L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
20 mars : ce matin l'équinoxe de printemps (ou d'automne)
Aujourd’hui à 04h06 (heure de Paris), le soleil passe au zénith de l’équateur, cela ne lui arrivera que deux fois au cours de l’année. Dans l’hémisphère nord, c’est l’équinoxe de printemps ; au Sud, c’est au contraire le début de l’automne...
Aujourd’hui à 04h06 (heure de Paris), le soleil passe au zénith de l’équateur, cela ne lui arrivera que deux fois au cours de l’année (à nouveau le 22 septembre prochain). Dans l’hémisphère nord, c’est l’équinoxe de printemps (au Sud, c’est au contraire le début de l’automne). À cette date, en principe, la durée du jour est égale à celle de la nuit, c’est étymologie du mot équinoxe. Elle découle d’un calcul théorique. Dans la réalité, l’atmosphère créant un effet de réfraction de la lumière du soleil, même quand celui-ci n’est plus visible, la journée du 20 mars sera un peu plus longue que la nuit. Dans toutes les civilisations, ce phénomène astronomique est symbole de l’arrivée du printemps. Certains en font le début de l’année. Le 16 mars, en Iran et dans tout le monde persan a eu lieu la fête du feu. Comment ne pas faire le rapprochement avec les feux qui chaque année la ville de Valence (sauf en 2021, pour cause de covid). En Alsace, en Suisse, dans le Sud de l’Allemagne, une vieille coutume (la Schieweschlawe) fait tournoyer des disques de braises au cours de la même nuit, en formant des ronds lumineux symbolisant le disque solaire. Les Celtes, eux, allumaient des feux à l’aube pour signifier le renouveau de la vie. Quelques mouvements néo-druidriques s’efforcent de nos jours de reproduire ce culte dédié à la déesse Ostrara dont le nom a donné le terme désignant en allemand (Ostern) et en anglais (Easter), la fête de Pâques (4 avril), une fête chrétienne aux origine païenne liée à l’arrivée du printemps et la résurrection de la nature.
2 février : le Jour de la marmotte
C’est un événement du folklore nord-américain célébré le jour de la Chandeleur et à vocation météorologique, mais qui est hérité des traditions européennes.
C’est un événement du folklore nord-américain célébré le jour de la Chandeleur. Ce jour-là, s’il n’y a pas trop de neige pour tout recouvrir, on observe les terriers des marmottes pour voir si celles-ci pointent leur nez. On raconte que si le temps est suffisant ensoleillé pour que la marmotte voie son ombre, celle-ci prendra peur et se réfugiera de nouveau au fond de son terrier. Alors l’hiver durera encore 6 semaines. En revanche, si le temps est nuageux, et donc plus doux, la marmotte sera tentée de s’aventurer hors de son trou. Dans ce cas, c’est signe que l’hiver finira vite.
Les Américains vont vous raconter que cette tradition est née en 1886 dans la petite ville de Punxsutawney, en Pennsylvanie, où le Jour de la marmotte (Groundhog Day) a été pour la première fois médiatisé. Il existe depuis cette date un club de ma marmotte très doué en communication. Si bien que chaque 2 février, toutes les chaînes de télévision américaines sont au rendez-vous pour filmer la réaction d’une marmotte apprivoisée, nommée Phil, à qui on a assigné le rôle de distraire les médias et amuser la foule. Chacun y va de son pronostic avant que la marmotte star ne s’exprime. Phil a prédit un long hiver 103 fois et un printemps précoce 18 fois… l’événement a été notamment médiatisé à partir de 1993 par le film de Harold Ramis Groundhog Day (Jour sans fin) avec Bill Murray. Ainsi, Punxsutawney attire chaque année pas moins de 40 à 50 000 visiteurs pour le Jour de la marmotte, devenue un événement touristique majeur à cette saison.
En réalité, cette coutume qui existe aussi en Alaska (où le 2 février est un jour férié depuis 2009) et au Canada, a été importée d’Europe. Le 2 février, le jour où les chrétiens fêtent la Présentation de Jésus au Temple, est à la mi-chemin entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Antérieurement au christianisme, les anciens avaient eux aussi des cultes antérieurs agraires ce jour-là. C’est l’époque de l’année où les paysans commencent à observer le ciel et se demandent à quel moment ils pourront effectuer leurs plantations, au printemps. Pour cela, ils ont toujours cherché des signes de la part des animaux qui hibernent, pas forcément la marmotte. Les Allemands observaient le comportement du hérisson. Dans les Pyrénées, c’est autour des ours qu’existent de nombreuses légendes. Si le temps est clair le 2 février, celui-ci retourne dans son antre pour encore 40 jours disait-on. En Lorraine, on observait la loutre ; ailleurs, le blaireau…
Il est vrai qu’en ce début de février, un anticyclone sur l’Arctique peut nous valoir un ciel dégagé associé à un air très froid venant du nord. À l’inverse une dépression peut nous valoir un temps nuageux amenant de l'air doux du sud ce qui peut faire penser à une fin précoce de cette saison. Mais cette alternative est valable pour l’Europe tempérée du nord, pas forcément pour l’Amérique où a été importée tradition météorologique, cultivée à grand renfort d’événements médiatiques. #GroundhogDay
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er février 2022
11 novembre : On célèbre la fin d'une boucherie et on tue le cochon
C’est aujourd’hui la Saint-Martin. Jusqu’à une époque toute récente, ce jour marquait, partout en Europe, la fin de la saison agricole On tuait le cochon et on dégustait le vin nouveau ou la bière, selon la région, dans une ambiance festive.
C’est aujourd’hui la Saint-Martin. Jusqu’à une époque toute récente, ce jour marquait, partout en Europe, la fin de la saison agricole et la date de renouvellement des baux ruraux ainsi que l’embauche de nouveaux ouvriers agricoles pour l’année à venir. C’est ce jour-là aussi qu’on tuait le cochon, qu’on dégustait le vin nouveau ou la bière, selon la région, dans une ambiance festive et, très souvent, une débauche de nourriture qui a donné l’expression : « fêter la Saint-Martin » c’est-à-dire faire bonne chère ou qui désigne l’ivresse due à l’excès de boisson par « le mal de saint Martin ».
Martin de Tours est l’un des saints les plus populaires, 220 villes de France et 12 cathédrales européennes portent son nom ! Il est connu pour avoir donné la moitié de son manteau à un pauvre, geste devenu le symbole universel du partage. Il est né au nord-ouest de l’actuelle Hongrie, en 316. Il a ensuite émigré en Gaule et occupé le poste d'évêque de Tours. Il est particulièrement célébré en Touraine où il a créé le monastère de Marmoutier.
En principe, c'est l’« été de la Saint-Martin ». Il est réputé durer trois jours et correspond à une période de redoux au mois de novembre, avant que l’hiver ne s’installe vraiment. À ne pas confondre avec l’« été indien » des Canadiens qui a lieu un peu plus tôt.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2018