L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1922, 1918, 11 novembre, Première Guerre mondiale Bruno Teissier 1922, 1918, 11 novembre, Première Guerre mondiale Bruno Teissier

11 novembre : une minute de silence en hommage aux 18 millions de morts de la Grande Guerre

Le 11 novembre 1922, il y a 100 ans tout juste, la première minute de silence en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale était observée à Paris devant l’Arc de Triomphe, en présence du Président Poincaré.

 

Le 11 novembre 1922, il y a 100 ans tout juste, la première minute de silence en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale était observée à Paris devant l’Arc de Triomphe, en présence du Président Poincaré. Le 11 novembre était pour la première fois un jour férié en France, il avait été déclaré officiellement « fête nationale » le 24 octobre 1922, suite à une décision émanant du Parlement. Les trois années précédentes, on avait célébré l’anniversaire de la victoire en sonnant les cloches et en tirant le canon.

L’idée d’un instant de silence serait une idée exprimée par Edward George Poney dans une lettre au journal London Evening News, ce journaliste australien s’indignait du caractère bruyant des commémorations et ne proposait pas moins de 5 minutes de silence pour rendre hommage aux morts de la Grande Guerre. L’idée sera reprise, en 1919, par les autorités britanniques, mais réduites à 2 minutes. Depuis 1919, deux minutes de silence sont observées aux Royaume-uni, à 11 heures précise, chaque 11 novembre.

L’idée d’honorer un soldat inconnu a été lancée le 20 novembre 1916, au moment de la bataille de Verdun. Le 8 novembre 1920, une loi a été votée pour qu'un hommage soit rendu aux restes d’un soldat non identifié "mort au champ d’honneur". Représentant anonyme de la foule des "Poilus", le Soldat inconnu été inhumé le 28 janvier 1921 sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris. Le 11 novembre 1923, le ministre de la Guerre et des Pensions, André Maginot, allumait pour la première fois une flamme du souvenir. Depuis, elle est ravivée tous les soirs à 18h30.

Le 11 novembre célèbre l’anniversaire de la capitulation allemande le 11 novembre 1918 qui met un terme à la première Guerre mondiale. Ce jour-là, à 5h15, la signature du document scelle la défaite allemande face aux Alliés. C’est à 11 heures que le cessez-le-feu a pris effet, les généraux Alliés et Allemands se réunissant à bord du wagon-restaurant du train d’État-major du maréchal Foch, en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes.

Dans un esprit de revanche, le jour symbolique du 11-Novembre avait été choisi en 1942 par Hitler pour envahir le sud de la France, la France dite Libre, suite au débarquement des troupes franco-américaines en Afrique du Nord.

Depuis 2012, tous les morts pour la France qu’ils soient civils ou militaires sont désormais honorés le 11 novembre. Ce texte permet de rendre hommage à tous ceux qui ont péri au cours d’opérations extérieures (OPEX). Le 11-Novembre est ainsi comparé au Memorial Day américain qui honore l’ensemble des militaires américains morts dans toutes les guerres. 

Un article de l'Almanach international, 10 novembre 2022

 
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1922, Italie, 28 octobre, fascisme, Extrême droite, 1944 Bruno Teissier 1922, Italie, 28 octobre, fascisme, Extrême droite, 1944 Bruno Teissier

28 octobre : le centenaire de la Marche sur Rome

Chaque année, depuis la chute du fascisme, des nostalgiques de l’État totalitaire défilent par milliers dans les rues de la ville de Predappio, la ville natale de Benito Mussolini, en Émilie-Romagne. Cette année, le centenaire de l’événement coïncide, hélas, avec la formation d’un gouvernent comprenant des héritiers politiques du régime du Duce. Aujourd’hui, pourtant, une manifestation antifasciste se déroule dans le village natal de Mussolini. On célèbre la libération du village, le 28 octobre 1944. Une date qui n’avait pas été choisie au hasard.

 

Triste coïncidence, alors que vient de se former le gouvernement italien le plus à droite depuis 1946, un cabinet dont une partie des membres a milité jadis au MSI, le parti des héritiers du fascisme, l’Italie commémore le centenaire de la marche sur Rome du 28 octobre 1922 qui a porté le fascisme au pouvoir.

Aujourd’hui, pourtant, c’est une manifestation antifasciste qui se déroule dans le village natal de Mussolini. On célèbre la libération de Predappio, le 28 octobre 1944. Une date qui n’avait pas été choisie au hasard.

Chaque année, depuis la chute du fascisme, des nostalgiques de l’État totalitaire défilent par milliers dans les rues de la ville de Predappio, la ville natale de Benito Mussolini, en Émilie-Romagne.

Dimanche, des centaines d'autobus venus toute la péninsule vont converger vers la petite ville de 6 000 habitants, avec à leur bord des skinheads à tête rasée et des hommes de tous âges abordant une chemise noire. On se rassemble devant la maison natale du Duce et l’ancien siège du parti fasciste. Un temps fort est la visite de la crypte où se trouve la tombe de Mussolini. Celle-ci est visitée chaque année par quelque 100 000 personnes au grand désespoir des habitants de la petite ville qui d’ordinaire votent majoritairement à gauche.

Comme chaque année, à Predappio, pour l’anniversaire de la marche sur Rome (anniversario della marcia su Roma), les slogans fusent, les propos xénophobes ou fustigeant la démocratie s’expriment sans complexe lors de ce pèlerinage des nostalgiques de l'Italie fasciste. En 2017, aux termes d'un débat très âpre, le Parlement a adopté une nouvelle législation contre l'apologie du fascisme. Le parti Fratelli d'Italia de la nouvelle première ministre, Giorgia Meloni reste prudent dans ses discours, mais arbore toujours la flamme tricolore, symbole hérité du Mouvement social italien , les parties fondées par Giorgio Almirante et d'autres anciens représentants du Parti fasciste de Mussolini. Comme lors de l’anniversaire du Duce, le 31 juillet dernier, les organisateurs de la manifestation ont demandé de remplacer le salut fasciste par une "main sur le cœur", plus neutre politiquement.

La piteuse expédition du 28 octobre 1922, sous une pluie battante, n’aurait peut-être abouti à rien si le roi Emmanuel III n’avait pas refusé de signer l’état d’urgence demandé par le gouvernement libéral que Mussolini cherchait à intimider, et offert ensuite le pouvoir aux fascistes.

Le travail de mémoire sur cette époque n’est pas terminé, loin de là. Un électeur un quatre a voté pour Fratelli d’Italia, la formation d’extrême droite qui arrive pour la première fois au pouvoir depuis l’instauration de la république en 1946. Sa cheffe, Giorgia Meloni ne compte pas modifier le symbole de son parti et il a fallu de multiples protestations pour que le banquet prévu aujourd’hui à Piacenza pour célébrer la marche sur Rome soit finalement annulé à la dernière minute, en dépit de dizaines de réservations venues de toute l’Italie.

Mise a jour 31 octobre 2022 : En dépit des recommandations des organisateurs, une partie des participants à la commémoration de la marche sur Rome, organisée par l’extrême droite, le 30 octobre à Predappio, a bien fait le salut fasciste.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Frères d’Italie, le parti qui domine le gouvernement italien formé cette semaine à Rome. Un électeur un quatre a voté pour cette formation d’extrême droite qui arrive pour la première fois au pouvoir.

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1922, Grèce, Turquie, 9 septembre Bruno Teissier 1922, Grèce, Turquie, 9 septembre Bruno Teissier

9 septembre : il y a 100 ans, l'incendie de Smyrne / l'indépendance d'Izmir

Les familles de Grecs d'Asie mineure se souviennent de l'incendie de Smyrne en 1922 qui a fait quelques dizaines de milliers de morts… Les Turcs célèbrent, eux, la prise de la par l’armée turque.

 

Alors que les Turcs célèbre l’ “ indépendance » d’Izmir, les familles des Grecs d'Asie mineure se souviennent de l'incendie de Smyrne en 1922 qui a fait quelques dizaines de milliers de morts, pas seulement des Grecs, aussi des Arméniens et tant d’autres. Les rescapés ont dû quitter la ville en hâte se réfugiant sur les navires dépêchés par plusieurs pays européens lesquels ont assisté à la destruction de la ville sans intervenir. Seuls les Italiens se sont montrés un pays plus actifs dans les actions de sauvetage des populations. Aujourd'hui peuplée uniquement de Turcs, la cité est aujourd’hui connue sous le nom d'Izmir.

Le Jour de l'indépendance d'Izmir (İzmir Bağımsızlık Günü) est un jour du souvenir célébré en Turquie chaque 9 septembre. Il commémore la libération de Smyrne (Izmir) de l'occupation grecque par Mustafa Kemal Atatürk en 1922. L’armée grecque avait débarqué à Smyrne le 15 mai 1919, dans ce qui était l’Empire ottoman à l’agonie. Environ la moitié de la population de la ville était grecque et ces dernier ont vu le débarquement grec à Smyrne comme une libération plutôt qu'une occupation. L'occupation de Smyrne a été l'un des événements qui ont déclenché la guerre gréco-turque.

Lorsque les forces turques ont vaincu l'armée grecque lors de la bataille de Dumlupınar le 30 août 1922, les troupes grecques se sont retirées vers Smyrne. Le 9 septembre, l'armée turque est entrée dans la ville d'Izmir, mettant fin à une occupation de trois ans.

Le jour de l'indépendance d'Izmir est une date importante dans le calendrier turc, mais ce n’est pas un jour férié. La journée est principalement observée dans la ville d'Izmir, où elle est marquée par des marches, des concerts, des spectacles aériens, des fêtes en plein air, des feux d'artifice et d'autres événements et activités festifs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 septembre 2022

 
Η Καταστροφή της Σμύρνης

Η Καταστροφή της Σμύρνης

Ahmet Ziya Akbulut, Türk Ordusunun İzmir'e Girişi, (Atatürk ve Kurtuluş Savaşı Müzesi)

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1922, Turquie, bataille célèbre, 30 août Bruno Teissier 1922, Turquie, bataille célèbre, 30 août Bruno Teissier

30 août : il y a un siècle, les Turcs écrasaient les Grecs

Le Jour de la Victoire est un jour férié en Turquie qui commémore la victoire de la bataille de Dumlupınar, la dernière bataille de la guerre gréco-turque, le 30 août 1922. Une victoire qui permit, quelques mois plus tard, la naissance de la république de Turquie.

 

Le Jour de la Victoire (Zafer Bayramı) est un jour férié en Turquie qui commémore la victoire de la bataille de Dumlupınar, la dernière bataille de la guerre gréco-turque de 1922.

L’armée grecque occupait une partie de l’Anatolie occidentale, depuis son débarquement le 15 mai à Smyrne (Izmir) avec l’autorisation des Alliés. Athènes voulait intégrer tous les Grecs vivant depuis des siècles au bord de la mer Égée au Royaume de Grèce. Les Turcs, après la défaite et le démantèlement de l’Empire ottoman, avaient repris le combat sous la conduite de Mustapha Kemal. La dernière offensive a été lancée le 26 août, elle se terminera le 30 août 1922 par la victoire finale des forces turque. Il y a exactement un siècle aujourd’hui.

Cet anniversaire de la victoire a été célébré pour la première fois en 1926, comme le Jour du commandant en chef (le futur Atatürk), à Dumlupınar, près du village de Val, dans la province de Kütahya. C’est à partir de 1926 que le 30 août est devenu le Jour de la Victoire.  Ce jour-là les écoles militaires organisaient leur cérémonie de remise des diplômes. Les célébrations ont pris de l’importance à partir des années 1960 avec la participation des enfants des écoles et le dépôt d’une gerbe au monument dédié à Atatürk dans chaque ville et village. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan et son tournant ultranationaliste, la journée a pris une dimension particulière, exacerbé cette année avec le centenaire de l’ultime bataille contre les Grecs et à quelques mois des élections générales en Turquie et des célébrations du centenaire de la république turque dont la naissance, en 1923, a été permise par la victoire du 30 août 1922. Cette défaite a été vécu par les Grecs comme la Grande Catastrophe (Μεγάλη Καταστροφή) puisque qu’ils ont été chassé massivement de la côte orientale de la mer Égée..

Dans la capitale, les cérémonies commencent à 07 heures le 30 août et se terminent à minuit. À midi, vingt et un tirs retentissent. Traditionnellement, pendant la journée, le président visite Anıtkabir (le mausolée d’Atatürk) et y dépose une couronne de fleurs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1922, Irlande, Écrivain, 16 juin Bruno Teissier 1922, Irlande, Écrivain, 16 juin Bruno Teissier

16 juin : Dublin célèbre les 100 ans d'Ulysse

Journée de célébration spéciale en Irlande puisque chaque 16 juin, on rend hommage à un enfant du pays, l’écrivain James Joyce et à une de ses œuvres en particulier, Ulysse, écrite en 1922, dont l’action se passe à Dublin un 16 juin.

 

Journée de célébration spéciale en Irlande puisque chaque 16 juin, on rend hommage à un enfant du pays, l’écrivain James Joyce et à une de ses œuvres en particulier, Ulysse, écrite en 1922, dont l’action se passe à Dublin un 16 juin. Il y a 100 ans jour pour jour ! Comme son héros, Léopold Bloom, qui a pour habitude de se promener dans la ville et d’en décrire, non sans un certain réalisme, la vie quotidienne, les Dublinois vont suivre l’itinéraire du personnage, s’habiller en tenue d’époque et, moments forts de ce « Bloomsday » (Lá Bloom, Bloom's Day), lire en public des extraits de cette œuvre et d’autres écrits de Joyce. Bien sûr, on est en Irlande et la bière va couler à flots toute la journée. Restaurants et pubs vont proposer des menus à thème. Bonne humeur et convivialité assurées !

Considéré comme l’un des plus grands talents littéraires de l’Irlande, James Joyce (1882-1941), poète et romancier, passera une partie de sa vie hors des frontières de l’Irlande, à parcourir l’Europe, notamment la France qui deviendra son port d’attache et le lieu de sa reconnaissance. Longtemps ignoré par la critique, c’est avec Ulysse qu’il connaît la gloire et devient une référence pour la littérature d’avant-garde.

#bloomsday

 
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1922, Canada, Noirs, 21 janvier Bruno Teissier 1922, Canada, Noirs, 21 janvier Bruno Teissier

21 janvier : le Canada rend hommage à Lincoln Alexander, son premier député noir

Élu dans l’Ontario, sous une étiquette de centre-droit, Lincoln Alexander a aussi été le premier Noir à devenir ministre fédéral du Canada

 

Né à Toronto, il y a exactement cent ans, le 21 janvier 1922, de parents immigrants de la Jamaïque et de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Lincoln Alexander a connu l’injustice et les préjugés raciaux, mais ses combats politiques, au sein du Parti progressiste-conservateur, lui ont permis de devenir, en 1968, le premier Noir au Canada à être élu député à la Chambre des communes, où il siégera jusqu’en 1980. Il est aussi le premier Noir à être nommé ministre fédéral (ministre du Travail) et à servir comme président de la Commission des accidents du travail de l’Ontario, à devenir lieutenant-gouverneur de l’Ontario et à occuper le poste de chancelier de l’Université de Guelph durant cinq mandats, ce qui est sans précédent.

Lincoln MacCauley Alexander est mort en 2012. En 2013, la province de l'Ontario a proclamé le 21 janvier « Journée Lincoln Alexander » (Lincoln Alexander Day) pour honorer ses réalisations et ses contributions. Depuis 2015, cette journée est célébrée dans l’ensemble du Canada, mais ce n’est pas un jour férié. Cette année, 2022, pour son centenaire, une série de manifestations exceptionnelles sont programmées.

 

Détail d’un timbre canadien de 0,92 $, émis en 2018 pour rendre hommage à Lincoln Alexander

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1921, 1922, Finlande, 9 juin, autonomie régionale Bruno Teissier 1921, 1922, Finlande, 9 juin, autonomie régionale Bruno Teissier

9 juin : l’archipel des Åland célèbre un siècle d’une autonomie modèle

Ce jour est férié dans l’archipel suédo-finlandais en souvenir du 9 juin 1921 quand fut signé son statut d’autonomie, lequel n’a été effectif que le 9 juin 1922.

 

Ce jour est férié dans l’archipel en souvenir du 9 juin 1921 quand fut signé son statut d’autonomie, lequel n’a été effectif que le 9 juin 1922. Le Jour de l’autonomie (Självstyrelsedagen) est fêté chaque année. Mais en 2021 et jusqu’en 2022, on en célèbre le centenaire par une série de manifestations qui débute aujourd’hui.

Ce petit archipel de la mer Baltique aurait pu être l’objet d’une guerre entre la Suède et la Finlande. Il n’en a rien été et le statut d’autonomie qui lui a été accordé, il y a exactement 100 ans, pourrait servir de modèle à la résolution d’autres conflits dans le monde.

Ces îles sont peuplées de Suédois, c’est un morceau de la Suède qui s’est trouvé rattaché à la Finlande quand la Russie a mis la main sur le Duché de Finlande au début du XIXe siècle. Celui-ci était jusque-là une dépendance de la Suède. Cette dernière ne pouvant défendre ces îles face aux prétentions russes les a expressément cédées au Grand-Duché de Finlande, par le traité de Fredrikshamn de 1809.

L’Empire russe s’est effondré en 1917 et la Finlande en a profité pour proclamer son indépendance dès le mois de décembre 1917. Les républiques baltes et caucasiennes, ainsi que la Pologne ont fait de même en 1918. Aussitôt les habitants des îles Åland ont demandé à être rattachés à la Suède. Refus de la Finlande tout juste indépendante de se voir amputée d’une partie de son territoire. La tension est montée entre les deux pays. Finalement l’affaire a été portée devant la Société des nations (SDN), l’ancêtre de l’ONU. Pour régler la crise, la SDN a accordé une large autonomie aux Åland, mais dans les frontières de la Finlande (où l’archipel est appelé Ahvenanmaa). L’accord a été signé le 9 juin 1921. 

Ce statut d’autonomie érigé en modèle prévoit des droits linguistiques et de la culture minoritaire, de démocratisation et de démilitarisation. Åland est la seule région de Finlande avec une seule langue officielle (le suédois), alors que le reste du pays est bilingue (finnois et suédois). Åland peut mettre son veto à toute modification de la répartition des pouvoirs entre Åland et le gouvernement central de Finlande. Le consentement du Parlement d'Åland est également requis pour les accords internationaux affectant les pouvoirs inhérents de la province ; par exemple, il a fallu son accord pour l'adhésion de la Finlande à l’UE en 1995. La citoyenneté régionale, qui est une condition préalable à la propriété foncière et à l'exercice d'une activité commerciale, est réservée exclusivement aux personnes résidant en permanence à Åland… Voilà un modèle qui aurait pu servir pour régler la question du Haut-Karabagh ou celles du Cachemire, de la Palestine occupée, de l’Irlande du Nord…

Les célébrations du centenaire s'étendent sur toute une année. Le point culminant est l'ouverture d'un centre d'accueil dans la forteresse historique de Bomarsund qui fut le théâtre d'un bombardement, en 1854, pendant la guerre de Crimée par une flotte anglo-française de la garnison russe.

Pour cette journée du 9 juin 2021, un hommage est rendu au premier président d'Åland, Julius Sundblom, près de sa statue sur la place, et une séance spéciale se déroule dans la salle plénière du Parlement, où des bourses sont attribuées dans le cadre du 75e anniversaire du Fonds d'autonomie d'Åland. À 17h30, Le drapeau des îles d'Åland sera hissé à Carlsro avec un chant traditionnel länningens sång. Peu de temps après, le groupe de jazz Red Beans and Rice se produira et tout le monde est invité à danser dans le jardin. De nombreuses œuvres d'art, photos, expositions et événements sur le thème d'Åland. Le concert d'ouverture sera diffusé sur la station de radio et la chaîne de télévision locales (Ålands radio et Ålandskanalen). 

Parmi les rendez-vous du centenaire : 15-18 juillet : l’Opéra Lisbeta ; 22-25 juillet : une course de grands voiliers ; 17-19 septembre : la fête des vendanges (le climat plus doux que sur le continent permet de cultiver la vigne). Des concerts, des expos, des prix littéraires…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Åland Post célèbre le centenaire avec l'émission d'un nouveau timbre le 9 juin 2021, conçu par Jonas Wilén.

Åland Post célèbre le centenaire avec l'émission d'un nouveau timbre le 9 juin 2021, conçu par Jonas Wilén.

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