L’Almanach international

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1758, Canada, 13 décembre, naufrage, déportations Bruno Teissier 1758, Canada, 13 décembre, naufrage, déportations Bruno Teissier

13 décembre : le Jour du Souvenir acadien

Les Acadiens commémorent une opération de nettoyage ethnique qui a eu lieu au milieu du XVIIIe siècle au Canada, connue sous le nom de Grand Dérangement. La date du 13 décembre est celle d’un terrible naufrage qui a englouti des centaines d’Acadiens déportés par les Anglais.

 

Français et Anglais se sont affrontés pour le contrôle de ce qui est devenu le Canada. Les Anglais qui ont remporté la seconde guerre intercoloniale, vont chercher à angliciser leurs conquêtes, en particulier l’Acadie dont une grande partie des habitants français a refusé de prêter allégeance au roi d’Angleterre. Ils seront donc évincés de leur région (qui correspond aux provinces maritimes du Canada actuel, renvoyés brutalement en Europe ou chassés vers le Québec. Cette opération de nettoyage ethnique, qui a eu lieu au milieu du XVIIIe siècle, est connue sous le nom de Grand Dérangement.

Les descendants Acadiens, vivant toujours en Amérique du Nord, célèbrent cette mémoire chaque 15 août mais récemment, en 2004, ils ont rajouté une date désignée comme le Jour du Souvenir acadien qui est célébré chaque année le 13 décembre. Il a été institué pour rendre hommage à plus de 3 000 Acadiens qui ont été déportés de l'Île-du-Prince-Édouard en 1758, ainsi qu'aux autres victimes du Grand Dérangement.

La date du 13 décembre est celle du naufrage du Duke William, en 1758, faisant 362 victimes. Ce fut le pire de trois naufrages survenus dans l’espace de cinq jours, provoquant la mort de plus de 850 Acadiens. À ces décès, s’ajoutent ceux qui n’ont pas survécu à la pénible traversée de l’Atlantique des îles Royale et Saint-Jean vers l’Europe. Ce 13-Décembre n’oublie pas non plus ceux qui sont morts au Québec durant l’hiver 1757-1758, sont décédés de faim et de misère, surtout durant la grande disette sur la rivière Miramichi… Un hommage est rendu à toutes les victimes de la déportation du peuple Acadien (environ 11500 personnes) qui a débuté en 1755 pour laisser place à un repeuplement britannique des provinces orientales de la colonie anglaise : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l'île-du-Prince-Édouard.

Le Jour du souvenir acadien est marqué à l’Île-du-Prince-Édouard par une cérémonie qui se déroule, cette année pour la vingtième fois, autour du Monument de l’Odyssée acadienne, inauguré le 13 décembre 2008, année où on marquait le 250e anniversaire de la déportation de l’île Saint-Jean, qui a été si meurtrière.  Il existe près d’une vingtaine de monuments sont déjà érigés à la mémoire des Acadiens déportés, dont cinq au Nouveau-Brunswick, trois en Nouvelle-Écosse, un à l'Île-du-Prince-Édouard, un à Terre-Neuve-et-Labrador, quatre au Québec, un en Louisiane et un à Miquelon (France).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2024

Le drapeau acadien (photo Rémi Jouan)

 
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1943, Grèce, massacre, Seconde Guerre mondiale, 13 décembre Bruno Teissier 1943, Grèce, massacre, Seconde Guerre mondiale, 13 décembre Bruno Teissier

13 décembre : mémoire d’un massacre de civils en Grèce

À Kalávryta (Καλάβρυτα), dans le Péloponèse, on ne prépare pas encore Noël, le village est en deuil chaque année à la même date. Il y a 80 ans, il était victime du plus grand massacre de civils opéré par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, la Shoah mise à part.

 

À Kalávryta (Καλάβρυτα), dans le Péloponèse, on ne prépare pas encore Noël, le village est en deuil chaque année à la même date, il a été victime du plus grand massacre de civils opéré par les nazis, la Shoah mise à part.

Il y a 80 ans, le 9 décembre 1943, la localité est cernée par les soldats allemands afin qu'aucun habitant ne puisse s'échapper. L'armée allemande rassure les habitants en leur indiquant qu'elle ne recherche que des rebelles, mais les troupes allemandes dirigées par Karl von Le Suire, en représailles à la mort de 81 soldats allemands tués par des résistants, commencent par brûler des maisons du village. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Le 13 décembre, toute la population mâle, âgée de plus de 12 ans, fut tuée par des mitrailleuses à la sortie du village, seuls 13 en réchappèrent sur quelque 700 hommes (certains sources parlent d’un millier). Les femmes et les enfants parviennent, toutefois, à s'échapper du village en flamme. Le monastère d’’Agha Lavra, où avait commencé la guerre d'indépendance, est lui aussi incendié.

Sur les lieux du massacre, s'élève aujourd'hui un mémorial rappelant la date de l'évènement et portant sur de hautes stèles le nom de toutes les victimes. Mikis Theodorakis leur a dédié Le Requiem, en 1984. Le dernier des 13 survivants du massacre, Argyris Serlelis, est décédé le 27 février 2005.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2023

 

Timbre grec commémorant le massacre de Kalávryta

Le mémorial

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1937, Chine, 13 décembre, massacre Bruno Teissier 1937, Chine, 13 décembre, massacre Bruno Teissier

13 décembre : le massacre de Nankin, épisode tragique de la guerre sino-japonaise

Une des pires humiliations pour la Chine que le massacre des habitants de Nankin opéré par l’armée d’occupation japonaise, lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937.

 

La Chine commémore un des grands massacres du XXe siècle. Selon les estimations locales, l’armée d’occupation japonaise aurait massacré quelque 300 000 habitants de la ville de Nankin (aujourd’hui appelée Nanjing) lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937 et dans les jours qui ont suivi. Nankin était alors la capitale de la république de Chine. Même si le bilan a sans doute été un peu surestimé par les Chinois, cet épisode a été un des plus tragiques et des plus humiliants de la guerre sino-japonaise.

Si le massacre de Nankin a profondément marqué la Chine, sa commémoration officielle est très récente, tant l’humiliation a été profonde. C’est en 1995, seulement qu’a été érigé un mur commémoratif sur lequel sont inscrits les noms des 300 000 victimes. Ce n’est qu’en 2014 que date, le 13 décembre, a été désignée comme le Jour commémoratif national pour les victimes du massacre de Nanjing (南京大屠杀遇难者国家纪念日) et érigée en deuil national. Depuis Pékin en fait un élément de propagande contre le Japon.

Depuis chaque année, exactement 10 h 01, les sirènes commencent à retentir et les automobilistes à travers la ville arrêtent leur voiture. Les piétons s’immobilisent eux aussi pendant une minute de silence en souvenir des victimes. Un cérémonial et un défilé militaires sont organisés au mémorial de la ville. Après le discours, 84 adolescents habiles de blanc lisent une déclaration de paix. Six représentants citoyens font sonner la cloche de la paix. Au total, 3 000 colombes blanches sont lâchées pour survoler la place commémorative. Malgré le froid hivernal, des milliers de personnes vêtues de vêtements sombres assistent à la cérémonie commémorative nationale du massacre avec des fleurs blanches épinglées sur la poitrine et défilent pour transmettre leurs condoléances aux derniers survivants encre en vie. Ainsi se déroule ce 84e anniversaire.

Chaque année, le gouvernement japonais est prié de s'excuser auprès des victimes du massacre de Nanjing et de leurs proches survivants et de verser une indemnisation appropriée. Ce qu’il n’a jamais fait. L'un des principaux auteurs du massacre de Nankin, le prince Yasuhiko Asaka, qui commandait les forces japonaises lors de l'assaut final de Nanjing, n'a jamais été inculpé de crimes de guerre.

Dans la diaspora chinoise, des cérémonies prennent un peu plus d’ampleur chaque année. En 2018, la ville de Toronto a inauguré un mur commémoratif du massacre de Nanjing et, depuis, organise une cérémonie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2021

 
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13 décembre : fête des lumières à Sainte-Lucie dans les Caraïbes

C’est la fête nationale de Sainte-Lucie, petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs français…

 

C’est la fête nationale de Sainte-Lucie (Saint Lucia Day), petit État insulaire des Caraïbes. Quoi de surprenant puisque le 13 décembre est la Sainte-Lucie, fête des lumières en Suède est ailleurs. Lux, Lucis, la lumière en latin.

L’île a été « découverte » un 13 décembre par des navigateurs espagnols, on n’est pas allé bien loin pour lui chercher un nom. Longtemps, l’île a célébré sa « découverte », le terme n’étant plus très politiquement correct eu égards aux autochtones caraïbes, rapidement décimés par la colonisation française puis anglaise et remplacés par des esclaves africains. Le 13 décembre est à la fois le National Day et une fête des lumières comme il se doit. Les villes et villages sont illuminés et joliment décorés à l'approche de la fête. Celle-ci débute le soir du 12 décembre avec le défilé des lanternes dans les rues de Castries, la capitale, accompagné d'un spectacle de Noël et de l'illumination des lumières de la place Derek Walcott dans le centre de Castries, et enfin un feu d'artifice. La fête nationale tombant cette année un dimanche, le lundi sera férié comme il est de tradition dans le monde anglo-saxon de ne pas perdre les jours chômés. Cette année, les autorité recommandent de respecter les protocoles anti-covid mais la fête aura bien lieu comme chaque année. La devise de l’île est The Land, the People, the Light (« La Terre, le Peuple, la Lumière »).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2020

 
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