit pas. Il y a cinq ans, pour son 165e anniversaire, la ville de New York a offert à La Havane une réplique de la statue de José Martí qui  avait été érigée en 1965 dans le sud de Central Park, face au Ritz. Ce même jour, une gerbe de fleurs est déposée au nom du général d’armée Raul Castro Ruz dans le mausolée qui contient les restes de José Marti (1853-1895), au cimetière de Santa Ifigenia.

José Marti est mort au combat en 1895. Finalement les Espagnols ont été chassés trois ans plus tard, en 1898, très vite remplacés par… les États-uniens qui ont dominé l’île jusqu’en 1959.

Hier soir, 27 janvier, à partir de 21 h, a eu lieu une marche virtuelle aux flambeaux, convoquée avec les hashtag #AntorchasMartianas #IdealesDeLuz #JuvenilMartiano, pour fêter le 170e anniversaire de la naissance de José Martí. En raison de la situation sanitaire, il remplacera le défilé traditionnel des étudiants des marches de l'Université de La Havane au Fragua Martiana. Le 28 au matin, un hommage lui sera rendu à l’université de 10h à midi. On célèbre également le 64e anniversaire du Triomphe de la Révolution et le 34e anniversaire de la fondation du Mouvement des jeunes martiens (partisans de José Marti) , ainsi que de la Journée de l'identité latino-américaine.

Les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir. Ces cérémonies mémorielles ont quelque chose de surréaliste dans un pays qui connait aujourd’hui un exode massif faute de savoir se réformer.

 
marti.jpg
Lire la suite
1948, Birmanie, indépendance, 3 janvier Bruno Teissier 1948, Birmanie, indépendance, 3 janvier Bruno Teissier

4 janvier : la Birmanie célèbre le 75e anniversaire de son indépendance

Le Jour de l’indépendance (obtenue le 4 janvier 1948) est célébré cette année dans une ambiance hautement sécuritaire. La Birmanie est dirigée depuis près de deux ans par une junte qui a étouffé toute tentative de démocratisation. Aung San Suu Kyi, la propre fille du père l’indépendance, égérie des démocrates, a été condamnée à 33 ans de prison. Triste anniversaire de l’Union birmane, rebaptisée Myanmar par les militaires.

 

Le Jour de l’indépendance (လွတ်လပ်ရေးနေ့) est célébré chaque année par un jour férié depuis que le 4 janvier 1948, l’Union de Birmanie devenait un État indépendant après six décennies d’occupation du pays par les Britanniques, excepté de 1942 à 1945, époque où ils ont été remplacés par les Japonais. C’est, d’ailleurs, cette époque d’occupation japonaise qui a permis aux indépendantistes birmans de s’affirmer et de s’organiser. Leur leader, Aung San nationaliste, révolutionnaire et fondateur de l'Armée de l'Indépendance de la Birmanie, a entamé des négociations avec les Britanniques. En 1947, il est devenu vice-président du Conseil exécutif de Birmanie mais il ne verra pas l’indépendance du pays car il a été assassiné le 19 juillet 1947. Aung San reste dans les mémoires comme le père de l’indépendance, mais les autorités actuelles se gardent bien de le mettre en avant. Au contraire, le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing rend hommage, ce 4 janvier, au premier dictateur post-indépendance, le général Ne Win et à ses successeurs, le général Sein Lwin et le général en chef Saw Maung. Cette année, il remet à Daw Khin Sandar Win, la fille de Ne Win, les décorations de son père. Ne Win avait pris le pouvoir lors du coup d'État du 2 mars 1962 et provoqué la descente du pays dans la liste des pays les moins avancés du monde, rebaptisé Myanmar par la junte.

Depuis le coup d’État militaire de février 2021, la Birmanie est dirigée par une junte qui s’est acharnée contre celle qui lui apparaissait comme la principale opposante à la dictature militaire :  Aung San Suu Kyi, la propre fille de de Aung San. Celle-ci, âgée de 77 ans, croupit actuellement dans une prison de Naypyidaw, le plus souvent à l'isolement. Accusée de multiples crimes imaginaires, elle cumulait plus de 26 ans de condamnation. La semaine dernière, 7 années supplémentaires viennent de lui être rajoutées dans le cadre d’un procès à hui clos totalement inique.

La commémoration du 4 janvier se déroule cette année dans une ambiance hautement sécuritaire, la junte militaire craignant des manifestations de militants pro démocratie. En 2022, des installations militaires de Rangoon, la principale métropole et Naypyidaw, la capitale, avaient été visées par les opposants. Les cérémonies se tiennent cette année pour l’essentiel dans le Palais présidentiel, il s’agit notamment de remises de médaille aux collaborateurs les plus fidèle du régime. En 2022, Min Aung Hlaing avait remis 1 290 titres et médailles le jour de l'indépendance.

Traditionnellement, les grandes villes sont pavoisées aux couleurs nationales (au moins dans la partie birmane du pays), la journée est marquée par des festivités, des foires et des événements sportifs , notamment des jeux et compétitions dans toutes les écoles du pays.

Le 4 janvier 1948, c’est un pays totalement ravagé par la Seconde Guerre mondiale qui devenait indépendant, sans toutefois devenir membre du Commonwealth. Les Anglais qui n’imaginaient pas devoir quitter le pays, n’avaient préparé aucune transition. La Chine était en pleine guerre civile, à la fin de 1949, les communistes allaient s'emparer de Pékin et déclarer la République populaire. Les restes des nationalistes chinois vaincus se sont repliés dans les États Shan (au nord de la Birmanie), déclenchant une nouvelle série de conflits violents. Soutenus pendant des années par les Américains, ils espéraient attaquer le Yunnan communiste depuis la Birmanie. Plusieurs minorités ethniques, hostiles à la domination des Birmans (ou Barmen), ont profité du chaos pour entrer en rébellion le sont restées. Les hautes terres de Birmanie n'ont pas connu de véritable paix depuis. De violents affrontements ont encore eu lieu samedi dernier, en lisière de l’État Karen, dans le canton de Kyainseiggyi. L’armée birmane a perdu deux de ses bases, prises par l’Armée de libération nationale karen (KNLA). Mais quelque 3 000 habitants des villages de la région qui ont fui les combats vers la forêt, souffrent aujourd’hui de pénuries alimentaires. Plus d’un million de personnes ont ainsi été déplacées depuis le dernier coup d’État militaire… Ainsi vit la Birmanie indépendante depuis trois quarts de siècle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le visage officiel de la Birmanie : sur 75 ans d’indépendance, la Birmanie a vécu 57 ans sous dictature militaire.

Le Jour de l’Indépendance est l’occasion de jeux et de compétitions dans toutes les écoles du pays.

Le gouverneur britannique Hubert Rance et Sao Shwe Thaik, le premier président de l’union, lors de la cérémonie de lever du drapeau le 4 janvier 1948 à Stone Pillar. Celle-ci a été organisée à 4h20, heure considéré de bonne augure par les astrologues.

La banque centrale du Myanmar a émis des pièces d'or commémoratives pour marquer le 75e anniversaire du jour de l'indépendance

Lire la suite
1956, Soudan, indépendance, 1er janvier Bruno Teissier 1956, Soudan, indépendance, 1er janvier Bruno Teissier

1er janvier : le Soudan célèbre 67 ans d’une indépendance qui n’était pas évidente

Le Soudan fête son indépendance le 1er janvier qui est aussi sa fête nationale. Il est né en 1956 de la volonté des Anglais de limiter la puissance de l’Égypte et de la part des Soudanais, de voir partir les Anglais et de ne plus dépendre du Caire. Le pays n’a pas obtenu son indépendance à l’issue d’une guerre coloniale comme beaucoup d’États africains, mais en a déclenché une en devenant indépendant.

 

L’indépendance du Soudan anglais n’était pas une évidence au milieu du XXe siècle. Le Caire qui secouait la tutelle britannique considérait le pays comme le prolongement de l’Égypte, avec quelques arguments comme la très grande proximité culturelle et religieuse des Égyptiens du sud et des Soudanais du Nord. L’Égypte a toujours considéré que tout se passait au Soudan comme ses affaires intérieures et a toujours favorisé, chez son voisin du sud, les régimes autoritaires.

Le Soudan est né de la volonté des Anglais de limiter la puissance de l’Égypte. L’ensemble des deux pays pèserait aujourd’hui plus de 150 millions d’habitants. En 1953, peu après la libération de l’Égypte de la tutelle britannique, le roi Farouk s’est déclaré roi d’Égypte et du Soudan. Londres qui hésitait a opté pour une émancipation du Soudan et organisé un référendum qui a donné une large majorité en faveur de l’indépendance plutôt qu’un rattachement à l’Égypte. Celle-ci a été effective le 1er janvier 1956. C’est cet anniversaire que célèbre ce Jour de l’Indépendance (عيد استقلال السودان), jour férié qui fait office de fête nationale du Soudan.

Les partisans d’une union avec l’Égypte sont représentés par le Parti unioniste démocratique (DUP). L’un de ses principaux leaders, Mohamed Osman al-Mirghani vient de rentrer à Khartoum, après décennie d’exil au Caire. Cela ne favorisera pas un accord entre les militaires au pouvoir depuis  le coup d’État d’octobre 2021 et le gouvernement civil issus de la révolution qui a renversé l’ancien dictateur. Le Caire ne cherche pas à encourager un processus démocratique chez un voisin  qu’il considère comme appartenant à son « étranger proche », pour reprendre une formule évoquant une situation comparable. 67 ans après de départ des Anglais, les Soudanais sont toujours en quête de leur indépendance.

Autre singularité, le Soudan, n’a pas obtenu son indépendance à l’issue d’une guerre coloniale comme beaucoup d’États africains, mais au contraire, en a déclenché une en devenant indépendant.

Le Soudan qui est devenu indépendant le 1er janvier 1956, était beaucoup plus étendu qu’aujourd’hui. Les Britanniques qui dominaient la région, avaient en effet pris l’initiative de rassembler en un seul pays des provinces sahéliennes et désertiques du Nord, de culture arabo-musulmanne à la Haute vallée du Nil, chrétienne ou animiste. Cette réunion avait été opérée dix ans plus tôt sans consulter les populations sudistes. En 1956, ils ont vu les colons britanniques remplacés par des administrateurs arabes venus du Nord. Une première guerre d’indépendance a débuté, puis une seconde, qui finalement mènera à l’indépendance d’un Soudan du Sud le 9 juillet 2011, laissant au nord, un Soudan arabo-musulman correspondant à la portion du pays convoité par Le Caire en 1952.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La cérémonie officielle qui marqua l'accession à l'indépendance eut lieu le 1er janvier 1956 au Palais du Peuple. Ce jour-là, les drapeaux égyptien et britannique ont été abaissés et le nouveau drapeau soudanais a été hissé par Ismail al-Azhari, le premier ministre du Soudan.

Lire la suite

30 décembre : le jour de Rizal aux Philippines

La journée est fériée et chômée aux Philippines, en l’honneur d’un jeune homme exécuté par les Espagnols en… 1896. Il s’agit de José Rizal, son nom est partout dans le pays : université, rues, parcs… son effigie orne les billets de banque et les pièces de monnaies…

 

La journée est fériée et chômée aux Philippines, en l’honneur d’un jeune homme exécuté par les Espagnols en… 1896. Il s’agit de José Rizal, son nom est partout dans le pays : université, rues, parcs… son effigie orne les billets de banque et les pièces de monnaies. Jeune médecin, il est mort à 35 ans, mais il a eu le temps de fonder des hôpitaux et des écoles, de parcourir le monde, d’apprendre une vingtaine de langues, dont le français, d’écrire plusieurs romans, notamment pour dénoncer la tyrannie de l’occupation espagnole depuis trois siècles et demi. Ce n’est pas un révolutionnaire, mais les Espagnols, en le fusillant l’ont traité comme tel. De son vivant, son nom était brandi comme un emblème de la révolte. Après sa mort, il sera considéré comme un héros national. La résistance aux Espagnols va s’amplifier jusqu’à ce qu’ils soient chassés de l’archipel en 1898, avec l’aide des États-Unis, qui en profiteront pour imposer leur propre administration au pays, jusqu’en… 1946.

Ce sont les Américains qui ont encouragé le culte de ce héros national de peur de voir en émerger d’autres, plus radicaux. Le Jour de Rizal est célébré depuis le 30 décembre 1898 comme un jour de deuil national. Afin de montrer qu'il était plus pro-philippins que les Espagnols, c’est le gouverneur général américain William Howard Taft qui a fait, en 1901, de Rizal un héros national philippin. L’année suivante, le 30 décembre est devenu un jour férié. C’est ce même jour, en 1937, que le tagalog a été promulgué langue nationale.

Les cérémonies du Rizal Day ont lieu au Rizal Park à Manille. Cela se déroule généralement tôt le matin, en principe sous la direction du président des Philippines (Rodrigo Duterte n’y a toutefois jamais participé). On procède à la levée du drapeau national sur le mât de l'indépendance (là où le drapeau philippin a été hissé le 4 juillet 1946, lorsque l'indépendance totale par rapport aux États-Unis a été enfin obtenue). Ensuite, c’est le dépôt d'une couronne au Monument Rizal. Le président fait aussi une adresse de fin d'année diffusée à la télévision.

Le 30 décembre est un jour symbolique. En 2000, des terroristes locaux liés à la Jemaah Islamyah, avaient perpétré une série d’attentats dans cinq zones du Grand Manille, faisant 22 morts et 100 blessés.

Ce jour étant situé entre Noël et le Jour de l’An, certains demandent que le jour férié soit déplacé au 19 juin (jour de la naissance de José Rizal) afin que les élèves et étudiants puissent participer aux cérémonies. La Chambre des représentants avait voté le changement en 2008, mais le Sénat a bloqué la réforme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Rizal2.png
Lire la suite
1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier 1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier

29 décembre : la Mongolie célèbre son indépendance

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols. Ces derniers opteront 13 ans plus tard pour une république de type soviétique, mais celle-ci demeurera indépendante de la Chine et finalement de l’URSS, disparue il y a 31 ans.

 

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols (Bogdo Khan). À Pékin la dynastie des Qing venait d’être renversée, la république de Chine allait être proclamée quelques jours plus tard. Encouragés par la Russie souhaitant étendre son influence à l’est, les Mongols en ont profité pour s’émanciper, tout au moins ceux de Mongolie extérieure, car la Mongolie intérieure reste sous la coupe des Chinois qui aujourd’hui s’appliquent à en effacer la culture. La Mongolie n’a pas réussi à se réunifier – sa partie orientale est sous la tutelle des Chinois depuis le XVIIe siècle – mais, au moins le pays existe sur la carte ce qui n’est pas le cas du Turkestan oriental, le pays des  Ouïghours que la Chine appelle le Xinjiang.

Avant 2011, la Mongolie célébrait le 26 novembre, rappelant ce jour de 1924 où la Mongolie devenait le premier satellite de l’URSS. Cette date n’avait plus beaucoup de sens avec la disparition de l’URSS. Il a toutefois fallu vingt ans pour qu’elle soit remplacée par le Jour de l'indépendance de la Mongolie (Tusgaar Togtnoliin Üdür), même si cette indépendance a été  très formelle puisque la Mongolie est passée de la tutelle chinoise à celle des Russes, laquelle n’a pris fin qu’à la chute de l’URSS, le 26 décembre 1991, il y a seulement 31 ans. La véritable célébration de l’identité mongole et de son indépendance est le Naadam qui se déroule pendant trois jours au mois de juillet et fait figure de fête nationale. Les températures estivales étant plus propices aux festivités que le froid glacial de ce 29 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
mongolie.png
Lire la suite
1951, Libye, 24 décembre, indépendance Bruno Teissier 1951, Libye, 24 décembre, indépendance Bruno Teissier

24 décembre : les Libyens célèbrent une indépendance très virtuelle

C’est un pays complètement éclaté et occupé par plusieurs forces étrangères qui célèbre aujourd’hui le 71e anniversaire de son indépendance. Des festivités sont prévues, organisées chacune de leur côté par les deux gouvernements rivaux, sous l’œil des puissances occupantes qui n’ont aucun intérêt à ce que la Libye recouvre un jour son indépendance.

 

Officiellement, en Libye, c’est le Jour de l’indépendance (عيد الاستقلال) et la fête nationale. Mais ce 24 décembre marque également le premier anniversaire du report des élections générales qui devaient se tenir le 24 décembre 2021, pour le 70e anniversaire de l’indépendance. Elles n’ont pas eu lieu et il y a bien peu de chance qu’elles soient organisées prochainement. Le pays aujourd’hui est complètement éclaté et occupé par plusieurs forces étrangères.

Le 24 décembre 1951, le roi Idriss Ier proclamait l’indépendance du pays, jusque-là occupé par les Anglais et les Français qui avaient chassé les Italiens. La Libye devenait le premier État indépendant du Maghreb. En 1949, l’ONU s’était prononcé en faveur de son indépendance, l’année suivante, une assemblée avait été élue. Celle-ci avait désigné Idriss al-Senoussi, chef de la puissante dynastie des Senoussi, souverain de la nation sous le nom d’Idris 1er. Le pays retrouvait sa liberté formelle après exactement quatre siècles de tutelle étrangère, turque (à partir de 1551) puis italienne (à partir de 1911). La pleine indépendance économique n’est toutefois venue qu’avec la découverte du pétrole, à partir de 1959, et sa totale indépendance politique, après le coup d’État du colonel Kadhafi, en 1969. C’est lui qui a été renversé en 2011 par une révolte populaire, lourdement appuyée par une intervention étrangère (française, anglaise, américaine…). Entre ces deux dates le pays, devenu très riche, a joui de quatre décennies d’une réelle indépendance, sans doute les seules de toute son histoire mais pendant ces années florissantes, la Libye n’a eu qu’un rôle le plus souvent perturbateur, voire terroriste, sur la scène régionale. Au dictateur fantasque et dangereux a succédé un chaos non moins préoccupant.

Aujourd’hui, après des années de guerre civile, la Libye demeure éclatée entre l’est, l’ouest et le sud rebelle.  À L’ouest, en Tripolitaine, siège un gouvernement reconnu par l’ONU qui ne survit que grâce à l’aide militaire massive de la Turquie, laquelle a repris pied en Libye après un siècle d’absence et fait de ce pays un pion de sa stratégie méditerranéenne. À l’Est, en Cyrénaïque, siège le Parlement ainsi qu’un contre gouvernement dirigé par Abdul Hamid Dheibah, soutenu l’Égypte, armée par les Saoudiens et les Émiraties et épaulé par des mercenaires russes installés par Moscou (les sinistres milices Wagner). Au Sud, au Fezzan, le monde tribal a repris le dessus et les minorités non arabes ont reconquis leur liberté d’action, appuyées, les unes par le Soudan, les autres par le Tchad ou l’Algérie… 

La signature d'un cessez-le-feu négocié par l'ONU en octobre 2020 avait ouvert la voie à des élections prévue le 24 décembre 2021. Elles ont été reportées en raison d'un désaccord sur la base juridique du vote. En août 2021, le parlement de l'Est a choisi un nouveau gouvernement dirigé par Dheibah, mais le Premier ministre qui siège a Tripoli, Mohammed Menfi, soutenu par la communauté internationale et l’ONU, a refusé de se retirer. C’est un pays éclaté et dépendant de forces étrangères, qui célèbrent aujourd’hui sa fête nationale. Cette date du 24 décembre avait été effacée du calendrier officiel de 1969 à 2011, sous le règne de Kadhafi. L’ancien dictateur ne fêtait que l'anniversaire du coup d’État qui l’avait porté au pouvoir, le 1er septembre 1969.

Ce 24 décembre, des célébrations sont néanmoins organisées à Tripoli, notamment cette année, au planétarium, à destination des enfants, sous le titre « Notre indépendance à travers les yeux de nos enfants ». Du côté du gouvernement de l’est libyen, on a décrété deux jours de festivités. Exceptionnellement, ce dimanche 25 décembre sera un jour férié. En Libye de puis Kadhafi, c’est le vendredi, le jour de repos hebdomadaire et Noël n’est pas fêté.

Beaucoup de Libyens n’ont qu’un rêve aujourd’hui, c’est le retour de la paix, de la prospérité – ce pays peu peuplé est très riche –, et peut-être aussi celui d’une indépendance véritable. Leur crainte est que les présences étrangères ne s’éternisent et que le pays demeure divisé et occupé ad vitam aeternam, comme l’est l’île de Chypre dont l’exemple est très peu rassurant pour l’avenir du pays. Ankara a décidé de prolonger sa présence militaire en Libye. Au nord de Chypre, l’armée turque va bientôt fêter son demi-siècle d’occupation. Au Sud de l’île, les Anglais sont présents depuis beaucoup plus longtemps encore. En Libye, depuis que la conquête de Tripoli par Haftar a été finalement sabotée par les Russes de peur que les Américains ne s’en mêlent, un équilibre des forces s’est établi entre Ankara et Moscou. Qui a intérêt à la réunification du pays et à rendre à la Libye son indépendance ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Timbre émis à l’occasion du 10e anniversaire de l’indépendance

Lire la suite
1961, 1962, Tanzanie, indépendance, république, 9 décembre Bruno Teissier 1961, 1962, Tanzanie, indépendance, république, 9 décembre Bruno Teissier

9 décembre :  la Tanzanie fête avec sobriété, son indépendance et les 60 ans de sa république

L’indépendance du 9 décembre 1961, comme la république du 9 décembre 1962, célébrées aujourd’hui ne concernent en fait que le seul Tanganyika et non l’archipel de Zanzibar. Les deux entités formeront deux ans plus tard, la Tanzanie. Cela peut expliquer la mise en berne des festivités annuelles par les autorités.

 

Cette année, sobriété oblige, pas de défilé militaire ni de feu d’artifice ni de fastueuse réception au Palais présidentiel, l’argent des festivités sera dépensé plus utilement. Ce n’est pas la première fois que les autorités tanzaniennes prennent ce genre de décision. Cela dit si le 9 décembre est à la fois qualifié de Fête d’indépendance (Independence Day) et de Jour de la République (Republic Day), l’importance de la date est moindre que celle du 26 avril, jour de l’unification du Tanganyika et de Zanzibar pour former la Tanzanie. Les festivités du 26 avril n’ont, quant à elles, pas été annulées.

En effet, le 9 décembre 1961, c’est le seul Tanganyika (c’est-à-dire la partie continentale du pays) qui accède à l’indépendance après avoir été une colonie allemande puis britannique.  Le processus de décolonisation avait commencé après la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le Tanganyika est devenu un territoire sous tutelle des Nations unies sous contrôle britannique. En 1954, l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le mouvement de lutte pour l’indépendance est créé avec Julius Nyerere comme leader.  La TANU remporte les élections au Conseil législatif en 1958, 1959 et à nouveau, en 1960, Nyerere devenant ministre en chef après les élections de 1960. Le 1er mai 1961, le pays obtient finalement son autonomie, suivie de l'indépendance, le 9 décembre 1961. L’année suivante, le 9 décembre 1962, la république est adoptée. On célèbre aujourd’hui le 60e anniversaire de l’événement. Julius Nyerere devient le président de la République mais du seul du Tanganyika car l’archipel de Zanzibar n’obtiendra son indépendance qu’en 1963, mais dans le cadre d’un sultanat qui ne sera renversé que l’année suivante, le 12 janvier 1964.

Le 26 avril 1964, le Tanganyika s'unira à Zanzibar. Le pays a été rebaptisé République-Unie de Tanzanie le 29 octobre de la même année. On comprend que, en fin de compte, la date du 26 avril soit plus importante que le 9 décembre pour l’ensemble du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2022

 
Lire la suite
1917, Finlande, indépendance Bruno Teissier 1917, Finlande, indépendance Bruno Teissier

6 décembre : Il y a 105 ans, la Finlande quittait l’empire russe

La Finlande célèbre son émancipation. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État.

 

Ce jour de fête en Finlande célèbre l'émancipation du pays. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État. Ce Jour de l’indépendance (Itsenäisyyspäivä) est aussi la fête nationale finlandaise.

La Finlande a vécu 600 ans sous domination suédoise, jusqu’en 1809, puis pendant 108 ans comme Grand-duché, intégré à l’empire des tsars de Russie. Les rêves d’indépendance ont surgis vers 1890, ils se sont accentués à partir de 1908 quand une politique de russification a été imposée par le Tsar. Les députés finlandais commençaient à discuter d’autonomie quand la révolution russe a éclaté en mars 1917. La Douma russe a élu un gouvernement provisoire, qui a aboli une grande partie des lois contraignantes imposées à la Finlande si bien que le parlement local pouvait être convoqué. À l'été 1917, le parlement finlandais adopte une série de lois d’autonomie. La Douma russe réagit en annulant ce vote et en prononçant la dissolution de l’assemblée, si bien que nombre de députés indépendantistes vont se rapprocher des bolcheviks qui les soutenaient. Quand ces derniers sont arrivés au pouvoir, en novembre 1917, la voie vers l’indépendance était enfin libre. Craignant la propagation du bolchevisme en Finlande, un gouvernement bourgeois se met en place avec à sa tête Pehr Evind Svinhufvud, c’est lui qui lit la déclaration d’indépendance de la Finlande, le 4 décembre 1917, devant le Parlement d’Helsinki qui l’adopte le 6 décembre. Il rendra ensuite visite à Lénine à Pétrograd et obtient de celui-ci la reconnaissance de l’indépendance de la Finlande peu avant minuit le 31 décembre 1917. Début janvier 1918, l'exemple de la Russie a été suivi par la France, l'Allemagne et la Suède.

Après deux années d’interruption (suite au covid), la célébration de l’indépendance reprend son cours habituel. Depuis 1957, date du 40e anniversaire, la commémoration débute par un lever solennel du drapeau sur la colline de l’observatoire à Helsinki au son du chant de chorales. Une messe (aujourd’hui œcuménique) est ensuite dite en la cathédrale en présence du président, du gouvernement et des députés. Les officiels se recueillent ensuite devant le monument des héros de la Seconde Guerre mondiale, au cimetière Hietaniemi. Cette guerre avait été un défi majeur pour l’indépendance du pays. Elle occupe une grande place dans les mémoires. Il est d’usage le 6 décembre de se rendre en famille dans les cimetières. De nombreux chœurs d'église interprètent l'hymne national, Finlandia, composé par  Jean Sibelius, ainsi que Le cri nocturne des vétérans. Une fête au château pour les nécessiteux se tient devant le palais présidentiel.

Ce soir, avant de s'installer devant son poste de télévision pour assister en direct à la soirée de gala donné par le président de la République, chaque famille va déposer deux bougies sur le rebord de sa fenêtre entre 18h et 20h. Toute la soirée quelque deux millions et demi de Finlandais (sur 5,5 millions) vont passer la soirée à commenter la réception du président. Devant le défilé des quelque 2 000 invités, on commente la tenue des uns ou des autres, on s’étonne ou se réjouit qu’untel ou untel ait été invité… Ensuite, ils sont plus d’un million à revoir le film Soldat inconnu, réalisé par Edvin Laine. Ce film, sorti en 1955, rassemble de nombreux Finlandais devant la télévision chaque soir de la fête de l'Indépendance, depuis 2000.

Un défilé militaire est également organisé le jour de la fête nationale, il a lieu chaque année dans une ville différente : en 2022, c’est Hammina qui l’accueille. Le thème de l’année est « La sécurité se fait ensemble ». Dans un contexte de guerre, auquel la Finlande est très sensible car frontalière de la Russie, la thématique militaire est largement commentée. Le défilé a été retransmis en direct par la télévision dans l’après-midi.

Le 6 décembre est célébré comme la fête de l'indépendance depuis 1919 mais ce jour n’est chômé que depuis 1929 et c’est un jour férié depuis 1937 seulement car il y a eu longtemps des débats entre la gauche et la droite sur le choix du jour de la fête nationale. L’indépendance a en effet est suivie d’une guerre civile qui a déchiré le pays. La droite voulait célébrer l'indépendance le jour du défilé de la victoire de l'Armée blanche le 16 mai 1919. Alors que la gauche préférait le 15 novembre, ce jour de 1917 où les députés, majoritairement de gauche, avaient pris le pouvoir, permettant ensuite la proclamation de l’indépendance.

Si la gauche et la droite se sont accordées depuis longtemps sur la date du 6 décembre. Ce jour est néanmoins depuis quelques années l’occasion d’affrontements violents dans la capitale entre des groupes d’extrême droite, voire des néo-nazis, et des antifas. Depuis les années 1950, à Helsinki, des étudiants ultra nationaliste organisent une marche aux flambeaux qui commence à 16h avec le dépôt de gerbes au Sankaririst du cimetière de Hietaniemi, ainsi que sur la tombe de Mannerheim et se termine le soir devant le Sénat.  Par ailleurs, un autre mouvement bleu-noir, la “Finlande se réveille” (Suomi herää), un cortège composé de néo-nazis ouvertement racistes et fascistes, part de Rautatientori, lui aussi vers 16h00, pour rejoindre le Parlement. Le ralliement était #Motti612. Des éléments d’extrême gauche, sous le slogan “Helsinki sans nazis” (Helsinki ilman natseja), sont bien déterminés à entraver leurs marches, comme l’an dernier. Ils partent de Narinkkatori à 16h30… En 2022, les contremanifestations sont organisées par le groupe A, Varisverkosto, la Jeunesse de gauche d'Helsinki, Pinkkimusta Helsinki, le groupe Emilia et le groupe antifascisme d’Elokapina… Des policiers de toute la Finlande ont été appelés en renfort dans les rues d'Helsinki.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 décembre 2022

 
finland.jpg

Le cortège “Helsinki sans nazis” en 2021

Lire la suite
1977, Vanuatu, 29 novembre, indépendance Bruno Teissier 1977, Vanuatu, 29 novembre, indépendance Bruno Teissier

29 novembre : la fête de l'unité au Vanuatu

Il y a 45 ans, de violents affrontements intercommunautaires avaient fait de nombreux morts. Les festivités organisées ce jour férié ont pour but d'exorciser ce mauvais souvenir. Ce qui n’empêche pas l’archipel de subir de nombreuses menaces existentielles.

 

À Port-Vila, capitale du Vanuatu, des délégations de tous les peuples de l'archipel viennent se produisent pour des spectacles de danse en costume traditionnels. Pour ce Jour de l'Unité nationale (Unity Day), des compétitions sportives sont également organisées. Il est aussi demandé aux représentants des différentes églises des prières pour maintenir la bonne entente dans un pays où l'on ne parle pas moins d'une bonne centaine de langues, réparties sur 83 îles. Il y a 45 ans, le 29 novembre 1977, de violents affrontements intercommunautaires avaient fait de nombreux morts. Les festivités organisées aujourd'hui ont pour but d'exorciser ce mauvais souvenir. 

Peuplé de 300 000 habitants sur quatre-vingt-trois îles, l’archipel, le pays a écarté le spectre des violences interethniques mais il demeure affligé de nombreux autres maux. Lesquels se sont accumulés ces dernières semaines : un séisme le 8 novembre dernier, une cyber attaque qui paralyse actuellement le pays et, à moyen terme, toujours le risque de disparition de l’archipel du fait du réchauffement climatique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier 1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier

28 novembre : l’anniversaire de l'Albanie

Le jour est férié en Albanie, c'est la fête nationale. Le 28 novembre 1912, au congrès de Vlorë, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie après une insurrection victorieuse contre les Ottomans. Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières qui devaient ménager tous ses voisins.

 

Le jour est férié en Albanie,  c'est le Jour de l’indépendance (Dita e Pavarësisë së Shqipërisë) qui est aussi la fête nationale. En 1912, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie au congrès de Vlorë. Ce jour n’avait pas été choisi au hasard : c’était aussi l’anniversaire d’une première, et éphémère, libération du pays par Skanderbeg en 1443. C’est d’ailleurs le drapeau rouge orné d’un aigle de ce combattant du XVe siècle qui a été adopté ce 28 novembre 1912.

L’insurrection contre les autorités ottomane qui a éclaté en janvier 1912, s’est terminée en août 1912 par la victoire des patriotes albanais. Ainsi les insurgés envoyaient aux autres pays européens le signal que l'Empire ottoman était faible. La Grèce, la Bulgarie, le Monténégro et la Serbie manifestant leurs intentions de se partager ces territoires, c'est pourquoi le chef du mouvement national albanais Ismail Qemali a rapidement organisé le Congrès panalbanais dans la ville de Vlorë.

Lors de ce Congrès, 83 délégués venus de toute l'Albanie ont voté pour une déclaration d'indépendance de l'Empire ottoman. Cette déclaration a été écrite et signée le 28 novembre 1912 et lue plus tard en présence de centaines d'Albanais depuis le balcon de l'Assemblée de Vlorë.

Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières plus étroites que souhaité car elles devaient à la fois ménager la Serbie, défendue par la Russie, et la Grèce, soutenue par la Grande-Bretagne... Le résultat, c’est que la moitié des Albanais sont restés en dehors de la nouvelle Albanie indépendante.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2022

 
Lire la suite
1943, Liban, 22 novembre, indépendance Bruno Teissier 1943, Liban, 22 novembre, indépendance Bruno Teissier

22 novembre : le Liban en ruine fête une indépendance qu'il n'a jamais eu

C’est un pays en pleine déliquescence qui célèbre aujourd’hui sa fête nationale, le Liban n’a plus de président, plus de gouvernement, quasiment plus d’État. Ses banques ont ruiné le pays avec la complicité des 5 ou 6 oligarques qui contrôlent et dépouillent le pays… Plus que jamais, ce Jour de l’indépendance a quelque chose de surréaliste et de désespérant.

 

Cette année, le défilé militaire annuel célébrant le Jour de l'indépendance du Liban a été annulé, le cœur n’y est pas, le pays ruiné, n’a même plus de président…

En 1943, les Libanais s’étaient soulevés pour défendre leurs élites emprisonnées par les Français… Ces mêmes élites ont totalement ruiné pays et aujourd’hui, la population anéantie par des décennies d’incurie et de corruption, n’est même plus en état de se soulever.

Ce matin, comme tous les 22 novembre pour le Jour de l’indépendance, une cérémonie a lieu dans une forteresse perdue sur les pentes du mont Hermon, la Rachaya. C’est là qu’ont été emprisonnés pendant quelques jours, les plus hauts dignitaires de la République libanaise : le président El Khoury, le chef du gouvernement, plusieurs ministres et députés. Ils ont été arrêtés à 4 heures du matin, le 9 novembre 1943, sur ordre du représentant de la France. Tous avaient été élus ou nommés dans la foulée des législatives de septembre 1943 qui mettaient en place une nouvelle chambre. Leur crime, avoir voulu faire voter des amendements à la constitution effaçant toute référence au mandat français, instauré en 1920. En 1941, les forces franco-anglaises chassant les représentants de Vichy, avaient pourtant promis l’indépendance du Liban. Mais, le représentant de la France Libre n’entendait pas se voir ainsi forcer d’accepter un Liban libre.

À l’annonce de l’emprisonnement de l’élite de la nation, des manifestations ont éclaté un peu partout. Un gouvernement provisoire est formé, à l’image de celui qui lutte pour libérer la France de l’occupation allemande. Le 12, les femmes manifestent en masse. Le 13, c’est le tour de lycéens, sur lesquels l’armée française ouvre le feu faisant de nombreux blessés… Les Français cèdent finalement le 22 novembre, en libérant les captifs. 

C’est cette date qui a été choisie comme fête nationale du Liban. L’indépendance formelle ne sera toutefois acquise que le 1er janvier 1944 et l’armée française ne quittera le Liban qu’en 1946.

Autrefois, le 22 novembre était l’occasion d’un discours télévisé du président de la république. Aujourd’hui, le pays n’a plus ni président ni gouvernement de plein exercice. Le mandat du président Aoun s’est terminé le 31 octobre. Jeudi dernier, le Parlement a échoué pour la sixième fois à élire un nouveau président, faute d'accord entre les différents clans mafieux qui se partagent le pays, aucun successeur n’a pu être désigné. Quant au gouvernement sortant, dirigé par Nagib Mikati, il est en effet chargé d’expédier affaires courantes, sans mandat ni légitimité politique depuis le mois de mai 2022.

Triste fête nationale pour un pays qui n’a jamais connu de souveraineté. Le 22 novembre est désigné comme le Jour de l’indépendance. Mais en réalité, ce pays dirigé par une poignée d’oligarques n’est que le théâtre de rivalités régionales. Certains clans libanais s’appuyent sur l’Arabie saoudite, d’autres sur l’Iran et la Syrie… comme, jadis les uns s’appuyaient sur la France, d’autres sur les Anglais ou les Turcs… le pays n’a, en réalité, jamais connu de souveraineté. Aujourd’hui, il n’a plus d’État, sa monnaie ne vaut plus rien. Les banques libanaises, dans les mains des oligarques, ont détourné les économies de tous les Libanais. Certains, par désespoir, vont braquer leur propre banque dans l’espoir de retirer un peu d’argent de leur propre compte… la famine et le choléra ont réapparu.

Dans l’urgence, le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) vient d’accorder 5,4 milliards de dollars d'aide au Liban pour venir en aide à la population locale et aux deux millions de réfugiés syriens. Dans la population, on rêve d’une seconde indépendance, la vraie cette fois. Mais, il faudrait balayer tout le vieux système politique qui n’a plus rien de démocratique (qui en fait ne l’a jamais été)…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2022

 

Le 22 novembre 2019, les Libanais se soulevaient contre l’incurie de leur élites. Celles-ci sont aujourd’hui démissionnaires et la population n’a plus la même énergie qu’il ya trois ans. (photo Roman Deckert)

Lire la suite
1962, Ouganda, indépendance, 9 octobre Bruno Teissier 1962, Ouganda, indépendance, 9 octobre Bruno Teissier

9 octobre : les 60 ans d’indépendance de l’Ouganda

Le Jour de l’indépendance de l’Ouganda rappelle l’émancipation du pays le 9 octobre 1962 après 75 ans d’occupation britannique.

 

Le Jour de l’indépendance (Uganda Independence Day) rappelle l’émancipation de l’Ouganda le 9 octobre 1962 après 75 ans d’occupation britannique.

En 1888, l'Ouganda fut placé sous la charte de la British East Africa Company et devint le protectorat britannique en 1894. Le processus de décolonisation a commencé après la fin de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux partis politiques ont commencé à émerger au cours de la seconde moitié des années 1950. L'Ouganda a finalement obtenu l'autonomie le 1er mars 1962, puis son indépendance le 9 octobre suivant.

Un défilé militaire se déroule chaque année à Koloun, un terrain situé à Kampala, la capitale, et dédié aux fêtes. La cérémonie commence normalement à 10h30 après l'arrivée du président ougandais laquelle se déroule tandis que Oh Uganda, Land of Beauty,  est joué. Le président inspecte ensuite la garde d'honneur. Puis, les couleurs nationales (noir, jaune et rouge) sont hissées sur un mât.

Le président prononce ensuite un discours. Puis les chefs religieux luis succèdent à la tribune  pour prier pour la nation. Le commandant du défilé ordonne alors au défilé de commencer par une marche lente, suivie d'une marche rapide. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier 1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier

4 octobre : la fête nationale du Lesotho

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle…

 

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle (1868) à la demande du monarque de l’époque qui craignait de voir son royaume disparaitre dans la future Afrique du Sud. C’est ce qui explique l’existence d’une enclave au sein du territoire sud-africain, pays dont le Lesotho est économiquement très dépendant.

Ici pas d’apartheid, pas de démocratie non plus et ce n’est pas l’indépendance qui aura amélioré les libertés publiques. Le pays est gouverné de manière autoritaire par son roi, le roi Letsie III (qui a succédé à son père en 1996), lequel s’appuie sur l’armée pour tenir son royaume. Ce have de paix au cœur de l’Afrique du Sud qui parfois servit de refuge aux opposants du régime raciste de Pretoria, fait aujourd’hui figure d’îlot d’autoritarisme au cœur d’une Afrique australe qui se libéralise. Le Lesotho, petit pays pauvre de 2 millions d’habitants, est une dictature militaire.

Le Jour de l'indépendance du Lesotho est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des cérémonies de lever de drapeau, des discours, des défilés et des processions colorés, des spectacles et d'autres événements et activités festifs. La réception officielle a lieu dans la capitale Maseru, elle est présidée par le Roi et le Premier ministre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
1991, Arménie, indépendance, 21 septembre Bruno Teissier 1991, Arménie, indépendance, 21 septembre Bruno Teissier

21 septembre : l’Arménie célèbre son indépendance, toujours très menacée

Alors que l’Azerbaïdjan profite de la faiblesse russe pour harceler le territoire de l’Arménie, les Arméniens célèbrent leur indépendance, celle de 1991.

 

Alors que l’Azerbaïdjan profite de la faiblesse russe pour harceler le territoire de l’Arménie, les Arméniens célèbrent leur indépendance. Celle-ci avait été déclarée le 23 août 1990 par le Conseil suprême de l’Arménie qui déclarait dissoute la République socialiste soviétique de d’Arménie et la formation d’un nouvel État. Ce n’est toutefois que le 21 septembre 1991 que le peuple arménien a voté, par référendum,  en faveur de la sortie de l’URSS. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui, décrété Jour de l’Indépendance (Հայաստանի Անկախության օրը) En 1991, la nouvelle république élisait son premier président : Levon Ter-Petrossian. Cependant, l’Arménie n’a obtenu sa totale indépendance que le 26 décembre de la même année, à la faveur de la dissolution de l’URSS. L’Arménie avait été absorbée par l’immense entité soviétique en 1922, après quatre années d’une première indépendance très chaotique, obtenu en 1918.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite

16 septembre : la Papouasie Nouvelle-Guinée fête ses 47 ans

La Papouasie Nouvelle-Guinée commémore aujourd'hui son accession à l'indépendance. Elle était australienne jusqu'au 16 septembre 1975.

 

La Papouasie Nouvelle-Guinée commémore aujourd’hui son accession à l'indépendance. Elle était australienne jusqu’au 16 septembre 1975. 

À Port Moresby, l’anniversaire de la fête de l'indépendance commence par une cérémonie de levée du drapeau à Independence Hill sur le terrain du Parlement national. Partout dans le pays on joue de la musique en plein air, on organise des danses et des marchés, et on tire des feux d'artifice. Les couleurs nationales or, rouge et noir figurent en bonne place dans les rues, les magasins et les maisons.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier

7 septembre : la fête nationale du Brésil, le bicentenaire de l'indépendance

À un mois du scrutin présidentiel, qui opposera notamment le président Jair Bolsonaro au candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil fête son bicentenaire dans un climat de grande tension et de polarisation extrême.

 

Le Brésil est un pays qui ne fait pas défiler que ses militaires. Les enfants des écoles de la capitale, les étudiants et même des écoles de samba donnent une coloration de jeunesse et de fête à la parade officielle qui commémore l’indépendance du pays. Le défilé se déroule sur l’esplanade des Ministères, à Brasilia. Les évêques brésiliens, associés des mouvements de défense des paysans sans terre profitent traditionnellement de la fête nationale pour lancer, de leur côté, un « Cri des exclus ». Après une messe en la cathédrale de Saõ Paulo, les manifestants défilent vers le mouvement de l’indépendance.

Cette année, à quelques jours des élections présidentielle que le président sortant Jair Bolsonao est parti pour perdre, la tension est monté d’un cran. Ce dernier utilise cette journée, à grand renfort de manifestations nationales, pour mobiliser les électeurs. Tandis que Lula, le favori du scrutin, mobilise ses troupe.s

Depuis quelques années, chaque 7 septembre, des marches d’indignés, contre la corruption, se déroulent de manière assez spontanée dans plusieurs villes du Brésil. L’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, président d’extrême droite, dans un pays en pleine déroute morale n'avait fait qu'aggraver les tensions. En ce jour de fête nationale, l’opposition dénonce d’appropriation du drapeau national par l’extrême droite. Un hashtag, #devolvamnossabandeira (« rendez-nous notre drapeau ») a été lancé sur les réseaux sociaux pour appuyer cette revendication.

 Rappel historique : la famille royale portugaise s’était établie à Rio de Janeiro alors que le Portugal était occupé par Napoléon. En 1821, le roi est de retour à Lisbonne pour retrouver son trône, laissant son fils, Don Pedro, sur place. Celui-ci prendra vite fait et cause pour les nationalistes brésiliens. Le 7 septembre 1822, c’est lui qui lance le premier cri : « L’indé­pendance ou la mort ! ». Cette journée est celle du bicentenaire du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2022

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
31 août, Malaisie, indépendance Bruno Teissier 31 août, Malaisie, indépendance Bruno Teissier

31 août : la fédération de Malaisie célèbre son indépendance

En 1957, la fédération comprenait neuf États. Ce n’est qu’en 1963 que Singapour se séparera de la Malaisie.

 

La Malaisie commémore son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. En 1948, neuf États malais et deux des établissements des détroits d'Asie du Sud-Est ont été réunis en une seule fédération, la Fédération de Malaisie. L' Armée de libération malaise a immédiatement lancé une guérilla contre les forces coloniales (la soi-disant urgence malaise).

En 1955, le Premier ministre de Malaisie Tunku Abdul Rahman a dirigé une délégation malaise dans les négociations avec les autorités britanniques pour l'indépendance de la Malaisie. Ils parviennent à un accord en 1956 : l'Empire britannique accepte d'accorder l'indépendance à la Malaisie. Toutefois, l'indépendance de la Malaisie ne sera officiellement proclamée que le 31 août 1957. La cérémonie a eu lieu au stade Merdeka de Kuala Lumpur, qui avait été spécialement construit pour célébrer l'indépendance nationale. Les festivités ont réuni plus de 20 000 personnes. C’est anniversaire que célèbre Le Jour de l'Indépendance (Hari Merdeka). En 1963, la cité de Singapour va devoir quitter la fédération qui prend sa forme actuelle, célébrée chaque 16 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier 1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier

20 août : les Estoniens fêtent leur indépendance

Le 20 août 1991, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS… Depuis 1992, le 20 août est un jour férié en Estonie.

 

Le 19 août 1991, alors que Moscou est en pleine tentative de putsch (les durs du régime soviétique tentant de renverser Gorbatchev), le soviet suprême de la petite Estonie, après de longs débats, finit par voter le rétablissement de l’indépendance de 1918 (24 février). Il est 23h03. L’armée soviétique qui est entrée en Estonie le matin même, hésite pendant plusieurs heures, avant de renoncer à prendre d’assaut la tour de la télévision défendue par les citoyens. Finalement, le 20 août, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS, laquelle se résoudra le 6 septembre à reconnaître l’émancipation de l’Estonie. Ébranlée par le putsch raté, l’URSS va finalement disparaître le 25 décembre de la même année. L’armée russe ne quittera toutefois la république balte que 3 ans plus tard.

Le 20 août est, depuis 1992, un jour férié en Estonie. La journée est connue comme le Jour du rétablissement de l'indépendance (Taasiseseisvumispäev). En Russie, le souvenir de l’émancipation de l’un des nombreux peuples qui lui été soumise est vécu par les nationalistes comme l’une des nombreuses humiliations subie depuis 30 ans et que l’invasion de l’Ukraine était sensé laver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
estonie.png
Lire la suite