L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
9 novembre : le jour du destin des Allemands
Il y a 35 ans, le mur de Berlin tombait mettant fin à 50 années d’antagonisme entre les deux Allemagnes et amorçant la fin de la Guerre froide. Mais, l’Allemagne n’a pu faire du le 9 novembre sa fête nationale car il est bien trop chargé d’histoire, notamment de ses pages les plus sombres comme la Nuit de cristal, en 1938.
Il y a 35 ans, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait mettant fin à 50 années d’antagonisme entre les deux Allemagnes et amorçant la fin de la Guerre froide. L’évènement s’est produit vers 19 heures, à quelques heures près, l’Allemagne aurait pu célébrer chaque 10 novembre son unité retrouvée, mais l’histoire en a voulu autrement. La voilà assignée au 9 novembre, date qui n’est pas devenue la fête nationale que certains auraient souhaitée car elle est bien trop chargée d’histoire.
En 1938, le 9 novembre, c’était la « Nuit de cristal », le pogrom contre les juifs organisé par Goebbels. Le prétexte était l’agression d’un fonctionnaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris par un jeune juif allemand. Mais la date de cette nuit d’enfer qui marque le début de la Shoah, n’avait pas été choisie au hasard. C’était le jour anniversaire de la tentative de putsch par Adolf Hitler, en 1923, à Munich. Et, si ce dernier avait tenté un coup de force précisément un 9 novembre, c’était parce que la république dite de Weimar, fondée le 9 novembre 1918 et honnie par l’extrême droite, fêtait ce jour-là ses 5 ans.
Le même 9 novembre 1918, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg proclamaient en parallèle une République socialiste allemande qui ne dura que quelques mois… Une date symbolique donc, tout au long du XXe siècle.
Si on remonte un peu le temps, le 9 novembre est aussi la date de l’exécution du parlementaire allemand libéral, Robert Blum, par les contre-révolutionnaires, après l’insurrection viennoise d’octobre 1848… C’est un peu comme si une seule date racontait l’histoire récente de l’Allemagne. Cette date a été baptisée Schicksalstag, le jour du Destin ! Le gouvernement lui préféra donc le 3 octobre, date officielle de la réunification en 1990.
Finalement, la fête nationale de l’Allemagne a été fixée le 3 octobre, en référence une journée de 1990 qui n’évoque rien de fort, si ce n’est l’officialisation d’une réunification déjà en cours et réalisée à marche forcée, qui laisse un goût amer. Aujourd’hui, une partie de l’opinion est persuadée qu’une troisième voie était possible, que la RDA , dégagée de la tutelle de Moscou, si on lui en avait laissé le temps aurait pu concilier démocratie et socialisme.
Le 9 novembre n’est pas totalement occulté. La date a été choisie par le Conseil de l’Europe pour célébrer l'anniversaire du début des pogroms de masse en Europe, connus sous le nom de Kristallnacht (Nuit de cristal) ou de Novemberpogrome. C’est aujourd’hui la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme. À ne pas confondre avec la Journée internationale contre le racisme et le fascisme, marquée chaque 23 mars.
Aux États-Unis, dans les milieux conservateurs, on célèbre l’anniversaire de la chute du mur de Berlin comme une victoire sur le communisme. Dans, ce but, une Journée mondiale de la liberté (World Freedom Day) a été instaurée en 2001, mais son écho demeure limité car elle fait référence à une histoire déjà ancienne. Les mêmes se réjouissent aujourd’hui de la victoire de Trump.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2024
3 octobre : la Journée portes ouvertes des mosquées allemandes
Le 3 octobre n’est pas seulement le Jour de l’unité allemande, laquelle célèbre, cette année, ses 35 ans, c’est aussi la Journée portes ouvertes des mosquées allemandes. Ainsi chaque année depuis 1997, plus de 1 000 lieux de culte islamiques ouvrent leurs portes aux personnes intéressées pour faire connaissance et échanger.
Le 3 octobre n’est pas seulement le Jour de l’unité allemande, qui cette année célèbre ses 34 ans, c’est aussi la Journée portes ouvertes des mosquées (Tag der offenen Moschee). Chaque année depuis 1997, plus de 1 000 lieux de culte islamiques ouvrent leurs portes aux personnes intéressées pour faire connaissance et échanger. Depuis 2007, la Journée des mosquées ouvertes du 3 octobre est organisée par le Conseil de coordination des musulmans (KRM). La liste des mosquées participantes est à consulter sur le site officiel. Elle attire chaque année quelque 100 000 visiteurs non musulmans.
Les mosquées proposent entre autres des visites guidées, des conférences, des expositions et, dans de nombreux endroits, des offres culinaires. Le choix u 3-Octobre est régulièrement critiqué par les conservateurs allemand (CDU et CSU). Mais les musulmans allemands organisateurs de la journée affirment l’avoir délibérément choisi pour s’affirmer comme partie intégrante de la société allemande. L’objectif est de monter qu’il existe un islam allemand et que les mosquées ne sont pas que des espaces de repli de communautés d’origine étrangère comme le dénonce l’extrême droite en pleine ascension dans le pays.
Cette année, 2024, la Journée des mosquées ouvertes a pour devise « La vie compte : chaque vie compte ! ». Celle-ci est une référence évidente à l’actualité internationale mais aussi une manière de se démarquer franchement des régimes autoritaires inspirés par la charia où justement la vie de chacun ne compte guère.
On estime que plus de 5,5 millions de musulmans vivent en Allemagne, dont les trois quarts sont sunnites, les autres sont chiites, alévis, ahmadis ou autre. Le nombre de mosquées est estimé à environ 2 800. Il s’agit souvent de « mosquées d’arrière-cour » discrètes situées dans des quartiers périphériques, mais il existe également des mosquées représentatives avec des dômes et des minarets, inspirées de celles de Turquie, à Brême, Mannheim, Duisburg, Cologne…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 octobre 2024
26 juin : le joueur de flûte d'Hamelin, une parabole très actuelle
À Hamelin, en Basse-Saxe, c’est Rattenfängertag, une fête basée sur une légende qui n’en est sans doute pas tout à fait une. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-elle pas la douleur des familles confrontées à l’émigration, sans retour, d’un enfant ?
Chaque année le 26 juin, la ville d’Hamelin, la ville du Joueur de flûte, chasseur de rats, est en fête, c’est Rattenfängertag. L’histoire reprise au XVIIe siècle par les frères Grimm raconte qu’un homme vêtu d'un long manteau multicolore s’est présenté dans la petite ville d’Hamelin comme un exterminateur de rats. Les habitants de la ville acceptent sa proposition de débarrasser la ville des rats. Ils le virent alors sortir une flûte et entraîner les rats hors de la ville au son de sa musique. Quand est venu le moment pour lui de réclamer son salaire, les citoyens d’Hamelin l’ont expulsé sans ménagement. Quelque temps plus tard, on le vit revenir. Alors que les habitants d’Hamelin étaient rassemblés dans les églises à écouter des chants religieux, l’homme au chapeau rouge ressorti sa flûte et se mit à jouer. Cette fois, ce sont les enfants de la ville qu’il entraîna au loin. Ils étaient 130, dont le fils du maire, on ne les revit jamais. Selon la légende, cela se serait produit le 26 juin 1284.
La notoriété de cette histoire est telle que la ville d’Hamelin (Hameln), en Basse-Saxe, organise chaque 26 juin, une grande fête locale en costumes d’époque avec des concerts de flûte. L’évènement est devenu au fil des ans très touristique.
Mais est-ce vraiment une légende ? Des historiens ont cherché un fondement à cette histoire dont il existe plusieurs versions. Certains ont voulu y voir les crimes d’un pédophile, mais 130 enfants en même temps cela fait beaucoup. L’une des versions propose un indice intéressant. Elle raconte que les enfants auraient été emmenés dans une grotte de la région qui conduit tout droit en Transylvanie.
Les historiens allemands font remarquer qu’au XIIIe siècle beaucoup d’habitants de la Basse-Saxe se sont laissé recruter pour aller travailler, justement, en Transylvanie, souvent les plus pauvres et les plus jeunes. Cette migration a laissé des traces dans la Roumanie actuelle où vit encore une communauté saxonne. Klaus Iohannis, l’actuel président de la Roumanie est l’un de leurs descendants. Ces Allemands venus jadis s’établir en Transylvanie étaient recrutés par de beaux parleurs qui leur promettaient un lopin de terre et une vie meilleure sur les terres à coloniser. C’était un coup dur pour les villes allemandes qui perdaient ainsi une main-d’œuvre bon marché. Pour se faire remarquer sur les places publiques, les recruteurs qui allaient de ville en ville, frappaient sur un tambour et jouaient de la flûte… d’où la légende du joueur de flûte d’Hamelin qui fit disparaître les enfants.
Pourquoi des enfants ? À l’époque, le terme avait un sens plus large qu’aujourd’hui, il désignait les gens de peu ou “ceux qui ne sont rien” pour reprendre une formule malheureuse. On sait aujourd’hui, par exemple, que la croisade de 1212 qui parti d’Allemagne, la fameuse « croisade des enfants » était en fait composée de pauvres, pour beaucoup de jeunes gens sans avenir cherchant au loin une nouvelle vie.
Voilà une parabole très actuelle qui pourrait s’appliquer aux passeurs sans scrupule qui entassent les jeunes Africains dans des pirogues ou des canots surchargés en direction des Canaries ou de la Sicile au risque de leur vie. Les parents les voient disparaître, parfois pour toujours. L’histoire du joueur de flûte n’évoquerait-il pas la douleur des familles confrontées à la migration d’un enfant ?
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 juin 2024
22 mars : les Berlinois fêtent Albert l’Ours, symbole de la ville
Cette Journée de l’ours de Berlin fait référence à la première mention de l'animal comme emblème de la ville, mais son origine demeure légendaire. La capitale allemande n’aurait rien à voir avec les ours, mais plutôt à son emplacement marécageux.
Aujourd’hui, la ville de Berlin fête l’anniversaire son emblème. Cette Journée de l’ours de Berlin (der Tag des Berliner Bären) fait référence à la première mention de l'animal héraldique de sa ville. L'ours est apparu pour la première fois en 1280 sur une lettre de guilde munie d'un sceau, datée du 22 mars. « Sigillum burgensium de berlin sum » signifie quelque chose comme : « Je suis le sceau des citoyens de Berlin ». Depuis sa découverte, cette lettre de guilde des marchands berlinois est considérée comme la naissance de l'ours de Berlin. L'ours de Berlin fêtera donc son 744e anniversaire en 2024.
On raconte qu’Albert Ier, fondateur et premier dirigeant du margraviat de Brandebourg, serait à l’origine de ce symbole. Rien n’est moins sûr, on ne sait rien de ce monarque, pas même sa date de naissance. Le Brandebourg a toujours eu pour emblème une aigle et on ne s’explique pas le diminutif, Berlin (“le petit ours”). « Bär », l’ours en allemand, « Ber » en phonétique… Les historiens n’ont pas tardé à remettre en cause la légende.
Cette région, une « marche » germanique a été établie sur une région slave peu hospitalière et couverte de marécage. La ville a été fondée en 1237, longtemps après la mort d’Albert Ier, sous le nom de Cölln. On ignore quand le terme de Berlin s’est imposé. Il viendrait d’un terme slave : « Berl » le marais, avec la terminaison « in », en somme un lieu au cœur des marécages, des lacs et des marais qui se sont formés de part et d’autre de la rivière Spree. C’est toujours vrai aujourd’hui, « Berlin a plus de ponts que Venise », selon le dicton. La plupart sont très discrets, aucun n’a la renommée du Rialto, mais la capitale de l’Allemagne a tout de même deux fois plus de ponts que celle de la Vénétie.
Ayant chassé l’aigle brandebourgeois en 1935, l’ours figure désormais seul sur le blason de Berlin. En 1937, pour le 700e anniversaire de la ville, la ville de Bern a offert à Berlin un couple d’ours. La ville les installera en 1939 dans un chenil du parc Köllnischer, non loin du Märkisches Museum. Des ours s’y succéderont pendant huit décennies. Cependant, depuis la mort du dernier animal, Schnute, en 2015, l’enclos des ours est déserté. La ville de Bern dont l’emblème est aussi un ours, en rapport à une légende liée à la fondation de la ville. La capitale de la Suisse entretenait au cœur de la ville, une fosse aux ours depuis le XVIe siècle. En 2009, ils ont été transférés dans un parc des environs. Mais, comme pour Berlin, l’étymologie est à chercher ailleurs : un mot celte « berna » (gouffre, gorge) qui a donné son nom à la ville suisse.
En dépit d’origines plus que douteuses, comme Bern, Berlin cultive sa mascotte dont l’effigie apparaît un peu partout dans la cité. Elle est même décernée, en or, lors du festival de cinéma.
À l’échelle internationale, une Journée mondiale de l’ours tombe demain, le 23 mars, c’est le hasard. Mais, l’ours polaire a une date bien à lui le 27 février. S’il est en peluche, ce sera le 9 septembre dans le monde anglo-saxon. Quant au bonbon, l’ours d'or (Goldbär) ou l’ours de gomme (Gummibär) qui a fêté son centenaire en 2022, Haribo lui a inventé un jour de fête pour l’occasion, le 27 avril.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mars 2024
31 octobre : la fête de la Réformation
Dans certains pays protestants, comme les Länder protestants du nord de l’Allemagne, la Fête de la Réformation est un jour férié. Mais, c’est aussi le cas de la Slovénie, pays pourtant à majorité catholique et même, depuis 2008, du Chili, pays qui ne compte que 15 % de protestants évangéliques. La date, qui commémore le 31 octobre 1517, est surtout célébrée par les luthériens et certaines Églises réformées.
Dans certains pays protestants, comme les Länder protestants du nord de l’Allemagne, la Fête de la Réformation est un jour férié et chômé. Mais, c’est aussi le cas en Slovénie, pays pourtant à majorité catholique, et même, depuis 2008, au Chili, pays qui ne compte que 15 % de protestants ainsi qu’au Pérou depuis 2017, preuve des progrès des Églises évangéliques en Amérique latine.
La date, qui commémore le 31 octobre 1517, est surtout célébrée par les luthériens et certaines Églises réformées. En France, le Jour de la réformation est célébré le dimanche le plus proche, soit, cette année, le 30 octobre 2023. En Suisse, les Églises réformées célèbrent le dimanche de la Réforme le premier dimanche de novembre (soit le 5 novembre prochain).
Il y a 506 ans, le 31 octobre 1517, un certain Martin Luther, moine, posait sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg (en Saxe-Anhalt, Allemagne) une affiche où il détaillait ses 95 thèses. Il y exposait le sola gratia (l’homme est sauvé par la seule grâce de Dieu), il réfutait l’infaillibilité du Pape, et contestait les indulgences, moyen par lequel, grâce à une grosse somme d’argent, on achetait sa place au paradis. Le protestantisme était né ! À l’origine, Luther ne voulait pas provoquer de scission mais seulement dénoncer les dérives de l’Église catholique et la réformer. Il quittera son ordre monastique en 1525 pour se marier puis sera finalement ex-communié pour hérésie. Au milieu du XVIe siècle, c’est la moitié de l’Europe qui aura basculé dans le protestantisme.
Cette journée importante pour les protestants, particulièrement les luthériens, qui commémorent l’événement fondateur du protestantisme et réitèrent les quatre grands principes de la Réforme : rien que la Bible, seule source de vérité ; rien que Jésus-Christ, seul intermédiaire entre Dieu et les hommes ; rien que la grâce, manifestation de la bonté de Dieu; rien que la foi, quiconque croyant en Jésus, fils de Dieu, sera sauvé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2023
Portait de Martin Luther par Lucas Cranach l’Ancien, Galerie des Offices, Florence (détail)
10 mai : il y a 90 ans les nazis brûlaient les livres
L’Allemagne célèbre chaque 10 mai la Journée du livre en mémoire de l’une des monstruosités du régime nazi : les bûchers de livres organisés par l'Union des étudiants allemands dès l’arrivée de Hitler au pouvoir. En Allemagne de l’Ouest cette célébration a été instaurée en 1983 après quatre décennies de non-dits sur la censure et la destruction des livres à l’époque nazie.
L’Allemagne célèbre chaque 10 mai, la Journée du livre (Tag des Buches ), appelée aussi la Journée du livre libre (Tag des freien Buches) en mémoire de l’une des monstruosités du régime nazi : les bûchers de livres organisés par l'Union des étudiants allemands.
Hitler est arrivé au pouvoir en janvier 1933, dès le mois de mars l’Union des étudiants allemands lançait une campagne pour brûler cérémonieusement des livres jugés « non allemands » selon l’idéologie nazie. C’est-à-dire les livres écrits par des auteurs juifs, religieux, pacifistes, communistes, socialistes, anarchistes et libéraux classiques.
L’un des bûchers les plus tristement célèbres eu lieu le 10 mai 1933 à Berlin sur la Bebelplatz, mais aussi dans de nombreuses villes universitaires allemandes dont Munich, Francfort-sur-le-Main et Bonn. Cette nuit-là, des étudiants nationalistes ont brûlé environ 25 000 livres « non allemands ». Parmi les auteurs germanophones dont les livres ont été brûlés figurent Bertolt Brecht, Albert Einstein, Friedrich Engels, Lion Feuchtwanger, Sigmund Freud, Heinrich Heine, Franz Kafka, Stefan Zweig, Rosa Luxembourg, Heinrich Mann, Karl Marx, Karl Marx, Stefan Zweig, et plein d'autres. Beaucoup d’auteurs, moins connus, tombèrent totalement dans l'oubli, leurs œuvres disparues des librairies n’ayant pas été republiées après la guerre.
« Là où on brule des livres, on finit par bruler des gens aussi », avait écrit presque prophétiquement Heinrich Heine en 1820. Cette phrase figure sur le mémorial de la Bebelplatz à Berlin. Les œuvres de cet écrivain allemand qui a terminé sa vie réfugié en France, ont elles aussi été mises à l'index par les nazis.
La première Journée du livre a été organisée le 10 mai 1947 à Berlin. Mais, après la division de l’Allemagne, seule la RDA continuera à célébrer le 10 mai. À l’Ouest, le sujet de la censure et de la destruction des livres par les étudiants à l’époque nazie, est resté tabou jusqu’aux années 1970. La Journée du livre a fini par être instaurée en 1983, sur l’insistance de l’Union des libraires allemands, à l’occasion du 50e anniversaire du régime nazi .
Aujourd’hui, à Berlin, un mémorial des autodafés nazis a été construit sur la Bebelplatz, où a eu lieu l'autodafé du 10 mai. Conçu par Micha Ullman, il se compose d'une plaque de verre encastrée dans les pavés, donnant une vue sur des bibliothèques vides suffisamment grandes pour contenir tous les livres brûlés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mai 2023
Autodafé de livres organisé par des étudiants
La première journée du livre, le 10 mai 1947, à Berlin
Le mémorial de Bebelplatz (anciennement Opernplatz) à Berlin : la Bibliothèque engloutie (Versunkene Bibliothek) de l’artiste Micha Ullman
3 mars : l'apogée du carnaval de Cologne
Ce « lundi des roses » est le moment le plus attendu du Carnaval, le spectateurs vient voir défiler sur 7 km près de 10 000 personnes réparties en une centaine de chars et autant de fanfares, des centaines de figurants costumés qui lancent fleurs et sucreries aux spectateurs lesquels sont plus d’un million dans la ville de Cologne.
Rosenmontag est le moment le plus attendu du Kölner Karneval, un million de spectateurs vient voir défiler sur 7 km près de 10 000 personnes réparties en une centaine de chars et autant de fanfares, des centaines de figurants costumés qui lancent fleurs et sucreries aux spectateurs. Le clou de ce défilé est la parade des caricatures d’hommes politiques de tous pays et de tous bords.
Ce lundi, précédant le mercredi des cendres, est appelé le Rosenmontag (le lundi des roses), en réalité, c’était autrefois le rasender Montag, (le lundi déchaîné) car cette journée est le point culminant du Karnaval de Cologne. En réalité, rien à voir avec les roses, en dans le dialecte local roose signifie cavalcader. C’est l’équivalent du Mardi gras dans d’autre pays. Ce lundi de folie, n’est pas propre au Kölner Karneval, on retrouve cette tradition dans toute la Rhénane, à Bonn, Dusseldorf, Aix-la-Chapelle, Mayence, mais aussi à Eupen (en Belgique germanophone), en Autriche, au Danemark…
Surnommées « les folles journées », les festivités ont officiellement commencé le 11 novembre mais le véritable coup d’envoi a été donné le 16 février à nouveau à 11h11. Cette première journée du carnaval de Cologne était entièrement dédiée aux femmes qui défilent et ont pour coutume de couper la cravate des hommes qu’elles croisent…
Samedi, c’était le défilé des esprits (Geisterzug), sorte de défilé nocturne alternatif, né en 1991, en réponse à l’annulation du carnaval pour cause de guerre du Golfe. Il change de quartier tous les ans. C’est un surprenant mélange de costumes inspirés des films d’horreur et de revendications politiques, dans une ambiance latino-américaine…
Enfin, à Mardi gras, le 4 mars 2025, on brûlera en place publique Monsieur Carnaval… C’en sera fini de la fête !
Les origines du carnaval de Cologne remontent aux fêtes antiques célébrées célébrées à l’époque romaine, enrichies de rites païens puis chrétiens. Sa forme actuelle date de l'occupation française de la Rhénanie en 1794. Puis, sous l'emprise de la Prusse, à partir de 1815, le carnaval prend sa forme organisée contemporaine, avec la fondation d’un « comité des fêtes » en 1823. Il y a deux ans, cette année !
Le carnaval n'est pas un jour férié en Allemagne, mais en Rhénane, les écoles sont fermées le Rosenmontag ainsi que le mardi qui suit. Beaucoup d’entreprises font de même. L'événement est organisé par le comité du carnaval de Cologne de 1823. C'est un spectacle coloré avec des bonbons (Kamelle), des petits bouquets de fleurs (Strüßjer), des bisous (Bützje) et plus d'un million de spectateurs déguisés. Chaque jour, Cologne résonne au son du cri de guerre du carnaval : « Kölle Alaaf », qui signifie « Vive Cologne ! en dialecte local. Le slogan 2023 était « Fastelovend es för all - halal, koscher un liberal » (« Le carnaval pour tous - halal, casher et libéral ») avec pour sous-titre « Mir fiere politisch » (« Nous faisons de la politique »).
Les prochains Rosenmontag auront lieu les 16 février 2026, 8 février 2027, 28 février 2028, 12 février 2029…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025
13 février : comment faire cesser le traditionnel rassemblement néonazi de Dresde ?
La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine.
La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et une autre partie de la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine. Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés pour éviter les affrontements dans une région où l’extrême droite représente un bon quart de l’électorat.
Traditionnellement, le maire de la ville dépose des roses blanches sur le site commémoratif de l'Altmarkt, au cœur de la ville de Dresde, mais cette année, le site est en travaux. Il ne sera pas non plus accessible aux représentants de l’extrême droite, le AfD qui avait pris l’habitude d’organiser elle aussi une cérémonie ainsi qu’une marche rassemblant des néo-nazis venus de toute l’Europe pour l’occasion. Pour contrecarrer cette manifestation, quelque 20 000 habitants de Dresde organisent une chaîne humaine dans toute la ville. Elle fait sa jonction à 18h sur le Neumarkt, en présence du maire, Dirk Hilbert (CDU). Les cloches de Dresde sonnent alors quelques minutes en mémoire des morts et en rappel aux vivants. Chaque année, la police est sur les dents pour éviter les affrontements entre les néonazis venus pour leur marche et Dresden Nazifrei, une association d’extrême gauche qui s’y oppose. Cette année, c’est une association au spectre politique beaucoup plus large qui a pris les devants : Dresden Resist, regroupant une large société civile, de l'extrême gauche au centre de la société, en passant par le SPD, les Verts, le Parti pirate… pour contrer les manifestations de force de l’extrême droite. La chaîne humaine, introduite par maire Helma Orosz (CDU), il y a de nombreuses années, n’est plus adaptée face à la violence politique.
Cette tension politique éclipse les 25 000 victimes de la « tempête de feu », trois jours de bombardement au phosphore (du 13 au 15 février 1945) sur Dresde, la Florence allemande, dont il ne restera plus que ruines. Après ceux d’Hiroshima et de Nagasaki, il s’agit du bombardement aérien le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, Dresde n’était pas un objectif stratégique majeur et, en février 1945, l’Allemagne était déjà à genoux. Un demi-siècle plus tard, les Anglais et les Américains ont finalement prononcé des excuses pour tant de victimes civiles inutiles. Mais, comme il s’agissait de punir un pays et un peuple à l’origine de plusieurs millions de morts en Europe, l’histoire a finalement relégué ce drame au rang de simple épisode de la guerre.
Avec moins de victimes, ce fut aussi le sort de Varsovie, Rotterdam, Londres, Coventry… autant de villes bombardées par la Luftwaffe (l'armée de l'air allemande) qui fut à l’origine, ne l’oublions pas, de la stratégie consistant à s’en prendre au cœur des villes pour déstabiliser l’ennemi. Cette année, Kevin Maton, le maire de Coventry ville jumelle de Dresde, est présent aux commémorations.
Le martyre de Dresde est un thème récurrent des discours du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) et du mouvement xénophobe PEGIDA, lesquels affirment régulièrement qu’on aurait caché le nombre réel des victimes en avançant des chiffres fantaisistes allant de 100 000 à 250 000 morts... Ce parti d’extrême droite a connu de gros succès lors des élections régionales de l’automne 2019 en Saxe (27,5 %) dont Dresde est la capitale.
Le parcours commémoratif de cette année 2023 commence à 18h15 au mémorial de la destruction de l'ancienne synagogue et de la Shoah à Hasenberg, en face de la nouvelle synagogue. Il mène ensuite à la sculpture du Grand Homme en deuil, le morceau de débris du dôme de la Frauenkirche du côté nord, puis du côté sud-est de l'Altmarkt près du mémorial des victimes des raids aériens sur Dresde les 13 et 14 février 1945 à la Kreuzkirche au monument et mémorial puis à l'espace de réflexion pour la Sophienkirche et enfin à la Frauenkirche.
Enfin, pour ce qui restent chez eux, le traditionnel concert de l'Orchestre philharmonique de Dresde pour commémorer la destruction de la ville est diffusé en direct par Sachsen Fernsehen à partir de 18h30 et plus tard sur Radio Dresden. Cette année, l’orchestre d'État de Saxe, dirigé par Philippe Herreweghe, joue la Messe monumentale en si mineur de Jean-Sébastien Bach.
Dresde est considérée comme un symbole des horreurs de la guerre moderne. Mais l'avenir de la commémoration des raids aériens dévastateurs des 13 et 14 février 1945 est contesté. Les traditionalistes veulent continuer à commémorer les victimes. D’autres veulent faire de Dresde une ville de paix. Mais aujourd’hui, est-il possible de parler du 13 février 1945 dans ce présent sans parler de la guerre en Ukraine ?
Quelques images d’époque
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 février 2023
22 janvier : Paris et Berlin célèbrent avec modestie 60 ans d'amitié franco-allemande
Chaque 22 janvier, on célèbre une journée franco-allemande en souvenir du Traité de l’Élysée signé entre les deux pays le 22 janvier1963, également connu sous le nom de Traité de l’amitié franco-allemande.
Chaque 22 janvier, on célèbre la Journée franco-allemande (Deutsch-Französischer Tag) en souvenir du Traité de l’Élysée signé entre les deux pays le 22 janvier 1963, également connu sous le nom de Traité de l’amitié franco-allemande. Son ambition était d’ancrer la réconciliation entre les deux pays, 18 ans à peine après la guerre, au sein de la société, en particulier par le biais de la culture et des échanges de jeunes. Depuis, pas loin de 10 millions de jeunes Français et Allemands ont participé à ces programmes d’échange.
Le couple franco-allemand, moteur de l’EU, a été beaucoup galvaudé, dénoncé, même fantasmé, car pendant quatre décennies, il a été très souvent un ménage à trois : l’Allemagne s’abritant derrière les blocages des Britanniques pour freiner elle-même les avancés ou la France en appelant aux Anglais pour faire bouger les Allemands. Depuis le Brexit, le vieux couple se retrouve en tête à tête, avec ses hauts et ses bas. Après une période de grâce en 2020/21 : l’Allemagne a accepté de mutualisme les dettes européennes liées à l’épidémie). Aucun autre des petits pays dit frugaux (ou radins) n’a été en mesure de tenir tête au couple franco-allemand. Alors que l’Allemagne était en train de s’habituer à l’idée d’une possible indépendance stratégique de l’Europe, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. L’Allemagne, qui a retrouvé son protecteur américain, est plus que jamais tentée de faire cavalier seul… Après ses hauts et ses bas, la coopération franco-allemande demeure le moteur de l’Europe.
Le 22 janvier 1963, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer ont signé le traité de l‘Élysée, l’acte de naissance notamment de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). Mais, c’est 40 ans plus tard, en 2003, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont lancé la première Journée franco-allemande, le 22 janvier. Ce même jour, en 2019, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont renforcé la coopération étroite entre les deux pays, avec le traité d’Aix-la-Chapelle et décidé, entre autres, de fonder le Fonds citoyen franco-allemand. Ce 22 janvier 2023 marque le 60e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée, il n’est pas prévu de grandes avancées à cette occasion, le contexte bilatéral, comme international, n’étant pas optimum. Le sommet franco-allemand qui devait avoir lieu en octobre 2021 a été annulé, faute d’accord entre les deux parties. Dispute de vieux couple qui ne divorcera jamais ?
Si sur le plan économique et stratégique, les deux capitales ont toujours un peu de mal à s’accorder, en revanche sur le plan symbolique le couple franco-allemand fonctionne bien. Le projet « Kultur Ensemble », né du traité franco allemand d’Aix la Chapelle (22 janvier 2019), prévoit la création, sur le modèle de l’Institut franco allemand de Ramallah (Palestine), de huit instituts culturels franco allemands (ICFA) : Le premier institut a été inauguré en juin 2021 à Palerme, en Sicile, où il accueille des artistes en résidence. À Bichkek (Kirghizistan), un bureau culturel commun a été mis en place en novembre 2021, et, à Erbil (Irak), l’installation des activités culturelles franco allemandes sur le site de la citadelle, monument historique classé à l’Unesco, est prévue en 2023.
On pourra lire : Ces Allemands qui font la France, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 janvier 2023
Timbre français émis il y a 10 ans, à l’occasion du 50e anniversaire du traité de l’Élysée.
19 décembre : dernier dimanche avant Noël, les Allemands allument la 4e bougie
C’est le 4e dimanche de l’Avent. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne faite de branches de sapin.
Pour les chrétiens occidentaux, c’est le 4e dimanche de l’Avent, la période qui se termine à Noël. Dans les régions où c’est la tradition, comme en Allemagne, on allume la 4e bougie d’une couronne de branches de sapin que l’on a confectionné pour le 1er dimanche de l’Avent. Une occasion pour les enfants allemands de faire rôtir une écorce d’orange sur la flamme de la bougie ou quelques aiguilles de sapin, pour le plaisir de l‘odeur. Cette tradition, qui vient des protestants, reste très populaire, même chez les catholiques.
La tradition vient du monde germanique et est bien antérieure au christianisme. Les Anciens symbolisaient le cycle de la vie avec des roues de feuillages. En cette période de fin d’un cycle et du début d’un renouveau, correspondant au solstice d’hiver, les chrétiens se sont inspirés des coutumes païennes de la couronne qui évoque la course du soleil.. La couronne de l’Avent (Adventskranz) est apparue au XVIe siècle en Allemagne du Nord, sous l’influence des Frères Moraves (une secte protestante), avec la tradition d’éclairer une bougie à chaque dimanche de l’Avent. Plus tard, elle a été popularisée par le pasteur luthérien Johann Hinrich Wichern (1808-1884) qui a eu l’idée, en 1839, de faire éclairer 24 bougies successivement chaque jour de l’Avent par les enfants d’un orphelinat de Hambourg. La coutume n’a pénétré en Alsace que dans les années 1930 et en Autriche après 1945. La couronne de l’Avent a traversé l’Atlantique avec l’immigration allemande, mais les Américains ont plutôt inventé l’usage de l’accrocher verticalement à leur porte d’entrée pour monter au voisinage que leur maison fête Noël. Par le biais des séries américaines, la coutume est arrivée ensuite en France où la tradition des bougies n’existe pas sauf un peu en Alsace. Les Français l’ont adopté comme un élément purement décoratif du temps de Noël. Le monde orthodoxe a pu aussi être influencé, à la marge. Ceux qui suivent cette coutume, allument successivement 6 bougies, car pour les orthodoxes, l’Avent compte deux dimanches de plus. Certains, chez les catholiques allemands, prévoient une cinquième bougie à allumer le jour de Noël. En Suède, on ne les éclaire que lors de la Sainte-Lucie, mais toutes en même temps. Il existe de nombreuses variantes… Toute cette symbolique de la lumière, d’origine païenne, n’est pas sans rappeler, bien sûr, la tradition juive d’Hanoucca.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2021
la couronne du pasteur Wichern
Au dessus de la porte d’une église nord-américaine
9 novembre : l'impossible fête nationale allemande
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, amorçant la fin de la Guerre froide. Une date idéale pour célébrer l’Allemagne réconciliée et retrouvée, mais impossible d’en faire la nouvelle fête nationale… car le 9 novembre évoque d’autres journées, plus sombres pour certaines
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait mettant fin à 50 années d’antagonismes entre les deux Allemagne et amorçant la fin de la Guerre froide. Une date idéale pour célébrer l’Allemagne réconciliée et retrouvée, mais impossible d’en faire la nouvelle fête nationale… car le 9 novembre évoque d’autres journées, plus sombres pour certaines : En 1938, la « Nuit de cristal » (pogrom contre les juifs), le même jour, en 1923 Adolf Hitler tentait un putsch à Munich. Quelques années auparavant encore, c’est le 9 novembre 1918 que furent proclamés simultanément deux régimes concurrents : la république de Weimar et la République socialiste libre, vite écrasée. Enfin, le 9 novembre 1848 vit l’exécution du parlementaire allemand Robert Blum par les contre-révolutionnaires, après l’insurrection viennoise d’octobre 1848. C’est un peu comme si une seule date racontait l’histoire de l’Allemagne au XXe siècle. Cette date a été baptisée schicksalstag, le jour du Destin ! Le gouvernement lui préféra donc le 3 octobre, date officielle de la réunification en 1990.
Cette année, les cérémonies officielles mettent l’accent sur le 80e anniversaire de la Nuit de cristal. Angela Merkel se rendra notamment à Berlin dans l’une des synagogues profanées à travers tout le pays par les nazis. Au moins 90 Juifs avaient été tués cette nuit-là, et 30 000 déportés vers les camps de concentration.
Mais, c’est aussi le centenaire de l’instauration de la république, celle de Weimar, la mal aimée… dont on évitera de parler. À tort, car c’était pourtant une première expérience de démocratie en Allemagne. Ce régime a notamment donné le droit de vote aux femmes et permis bien des progrès sociaux.
Hitler, en 1923, et Goebbels, en 1938, n’avait pas choisi le 9 novembre par hasard. L’extrême droite tente toujours de s’approprier le 9 novembre. Cette année encore, les autorités berlinoises ont dû interdire une manifestation prévue par l’extrême droite qui voulait organiser aujourd’hui une « marche du deuil pour les victimes de la politique ».
L’an prochain, on fêtera les 30 ans de la chute du mur.