L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier 1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier

18 octobre : il y a 95 ans les Canadiennes devenaient des « personnes »

Le 18 octobre 1929, la plus haute cour d'appel du Canada reconnaissait que les femmes était bien des personnes au sens de la loi et leur accordait le droit d'être nommées au Sénat… L’anniversaire de cette décision est célébré chaque année.

 

Le 18 octobre, au Canada, c’est la Journée de l’affaire « personne ».

On remet aujourd’hui à Ottawa, le Prix du Gouverneur général à cinq femmes de nationalité canadienne, âgées de plus de 30 ans (il existe aussi un Prix jeunesse pour les 15 à 30 ans), ayant, par leur détermination et leur courage fait faire des progrès importants en matière d’égalité des sexes dans leur lieu de vie, de travail. Ce prix a été institué en 1979 à l’occasion du cinquantenaire de l’affaire « Personne », un combat qui a véritablement changé le cours de l’histoire des femmes au Canada.

C’est le refus, par trois premiers ministres successifs, de voir une femme accéder au Sénat sous prétexte que les femmes ne sont pas des « personnes ayant les qualités requises » au sens de la constitution du Canada qui est à l’origine de cette révolution. Il faudra la détermination de la principale intéressée, Emily Murphy, et de quatre soutiens influents : Henrietta Muir Edwards, louise McKinney, Nellie McLung et Irene Parlby pour obtenir gain de cause devant le plus haut tribunal de l’Empire britannique, en 1929, après huit années de lutte acharnée.

Tout a commencé en Alberta, où la décision d’une juge était contestée par un avocat. Les autorités de l’Alberta ont confirmé la juge dans ses fonctions. Les cinq femmes citées plus haut ont alors exhorté la Cour suprême du Canada à donner suite au précédent établi en Alberta. Le 24 avril 1928, la Cour rend une décision contraire à celle de la province, établissant que les femmes ne sont pas des personnes au sens juridique. Tenaces, les cinq femmes portent leur cas directement devant le Conseil privé britannique, outrepassant ainsi les pouvoirs juridiques canadiens. La Grande Bretagne infirmera la décision du Canada le 18 octobre 1929, affirmant, une fois pour toutes, que les femmes sont bien des personnes au sens de la loi.

Ce jour-là, en effet, le plus haut tribunal d’appel du Canada a rendu une décision historique : les femmes seraient incluses dans la définition du mot « personne » au sens de la loi. C’est ainsi que les femmes ont obtenu le droit de siéger au Sénat, ce qui a mené à une participation féminine grandissante à la vie publique et politique.

L’action de ces cinq pionnières ( les “Célèbres cinq”, Famous Five) ouvrira la voie à la participation des femmes à tous les aspects de la vie publique au Canada, sur un pied d’égalité avec les hommes. Cela dit, si Emily Murphy fut une pionnière des droits politiques des citoyennes anglaises du Canada, elle a toujours milité pour que les femmes autochtones (celles des premières nations) et les immigrantes en soit excluent. Ce qui lui vaut aujourd’hui, à juste titre, d’être traitée de raciste et de voir ses statues vandalisées. Elle avait, entre autres, appuyé publiquement des politiques eugénistes, dont celles menant à l’adoption, en 1928, de la loi sur la stérilisation sexuelle, qui permettait à des médecins de stériliser sans leur consentement des personnes considérées comme déficientes mentales. En vigueur jusqu’en 1972, cette loi a été dirigée de manière disproportionnée contre les femmes autochtones et celles de classes pauvres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 octobre 2024

 
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Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier

24 juin : la Saint-Jean, fête nationale du Québec

C’est en 1977 que la Saint-Jean-Baptiste est devenue officiellement la fête nationale du Québec et un jour férié. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

 

On a coutume de se souhaiter « bonne Saint-Jean ! » en ce jour de fête nationale qui trouve son origine, comme dans beaucoup de pays de tradition catholique, dans les traditionnelles fêtes de la Saint-Jean.

Si toute la province est en fête, c’est à Québec (ville) que se déroule d’ordinaire la plus grande manifestation, sur les plaines d’Abraham qui peuvent accueillir jusqu’à 200 000 personnes. La fête mêle, comme toujours au Québec, discours patriotiques, chants en français , concerts musicaux, défilés et, bien sûr, feux de joie. Traditionnellement, ces rassemblements festifs se produisent sur les plaines d’Abraham à Québec ou au Quartier des spectacles à Montréal.

C’est en 1977, sous le gouvernement souverainiste du Parti québecois, que la Saint-Jean-Baptiste devient officiellement fête nationale du Québec et jour férié, et en 1984 que son organisation est confiée au Mouvement national des Québecoises et des Québecois. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

En fait la fête remonte beaucoup plus loin, au point qu’en 2024, on fête son 180e anniversaire. Saint Jean Baptiste est, par ailleurs, le patron des Français du Canada. Au Québec, la Saint-Jean-Baptiste prend une nouvelle signification en 1834. Cette année-là, un grand banquet patriotique s’organise, avec pour objectif de donner aux Canadiens français une fête nationale annuelle. Le député Louis-Hippolyte Lafontaine, le futur avocat et premier ministre George-Étienne Cartier et le maire de Montréal Jacques Viger sont des festivités. Dans les années qui suivent, la population commence à souligner la Saint-Jean-Baptiste. La Rébellion des Patriotes, de 1837 à 1839, interrompt les célébrations de la Saint-Jean pendant cinq ans. Mais les Québécois ont toujours le cœur à la fête ! En 1842, on organise le premier défilé de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal. La coutume continue de s’ancrer dans les mœurs, et dans les années 1950, les fêtes de la Saint-Jean se multiplient dans les villes, les villages et les quartiers. Dans les années 1960 et 1970, la Saint-Jean-Baptiste perd son caractère religieux. En 1977, donc, le gouvernement de René Lévesque la proclame fête nationale du Québec, un jour chômé et férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 juin 2024

 
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1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier 1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier

20 mai : la Journée des patriotes au Québec, pour éviter de fêter la Monarchie

Cette journée commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québecois s’insurger contre l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Ce même jour, dans le reste du Canada, c’est la « fête de la Reine », même si le monarque est aujourd’hui un roi.

 

Le Québec est en effervescence, drapeaux de la province bien en évidence sur les bâtiments officiels et dans les rues, ambiance de fête empreinte de solennité, la journée est un mélange de grande fête populaire et de cérémonie du souvenir : défilés en tenue d’époque, reconstitutions de scène de bataille, repas champêtres, conférences, expositions… Cette Journée des patriotes commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québécois s’insurger face à l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Autrefois, cette journée était célébrée en novembre car la rébellion avait débuté en novembre 1837. Mais,  en  2003, il a fallu remplacer la fête de Dollard des Ormeaux, un héros aujourd’hui controversé de la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle France. Or, cette journée étant fériée dans l’ensemble du Canada, il fallait lui trouver une thématique proprement québécoise faute de quoi, c’est le monarque qui est aujourd’hui célébré. On le sait, les Québécois n’aiment guère la monarchie britannique.

En effet, la Journée des patriotes a été placée ce jour-là pour concurrencer une autre fête, toujours d’actualité dans l’ensemble du Canada : la Fête de la reine ou Victoria Day. À l’origine, c’était l’anniversaire de la reine Victo­ria (née le 24 mai 1819). Aujourd’hui, le souverain du Canada est Charles III, mais la journée a conservé son appellation de Fête de la Reine. À cette occasion, l’Union Jack (drapeau du Royaume-Uni) flotte aux côtés du drapeau national canadien toute la journée. 

Cela dit, pour beaucoup de Canadiens, cette journée instaurée en 1953, représente avant tout un jour férié et chômé qui permet, chaque année, un week-end de trois jours puisqu’il tombe toujours un lundi ! Pour beaucoup, c’est le premier congé de l’année, il arrive au moment où les températures commencent à se radoucir. Certes, pour les catholiques, ce 20 mai est aussi le lundi de Pentecôte mais il n’est pas férié au Canada.

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838 (vert-blanc-rouge) est encore régulièrement brandi lors de la fête nationale du Québec, le 24 juin,  et bien sûr pour la Journée des patriotes, au mois de mai.

En Ontario, où on célèbre officiellement Victoria Day, les Franco-Ontariens continuent toutefois de parler de cette journée comme de la fête de fête de Dollard.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2024

 
Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

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Canada, 1er juillet Bruno Teissier Canada, 1er juillet Bruno Teissier

1er juillet : les québécois déménagent le jour de la fête du Canada

C’est la journée où beaucoup de locataires québécois déménagent. On estime que 200 à 250 000 familles changent de domicile le même jour, le phénomène est unique au monde. La raison est qu'au Québec les baux expirent généralement le 30 juin…

 

Le 1er juillet est la journée où beaucoup de locataires québécois déménagent. On estime que 200 à 250 000 familles changent de domicile le même jour, le phénomène est unique au monde. La raison est qu'au Québec les baux expirent généralement le 30 juin. Les autres Canadiens y voient un pied de nez au reste du pays qui célèbre la fête nationale chaque 1er juillet. Car longtemps, c’était le 1er mai que l’on déménageait. La loi a changé en 1974 pour repousser d’un mois la fin des baux.

À Montréal, les autorités municipales estiment que dix pour cent des ménages déménageront cette semaine. À l'approche du 1er juillet, de nombreux Québécois consultent frénétiquement les petites annonces dans l'espoir de pouvoir y dénicher leur prochain domicile. Des produits électroniques en fin de vie utile, des vêtements usagés, des jouets ou de la vaisselle, peuvent être déposés sur les trottoirs. Tous les ans, plus de 60 000 tonnes d’articles usagés à Montréal sont abandonnées dans la rue et ne sont pas réutilisées ou recyclés. 

Le phénomène est particulièrement important dans les grandes villes comme Québec ou Montréal où le nombre de locataires dépasse les 50 %. Dans ces villes, il est presque impossible de circuler en ville tant les rues sont remplies de déménageurs ce jour-là. Cette tradition du Moving Day est vivace. Cela permet notamment d’éviter le déménagement au milieu de l’année scolaire.

Ce jour est aussi la fête du Canada, laquelle célèbre la promulgation de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 qui a réuni trois colonies britanniques distinctes en un seul pays appelé Canada. Cette fête s'appelait à l'origine la fête du Dominion, mais elle a été rebaptisée en 1982, lorsque la Loi sur le Canada a été adoptée. La fête est, en principe, célébrée dans tout le pays, mais au Québec avec beaucoup moins d’enthousiasme qu’ailleurs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Royaume-Uni Bruno Teissier Royaume-Uni Bruno Teissier

13 mars : la première Journée du Commonwealth présidée par le roi Charles

Cette journée marque également le dixième anniversaire de la signature de la Charte du Commonwealth, qui énonce les valeurs et les principes qui unissent les 56 pays du Commonwealth, représentant plus de 2,5 milliards de personnes, soit près d’un tiers de l'humanité.

 

C’est la première Journée du Commonwealth (Commonwealth Dayprésidée par Charles III en tant que roi et chef du Commonwealth. Cette journée du 13 mars marque également le dixième anniversaire de la signature de la Charte du Commonwealth, qui énonce les valeurs et les principes qui unissent les 56 pays du Commonwealth, représentant plus de 2,5 milliards de personnes, soit près d’un tiers de l'Humanité. Le Commonwealth a été créé au milieu du XXe siècle pendant le processus de décolonisation. Il est formellement constitué par la Déclaration de Londres de 1949 qui fait des États membres des partenaires « libres et égaux ». Il s’agissait pour Londres de conserver des liens culturels et politiques avec ses anciennes colonies. Mais, en dépit de toute la symbolique de la journée, celui-ci demeure très tenu. Cette année 2023, le slogan de la journée est « Forging a sustainable and peaceful common future » (Forger un avenir commun durable et pacifique).

Comme chaque deuxième mardi de mars, depuis 1977, la journée est marquée par un service multiculturel et multiconfessionnel organisé à l'abbaye de Westminster qui met en vedette une procession de jeunes porte-drapeaux représentant chacune des 56 nations du Commonwealth, ainsi qu'une cérémonie de dépôt de gerbe à la Commonwealth Memorial Gates et un événement de levée de drapeau pour le drapeau du Commonwealth pour la paix. L'événement est diffusé en direct depuis l'abbaye de Westminster sur la BBC One à 14h15.

Le Commonwealth Day a succédé en 1958 à l’Empire Day fêté au Royaume-Uni à partir de 1902 et qui avait vocation à célébrer l’empire colonial britannique. Il était fêté le 24 mai, date de l’anniversaire de la reine Victoria (décédée l’année précédente). Au Belize, la Journée du Commonwealth est toujours célébrée le 24 mai. À Gibraltar, c’est un jour férié mais depuis 2022, il est célébré en février et non plus en mars.

En Australie, le jour du Commonwealth n'est pas observé comme un jour férié, bien que plusieurs jours fériés régionaux coïncident avec ce jour : la Journée de Canberra, la Fête du travail de l’État de Victoria, la Journée de la Coupe d'Adélaïde en Australie-Méridionale et la Journée de huit heures en Tasmanie. Au Canada, on se contente, ce jour-là, de faire flotter le drapeau du Royaume-uni aux côtés du drapeau national sur quelques bâtiments gouvernementaux. Dans de nombreux pays, cette journée est le début d'une semaine d'événements et d'activités, comprenant des rassemblements religieux et civiques, des débats, des assemblées scolaires, des cérémonies de levier du drapeau et des événements culturels.

En 2023, le Commonwealth comprend 56 membres, il a été rejoint par quelques pays n'ayant pas de relation historique avec le Royaume-Uni : le Mozambique en 1995, suivi en 2009 par le Rwanda. Le Gabon et le Togo ont adhéré au Commonwealth le 25 juin 2022.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le drapeau du Commonwealth flotte sur le toit du Foreign Office, le Jour du Commonwealth Day 2019. Il existe depuis 2013, une version de ce drapeau dite « de la paix » qui figure une colombe de la paix sur son coin droite, en bas.

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Canada, 1971, multiculturalisme, 27 juin Bruno Teissier Canada, 1971, multiculturalisme, 27 juin Bruno Teissier

27 juin : la Journée du multiculturalisme au Canada

C’est en 2002 que le gouvernement a désigné le 27 juin comme la Journée canadienne du multiculturalisme, s’appuyant sur une orientation politique héritée des années 19870 et 1970.

 

Il y a 50 ans, en 1971, le Canada devenait le premier pays au monde à faire du multiculturalisme une politique nationale officielle, mais c’est en 2002 que le 27 juin a été désigné par le gouvernement comme la Journée canadienne du multiculturalisme, s’appuyant sur une orientation politique héritée des années 1970 et 1980 qui, pourtant, ne fait plus aujourd’hui l’unanimité.

Plus de 5 millions de foyers au Canada parlent une langue autre que l'anglais. Ces gens travaillent quelque part, possèdent des contacts et des réseaux, votent, magasinent, accompagnent leurs enfants à la pratique de hockey et au cours de danse – au même titre que les Canadiens anglophones ou francophones. Selon les autorités canadiennes : « La Journée canadienne du multiculturalisme nous donne l’occasion de célébrer notre diversité et notre engagement envers la démocratie, l’égalité et le respect mutuel ainsi que d’apprécier la contribution des différents groupes et communautés multiculturels à la société canadienne. »

On peut dire que le multiculturalisme, célébré aujourd’hui, n’est pas un vain mot au Canada. Ainsi, chaque année depuis plus de dix ans, le mois de février est consacré à l’histoire des Noirs et à l’apport de ces concitoyens, originaires d’Afrique, à la richesse du pays. En mai, c’est le mois du patrimoine asiatique et, là encore, c’est une façon de souligner l’importance et l’ancienneté de l’histoire commune de ces deux continents. 2010 fut l’Année des petits immigrants britanniques (de 1869 à la fin des années 40, plus de 100 000 enfants ont été amenés du Royaume-Uni au Canada). Le Prix Paul Yuzyk pour le multiculturalisme récompense chaque année des personnes ou des collectivités qui ont apporté des contributions exceptionnelles au multiculturalisme. La liste pourrait encore être longue tant cette idée est ancrée dans les mentalités et a fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2021

 
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2008, Canada Bruno Teissier 2008, Canada Bruno Teissier

11 juin : jour de mémoire au Canada pour les enfants autochtones enlevés à leur famille

Chaque année le 11 juin le Canada honore la mémoire des 150 000 enfants autochtones qui ont été enlevés de force de leur foyer pour être placés dans des pensionnats indiens à partir des années 1870 jusqu’au milieu des années 1990.

 

Chaque année, le 11 juin, le Canada honore la mémoire des 150 000 enfants autochtones qui ont été enlevés de force de leur foyer pour être placés dans des pensionnats indiens à partir des années 1870 et jusqu’au milieu des années 1990.

« Nos rêves comptent aussi », c’est le nom de la campagne que mène tous les ans, à cette même date, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des premières nations du Canada (autrement dit des autochtones). Enfants et adultes sont incités à adresser au Premier ministre ou au député de leur circonscription une lettre réclamant l’équité culturelle pour les enfants des populations amérindiennes. D’autres organisent des marches de soutien à cette campagne.

Tout a commencé un 11 juin 2008 lorsque le Premier ministre Stephen Harper a pris la parole à la Chambre des communes afin de présenter des excuses aux autochtones pour le grave préjudice subi par certains d’entre eux, envoyés de force dans des pensionnats. En effet, dès le but du XXe siècle, le système retirait les jeunes enfants autochtones de leur famille et les envoyait dans des établissements, souvent éloignés de leur communauté, afin de les isoler de leur famille et de leur culture en vue de les forcer à s’assimiler à la culture dominante. Depuis, chaque année, le Canada célèbre le 11 juin au titre de la Journée nationale de réconciliation. Un jour férié est à l’étude a annoncé Justin Trudeau…

La découverte, le 28 mai 2021, des ossements de 215 enfants autochtone enfouis dans une fosse commune d’un ancien pensionnat pour autochtones à Kamloops (Colombie-Britannique), le plus grand qu’ait connu le Canada, a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Mal nourris, mal chauffés, mal soignés : les enfants autochtones mouraient souvent de maladies, notamment de la tuberculose, ou en tentant de s'enfuir des pensionnats, mais les archives sont la plupart du temps incomplètes ou manquantes. Créé en 1890 et géré par l'Église catholique puis par le gouvernement fédéral, le pensionnat de Kamloops a fermé ses portes en 1978. D'autres pensionnats, environ 140 au total, ont perduré jusqu'en 1996, année de fermeture du dernier d’entre eux. Déjà en 2015, une commission nationale d’enquête avait qualifié ce système de « génocide culturel ».

Mise à jour : en 2021, cette journée a été déplacée au 30 septembre

 
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Canada, Premières nations, 1815, 11 janvier Bruno Teissier Canada, Premières nations, 1815, 11 janvier Bruno Teissier

11 janvier : le Canada célèbre Macdonald

La journée instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelé à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant et on découvert une histoire peu glorieuse…

 

La Journée Sir John A. Macdonald,  instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée, même si on est bien loin du culte voué à George Washington dans le pays voisin. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelés à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant, mais aussi à découvrir son histoire pas toujours très admirable, à tel point que sa statue qui trône sur la place du Canada à Montréal est régulièrement vandalisée. Celle de l’hôtel de ville de Victoria, en Colombie britannique a été récemment retirée.

On lui doit le chemin de fer qui traverse le Canada, mais on dénonce aussi sa politique d’appropriation des terres des ­terres des Premières Nations des grandes plaines canadiennes, au centre du pays. On reproche également au premier dirigeant du Canada moderne d’avoir mis sur pied les écoles résidentielles, sortes de pensionnats dans lesquels les enfants autochtones furent envoyés de force afin qu’ils acquièrent « les habitudes et les pratiques des Blancs », comme le formulait Macdonald. Cette politique (qui a duré jusqu’en 1996) a séparé de leur famille quelque 150 000 enfants autochtones à qui on interdisait de parler leur langue. Nombreux sont morts des mauvais traitements subits dans ces pensionnats publics. Aujourd’hui, on dénonce un véritable génocide culturel.

En dépit de révélations faites par des historiens à l’occasion de son bicentenaire, il y a six ans (il est né le 11 janvier 1815), John A. Macdonald demeure l’objet d’un culte officiel de plus en plus contesté.

John A. Macdonald est une figure familière des Canadiens, pendant des lustres, il a figuré sur les éditions successive des billets de 10 dollars. Depuis 2018, il a été remplacé par Viola Desmond, militante noire anti raciste.

 
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Calendrier solaire, 21 juin Bruno Teissier Calendrier solaire, 21 juin Bruno Teissier

21 juin : le solstice d'été (ou d'hiver)

À 17h54 (heure de Paris), c’est le solstice d’été pour l’hémisphère nord, la journée la plus longue de l’année. En revanche, pour l’hémisphère sud, c’est le début de l’hiver…

 

À 17h54 (heure de Paris), c’est le solstice d’été pour l’hémisphère nord, la journée la plus longue de l’année. En revanche, pour l’hémisphère sud, c’est le début de l’hiver. En raison d’approximation de calendrier, les anciens avait pris coutume de le fêter le 24 juin, jour d’une fête du feu et de la lumière que les chrétiens ont recyclé en fête religieuse en la dédiant à saint Jean-Baptiste (fêté le 24 juin). Cela dit, certains pays organisent de grandes cérémonies tout particulièrement aujourd’hui. Ainsi, en Suède, où ­l’Égli­se catholique n’a pas eu la même emprise que plus au Sud, c’est une période de fête très populaire qui va s’étendre jusqu’au 29 juin. Pour la Midsommar, fête du milieu de l’été, la tradition veut que l’on danse autour de l’arbre de mai, symbole de fécondité après avoir bu de la bière froide aromatisée aux épices et de l’eau-de-vie (schnaps), indispensable au bon déroulement de la fête. En Finlande, la journée est fériée. Ceux qui ne sont pas partis à la campagne peuvent assister à les rites ancestraux, au musée de plein air de Seurasaari (Helsinki). Dans tout le pays, on allume des feux.

Ce n’est pas un hasard si, au Canada, le 21 juin a été désigné comme la Journée nationale des populations autochtones. Le solstice d’été est un moment important pour les Inuits, comme pour les autres premières nations, et il est apparu aux autorités comme le meilleur moment de l’année pour célébrer leur culture et leur patrimoine. Cette journée débute une série de fêtes canadiennes (21, 24, 27 juin et 1er juillet) qui s’insère dans la même tradition des festivités du cœur de l’été. C’est le même atavisme qui a fait choisir cette date comme fête nationale du Groënland. La grande île célèbre son nouveau statut acquis il y a 10 ans (le 21 juin 2009) : une autonomie élargie qui va lui permettre de gérer ses ressources naturelles. Un premier pas vers l’indépendance, même si la moitié des ressources provient toujours du Danemark.

À Stonehenge (grand monument circulaire mégalithique, au sud de l’Angle­terre), c’est à une tout autre cérémonie que se livrent des milliers d’adeptes du New Age. Ces néo-païens viennent se recueillir sur ce site vieux de 5 000 ans qui pourrait avoir été une horloge astronomique et dont la Heel Stone, une pierre en grès située à l’extérieur du cercle, est étrangement alignée avec le soleil levant.

Un peu partout dans le monde, c’est aussi, et surtout, la fête de la musique, une manifestation initiée par la France en 1982.

Mise à jour 2021 : le solstice tombe à 5h31 du matin (heure de Paris)

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

18 octobre : le jour où les Canadiennes sont devenues des personnes

Le 18 octobre, au Canada, c’est la Journée de l’affaire « personne » : tout a commencé avec le refus, par trois premiers ministres successifs, de voir une femme accéder au Sénat sous prétexte que les femmes ne sont pas des « personnes ayant les qualités requises »… C’était en 1929.

 

Le 18 octobre, au Canada, c’est la Journée de l’affaire « personne ».

On remet aujourd’hui à Ottawa, le Prix du Gouverneur général à cinq femmes de nationalité canadienne, âgées de plus de 30 ans (il existe aussi un Prix jeunesse pour les 15 à 30 ans), ayant, par leur détermination et leur courage fait faire des progrès importants en matière d’égalité des sexes dans leur lieu de vie, de travail. Ce prix a été institué en 1979 à l’occasion du cinquantenaire de l’affaire « Personne », un combat qui a véritablement changé le cours de l’histoire des femmes au Canada.

C’est le refus, par trois premiers ministres successifs, de voir une femme accéder au Sénat sous prétexte que les femmes ne sont pas des « personnes ayant les qualités requises » au sens de la constitution du Canada qui est à l’origine de cette révolution. Il faudra la détermination de la principale intéressée, Emily Murphy, et de quatre soutiens influents : Henrietta Muir Edwards, louise McKinney, Nellie McLung et Irene Parlby pour obtenir gain de cause devant le plus haut tribunal de l’Empire britannique, en 1929, après huit années de lutte acharnée.

Tout à commencé en Alberta, où la décision d’une juge était contesté par un avocat. Les autorités de l’Alberta on confirmé la juge dans ses fonctions. Les cinq femme citées plus haut ont alors exhorté la Cour suprême du Canada à donner suite au précédent établi en Alberta. Le 24 avril 1928, la Cour rend une décision contraire à celle de la province, établissant que les femmes ne sont pas des personnes au sens juridique. Tenaces, les cinq femmes portent leur cas directement devant le Conseil privé britannique, outrepassant ainsi les pouvoirs juridiques canadiens. La Grande Bretagne infirmera la décision du Canada le 18 octobre 1929, affirmant, une fois pour toutes, que les femmes sont en effet des personnes au sens de la loi.

L’action de ces cinq pionnières ouvrira la voie à la participation des femmes à tous les aspects de la vie publique au Canada, sur un pied d’égalité avec les hommes.

Ce jour-là, en 1929, le plus haut tribunal d’appel du Canada a rendu une décision historique : les femmes seraient incluses dans la définition du mot « personne » au sens de la loi. C’est ainsi que les femmes ont obtenu le droit de siéger au Sénat, ce qui a mené à une participation féminine grandissante à la vie publique et politique.

 
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