L’Almanach international
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2 novembre : l'île Maurice se souvient de l'arrivée des Indiens
Ce jour férié commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs indiens le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.
Ce jour férié du 2 novembre commémore l'arrivée à Maurice des premiers travailleurs engagés (Arrival of indentured laborers) le 2 novembre 1834 en provenance de Calcutta (Kolkata) en Inde.
En février 1835, l'esclavage est aboli à Maurice. Cela a créé une demande de main-d'œuvre de remplacement dans les plantations. La solution était d'utiliser des travailleurs sous contrat. La condition des ouvriers agricoles n’était pas pour autant améliorée, mais une fois leur contrat terminé ils étaient libres et se sont établis dans l’île. Anticipant la fin de l’esclavage, les Anglais ont fait venir les premiers coolies (c’est ainsi qu’ils les appelaient) dès 1834. Ainsi, entre 1834 et 1920, quelque 700 000 d'immigrants sous contrat (ouvriers et leurs familles) sont arrivés à Maurice, dont 97 % en provenance des Indes britanniques. Certains sont arrivés comme commerçants, hommes d’affaires ou marchands, mais la majorité n’étaient que de simples travailleurs.
Si bien qu’aujourd’hui, environ les deux tiers de la population de Maurice ont des racines indiennes (les trois quarts sont hindous, un quart est musulman). À partir de six ans, tous les enfants mauriciens doivent apprendre une troisième langue à l'école (outre le français et l’anglais obligatoires), les langues les plus choisies sont l’hindi, l’ourdou (pour les musulmans), le tamoul, le marathi… La plupart des fêtes hindoues sont des jours fériés à Maurice. L'influence indienne se fait sentir dans la culture, la cuisine et les arts…
Cet état de fait n’est pas spécifique à Maurice, les Indiens sont également nombreux à la Réunion, sur la côte orientale de l’Afrique, à Singapour, en Malaisie… Mais seules Maurice, Guyana et Trinité-et-Tobago ont un jour férié célébrant l’arrivée des Indiens. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.
Les migrants débarquaient dans un dépôt situé dans le port de Port Louis, où ils passaient deux jours. Construit en 1849, il a été classé monument national en 1989, sous le nom d’Apravasi Ghat. Depuis 2006, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. C’est aujourd’hui un musée mémorial de l’arrivée des Indiens à Maurice. Chaque 2 novembre des cérémonies s’y déroulent.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2024
24 juin : la Saint-Jean, fête nationale du Québec
C’est en 1977 que la Saint-Jean-Baptiste est devenue officiellement la fête nationale du Québec et un jour férié. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.
On a coutume de se souhaiter « bonne Saint-Jean ! » en ce jour de fête nationale qui trouve son origine, comme dans beaucoup de pays de tradition catholique, dans les traditionnelles fêtes de la Saint-Jean.
Si toute la province est en fête, c’est à Québec (ville) que se déroule d’ordinaire la plus grande manifestation, sur les plaines d’Abraham qui peuvent accueillir jusqu’à 200 000 personnes. La fête mêle, comme toujours au Québec, discours patriotiques, chants en français , concerts musicaux, défilés et, bien sûr, feux de joie. Traditionnellement, ces rassemblements festifs se produisent sur les plaines d’Abraham à Québec ou au Quartier des spectacles à Montréal.
C’est en 1977, sous le gouvernement souverainiste du Parti québecois, que la Saint-Jean-Baptiste devient officiellement fête nationale du Québec et jour férié, et en 1984 que son organisation est confiée au Mouvement national des Québecoises et des Québecois. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.
En fait la fête remonte beaucoup plus loin, au point qu’en 2024, on fête son 180e anniversaire. Saint Jean Baptiste est, par ailleurs, le patron des Français du Canada. Au Québec, la Saint-Jean-Baptiste prend une nouvelle signification en 1834. Cette année-là, un grand banquet patriotique s’organise, avec pour objectif de donner aux Canadiens français une fête nationale annuelle. Le député Louis-Hippolyte Lafontaine, le futur avocat et premier ministre George-Étienne Cartier et le maire de Montréal Jacques Viger sont des festivités. Dans les années qui suivent, la population commence à souligner la Saint-Jean-Baptiste. La Rébellion des Patriotes, de 1837 à 1839, interrompt les célébrations de la Saint-Jean pendant cinq ans. Mais les Québécois ont toujours le cœur à la fête ! En 1842, on organise le premier défilé de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal. La coutume continue de s’ancrer dans les mœurs, et dans les années 1950, les fêtes de la Saint-Jean se multiplient dans les villes, les villages et les quartiers. Dans les années 1960 et 1970, la Saint-Jean-Baptiste perd son caractère religieux. En 1977, donc, le gouvernement de René Lévesque la proclame fête nationale du Québec, un jour chômé et férié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 juin 2024