L’Almanach international

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1822, Brésil, culte de la Vierge, 12 octobre Bruno Teissier 1822, Brésil, culte de la Vierge, 12 octobre Bruno Teissier

12 octobre : le Brésil fête Notre-Dame d'Aparecida, sa sainte patronne

La date est celle de l’anniversaire du couronnement du premier empereur du Brésil indépendant, mais la référence nationale s’est effacée devant le culte de la Vierge : ce jour férié célèbre la patronne du Brésil.

 

Dans ce grand pays qui demeure très catholique, on célèbre Notre-Dame d'Aparecida (Nossa Senhora Aparecida) par un jour férié. Chaque 12 octobre, des centaines de milliers de personnes se pressent dans la basilique qui abrite la modeste statuette. Reconstruite à partir de 1955 l'actuelle église Notre-Dame d'Aparecida à São Paulo, qui fut consacrée « Basilique » le 4 juillet 1980 par le Pape Saint Jean-Paul II, lors de sa visite au Brésil, est le plus grand sanctuaire marial du monde, le quatrième pour la fréquentation.

Selon la légende, elle aurait été découverte en octobre 1717 par trois pêcheurs. Ils ont récupéré le corps et la tête de la statuette de terre cuite dans la rivière Paraiba. Ce sont eux lui auraient donné le nom d’« Aparecida » : « celle qui est apparue » en portugais. La première chapelle dédiée à Notre-Dame d'Aparecida fut construite en 1745. La dévotion à la statue se développa rapidement et de nombreux miracles lui furent attribués au fil des années. En 1929, elle fut officiellement déclarée patronne principale du Brésil par le pape Pie XI. La statue se trouve actuellement dans la basilique du sanctuaire national de Notre-Dame d'Aparecida. Depuis 1980, le 12 octobre est un jour férié.

Quant à la date du 12 octobre, elle n’a rien à voir initialement avec le culte de la Vierge, c’est celle de l’avènement de l’empereur Pedro Ier, le 12 octobre 1822, soit cinq jours après avoir proclamé l’indépendance du Brésil à l’égard du Portugal, le 7 octobre.

Symbole du Brésil, mais aussi du catholicisme, la statuette de la Vierge a été attaquée à plusieurs reprise, en particulier par des évangélistes, courant de plus en plus puissant au Brésil, au détriment du catholicisme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La basilique

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Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier

7 septembre : la fête nationale du Brésil, le bicentenaire de l'indépendance

À un mois du scrutin présidentiel, qui opposera notamment le président Jair Bolsonaro au candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil fête son bicentenaire dans un climat de grande tension et de polarisation extrême.

 

Le Brésil est un pays qui ne fait pas défiler que ses militaires. Les enfants des écoles de la capitale, les étudiants et même des écoles de samba donnent une coloration de jeunesse et de fête à la parade officielle qui commémore l’indépendance du pays. Le défilé se déroule sur l’esplanade des Ministères, à Brasilia. Les évêques brésiliens, associés des mouvements de défense des paysans sans terre profitent traditionnellement de la fête nationale pour lancer, de leur côté, un « Cri des exclus ». Après une messe en la cathédrale de Saõ Paulo, les manifestants défilent vers le mouvement de l’indépendance.

Cette année, à quelques jours des élections présidentielle que le président sortant Jair Bolsonao est parti pour perdre, la tension est monté d’un cran. Ce dernier utilise cette journée, à grand renfort de manifestations nationales, pour mobiliser les électeurs. Tandis que Lula, le favori du scrutin, mobilise ses troupe.s

Depuis quelques années, chaque 7 septembre, des marches d’indignés, contre la corruption, se déroulent de manière assez spontanée dans plusieurs villes du Brésil. L’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, président d’extrême droite, dans un pays en pleine déroute morale n'avait fait qu'aggraver les tensions. En ce jour de fête nationale, l’opposition dénonce d’appropriation du drapeau national par l’extrême droite. Un hashtag, #devolvamnossabandeira (« rendez-nous notre drapeau ») a été lancé sur les réseaux sociaux pour appuyer cette revendication.

 Rappel historique : la famille royale portugaise s’était établie à Rio de Janeiro alors que le Portugal était occupé par Napoléon. En 1821, le roi est de retour à Lisbonne pour retrouver son trône, laissant son fils, Don Pedro, sur place. Celui-ci prendra vite fait et cause pour les nationalistes brésiliens. Le 7 septembre 1822, c’est lui qui lance le premier cri : « L’indé­pendance ou la mort ! ». Cette journée est celle du bicentenaire du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2022

 
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1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier 1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier

14 février : les 200 ans du Liberia, une commémoration qui ne réjouit pas tout le monde

Le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia, un État destiné aux esclaves noirs américains affranchis.

 

Ce lundi 14 février, le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement  la célébration du bicentenaire du Liberia (National Bicentennial Commemoration) au stade sportif Samuel Doe où se déroule un festival culturel. 

La commémoration a débuté quelques jours plus tôt, le 7 janvier 2022, sur l'île de Providence, à l’embouchure due la rivière Mesurado, où l’American Colonization Society a fait débarquer du navire Elizabeth, 86 esclaves américains libres, il y a 200 ans exactement. Deux ans plus tard, la principale localité du pays, Christopolis sera rebaptisée Monrovia du nom du président américain James Monroe qui fut l’un des principaux soutiens de l’American Colonization Society et de son projet de créer un État, baptisé Liberia, pour des esclaves noirs américains affranchis. 

Entre 1822 et 1861, en effet, des milliers de Noirs libres ont été « réinstallés » dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains.  Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons descendants d’esclaves américains. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Ce qui explique que tous les citoyens du Liberia ne se réjouissent pas de la même manière de cette commémoration du bicentenaire du pays.

Ce même jour, la résidence et siège du président de la République, Executive Mansion House, reprend son activité après 16 ans de travaux. Le bâtiment, construit dans les années 1960, avait brûlé  en 2006, lors de la fête d’indépendance du 26 juillet, alors que la présidente Ellen Johnson Sirleaf (en fonction de 2006 à 2018) recevait des invités et des dignitaires étrangers dans les jardins de la présidence.

 
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