L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
12 novembre : Diwali, la fête indienne des lumières
Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali (दीपावली ou दिवाली ) qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Durant cette célébration de 5 jours, les hindous du monde entier mais aussi les sikhs et les jaïns vont s’en donner à cœur joie : achat de vaisselle neuve, renouvellement de la garde-robe, nettoyage de la maison de fond en comble mais aussi achat de pétards, de feux d’artifice et de toutes sortes de petits cadeaux qui seront remis aux proches ou aux collègues de travail. C’est le troisième jour, dit de la nuit sans lune, que la fête des lumières prend tout son sens. Les femmes, vêtues de leur plus beau sari, déposent des milliers de petites chandelles, sur le sol, aux fenêtres, sur les balcons.
Diwali marque le début de la nouvelle année en Inde du Nord : demain on entre dans la 2079e année de l’ère Samvat.
Si la fête des lumières se célèbre dans toutes les villes de l’Inde, les festivités sont particulièrement spectaculaires à Bombay, où la ville entière est illuminée. De superbes feux d’artifice sont lancés depuis différents endroits de la ville, comme la plage de Juhu, le parc Shivaji ou le quartier de Nariman Point.
Mais Diwali est une fête mondialisée qui se fête aussi à Londres, Johannesburg ou New York à l’île Maurice et même à Paris, dans les salons de l'Hôtel de Ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2023
6 septembre : les hindous célèbrent Krishna et leur Nouvel An
Le Janamashtami ou Krishna Jayanti est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. C’est l’une des plus grandes fêtes religieuses du monde, le nombre de personnes concernées approchant du milliard.
Le Janamashtami ou Krishna Jayanti (कृष्णजन्माष्टमी, en sanskrit) est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. Krishna Janamashtami est célébré le huitième jour de la lune à moitié sombre du mois hindou de Sravana soit, selon les années, en juillet, en août ou début septembre comme en 2023. En Inde et au Bangladesh, c’est un jour férié, au Népal, une simple fête religieuse.
C’’est l’une des plus grandes fêtes religieuses au monde, car elle est célébrée par quelque neuf cent trente millions de personnes. Pour les fidèles, c'est Noël et le Nouvel An à la fois, un jour de profond renouveau spirituel et de célébration qui met un terme à l’année et en commence une nouvelle.
Les hindous célèbrent l'anniversaire de Krishna en jeûnant et en veillant jusqu'à minuit, moment précis de l'anniversaire de l'apparition de Krishna. à minuit, les prêtres écartent les rideaux pour révéler la divinité de Krishna fraîchement habillée sur un autel décoré et coloré. L’excitation monte et un kirtan (chant) entraînant s’ensuit. On danse et on s’échange des cadeaux.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2023
16 mai : la fête nationale du Sikkim
Le deuxième plus petit État de l’Inde, après Goa, célèbre l’anniversaire de son intégration dans l’Union, en 1975.
Le Sikkim est un petit pays coincé entre le Bhoutan et Népal. Pour échapper à la menace de ce dernier, il était devenu un protectorat britannique au début du XIXe siècle, puis de l’Union indienne dans les années 1950. Dans les années 1970, la dynastie régnante (les Chogyals) était devenue si impopulaire que le premier ministre organisa un référendum qui se prononça, à 97%, pour une adhésion à l’Union indienne. En avril, l'armée indienne prend le contrôle de la capitale du Sikkim et encercle le palais royal. À la suite d'un référendum, la monarchie est abolie. Le 15 mai 1975, le président de l'Inde, Fakhruddin Ali Ahmed, a signé un amendement constitutionnel et, un jour plus tard, le Sikkim est devenu le 22e État de l'Union indienne. C’est le deuxième plus petit État de l’Inde, après Goa.
C’est cet anniversaire qui est célébré chaque année par la Journée de l'État du Sikkim (सिक्किम राज्य दिवस), un jour férié assorti d’une série d’événements, notamment un grand défilé digne d’un carnaval, dans la capitale, Gangtok.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2023
5 avril : la journée nationale de la mer en Inde
L’Inde qui n’a jamais été une puissance maritime, au cours de sa longue histoire, ambitionne aujourd’hui de le devenir à partir de son immense littoral de plus de 7500 km. Cette journée nationale maritime commémore le voyage du premier navire commercial indien ayant mis les voiles de Bombay à Londres. C’était en 1919, un 5 avril.
C’est sa marine civile que l’Union indienne célèbre aujourd’hui pour la 60e fois. Le National Maritime Day commémore le voyage inaugural du premier navire commercial indien de Bombay à Londres. C’était en 1919, un 5 avril que le SS Loyalty, de Scindia Steam Navigation Company Ltd, a mis les voiles. C'était la première compagnie maritime à grande échelle entièrement détenue par des Indiens. Ce fut un moment historique pour navigation indienne car à cette époque les routes maritimes étaient sous le contrôle des Britanniques.
À l’époque Raj britannique, la marine indienne a été dissoute et remplacée par la Royal Navy britannique. Cependant, les constructeurs navals indiens ont continué à construire des navires pour la Royal Navy comme le HMS Hindostan , le HMS Ceylon , le HMS Asia , le HMS Cornwallis et le HMS Minden . Entre 1736 et 1821, le chantier naval de Bombay a produit 159 navires de plus de 100 tonnes, dont 15 navires de plus de 1 000 tonnes.
C’est en 1964 que cette Journée nationale maritime a été instaurée, en souvenir notamment de Shivaji, le fondateur de l'Empire maratha, qui avait entretenu une marine sous la direction de Kanhoji Angre, luttant avec succès contre les intérêts navals portugais, hollandais et britanniques sur la côte indienne, tout en empêchant l'Empire moghol de commercer avec l'Europe. Cela dit, excepté le très ancien Empire cholas, qui reliait au XIe siècle l’Inde du Sud à l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Indonésie, l’Inde n’a jamais été au cours de son histoire une puissance maritime. L’Inde possède un immense littoral de 7517 km et aujourd’hui, la 16e plus grande industrie maritime, il y a 12 ports majeurs et quelque 200 ports de moindre importance. Aujourd’hui, le gouvernement nationaliste de Narendra Modi, commence à comprendre que dans le cadre géopolitique de l’Indo-Pacifique, développer la puissance navale indienne est plus pertinent que jamais.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2023
26 mars : c'est l'anniversaire de Zarathoustra
Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise mais on ignore à quelle époque il vivait !
Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise : le 6 Farvardin (soit le 26 ou le 25 mars), mais on ignore à quelle époque il vivait ! On pense que c'était il y a au moins 3000 ans, peut-être 3500 ans… Certains avant une année précise : 1768 avant J.-C. mais qui n’est nullement attestée.
Quelque 200 000 zoroastriens le vénèrent à travers le monde, principalement en Inde, mais aussi en Iran, pays d'origine de cette religion. Avant l’arrivée de l’islam, l’Iran était un pays où le culte zoroastrien dominait. D’où d’importantes résurgences de ce culte dans ce pays.
En Iran ou ailleurs, aujourd’hui, les membres de la communauté zoroastrienne portent de nouveaux vêtements et la maison est nettoyée un peu comme le jour du Nowrūz, le nouvel an iranien, le 21 mars dernier. Les fidèles se rassemblent dans les temples traditionnels du Feu pour faire une prière avant de célébrer l'anniversaire du fondateur de leur religion par un bon repas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2023
27 février : la journée de la langue marathi
L’État indien du Maharashtra chercher à promouvoir sa langue officielle, le marathi, très peu connue en dépit de ses quelque 100 millions de locuteurs.
Le marathi est la troisième ou quatrième langue de l’Inde, sans doute la quinzième mondiale. Mais en dépit de quelque 100 millions de locuteurs, elle demeure très peu connue, d’où le souci des autorités de l’État du Maharashtra, dont c’est la langue officielle, de la promouvoir lors d’une célébration annuelle. Celle-ci a lieu chaque 27 février, c’est la Journée de la langue marathi ou Marathi Bhasha Divas (मराठी भाषा दिवस)
La date retenue est celle de l’anniversaire d’un écrivain Vishnu Vāman Shirwādkar (1912-1999), connu sous le nom de Kusumagraj et qui l’a particulièrement illustré à travers ses poèmes, romans, pièces de théâtres, essais… L'une de ses œuvres les plus connues est Vishaka, un recueil de poèmes publié en 1942 qui a inspiré le mouvement indépendantiste indien. Il est aujourd'hui considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature indienne. C’est juste après sa disparition que le gouvernement du Maharashtra a décidé de créer cette journée, sous le nom de Marathi Rajbhasha Gaurav Din ("मराठी राजभाषा अधिनियम), la Journée de la fierté de la langue marathi.
Samedi dernier, le ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a adressé ses meilleurs vœux aux habitants de l'État et les a exhortés à accroître l'utilisation du marathi dans leur vie quotidienne, car la langue nationale de l’État est en concurrence avec l’hindi qui fait de plus en plus office de lingea Franca de l’Union indienne, mais aussi de l’anglais, lui aussi indispensable à un certain niveau. À Bombay, principale métropole de l’État, le marathi cohabite également avec une dizaine d’autres langues.
La célébration du 27 février comprend également un discours prononcé par le gouverneur de l'État (représentant honorifique du président de l’Inde). En 2019, le discours du gouverneur n'a pas été traduit en marathi, le ministre en chef de l’époque, Devendra Fadnavis, avait dû s’excuser pour cette gaffe, qualifiée de problème grave à la Chambre.
La langue marathi est la langue officielle de l'État indien du Maharashtra depuis 1964 et est également parlée dans d'autres régions de l'Inde, notamment Goa, au Karnataka et au Madhya Pradesh. C'est l'une des langues les plus anciennes et les plus parlées du pays et possède une riche histoire littéraire remontant au XIIIe siècle. La littérature marathi est une riche mosaïque de poésie, de théâtre et de prose et a joué un rôle important dans la formation de l'identité culturelle du Maharashtra.
Au moment de l’indépendance, une État bilingue marathi-gujarati avec Bombay pour capitale, avait été fondé. Mais, un mouvement nationaliste marathe s’est levé pour réclamer un État fondé sur la seule la guerre marathi. Le 1er mai 1960, l'État de Bombay a été dissous et divisé sur des bases linguistiques. La seule frustration aujourd’hui, c’est que la partie occidentale du Karnataka, de langue marathi, chape au nouvel État créé, le Maharashtra.
En 2016, deux prix spéciaux ont été institués par le gouvernement pour les personnes prenant des initiatives pour promouvoir la littérature marathi. Ce lundi 27 février 2023, un récital de chansons marathi a été organisé au Chembur Mahila Samaj Hall. Le groupe musical Megh Malhar de Jyoti More interpréte un programme de chansons marathi à partir de 17 heures.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2023
15 janvier : c'est Pongal, la fête indienne des moissons
Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête hindoue de Pongal est connue ailleurs en Asie sous d’autres noms…
Avant cette fête hindoue qui dure quatre jours, les extérieurs des maisons ont été repeints et décorés de kolams (en Inde du sud particulièrement), ces motifs géométriques dessinés à même le sol avec de la poudre de riz, enfin offrandes faites à Indra, roi des dieux et divinité des nuages et de la pluie. Demain, on cuisinera le sakkarai pongal à base de riz nouveau, de canne à sucre et de curcuma. Ce plat sucré a donné son nom à la fête, ponga (பொங்கல் ) signifiant « bouillir » (comme l’est le riz) en tamoul.
Vendredi sera entièrement dédié au bétail et aux animaux en général. Les vaches seront spécialement à l’honneur. Elles seront minutieusement lavées, puis décorées de fleurs et de guirlandes, puis nourries. Dans certaines régions, les jeunes filles donnent aux oiseaux des petites boules de riz colorées. Enfin, la tradition veut que l’on organise des courses de taureaux, voire des combats. Le dieu Ganesh et sa mère Parvati sont honorés ce même jour. Enfin, samedi, dernier jour de cette fête, sera l’occasion pour les plus jeunes de rendre hommage à leurs ainés qui les remercient, en retour, d’une pièce de monnaie ou d’une somme d’argent symbolique.
Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête de Pongal est connue ailleurs sous d’autres noms : Lohri ( ਲੋਹੜੀ) au Penjab (où elle a débuté lundi dernier ) et en Haryana ; Bhogali Bihu dans l’Assam ; Makar Sankranti (मकरसङ्क्रमणम्e) en Uttar Pradesh, au Bihar et au Népal, ou encore Boghi en Andhra Pradesh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 janvier 2023
9 janvier : l’Inde célèbre sa diaspora
Chaque 9 janvier, une fois tous les deux ans, le gouvernement indien organise la Journée de la diaspora indienne. La date choisie commémore le retour du Mahatma Gandhi en Inde, le 9 janvier 1915, après vingt années passées en Afrique du Sud. Mais le but de cette journée est surtout d’encourager des Indiens du monde entier, de préférence des entrepreneurs et des décideurs, à renouer avec leurs racines et à travailler pour leur pays d’origine.
Chaque 9 janvier, une fois tous les deux ans, le gouvernement indien organise la Journée de la diaspora indienne, connue sous son officiel en hindi : Pravasi Bharathya Divas (प्रवासी भारतीय दिवस). La date choisie commémore le retour du Mahatma Gandhi en Inde, le 9 janvier 1915, après vingt années passées en Afrique du Sud.
La diaspora indienne n’est pas numériquement très importante, compte tenu de la taille du pays (une vingtaine de millions de personnes), mais elle est ancienne. Elle a pris une dimension mondiale grâce à l’administration coloniale britannique qui a envoyé des Indiens partout où eux-mêmes s’étaient établis : Afrique (Afrique du Sud, Tanzanie…), Caraïbes (Suriname, Trinité et Tobago…), Océan indien (Maurice, Sri Lanka), extrême orient (Malaisie surtout, Birmanie, Singapour), Pacifique (Fidji…) et au Royaume-Uni. Ils se sont ensuite établis massivement dans d’autres pays comme les États-Unis, l’Arabie saoudite (les deux premières communautés au monde), EAU, Canada, Oman…
La plupart de ces travailleurs sont des hindous appartenant à des basses castes rurales, les autorités de l’Inde indépendante s’en sont longtemps peu préoccupées. Même si le gouvernement a créé en 1973 la catégorie fiscale des NRI (Non-Resident Indians) pour éviter une double imposition aux émigrés indiens à qui Constitution indienne ne permet pas la double citoyenneté, il faut attendre les années 2000 pour que l’Inde, en particulier la droite nationaliste actuellement au pouvoir, prenne conscience des opportunités que peut offrir une diaspora. Des Indiens ayant un rôle politique ou économique non négligeable dans au moins une vingtaine d’États, il convenait de les mobiliser.
En 2000, est créé la Haute Commission de la Diaspora Indienne et le 9 janvier 2003 est organisé la première convention Pravasi Bharatiya Divas (PBD) pour marquer la contribution de la communauté indienne d'outre-mer au développement de l'Inde. Les premières années, l’événement avait lieu tous les ans, puis devant la lourdeur de l’organisation, on est passé à une année sur deux. Vingt ans après la première, la 17e Convention PBD se tient du 8 au 10 janvier 2023 à Indore, dans l’État du Madhya Pradesh. Le thème de cette édition est « Diaspora : partenaires fiables pour le progrès de l'Inde à Amrit Kaal ». (En terme spirituel, « Amrit Kaal » est la meilleure période pour démarrer toute nouvelle entreprise). PBD est l’occasion de réunir des entrepreneurs et des décideurs du monde entier que l’on invite à se reconnecter avec leur pays d’origine et à travailler pour lui.
Hier, 8 janvier, le ministre des Affaire extérieures a rencontré les jeunes pravasi pour les encourager à renouer avec leur racine. Aujourd’hui, c’est la journée la plus importante, le Premier ministre Narendra Modi a fait le déplacement pour rencontrer des Indiens d'outre-mer qui ont été sélectionnés. Certains sont même honorés du prestigieux prix Pravasi Bharatiya Samman, décerné chaque 9 janvier.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 janvier 2023
19 décembre : Goa fête sa libération
La journée est fériée dans l’État indien de Goa, elle commémore la fin à 451 ans d’occupation portugaise, l’une des plus longues de l’histoire.
L’opération de l’armée indienne n’a duré que 36 heures, on déplora tout de même une cinquantaine de victimes due à un début de résistance des 3000 marins portugais face aux 30 000 hommes déployés par les Indiens. Le 19 décembre 1961, les Indiens investissaient la dernière colonie européenne établie sur son territoire, 14 ans après sa propre libération des Anglais. Ainsi était mis fin à 451 ans d’occupation portugaise, l’une des plus longues de l’histoire. Les Portugais sont arrivés sur les côtes indiennes à en 1498 et s’établirent à Goa en 1510. Pour le Portugal c’était le début de la fin de l’empire, l’événement a eu un certain retentissement dans les colonies africaines où des maquis commençaient à s’organiser. En 2011, les autorités indiennes ont entrepris la construction d’un mémorial dédié aux victimes cette opération baptisée Vijay ( विजय : « victoire », en hindi).
Le Jour de la libération de Goa, Daman et Diu (Dia da libertação de Goa, गोवा मुक्ति दिवस) est férié dans l’État de Goa. Un défilé aux flambeaux qui est organisé à partir de trois endroits différents de Goa, aboutissant à l’Azad Maidan, lieu où les participants rendent hommage aux combattants de la liberté. Pour la première fois sera aussi organisé un marathon avec pour slogan Green miles Clean Goa.
Le territoire de l'Union de Goa, Daman et Diu a été annexé à l’Union indienne. En 1967, la question de savoir si l'État devait fusionner avec le Maharashtra a été résolue par un plébiscite au cours duquel la majorité du peuple de Goa a voté contre une fusion. Il est resté un territoire de l'Union jusqu'en 1987, date à laquelle il a obtenu le statut d'État. Goa est devenu le 25e État de l'Inde alors que Daman et Diu (deux enclaves située dans l’État du Gujerat) continue d'être des territoires de l'Union. Goa est aujourd’hui l’un des États plus riches par habitant.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2023
2 décembre : Sukaphaa Divas, la fête de l’État indien de l’Assam
Cette fête de l’Assam a été créée en 1996, pour célébrer les six siècles d’indépendance du royaume d’Ahom, lequel avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826.
C’est le Jour de l’Assam : Asom Divas (আসোম দিৱস) la fête nationale de ce petit État, par sa population (seulement 35 millions d’habitants), situé au nord-est de l’Inde. Cette fête a été créée en 1996 par les autorités locales, pour célébrer ses six siècles d’indépendance. En effet, avant de tomber sous la coupe des Anglais, en 1826, un royaume d’Ahom avait existé et prospéré du XIIIe au XIXe siècle.
Le royaume d’Ahom a été fondé par Chaolung Sukaphaa, un prince tai du royaume de Mong Mao, dans le Yunnan, en Chine. La légende raconte que ce prince héritier de 19 ans a dû quitter son pays, en 1215, suite à la naissance d’un cousin qui lui a bloqué l’accès au trône. Selon la tradition, sa grand-mère lui aurait dit qu’« il n’y a pas de place pour deux tigres dans la même jungle, et qu’il n’y a pas deux rois assis sur le même trône ». Il est donc parti vers le sud accompagné tout de même de quelque neufs mille personnes. Après 13 ans de voyage et de traversée des monts Patkai, le jeune prince et son groupe sont arrivés à Namrup, dans le sud-est de l’actuel Assam en 1228. Quelque année plus tard, Sukapha a fondera le royaume d'Ahom dont il établira la capitale à Charaideo en 1235. Pour se faire accepter comme roi, Sukapha a mis en place des mesures de conciliation pour unir tous les peuples autochtones, notamment les Sutias, les Kacharis et les Morans, les traitant tous égaux et il a encouragé les mariages mixtes entre les Ahoms et les autres tribus. C’est ainsi qu’il a fondé son royaume et sa dynastie. Celui-ci a résisté pendant des siècles à toutes les puissances, notamment les Moghols, mais le petit royaume a fini par tomber sous la domination britannique et en 1947 l’Assam est devenu un État de l’Union indienne.
Le roi Sukapha, divinisé (il serait un descendant du dieu Khunlung), est vénéré comme le fondateur du pays. La figure du roi d’ahim est sacrée. L’an dernier, Garga Chatterjee, une commentatrice politique l’avait qualifié d’« envahisseur chinois ». Ce commentaire a suscité un énorme scandale et lui a valu la visite de la police sur ordre du ministre en chef de l'Assam, Sarbananda Sonowal.
L’anniversaire de son arrivée, en 1228, a été fixé officiellement au 2 décembre, devenu jour férié localement. La fête est également connue sous le nom de Sukaphaa Divas (চাওলুং চুকাফা দিৱস) ou Chaolung Chukapha Day. Elle commence par des spectacles de danse et de musique, puis vient la cérémonie de remise des prix au cours de laquelle le ministre en chef de l'Assam décerne des prix et des récompenses aux lauréats pour leurs diverses réalisations de l'année. En fin de journée, une grande procession est organisée par les autorités. Les participants chantent des chansons locales afin de louer Chaolung Sukaphaa et de conclure la fête.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2022
19 novembre : la Journée de l’intégration nationale en Inde
Ce jour, qui est aussi l’anniversaire d’Indira Gandhi, est le premier d’une semaine de valorisation des minorités de l’Inde et de sa diversité culturelle. Une préoccupation qui est à l’opposé de la politique nationaliste et intolérante de Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014.
C’est une semaine (कौमी एकता सप्ताह 19 से 25) paradoxale qui débute aujourd’hui dans l’Union Indienne, ce pays dont son premier ministre, Narendra Modi, exacerbe depuis son arrivée au pouvoir les penchants nationalistes hindous et l’intolérance à l’égard des minorités, en particulier la communauté musulmane. Si cette célébration intéresse peu le pouvoir central, il y a de nombreuses initiatives locales dans de nombreux États pour la faire vivre.
Cette semaine débute le 19 novembre par le National Integration Day (Quami Ekta Divas). Ce jour est aussi l’anniversaire d’Indira Gandhi, née le 19 novembre 1917. C’est en 1967, pour son 50e anniversaire, alors qu’elle venait d’arriver à la tête du gouvernement, que cette célébration a été lancée. Cette première journée du 19 novembre insiste sur l’unité nationale d’un pays qui a la taille démographique d’un continent et qui se présente comme une mosaïque de peuples et de cultures.
Le 20 novembre, le deuxième jour de la semaine Quami Ekta est la Journée du bien-être des minorités, il a une visée sociale. Le 21 novembre est la Journée de l'harmonie linguistique dont le but est de promouvoir les très nombreuses langues régionales de l'Inde. Le 22 novembre est le Jour des classes les plus défavorisées. Le 23 novembre est désigné comme la Journée de l'unité culturelle dont il faut faire la promotion en dépit de la diversité culturelle que connaît le pays. Le 24 novembre, c’est la Journée de la femme, l’occasion pour les femmes d'exprimer leurs pensées et leurs émotions et de montrer leurs compétences au monde afin qu'elles puissent prouver qu'elles ne sont pas faites pour seconder les hommes. Le 25 novembre, dernier jour de la semaine, la Journée de la conservation, se concentre l'importance des ressources naturelles et la manière de les préserver les conserver.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2022
14 avril : Pohela Boishakh, le nouvel an bengali
Ces festivités du Nouvel An réunissent tous les Bengalis, quelle que soit leur religion. C’est notamment la plus grande fête laïque du Bangladesh.
C’est Pohela Boishakh ( পহেলা বৈশাখ ), le Nouvel An bengali qui inaugure l’année 1429. Ce jour, appelé aussi Naba Barsha, est férié au Bangladesh dont c’est plus grand festival culturel non religieux du pays, ainsi que dans les États indiens du Bengale occidental, du Tripura et d'Odisha (Orissa). Les festivités durent plusieurs jours et concernent tous les Bengalis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion.
Le festival est célébré avec des processions, des foires et du temps passé en famille. Aujourd’hui, les Bengalis se souhaitent “Shubho Noboborsho” (শুভ নববর্ষ ), qui signifie " Bonne année ".
Ce matin à l’aube, les étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Dacca organisent une procession de masse appelée Mangal Shobhajatra ou Mangal Shovajatra ( মঙ্গল শোভাযাত্রা ). Cette manifestation est considérée comme une expression de l'identité laïque du peuple bangladais et comme un moyen de promouvoir son unité par de-là les différences religieuses. Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO en 2016, classé sur la liste représentative comme patrimoine de l'humanité.
Ce Nouvel An est aussi célébré par les Tripuras, Marmas et Chakmas, peuples des montagnes du nord-est de l’Inde.
L'ancien calendrier bengali a été modifié plusieurs fois, dernièrement en 2018, mais la date du nouvel an a été conservée au 14 et 15 avril du calendrier grégorien.
#PahelaBaishakh
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2022
4 mars : l’anniversaire de Ramakrishna, un mystique hindou
Les Bengalis célèbrent l’anniversaire de Ramakrishna, mystique hindou et chef religieux du Bengale au XIXe siècle. Il prônait une synthèse de toutes les religions incluant notamment le christianisme.
Les Bengalis célèbrent l’anniversaire de Ramakrishna, mystique hindou et chef religieux du Bengale au XIXe siècle. Il prônait une synthèse de toutes les religions incluant notamment le christianisme. Le monastère de Belur, près de Calcutta, perpétue son enseignement , mais Sri Ramakrishna Jayanti (ऐसे ही महापुरुषों में रामकृष्ण परमहंस ) est également célébré dans le reste de l’Inde.
Gadadhar Chattopadhyay, connu sous le nom de Shri Ramakrishna Paramhansa, est né le 18 février 1836 dans une famille brahmane pauvre du village de Kamarpukur dans le district de Hooghly au Bengale occidental. La célébration de son anniversaire est basée sur le calendrier lunaire hindou. En 2022, selon l’hindou tithi, il tombe le 4 mars.
À la suite de la pratique spirituelle diverse, Shri Ramakrishna est arrivé à la conclusion que toutes les religions du monde sont valables et qu'il n'y a pas de différence entre elles. Pour lui, ce ne sont que des moyens différents d'atteindre Dieu. Ce dieu qu’il disait voir en permanence. Ramakrishna est considéré comme un saint, ce qui lui valut le titre de Paramhansa, un titre donné à ceux qui ont le pouvoir de contrôler leurs sens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2022
19 février : Shivaji, un héros indien devenue une figure du nationalisme hindou
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire du fondateur d’un État hindou bâti contre le pouvoir musulman
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire de Chhatrapati Shivaji Maharaj, né le 19 février 1730 (ou peut-être en 1727). Shivaji a jeté les bases du royaume de Maratha. Son couronnement eut lieu le 6 juin 1674. Il marqua la fondation du premier État hindou dans un sous-continent gouverné exclusivement par des musulmans. Shivaji a dirigé l'empire Maratha jusqu'à sa mort en 1680. Cet État a continué d'exister pendant plus de 130 ans après sa mort et n’a disparu qu’en 1818 avec la conquête britannique.
On a commencé à célébrer l’anniversaire de ce héros national à la fin du XIXe siècle. En 1870, le réformateur social Mahatma Jyotirao Phule qui a lancé la célébration Shiv Jayanti à Pune et qui a redécouvert la tombe de Shivaji Maharaj à Raigad, à environ 100 kilomètres de Pune. En 1895, le leader nationaliste Bal Gangadhar Tilak organisa la première célébration de l'anniversaire de naissance de Shivaji, Chhatrapati Shivaji Maharaj Jayanti (छत्रपती शिवाजी महाराज जयंती), soulignant le combat héroïque de l’ancien chef de guerre en contre les oppresseurs. Le parallèle était évident avec le mouvement indépendantiste indien qui luttait contre la domination britannique.
Au XXe siècle, la célébration de l'anniversaire de Shivaji a été également promue par Bhimrao Ramji Ambedkar, un célèbre avocat, homme politique et réformateur social qui a fait campagne pour mettre fin à la discrimination sociale des intouchables. En effet, les brahmanes de la cour de Shivaji avaient refusé de le couronner car il n'appartenait pas à la caste des guerriers (kshatriya), malgré le fait que son père était un général. Ses ancêtres étaient de simples fermiers, faisant de lui un membre de la shudra varna (la plus basse caste). Ce qui au final n’a pas empêché Shivaji de s’imposer au pouvoir. Cela faisait de lui un symbole de la promotion des basses castes dont Ambedkar était l’avaocat.
En ce début de XXIe siècle, la figure de Shivaji est avant tout récupérée par les ultranationalistes hindous déchaînés contre leurs concitoyens musulmans depuis l’arrivée au pouvoir de Modi.
Aujourd'hui, il y a des statues et des monuments dédiés à Shivaji dans presque toutes les villes et villages du Maharashtra, et on en inaugure de nouvelle chaque 19 février ou le 18 février à minuit comme celle de Kranti Chowk à Aurangabad. Chaque année, les adeptes de Chhatrapati Shivaji Maharaj se rassemblent au fort Shivneri de Pune, où le roi guerrier est né, ainsi que dans d'autres forts de la région, le 18 février à minuit pour marquer son anniversaire de naissance.
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, Shiv Jayanti est marqué traditionnellement de manière grandiose par d'énormes défilés à vélo dans tout l'État. Cette année, comme l’an dernier, en raison de la pandémie, les autorités déconseillent toutefois les grands rassemblement et prônent plutôt les programmes culturels commémoratifs à la télévision ou dans les écoles tout au long de la semaine. Divers programmes sont également organisés à Lal Mahal, la maison d'enfance du roi Maratha. Ce qui n’empêche pas les partis politiques de célébrer la journée en grand… compte tenu, cette année, de la proximité des élections municipales.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2022
5 février : Saraswati, la déesse hindoue des écoliers
Pour les hindous, c’est la fête du printemps (Vasant Panchami) mais ce même jour, on célèbre aussi Saraswati, la déesse de la connaissance.
Pour les hindous, c’est la fête du printemps (Vasant Panchami). Ce même jour, on célèbre aussi Saraswati, la déesse de la connaissance.
Dans les écoles indiennes, les élèves se cotisent pour acheter une statue de la déesse en argile et en paille, le visage et les mains peintes, parée de tissus brillants, de perles, de bijoux et de colliers de fleurs. Durant plusieurs jours, les statues sont exposées dans la rue et font l’objet d’offrandes sous forme de livres, de stylos, de petits instruments de musique. Ces effigies ne durent que le temps de la fête et seront ensuite immergées dans la rivière ou le fleuve le plus proche. La croyance populaire veut que les enfants qui commencent à étudier durant cette période reçoivent de la déesse des dons spéciaux. Saraswati (épouse de Brahma et sœur de Ganesh) est la déesse de la sagesse, de la connaissance, de la musique et des arts.
Saraswati serait née en ce jour de Vasant Panchami (la fête du printemps) que l’on célèbre aussi par la même occasion. Pour Sarasvati Puja, la tradition veut que l’on s’habille en jaune et que tout ce que l’on va consommer soit également de cette couleur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2022
31 janvier : le peuple Assamais honore ses ancêtres et célèbre ses traditions
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde a conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux : Me-Dam-Me-Phi
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde de quelque 35 millions d’habitants, hindouistes pour la plupart, mais qui ont conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux. Me-Dam-Me-Phi (মে ডাম মে ফি) était une grande fête religieuse du royaume Ahom qui exista du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Birmans puis des Anglais. Les Ahoms se sont convertis à l’hindouisme au début du XIXe siècle mais à partir des années 1960, un mouvement de résurgence des cultes anciens a fait resurgir cette fête des ancêtres. Le gouvernement de l’Assam a fini , à la fin du XXe sicle, par fixer une date officielle pour Me-Dam-Me-Phi : le 31 janvier et faire de cette date un jour férié.
Le culte des ancêtres occupe une place importante dans la culture et la religion des Ahoms. Ils croient qu'après la mort d'une personne, son âme devient un dam (esprit ancêtre) vénéré par sa famille. Après la quatorzième génération, un dam devient un phi (dieu) vénéré par toute la communauté. Me signifie offrandes, donc Me-Dam-Me-Phi est une fête basée sur des offrandes faites aux esprits et aux dieux des ancêtres.
Aujourd'hui, la plupart des familles Ahom ont un endroit spécial appelé damkhuta dans leur cuisine. Ils l'utilisent pour adorer les esprits de leurs ancêtres décédés en leur offrant du vin fait maison et divers aliments, par exemple, des haricots et des pois chiches ou du riz avec de la viande ou du poisson. Pendant la fête de Me-Dam-Me-Phi, des rituels de vénération des ancêtres sont exécutés par Ahoms dans tout l'Assam et l'Arunachal Pradesh.
Cette fête concerne aujourd’hui l’ensemble des Assamais, pas seulement les descendants des Ahoms (peuple d’origine thaï). Dam-Me-Phi est même en passe de devenir une véritable fête nationale, ce que les hindouistes radicaux ne voient pas d’un bon œil.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 janvier 2022
24 janvier : l'Uttar Pradesh Day, célébration du plus peuplé des États de l'Inde
La célébration d’un État de l’Inde, en pleine dérive ultra hindouiste marquée par l’intolérance religieuse et l’incitation à la violence.
L' État indien de l’Uttar Pradesh se souvient de sa création le 24 janvier 1950, par le regroupement des provinces d’Agra et d’Oudh. L’Uttar Pradesh Day (उत्तर प्रदेश दिवस) est une célébration récente, c’est une initiative du gouverneur de l’État, Ram Naik, en 2017.
L’Uttar Pradesh, souvent appelé simplement UP, fort de 200 millions d’habitants, est l’État le plus peuplé de l’Inde. En 1836, la majeure partie de ce qui est aujourd'hui l'UP a été regroupée en Provinces du nord-ouest de l'Inde britannique. La région comprenait également les royaumes d'Ajmer et de Jaipur (maintenant au Rajasthan). Suite à l'échec de la rébellion indienne de 1857, les autorités britanniques réorganisent les frontières administratives des régions les plus rebelles, séparant Delhi et Ajmer des provinces du nord-ouest. Le royaume d'Oudh nouvellement annexé, d'autre part, a été incorporé à l'État. En 1902, la région est rebaptisée Provinces-Unies d'Agra et d'Oudh. En 1920, la capitale de la province a été déplacée d'Allahabad à Lucknow, l'actuelle capitale de l'Uttar Pradesh. Ensuite, au cours de la première moitié du XXe siècle, la région a été au cœur du mouvement indépendantiste indien.
Peu de temps après la proclamation de l'indépendance de l'Inde, les Provinces-Unies d'Agra et d'Oudh ont été rebaptisées Uttar Pradesh, qui se traduit par « province du nord ». Le changement de nom est entré en vigueur le 24 janvier 1950, on fête aujourd’hui cet anniversaire. Le dernier changement majeur dans l'Uttar Pradesh s'est produit en 2000, lorsque des districts du nord se sont séparés pour former l'État d’Uttarakhand, jusqu’alors connu sous le nom d'Uttaranchal.
Le Jour de l'Uttar Pradesh (Uttar Pradesh Diwas, ou UP Diwas) est particulier en 2022 car les divers partis politiques se préparent à participer aux élections UP 2022. Le ministre en chef de l'Uttar Pradesh, le très controversé Yogi Adityanath (BJP), un nationaliste et un hindouiste forcené, en profite pour imposer sa vision, affirmant que l'Uttar Pradesh, l’État du lieu de naissance de Maryada Purushottam Prabhu Shri Ram et de Leeladhar Shri Krishna, n’est autre que le cœur de l'Inde, le berceau de la culture indienne. Le gouvernement de l’UP pratique l’intolérance religieuse et l’incitation à la violence. Une journée comme le 24 janvier ne peut qu’exacerber cette dangereuse tendance.
Les élections dans les 403 circonscriptions de l'Assemblée de l'Uttar Pradesh se dérouleront en sept phases à partir du 10 février. Le scrutin dans l'Uttar Pradesh se tiendra les 10, 14, 20, 23, 27 février et les 3 et 7 mars en sept phases. Le dépouillement des votes aura lieu le 10 mars 2022. En 2017, le BJP (l’extrême droite nationaliste) avait remporté 312 sièges, soit une écrasante majorité. Dans le camp adverse, Priyanka Gandhi Vadra et son frère, Rahul Gandhi, espère un sursaut du Parti du Congrès. À la même période, des élections se dérouleront aussi au Pendjab, dans l'Uttarakhand, au Manipur et à Goa.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 janvier 2022
30 décembre : la mémoire d'un résistant indien contre les Anglais
Au Meghalaya, dans le nord-est de l’Inde, on commémore l’exécution par les Anglais de U Kiang Nangbah, pendu le 30 décembre 1862.
L’État indien du Meghalaya, situé au nord du Bangladesh, célèbre son héros national : U Kiang Nangbah, pendu par les Anglais le 30 décembre 1862. En hommage à ce grand résistant, U Kiang Nangbah Day est férié dans ce petit État du nord de l’Inde.
En 1835, les Britanniques qui occupaient le Bengale ont annexé le royaume de Jaintia situé à ses marges. À la fin des années 1850, Anglais ont commencé à taxer les Jaïntiens et ont tenté d'interdire certaines de leurs traditions et rituels religieux séculaires. En 1860, ils ont introduit une taxe d'habitation et un impôt sur le revenu. Ceux qui n'avaient pas les moyens de payer la taxe d'habitation ou refusaient de la payer par principe ont été expulsés de force de leurs maisons. Bien sûr, les nouvelles taxes et l'ingérence dans leur vie quotidienne et leurs rituels religieux ont provoqué la colère des habitants, et les jaïntiens se sont rebellés contre les Britanniques .
U Kiang Nangbah, un jeune paysan de Jowai, devient le chef des rebelles. La date exacte de sa naissance est inconnue, mais on pense qu'il était encore un enfant lorsque le royaume de Jaintia a été annexé par les Britanniques, ce qui fait de lui un jeune homme au moment du soulèvement.
U Kiang Nangbah a organisé plusieurs raids réussis contre les Britanniques, les obligeant à appeler des renforts afin de réprimer la révolte. La rébellion doit une grande partie de son succès initial à l'habileté d'U Kiang Nangbah à cacher son identité aux Britanniques. Comme ils ne savaient pas qui dirigeait les rebelles, ils ne pouvaient pas prédire son prochain mouvement.
Malheureusement, l'un des hommes d'U Kiang Nangbah s'est avéré être un traître et a révélé son identité aux Britanniques contre une récompense de 1 000 roupies. En conséquence, les Britanniques ont capturé U Kiang Nangbah le 27 décembre 1862 et lui ont offert le choix entre la reddition publique et la mort. Il a choisi de mourir et a été pendu à Jowai le 30 décembre.
Moins d'un siècle après son exécution, l'Inde est devenue indépendante. Depuis, les habitants de Khasi et de Jaintia Hills ont perdu une grande partie de leur culture traditionnelle. En fait, peu de personnes parmi la jeune génération se souviennent même de U Kiang Nanbah.
En 2019, une statue commémorative d'U Kiang Nangbah a été dévoilée à l'occasion du 157e anniversaire de la mort. Elle a été conçue par l'Union des étudiants de Khasi à la jonction de l'hôpital civil de Shillong.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 décembre 2021
3 décembre : François-Xavier, le basque voyageur
C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de son saint-patron, François Xavier, à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme, de la langue langue et également de la Mongolie…
C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de son saint-patron, conservées dans l’église du Bon-Jésus. Mais l’exposition des reliques de saint François Xavier n'a lieu que tous les dix ans et attire pendant un mois et demi des millions de pèlerins (la prochaine est prévue en 2024). Rarement homme, à son époque, aura voyagé autant que François Xavier, ce qui lui vaut d’être à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme et également de... la Mongolie.
Né en 1506, en Navarre dans une famille noble, c’est au cours de ses études de théologie à la Sorbonne qu’il rencontre Ignace de Loyola. Ensemble ils fondent la Compagnie de Jésus (les Jésuites) en 1534. Puis François Xavier est ordonné prêtre en 1537. Trois ans plus tard, il embarque pour Goa d’où il parcourra, dix ans durant, une partie du sous-continent indien et de l’Asie du sud-est, jusqu’à Taïwan et au Japon. Partout, il établit des communautés chrétiennes. Il meurt en 1552 et l’on dit qu’il aurait prononcé ses dernières paroles dans sa langue maternelle, le basque. C’est pour cette raison que le 3 décembre est aussi la fête de l’euskara, la langue basque.
La Journée internationale de la langue basque (Euskararen Nazioarteko Eguna) a été institutionnalisée en 1995 par le gouvernement basque espagnol et l’Académie basque.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2021
30 octobre : l'anniversaire d'un chef charismatique dans le sud de l'Inde
Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi : l'anniversaire de Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar
Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi (ou Guru Pooja), chaque 30 octobre : l'anniversaire de Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar, une communauté de l’Inde du sud, appelée aussi Mukkulathor. Beaucoup sont de petits agriculteurs ou des ouvriers agricoles. Les Thevar ont reçu le statut de Backward Class (BC), basse caste. Cette fête leur permet de retrouver leur fierté.
Muthuramalingam Thevar, dit Pasumpon a été syndicaliste et député, il a milité au sein du parti du Congrès, soutenant Bose plutôt que Gandhi, en 1939. On lui doit toutefois, la même année, l’abrogation d’une loi qui interdisait aux dalits (hors caste) de pénétrer dans les temples hindous.
Pasumpon Muthuramalingam Thevar était une figure importante de la politique du Tamil Nadu au XXe siècle. Il est né le 30 octobre 1908 à Pasumpon, au Tamil Nadu, dans le district de Ramnad. Il était socialiste et collègue de Subhash Chandra Bose. Il a été vice-président national du All India Forward Bloc (AIFB) à partir de 1952. Il a été élu trois fois à la circonscription parlementaire nationale. Il est décédé à Thirunagar, Madurai, le 30 octobre 1963. Le fait que la date de naissance et la date de mort de Thevar soient les mêmes a été interprété comme un signe de pouvoirs surnaturels.
Thevar repose dans son village natal de Pasumpon. Les principales célébrations de Thevar Jayanthi ont lieu dans son samadhi, situé à environ 80 km de Madurai.
Cette année, à nouveau, comme en 2020, en raison du coronavirus, seuls les représentants des partis politiques et les dirigeants communautaires ont été autorisés à visiter le mémorial. D’ordinaire, c’est une foule considérable qui se presse dans son mausolée, pendant trois jours, dès le 28 octobre, nécessitant la présence de quelque 20 000 policiers.
Bien que basse caste, les Mukkulathors revendiquent toujours une descendance des familles royales Chera, Chola et Pandyars et mettent les dalits à l’écart, car hors caste. Cette caste de petits propriétaires terriens Mukkulathor ou Thevar comprend les sous-castes des communautés Kallar, Agamudayar et Maravar. Beaucoup de dalits travaillent comme ouvriers agricoles sur les terres appartenant aux Mukkulathor qui les tiennent toujours à l’écart. Ce qui provoque encore des violences comme dans les années 1980-90 où elles ont fait de nombreux morts, notamment pendant les trois journées du Thevar Jayanthi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2021