L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
3 janvier : l’anniversaire de l’assassinat de Qassem Soleimani
À Bagdad et à Téhéran, on commémore l’assassinat de Qassem Soleimani, un général iranien considéré comme l’architecte de la politique expansionniste de l’Iran dans la région, qui fut éliminé sur ordre de Donald Trump.
Cet anniversaire est célébré en Irak et en Iran dans le contexte très particulier de la guerre de Gaza, alors que la veille un tir ciblé israélien a éliminé le numéro du bureau politique du Hamas, dans la banlieue de Beyrouth.
C’est dans la banlieue de Bagdad que Qassem Soleimani a été tué. Ce général iranien est l’architecte de la politique expansionniste de l’Iran dans la région et le Hamas est considéré comme l’un des pions de Téhéran. L’Irak a déjà organisé des cérémonies fin décembre, mais ce mardi des milliers de partisans de diverses factions armées irakiennes, sont appelées à manifester pour célébrer le leader disparu et dénoncer la présence américaine stationnée en Irak.
Le 3 janvier 2020, sur ordre de Donald Trump, un drone armé a pulvérisé le véhicule où se trouvaient Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient et Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro 2 du Hachd al-Chaabi, coalition de factions intégrées à l'État irakien. L’attaque a eu lieu de nuit sur une route de l'aéroport international de Bagdad,
À Téhéran, le guide suprême Ali Khamenei a reçu samedi la famille du général iranien tué, en présence du commandant des Gardiens de la Révolution et du chef de la force Qods, unité d'élite chargée des opérations extérieures, autrefois dirigée par Soleimani.
Il y a quelques jours, le porte-parole du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI), Ramazan Sharif déclarait que les massacres du 7 octobre étaient « une des représailles » pour l’assassinat de Soleimani. Il l’a fait dans une déclaration sur la mort d’un autre haut responsable, tué plus tôt cette semaine, lors d’une frappe aérienne que l’Iran a imputée à Israël. Il s’agit du général de brigade Razi Mousavi,chef du CGRI, « compagnon » de Soleimani, tué dans une frappe contre sa maison à Damas, le 25 décembre 2023.
Comme quoi l’élimination de cadre du Hamas pourrait se faire sans massacrer tout un peuple !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 janvier 2024
Mise à jour 3 janvier : Cent trois personnes ont été tuées dans le sud de l’Iran par une double explosion, mercredi 3 janvier, près de la tombe du général Ghassem Soleimani, dont le pays célèbre le quatrième anniversaire de la mort, a rapporté la télévision d’Etat. (Le Monde.fr)
4 janvier : la Birmanie célèbre le 75e anniversaire de son indépendance
Le Jour de l’indépendance (obtenue le 4 janvier 1948) est célébré cette année dans une ambiance hautement sécuritaire. La Birmanie est dirigée depuis près de deux ans par une junte qui a étouffé toute tentative de démocratisation. Aung San Suu Kyi, la propre fille du père l’indépendance, égérie des démocrates, a été condamnée à 33 ans de prison. Triste anniversaire de l’Union birmane, rebaptisée Myanmar par les militaires.
Le Jour de l’indépendance (လွတ်လပ်ရေးနေ့) est célébré chaque année par un jour férié depuis que le 4 janvier 1948, l’Union de Birmanie devenait un État indépendant après six décennies d’occupation du pays par les Britanniques, excepté de 1942 à 1945, époque où ils ont été remplacés par les Japonais. C’est, d’ailleurs, cette époque d’occupation japonaise qui a permis aux indépendantistes birmans de s’affirmer et de s’organiser. Leur leader, Aung San nationaliste, révolutionnaire et fondateur de l'Armée de l'Indépendance de la Birmanie, a entamé des négociations avec les Britanniques. En 1947, il est devenu vice-président du Conseil exécutif de Birmanie mais il ne verra pas l’indépendance du pays car il a été assassiné le 19 juillet 1947. Aung San reste dans les mémoires comme le père de l’indépendance, mais les autorités actuelles se gardent bien de le mettre en avant. Au contraire, le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing rend hommage, ce 4 janvier, au premier dictateur post-indépendance, le général Ne Win et à ses successeurs, le général Sein Lwin et le général en chef Saw Maung. Cette année, il remet à Daw Khin Sandar Win, la fille de Ne Win, les décorations de son père. Ne Win avait pris le pouvoir lors du coup d'État du 2 mars 1962 et provoqué la descente du pays dans la liste des pays les moins avancés du monde, rebaptisé Myanmar par la junte.
Depuis le coup d’État militaire de février 2021, la Birmanie est dirigée par une junte qui s’est acharnée contre celle qui lui apparaissait comme la principale opposante à la dictature militaire : Aung San Suu Kyi, la propre fille de de Aung San. Celle-ci, âgée de 77 ans, croupit actuellement dans une prison de Naypyidaw, le plus souvent à l'isolement. Accusée de multiples crimes imaginaires, elle cumulait plus de 26 ans de condamnation. La semaine dernière, 7 années supplémentaires viennent de lui être rajoutées dans le cadre d’un procès à hui clos totalement inique.
La commémoration du 4 janvier se déroule cette année dans une ambiance hautement sécuritaire, la junte militaire craignant des manifestations de militants pro démocratie. En 2022, des installations militaires de Rangoon, la principale métropole et Naypyidaw, la capitale, avaient été visées par les opposants. Les cérémonies se tiennent cette année pour l’essentiel dans le Palais présidentiel, il s’agit notamment de remises de médaille aux collaborateurs les plus fidèle du régime. En 2022, Min Aung Hlaing avait remis 1 290 titres et médailles le jour de l'indépendance.
Traditionnellement, les grandes villes sont pavoisées aux couleurs nationales (au moins dans la partie birmane du pays), la journée est marquée par des festivités, des foires et des événements sportifs , notamment des jeux et compétitions dans toutes les écoles du pays.
Le 4 janvier 1948, c’est un pays totalement ravagé par la Seconde Guerre mondiale qui devenait indépendant, sans toutefois devenir membre du Commonwealth. Les Anglais qui n’imaginaient pas devoir quitter le pays, n’avaient préparé aucune transition. La Chine était en pleine guerre civile, à la fin de 1949, les communistes allaient s'emparer de Pékin et déclarer la République populaire. Les restes des nationalistes chinois vaincus se sont repliés dans les États Shan (au nord de la Birmanie), déclenchant une nouvelle série de conflits violents. Soutenus pendant des années par les Américains, ils espéraient attaquer le Yunnan communiste depuis la Birmanie. Plusieurs minorités ethniques, hostiles à la domination des Birmans (ou Barmen), ont profité du chaos pour entrer en rébellion le sont restées. Les hautes terres de Birmanie n'ont pas connu de véritable paix depuis. De violents affrontements ont encore eu lieu samedi dernier, en lisière de l’État Karen, dans le canton de Kyainseiggyi. L’armée birmane a perdu deux de ses bases, prises par l’Armée de libération nationale karen (KNLA). Mais quelque 3 000 habitants des villages de la région qui ont fui les combats vers la forêt, souffrent aujourd’hui de pénuries alimentaires. Plus d’un million de personnes ont ainsi été déplacées depuis le dernier coup d’État militaire… Ainsi vit la Birmanie indépendante depuis trois quarts de siècle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 janvier : l’Estonie se souvient de ceux qui sont tombés pour libérer le pays de l’emprise russe
Aujourd’hui à 10h30 précise, l’Estonie tout entière est invitée à observer une minute de silence en souvenir des soldats morts pendant la guerre d’indépendance (28 novembre 1918-3 janvier 1920) contre l’Armée rouge. Cette année, quelques mois après l’agression de l’Ukraine par la Russie, les Estoniens vivent cette journée avec une émotion particulière.
Aujourd’hui à 10h30 précise, l’Estonie tout entière est invitée à observer une minute de silence comme chaque 3 janvier. Cette année, quelques mois après l’agression de l’Ukraine par la Russie, les Estoniens vivent cette journée avec une émotion particulière.
L’Estonie avait proclamé son indépendance, le 24 février 1918, profitant de la désorganisation de l’empire russe par la révolution d’Octobre et la cessation des combats sur le front est. Mais, le 28 novembre, quelques jours après la défaite de l’Allemagne qui tenait la région, alors qu’un gouvernement estonien clandestin apparaissait au grand jour, la Russie lançait une offensive pour tenter reprendre le contrôle de l’Estonie.
La guerre d’indépendance a commencé par le franchissement de la rivière Narva par l’Armée rouge. Le lendemain, celle-ci prend la ville du même nom qui n’était défendue que par une ligue composée de lycéens. Alors que les combats se poursuivent dans l’est du pays, le gouvernement estonien négocie un traité de paix. Aidés par les Finlandais et les Scandinaves, les Estoniens parviennent à tenir tête au pouvoir bolchevique russe. Un traité est finalement signé à Tartu le 2 janvier 1920, le lendemain le cessez-le-feu entre en vigueur à 10h30. Ce 3 janvier 1920 marque la fin de cette guerre que les Estoniens appellent la Guerre de la liberté (Vabadussõda) car elle a permis l’émergence, pour la première fois dans l’Histoire, d’une Estonie indépendante laquelle se maintiendra pendant 20 ans avant de retomber sous la coupe de Moscou.
Au total, 74 505 combattants ont participé à cette guerre d'indépendance du côté estonien, 5 540 d’entre eux ont été tués. C’est leur mémoire qui est commémorée par ce Jour commémoratif des morts de la guerre de libération de l'Estonie (Eesti Vabadussõja mälestuspäev). Chaque année, depuis 1991, le 3 janvier, tous les édifices publics accrochent le drapeau national, la population apporte des fleurs au monument de la place de la Liberté, à Tallinn. Les Estoniens sont invités à commémorer les soldats morts avec une minute de silence à 10h30 précise,Une minute de silence est observée à l’heure où les canons se sont tus, le 3 janvier 1920. Puis les cloches se mettent à sonner dans toute l’Estonie. Le 3 janvier, qui n’est pas férié, aurait pu servir de fête nationale, mais on lui a préféré le 24 février 1918, date de la proclamation d’indépendance qui aurait pu rester lettre morte sans la victoire de janvier 1920 sur l’Armée rouge.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 janvier : les Burkinabés célèbrent le soulèvement de 1966
À cette époque le pays s’appelait encore la Haute-Volta. Pour la première fois en Afrique, une révolte populaire renversait le président du pays.
Au Burkina Faso, le 3 janvier, on célèbre la Fête de la Révolution de 1966, appelée aussi Fête de l’anniversaire du coup de 1966 ou simplement Fête de la révolution. Si le pays a connu depuis, d’autres révolution, celle de 1966 est restée dans les mémoires comme la première en Afrique à avoir chassé un président africain, qui plus est, père de l’indépendance du pays.
À cette époque le pays s’appelait encore la Haute-Volta. Ce soulèvement populaire était une réaction à la corruption d’une bourgeoisie au pouvoir sous le régime du président Maurice Yaméogo. C’est lui qui a proclamé l’indépendance le 5 août 1960. Mais au cours des cinq années suivantes, la politique répressive de Yaméogo (notamment l'interdiction des partis politiques sauf le sien, des réunions syndicales et le droit de grève) a provoqué la désapprobation de la population voltaïque. Cela a conduit à une grève nationale menée par les syndicats qui a poussé le président à la démission le 3 janvier 1966.
Cette révolution abouti à la prise de pouvoir du chef d'état-major général des forces armées, Aboubakar Sangoulé Lamizana qui renverse la Première République, instaure un régime militaire autoritaire et supprime les partis politiques… Il sera à son tour renversé par un soulèvement populaire en 1980.
Cette célébration ne doit pas être confondue avec celle du 4 août, une autre Fête de la Révolution qui célèbre l’arrivée au pouvoir en 1983 de Thomas Sankara et le changement du nom du pays de Haute-Volta à Burkina Faso.
Le 3 janvier 2020, l’Unité d’action syndicale (UAS) a rendu hommage à Zakaria Touré, le dernier des héros du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 décédé le 6 septembre 2019. En 2022, le 3-Janvier est toujours célébré, mais n’est plus un jour férié. Il l’a été jusqu’en 2021.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 janvier : les 60 ans de l'État d'Alaska
L’Alaska célèbre chaque année son accession au statut d’État de l’Union. Le 3 janvier 1959, ce territoire, acheté à la Russie en 1867, en devenait enfin le 49e État, juste avant Hawaï.
L’Alaska célèbre chaque année son accession au statut d’État de l’Union. Le 3 janvier 1959, ce territoire acheté à la Russie en 1867, devenait enfin le 49e État. Le 50e sera Hawaï, le 21 juin de la même année. Si ces deux territoires ont tant tardé à être admis à ce statut (une première tentative avait eu lieu en 1916), c’est que les États du Sud craignaient de voir leurs représentants voter en faveur du vote des Noirs qui à cette date n’avaient pas encore, aux États-Unis, obtenu leurs droits civiques.
Cette année, pour le 60e anniversaire, le cérémonial sera plus marqué que d’habitude, défilés et feux d’artifice. Cela dit, pour des raisons climatiques, les festivités sont plus importantes et plus populaires, chaque 30 juin, anniversaire du vote de la loi (30 juin 1958), l’Alaska statehood Act, qui a permis l’accession au statut d’État du 3 janvier suivant. Les Alaskiens s’étaient exprimés par référendum en ce sens dès 1946, le reste de l’Union a fait traîner le processus pendant une douzaine d’années.
L’Alaska est le plus septentrional des États américains, sur son drapeau figure l‘étoile du Nord, ainsi que la grande Ourse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde