L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
23 septembre : la Journée nationale des droits politiques des femmes argentines
L’anniversaire du jour où le droit de vote a été accordé aux femmes en Argentine
L’Argentine célèbre l’anniversaire de la promulgation de la loi la promulgation, en 1947, de la loi 13.010 - également connue sous le nom de loi Evita - qui consacre l'égalité des droits politiques entre les femmes et les hommes, donner aux femmes la possibilité de voter et d'être élues. La Journée nationale des droits politiques des femmes (Día Nacional de los Derechos Políticos de la Mujer) a été créée en 1997, lors du cinquantenaire de la loi.
Le 23 septembre 1947, Eva Duarte de Perón (dite Evita) déclara devant des milliers de personnes rassemblées sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires : « Femmes de mon pays, en ce moment je reçois des mains du Gouvernement de la nation, la loi qui consacre nos droits civiques Et je le reçois parmi vous avec la certitude de le faire au nom et en représentation de toutes les femmes argentines, sentant avec joie que mes mains tremblent au contact du laurier qui proclame la victoire. En 1949, Eva (l’épouse du président Juan Perón) a créé le Parti péroniste féminin, qui était le plus grand parti politique féminin en Argentine. Le parti a poursuivi des objectifs politiques et féministes, et le suffrage des femmes est devenu l'un des événements les plus importants pour les femmes argentines.
Les femmes ont pu voter pour la première fois dans notre pays aux élections présidentielles de 1951. La revendication du droit de vote pour les femmes remonte à 1907, époque à laquelle Alicia Moreau a fondé le Comité pour le suffrage féminin. Le mouvement a été rejeté à maintes reprises par l'Union civique radicale et les conservateurs. Les femmes étant considérées comme incapables par le Code civil de 1871.
En fait, la première femme à avoir eu le droit de vote en Argentine fut la médecin italienne Julieta Lanteri, qui obtint la nationalité argentine en 1911. Elle a lancé une procédure judiciaire exigeant que ses droits en tant que citoyenne, y compris politiques, soient reconnus. Elle devient ainsi la première femme de toute l'Amérique du Sud à exercer le droit de vote aux élections municipales du 26 novembre de la même année. En mars 1919, elle lance sa candidature au poste de députée nationale de l'Union nationale féministe et bénéficie du soutien d'Alicia Moreau de Justo et d'Elvira Rawson. Loin de limiter son combat au seul vote, J. Lanteri, qui faisait partie du groupe des médecins argentins, a engagé le combat pour les conditions de travail des femmes, le droit au divorce, a lutté contre les proxénètes et contre l'ingérence de l'Église dans la vie. de personnes.
Lors du retour de la démocratie, en 1983, la participation des femmes au Congrès n'atteignait pas 10 % des sièges. Aujourd’hui, elles occupent près de 39 % des sièges à la Chambre des députés et plus de 41 % au Sénat. Entre-temps, en 2017, une loi sur la parité des sexes dans les domaines de la représentation politique a été promulguée. Celle-ci établit l'obligation d'inscrire des hommes et des femmes sur les listes de candidats aux législatives nationales. Ainsi, la moitié des candidats sont des femmes, ce qui explique une évolution aussi rapide.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 septembre 2024
14 août : l'invention du Pakistan il y a 77 ans
Ce jour de fête nationale est férié. C’est l’anniversaire de l’indépendance de 1947 qui permit à la fois de chasser les Anglais et de se séparer de l’Inde (qui fête l’événement le 15 août) au nom de l’islam.
Le jour de l’Indépendance (یوم استقلال) est férié, il débute par un lever de drapeau au Parlement, les discours télévisés du président et du premier ministre, puis par la relève de la garde au mausolée de Mohammed Ali Jinnah, le père de la nation pakistanaise.
Le drapeau national est partout, jusque dans l’habillement vert et blanc que certains citoyens s’appliquent à arborer en ce jour de fête nationale qui est l’anniversaire de l’indépendance de 1947. Celle-ci permit à la fois de chasser les Anglais et, au nom de l’islam, de se séparer de l’Inde (laquelle fête l’événement le 15 août).
Cet après-midi sera l’occasion de faire voler des cerfs-volants en famille. Ce soir, on fera brûler des bougies dans les rues. À Lahore, la journée se terminera par un feu d’artifice. Une journée de fête qui permet d’oublier pendant quelques heures les problèmes du pays, ses contradictions identitaires, sa mauvaise image internationale, notamment en raison du soutien pakistanais apporté ces dernières années aux talibans afghans... un soutien qui aujourd’hui se retourne contre lui.
Mohammed Ali Jinnah a milité contre le colonialisme anglais aux côtés des hindous. Mais, dans les États indiens sous tutelle britannique, les musulmans étaient souvent perçus par les hindous comme des intrus et traités comme des citoyens de seconde zone. D’où l’idée de leur inventer un État séparé. Au grand dam de Gandhi et Nehru, Jinnah a fini, en 1939 par se rallier à cette idée en cherchant appui auprès de Londres qui, en 1947, parrainera la partition de son ancien empire. A-t-il réussi son pari ? Au Pakistan, il est désigné comme le père de la nation pour avoir œuvré à la création du pays. Mais sur le demi-milliard de musulmans d’Asie du sud, seuls 180 millions vivent aujourd’hui au Pakistan. Les musulmans de l’Inde qui sont aussi nombreux, lui reprochent amèrement la partition de 1947. Les 500 millions de musulmans d’Asie du sud auraient actuellement une tout autre influence face aux 800 millions d’hindous s’ils n’avaient pas été répartis sur deux, puis trois États (avec le Bangladesh) séparés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2024
2 juillet : la Journée des ovnis
Cette journée a été créée par le Wufodo (en français, l’Organisation mondiale de la Journée des ovnis), une organisation américaine pour une manifestation qui n’a guère d’échos hors des États-Unis.
Cette journée a été créée par le Wufodo (en français, l’Organisation mondiale de la Journée des ovnis), une organisation américaine pour une manifestation qui a surtout des échos aux États-Unis.
En France, on ne parle pas d’OVNI (Objets volants non identifiés) mais plutôt de PAN pour « Phénomènes aérospatiaux non identifiés ». La plupart sont, en réalité, des phénomènes météorologiques. Certains ne sont pas encore expliqués, les PAN ne sont toutefois pas associés par les scientifiques à une quelconque activité extraterrestre. Le 2 juillet est souvent l’occasion de publications dans des revues scientifiques pour démonter le mythe des ovnis.
La date du World UFO Day fait référence au 2 juillet 1947, jour où par temps d’orage, certains habitants du Nouveau-Mexique pensent avoir vu voler un vaisseau extraterrestre. Le lendemain, un paysan trouve les débris près de son ranch, à Roswell, que l’armée américaine va analyser. C’était probablement les restes d’un ballon météo mais en ce début de guerre froide, on soupçonne aussi un espionnage soviétique ou encore un ballon-sonde américain expérimental, conçu pour espionner les Soviétiques et que l’armée ne souhaite pas dévoiler… d’où des déclarations contradictoires de l’US Air Force qui font enfler la rumeur d’un ovni. L’incident de Roswell appartient aujourd’hui à la culture populaire américaine pour qui c’est l'une des plus célèbres manifestations supposées d'extraterrestres.
Chaque année, la ville de Roswell organise le UFO Festival avec des débats entre des partisans célèbres de l'hypothèse extraterrestre. Dans l’Amérique de Donald Trump, peu importe la réalité des faits, l’important c’est ce que l’on raconte.
Le 2 juillet ne fait pas, néanmoins, l’unanimité. Cette journée est célébrée par certains le 24 juin, la date à laquelle, en 1947, le journaliste Kenneth Arnold a écrit sur ce qui est généralement considéré comme le premier OVNI largement signalé aux États-Unis.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juillet 2024
28 février : le massacre du « 228 » à Taïwan, symbole des années de dictature
Depuis vingt ans, le 28 février est un jour férié à Taïwan (le 2-28) qui commémore un massacre qui remonte à 1947 et fait resurgir toute la mémoire des quatre décennies de dictature du KMT qui ont suivi.
Depuis vingt ans, le 28 février, Peace Memorial Day (和平纪念日) est un jour férié à Taïwan qui commémore un massacre qui remonte à 1947. Ce jour-là, une altercation entre un membre du Kuomintang (KMT) et une vieille femme vendant des cigarettes de contrebande avait dégénéré en émeute populaire et en tuerie. Le nombre des victimes se comptait en dizaines de milliers.
Le KMT était le parti de Tchang Kaï-chek, l’adversaire nationaliste de Mao. Vaincu par les communistes, le parti, puissamment armé, s’était replié sur l’île de Taïwan où il avait pris le pouvoir. La population était exaspérée par cette occupation « continentale » et multipliait les manifestations. Le 28 février, l’ordre a été donné de tirer sur la foule des manifestants en colère. La répression dans les milieux d’opposition durera jusqu’en mai 1947 et fera quelque 20 000 victimes.
Ce massacre du « 228 » (二二八事件) a été le prélude à près de quatre décennies d’une dictature du KMT. La loi martiale n’a été levée qu’en 1987 et il a fallu attendre 1995 pour que le tabou soit levé, que des excuses officielles soit prononcées et que l’on envisage de dédommager les familles des victimes. Depuis 2003, l’événement fait l’objet de commémoration officielle. En 2011, un Musée du 228 a été inauguré (le site du Mémorial dédié à l’événement).
Quant au KMT, c’est aujourd’hui un parti conservateur qui a tourné la page de la dictature. Il est revenu au pouvoir en 2008, par les urnes, et il est resté la première force politique taïwanaise jusqu'en 2016. Le KMT est maintenant dans l’opposition, mais dirige la plupart des villes du pays. En 2018, a été mise en place la Commission indépendante de justice transitionnelle, par l'administration du président Tsai Ing-wen (蔡英文) dont la tâche est de reconstituer les actions du régime KMT entre le 15 août 1945 et le 6 novembre 1992, afin de dresser un tableau aussi complet que possible des crimes commis par l'État. Comme en Espagne, le souvenir de la dictature est un passé qui ne passe pas et resurgit sans cesse tant que tout n’a pas été exposé, raconté, dévoilé. En 2019, un homme s’en était pris à la statue de Chiang Kai-shek au Memorial Hall (中正 紀念堂) la veille du 28 février, pour protester contre la lenteur de la justice transitionnelle. Depuis, cette statue est protégée par la police chaque 28 février car beaucoup demandent qu’elle soit retirée de l’espace public.
À Taipei, les militants marchent depuis Nanjing West Road dans le district de Datong à partir de 09h00 , ce 28 février 2023. Le programme des manifestants est de passer devant plusieurs points de repère de la ville, notamment la maison de thé Tianma, l'ancienne succursale du Monopoly Bureau Taipei, le mémorial Taipei 228, l’ancienne station de radiodiffusion de Taipei (qui est aujourd'hui le musée commémoratif de Taipei 228) et l'Executive Yuan. Chaque année, des centaines de personnes pourraient participent pacifiquement aux manifestations. Pour ce 228 Memorial Day, les autorités ont fermé des routes le long du parcours de la marche de protestation à partir de 15h00 le 27 février.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 février : la Journée du souvenir du massacre des italiens d’Istrie
La Giornata del ricordo, instaurée en 2004, invite à se souvenir des victimes italiennes des massacres opérés par les forces yougoslaves entre septembre 1943 et mai 1945. La plupart ont été jetées dans les foibe, ces cavités naturelles du littoral adriatique, parfois encore vivantes…
La Giornata del ricordo (le Jour du souvenir) instaurée en 2004, invite à se souvenir des victimes italiennes des massacres opérés en Istrie et alentours par les forces yougoslaves entre septembre 1943 et mai 1945. La plupart ont été jetés dans les foibe, ces cavités naturelles du littoral adriatique, parfois encore vivantes. Ainsi ont péri quelque 1500 à 2000 personnes, selon les historiens ; 10 000, selon les organisations de rapatriés italiens. Ces opérations de nettoyage ethnique n’ont vraiment cessé qu’au début de 1947. La date du 10 février est celle du traité de paix signé à Paris entre la Yougoslavie et l’Italie, en 1947. Le souvenir est très vif en Italie, où de nombreuses associations cultivent cette mémoire. On oublie souvent que des atrocités ont été commises par les deux camps, notamment par les troupes italiennes qui pratiquèrent parfois une stratégie de la «terre brûlée» inspirée des méthodes allemandes.
Les territoires concernés : l’arrière-pays de Trieste, l’Istrie, Rijeka (Fiume), Zadar (Zara)… ont été acquis par le royaume d’Italie en 1918. 42% des habitants (celle des villes principalement) étaient italiens, 58% étaient slaves (Slovènes et Croates). La région a subi pendant deux décennies une politique d’italianisation à outrance et de racisme à l’égard des Slaves ce qui explique la violence des réactions dans les années qui ont suivi la chute du régime fasciste. Avec l’arrivée au pouvoir des communistes yougoslaves, le processus s’est inversé, les villes ont été slavisées et la population italienne, très pro-fascistes dans les années 1930 et 1940, a été massivement chassée vers la péninsule italienne.
Aujourd’hui, ces régions sont situées en Slovénie et en Croatie, les Italiens n’y représentent plus qu’une petite minorité. Les Italiens réclament des indemnités, Slovènes et Croates leur répondent en chiffrant les victimes yougoslaves du fascisme italien à plusieurs dizaines de milliers. Cette guerre des mémoires profite aux extrêmes droites des différents pays, lesquelles sont très influentes dans les deux pays. Les partis de gauche s’étaient exprimés contre l’instauration d’une telle commémoration en raison de son caractère revanchiste et profasciste.
Peu de temps après l'instauration du Jour du Souvenir en Italie, la Slovénie a décidé de créer un Jour du retour du Littoral à la patrie (Dan vrnitve Primorske k matični domovini), marqué chaque année, le 15 septembre, date d'entrée en vigueur du traité de paix avec l'Italie.
Depuis 2014, on organise, le dimanche plus proche du 10 février, une course à pied de 10 km à Rome dans le quartier de Giuliano Dalmata, appelée la Corsa del Remembrance. En Trieste, la même course est organisée depuis 2017.
La Foiba di Basovizza à Trieste est le lieu de mémoire le plus important d'Italie concernant cette commémoration. Chaque année, une cérémonie participative et solennelle s’y déroule à partir de 10h30.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
29 mars : il y a 75 ans, les massacres oubliés de Madagascar
Cette journée dédiée aux victimes est fériée à Madagascar où l'on commémore les massacres opérés en 1947 par l'armée française envoyée mater toute tentation indépendantiste de la Grande île…
Cette journée dédiée aux victimes est fériée à Madagascar où l'on commémore les massacres opérés en 1947 par l'armée française envoyée mater toute tentation indépendantiste de la Grande île : plusieurs dizaines de milliers de morts (ou centaines de milliers) dans la plus grande indifférence à l'époque (et encore aujourd'hui).
Pendant la nuit du 29 mars 1947, à Madagascar, quasi simultanément, à Moramanga, dans le centre-est et à Manakara, sur la côte sud-est, des groupes d’insurgés qui ne croient plus en l’indépendance de leur pays par la voie pacifique, prennent les armes et commettent de premières attaques. C'était le début d'un an et demi d’insurrection contre l’administration coloniale française, en place depuis un demi siècle, notamment au prix de massacre, comme en 1897.
Lors du sommet de la Francophonie de 2016, François Hollande a rendu visite à la stèle des anciens combattants de la Grande guerre, à Anosy, en « hommage », aux victimes des événements de 1947 qu’il avait qualifiés de « répression brutale ». Mais, lors des journées de Commémoration de la Rébellion de 1947 (Martiora Ny tolona tamin'ny), aucun membre du gouvernement français n'est jamais venu en visite à Madagascar. Les massacres de l’année 1947 dans la Grande Ile font partie des trous noirs de l’histoire de France : 90 000 morts selon le commandant des troupes françaises de l'époque ; entre 200 000 et 700 000 morts selon d’autres sources.
Ce mardi 29 mars, une cérémonie de dépôt de gerbes sous la houlette du Président de la République, Andry Rajoelina, se déroule dans plusieurs endroits emblématiques : au Mausolée sis à Avaratr’Ankatso, Antananarivo, où reposent les dépouilles des combattants nationalistes ainsi qu’à Moramanga et Manakara, lieux de l’insurrection. La chanson Madagasikara Tanindrazanay qui a marqué la lutte nationale à cette époque est chantée ce jour-là. Cette commémoration qui a commencé vendredi 25 mars au camp militaire du Ier RM1 à Analakely, à Antananarivo, semble toutefois rencontrer une certaine indifférence de la part des citoyens. Il faut dire qu’en moins de deux mois, la Grande île a été frappée par quatre cyclones : Ana, Batsirai, Dumako et Emnati, qui ont fait des dizaines de milliers de sinistrés.
Ce jour férié et cette commémoration officielle ont été décidés en 1967, à l’occasion du 20e anniversaire du massacre. La célébration de 1947 a été discrète sous la Première république (1960-1975), puis beaucoup plus marqué sous la Deuxième république (1975-92) le régime « révolutionnariste », autoritaire et corrompu, l’avait instrumentalisé pour se construire une légitimité… la commémoration varie selon les périodes, mais le traumatisme demeure ancré dans la mémoire collective, même si seuls les plus anciens s’en souviennent vraiment.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mars 2022
26 janvier : l'Inde célèbre son modèle démocratique
Jour de la République, en Inde, célèbre l’entrée en vigueur de la Constitution qui fait de l’Union indienne « une république souveraine, socialiste, laïque, démocratique » et un État où la démocratie est toujours bien vivante. Combien de pays d’Asie peuvent en dire autant ?
Les pays où les résultats des élections ne sont pas connus d’avance ne sont pas aussi nombreux qu’on ne le pense. Voilà au moins une différence majeure entre l’Inde et la Chine : l’alternance démocratique. L’année dernière, celle-ci n’a pourtant pas eu lieu, le BJP au pouvoir a au contraire renforcé ses positions. Le pourrait-il aujourd’hui alors que les différentes oppositions sont très remontées contre sa politique d’exclusion des minorités.
Un défilé militaire très coloré et teinté de ferveur patriotique parcours chaque 26 janvier la majestueuse avenue Rajpath à New Delhi pour ce Jour de la République. La date célèbre l’entrée en vigueur de la Constitution qui fait de l’Union indienne « une république souveraine, socialiste, laïque, démocratique », le 26 janvier 1950. Est-ce encore le cas aujourd’hui que la BJP a fait voter une loi excluant les non hindous de toute possibilité de naturalisation ? La nouvelle loi sur la citoyenneté (le Citizenship Amendment Act, CAA) qui définit implicitement ceux qui, parmi les « réfugiés », peuvent être considérés comme « légaux ». La définition se fait sur une base religieuse visant à conforter la majorité du pays décrite comme « hindoue ».
73 ans après l’indépendance de 1947, la « plus grande démocratie du monde » jouit d’un système politique stable, où les élections permettent de changer le gouvernement et où la presse et la justice veillent au respect des droits des citoyens. L’envers du décor : une bureaucratie imposante, une corruption endémique (lien de nombreux politiciens avec la pègre), un clientélisme politique généralisé, l’émergence de partis populistes et une dérive du pays vers un système de discrimination raciale clairement affirmé. Le fait que le brésilien Jair Bolsonaro soit, aujourd’hui, l’invité d’honneur du défilé militaire de Delhi, n’est pas un très bon signe.
Aujourd’hui, des défilés ont lieu dans différentes villes, c’est aussi l’occasion pour l’Inde mettre en scène sa puissance militaire. Le Jour de la République est également l’occasion au Cachemire de manifester contre la politique de New Delhi à son égard.
De 1930 à 1947, chaque 26 janvier, le Parti du Congrès (le mouvement indépendantiste indien) appelait à manifester contre l’occupation britannique du pays. Cette date était désignée comme le « Jour de l’indépendance » depuis qu’en 1930, le 26 janvier, ce parti avait proclamé (sans effet) l’indépendance du pays en réponse à l’octroi d’un simple statut de « dominion » à l’Inde par les Britanniques qui occupaient le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 janvier 2020