13-14 avril : la Mimouna, une fête marocaine à la conquête du monde juif
La Mimouna (מימונה ou ميمونة) est une fête qui marque la fin de Pessah, la Pâque juive, au Maghreb, principalement au Maroc.
Durant les huit jours de la Pâque juive (Pessah), les juifs se privent de tous produits issus de la fermentation de cinq céréales citées dans la Torah. Ainsi pour fêter le retour des aliments interdits (notamment le pain) les juifs marocains organisaient une fête conviviale où les pâtisseries, notamment la crêpe marocaine appelée mofleta sont à l’honneur. Cette fête qui commence ce soir et qui se terminera demain, au coucher du soleil, est appelée la minouna.
Cette coutume a été instaurée par les juifs expulsés d’Espagne en 1492, arrivant dans un nouveau pays, ils ont eu besoin de se regrouper et de créer des moments de convivialités entre eux mais aussi avec leurs voisins musulmans. La règle voulait que la porte de la maison reste ouverte pendant toute la durée de la fête pour accueillir les voisins et connaissances. La Mimouna marocaine était une véritable fête du vivre ensemble. La tradition voulait que le premier pain soit apporté par les voisins musulmans car eux avaient pu le cuire avant la fin de la fête de Pessah.
Le Maroc est le seul pays musulman à avoir conservé une communauté juive, mais aujourd’hui, celle-ci n’est plus très nombreuse. La grande majorité des juifs a émigré, au cours de ces dernières décennies. Beaucoup d’entre eux se sont installés en Israël où cette tradition est de plus en plus populaire. Aujourd’hui, il n’est pas un bar ou un restaurant qui ne propose un repas festif le jour de la Mimouna à cela s’ajoute les centaines de petites fêtes organisées au parc Sacher de Jérusalem ou dans d’autres espaces de convivialités. C’est sans compter toutes celles qui se déroulent chez les particuliers de toutes origines. Depuis quelques années, la Mimouna est devenue une véritable fête nationale israélienne, preuve qu’après des décennies de mise à l’écart les sépharades ont enfin pleinement trouvé leur place en Israël. Il ne leur restera plus qu’à renouer avec la tradition de laisser leur porte ouverte pour accueillir leurs voisins musulmans. Pour cela, il reste encore du chemin à parcourir dans les têtes, mais cela finira bien par arriver.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde