L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
15 juin : le Danemark célèbre son drapeau
C’est le Valdemars Dag ou jour du drapeau, d’après une légende qui remonterait au XIIIe siècle
Au début du XIIIe siècle, le roi danois Valdemar Sejr (Valdemar le Victorieux) mena son armée en croisade dans l'actuelle Estonie. Lors d'une bataille, le 15 juin 1219, les Danois étaient sur la défensive quand soudain une bannière rouge avec une croix blanche tomba du ciel. En conséquence, la chance a changé de camp. Non seulement l’armée danoise a gagné, mais le Danemark avait désormais un drapeau.
La bataille de Lyndanisse, en 1219, contre l'Estonie a bien eu lieu, mais l’histoire du drapeau, on s’en doute, est totalement légendaire. Cela n’a pas empêché, en 2019, le Danemark de célébrer en grande pompe le 800e anniversaire de son drapeau. Celui-ci est appelé le Dannebrod (le drap des Danois).
Le drapeau danois n'a pas toujours été danois. Lors des croisades européennes du XIe au XIIIe siècle au Proche Orient, un drapeau rouge avec une croix blanche était fréquemment utilisé, sans lien avec le Danemark. Il est devenu un drapeau danois vers le milieu du XIVe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens drapeaux nationaux du monde toujours en vigueur. Il fut adopté, à l’époque, par le roi danois Valdemar Atterdag, probablement inspiré par l'empereur romain germanique, Louis IV de Bavière, qui utilisait un drapeau similaire.
Depuis 1913, le drapeau et la légende de son origine, sont célébrés chaque année le 15 juin. Cette journée du drapeau est appelée Valdemars Dag (le jour de Valdemar). Ce jour-là, et ce n’est pas la seule occasion, le drapeau est hissé dans tout le pays. Les écoles, les organisations sportives et les troupes de scouts au Danemark organisent souvent des concours le 15 juin, également connu sous le nom de Jour du drapeau, au cours desquels ils reconstituent l'histoire du Dannebrog (le drapeau danois) et celle du roi Valdemar. Le drapeau rouge et blanc flotte partout ce jour-là.
Un autre évènement s’est produit un 15 juin, c’était en 1920, la récupération par le Danemark du Schleswig du Nord. Cette région qui était disputée par l’Allemagne et le Danemark, avait été à l’origine de deux guerres, en 1848 et en 1864. Elle a été finalement partagée entre les deux pays, après un référendum. L’évènement est célébré chaque année localement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 juin 2024
15 juin : l'Arménie célèbre son drapeau
Ce drapeau qui date de 1918, n’a plus été utilisé de 1921 à 1988. Il a été réinstauré juste avant la chute de l’URSS et symbolise l’indépendance du pays, puis qu’il évoque une filiation avec le dernier État arménien disparu au XIVe siècle.
C’est le 15 juin 2006 qu’une loi régissant l’utilisation du drapeau arménien a été adoptée par l’Assemblée nationale. Depuis 2010, la Journée du drapeau national arménien (Հայաստանի ազգային դրոշի օր) en rappelle chaque année l’anniversaire.
Pourtant celui que les Arméniens appellent le Tricolore (Yeraguyn, Երագույն) est bien plus ancien. L’Arménie a proclamé son indépendance le 28 mai 1918, suite à la Révolution russe. Le 1er août de la même année, la nouvelle constitution officialisait un drapeau, nouvellement créé, rayé horizontalement rouge-bleu-orange (ou abricot). Le texte constitutionnel affirmait que le rouge représente les hautes terres arméniennes et la lutte du peuple pour la survie, le bleu symbolise la volonté du peuple arménien de vivre sous un ciel paisible et l'orange représente le talent créatif et la nature travailleuse des Arméniens.
En vérité, les couleurs choisies sont celle des Lusignan (rouge, bleu, jaune). Cette famille de la noblesse française, originaire du Poitou, a contrôlé, à différentes époques, de nombreux États d'Europe et du Levant, notamment les terres de Chypre, de Jérusalem et d'Arménie. Un temps, ils ont été à la tête du tout dernier royaume arménien, fondé en Cilicie et disparu en 1375. C’est cette filiation qu’ont voulu souligner les dirigeants arméniens de 1918, créateur du tout premier État arménien depuis la disparition du précédant, au XIVe siècle.
Ce drapeau de 1918 a continué à flotter jusqu'au 2 avril 1921, lorsque l'Armée rouge russe a conquis l'Arménie qui deviendra soviétique. Pendant cette période l’Arménie a eu un drapeau rouge, inspiré de celui de l’URSS, puis rouge et bleu à partir de 1952. Le drapeau arménien de 1918 est réapparu en mai 1988 (pour le 60e anniversaire de la création de la république), d’abord simplement toléré par le nouveau chef du parti communiste arménien, à la faveur de la Perestroïka. Puis, ce drapeau a finalement été autorisé et officiellement adopté le 24 août 1990 comme drapeau de la Troisième République d’Arménie, avant même la disparition de l’URSS.
Le gouvernement exige légalement l'affichage du drapeau national les jours suivants : Nouvel An (1er et 2 janvier), Noël (6 janvier), Journée internationale de la femme (8 mars), Journée de la maternité et de la beauté (7 avril), Journée internationale de solidarité des travailleurs ( 1er mai), Jour de la victoire et de la paix (9 mai), Jour de la Première République arménienne (28 mai), Jour de la Constitution (5 juillet), Jour de l'indépendance (21 septembre) et Jour commémoratif du tremblement de terre de Spitak (7 décembre).
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
15 juin : l’Azerbaïdjan honore ses dictateurs, père et fils
Il y a 27 ans, le 15 juin 1993, Gueïdar Aliev (ou Heydar Aliyev) retrouvait le pouvoir à la faveur du chaos du menaçait le pays. Il est le père du dictateur actuel.
Il y a 27 ans, Gueïdar Aliev (ou Heydar Aliyev) retrouvait le pouvoir à la faveur du chaos qui menaçait le pays. Cet apparatchik soviétique a fait toute sa carrière au sein du KGB, comme Vladimir Poutine. Il en était même le dirigeant quand Leonid Brejnev l’a nommé à la tête de l’Azerbaïdjan en 1969. Comme tous les membres de la vieille garde, il a été écarté du pouvoir à l’indépendance du pays, au moment de la disparition de l’URSS (1991), mais fort de ses positions encore récentes, il est parvenu à reprendre le pouvoir le 15 juin 1993.
C’est cet événement que le pays salue aujourd’hui par un jour férié, la Journée du salut national (Milli Qurtuluş Günü), illustrée par un défilé militaire devant quelques généraux couvents de médailles militaires et un feu d’artifice dans la capitale. Gueïdar Aliev est mort il y a 17 ans, mais si son culte est toujours bien vivant, c’est que son fils Ilham lui a succédé et continue à diriger le pays d’une main de fer depuis 2003. Hormis une période de flottement entre 1991 et 1993, cela fait donc plus d’un demi-siècle que la famille Aliev règne en maître absolu sur l’Azerbaïdjan.