L’Almanach international

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1635, Costa Rica, catholiques, 2 août Bruno Teissier 1635, Costa Rica, catholiques, 2 août Bruno Teissier

2 août : la Vierge des Anges, patronne du Costa Rica,  attire des millions de fidèles

Le pèlerinage a débuté le 25 juillet et jusqu’au 2 août, date de la fête de de Notre-Dame des Anges, quelque 2,5 à 3 millions de fidèles sont venus prier dans la Basílica de Nuestra Señora de los Ángeles dans la ville de Cartago au Costa Rica. Ce pays très catholique a fait du 2 août un jour férié et chômé.

 

Le pèlerinage a débuté le 25 juillet et jusqu’au 2 août, date de la fête de de Notre-Dame des Anges, quelque 2,5 à 3 millions de fidèles sont venus prier dans la Basílica de Nuestra Señora de los Ángeles (Basilique Notre-Dame des Anges) dans la ville de Cartago (Carthage) au Costa Rica. La plupart sont venus à pied des villes proches et même de la capitale. D’autres sont venus par la route depuis les pays voisins.

Selon la tradition, une paysanne aurait trouvé une petite statuette en pierre de la Vierge Marie tenant l'enfant Jésus . On était le 2 août, supposément en 1635. Elle a essayé de la ramener chez elle, mais la statuette est miraculeusement réapparue à l'endroit où elle avait été trouvée. Les gens de Cartago ont décidé de construire un sanctuaire autour d'elle. L’édifice du XVIIe siècle ayant été largement détruit par un tremblement de terre, l’édifice actuel dans de 1912-1913.

En 1824, la Virgen de los Ángeles (la Vierge des Anges) avait été proclamée patronne du Costa Rica. Ce pays très catholique a fait du 2 août un jour férié et chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 août 2024

 
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2005, Pologne, catholiques, 2 avril Bruno Teissier 2005, Pologne, catholiques, 2 avril Bruno Teissier

2 avril : l’hommage des Polonais à leur pape

Ce soir, 2 avril, à 21h37 précise, de très nombreux Polonais vont observer une minute de silence à la mémoire du pape Jean Paul II, décédé le 2 avril 2005, au Vatican. Toutefois, le culte de Jean Paul II n’est plus aussi intense en Pologne qu’il ne le fut, en particulier auprès de la jeunesse qui reproche à l’Église catholique d’avoir soutenu des gouvernements particulièrement réactionnaires et anti-démocratiques.

 

Ce soir, 2 avril,  à 21h37 précise, de très nombreux Polonais vont observer une minute de silence à la mémoire du pape Jean Paul II, décédé le 2 avril 2005, au Vatican. Aujourd’hui, des messes sont dites dans toutes les villes de Pologne, des marches et processions sont organisées un peu partout ; ce soir, des veillée de prière sont prévues… Comme chaque année, des centaines de fidèles se rassemblent devant l’archevêché de Cracovie en bas de la «fenêtre papale», de laquelle Jean Paul II avait l’habitude de dialoguer avec la foule lors de ses huit visites en Pologne.

Il a été béatifié en 2011 par son successeur, puis canonisé en 2014 par le pape François, soit moins de dix ans après son décès. Un record. Karol Józef Wojtyła est un saint dont les reliques sont sorties chaque 2 avril en procession et s’il est un pays où il est toujours particulièrement vénéré, c’est la Pologne où il est né le 18 mai 1920. L’élection de l’archevêque Wojtyla à la papauté en 1978 avait donné à la population majoritairement catholique de la Pologne le courage de s’opposer ouvertement au régime communiste. Les Polonais lui en sont très reconnaissants. À l’échelle mondiale, il a donné un élan à son Église a pourtant été critiqué de son vivant pour son conservatisme et son indulgence à l’égard des dictatures d’extrême droite, pourvu qu’elles soient catholiques. Son bilan, pour l’avenir de l’église est aujourd’hui très discuté.

Mais, depuis quelque temps c’est en Pologne même que l’on critique celui qui fut l’archevêque de Cracovie. En 2023, la télévision polonaise révèle que Monseigneur Wojtyla savait que des prêtres sous son autorité agressaient sexuellement des enfants et qu’il a tout fait pour que l’on n’en sache rien. Le futur pape les a déplacés de paroisse en paroisse dans les années 1970. L’un d’eux a même été envoyé en Autriche, après qu’ils aient été accusés d’avoir agressé des mineurs.  Le 2 avril 2023, en réaction, une statue de Jean Paul II a été vandalisée, ses mains ont été couvertes de peinture rouge et le socle marqué d'une inscription "Maxima culpa" ("La plus grande faute »), qui est le titre du livre d’Ekke Overbeek à l’origine des révélations.

Même avant cette affaire, le culte de Jean Paul II n’était plus aussi intense en Pologne qu’il ne le fut, en particulier auprès de la jeunesse qui ne l’a pas connu. Ces révélations ont causé une grande émotion en Pologne, pays où une partie de la population a pris ses distances avec l’église accusée d’avoir soutenu pendant des années un gouvernements particulièrement réactionnaire et anti-démocratique. Ce dernier a perdu les élections de novembre 2023 et son principal soutien, le PiS (Droit et Justice) est aujourd’hui dans l’opposition.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er avril 2024

Marche dans Varsovie à l’occasion du 18e anniversaire de la mort de Jean-Paul II

 
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Cuba, catholiques, culte afro-américain, 17 décembre Bruno Teissier Cuba, catholiques, culte afro-américain, 17 décembre Bruno Teissier

17 décembre : le pèlerinage de San Lázaro à Cuba

Aujourd’hui des milliers de Cubains se rendent en pèlerinage au sanctuaire national de Rincón, à 17 km de La Havane où chaque 17 décembre on célèbre à la fois saint Lazare et Babalú Ayé, une divinité africaine qui a un pouvoir de guérison.

 

Aujourd’hui des milliers de Cubains se rendent en pèlerinage au sanctuaire national de Rincón, à 17 km de La Havane, où chaque 17 décembre on célèbre à la fois saint Lazare et Babalú Ayé, une divinité africaine qui a un pouvoir de guérison. Beaucoup de ces pèlerins ont des maladies à soigner que la médecine cubaine, pourtant performante, ne leur permet pas de soulager. Cette célébration syncrétique et un mélange de culte d’origine africaine et de ferveur catholique selon des rites ancestraux. Certains fidèles font une partie du trajet à genou comme à Lourdes ou à Fatima, voire en rampant jusqu’au sanctuaire. D’autres portent une croix ou de lourdes pierres en guise de pénitence. La couleur du jour est le violet, comme la cape du saint.

Du côté des catholiques cubains, il y a une petite confusion entre le mendiant Lazare, représenté par l’Évangile selon Luc, comme un sans-abri vivant avec des chiens, dont l’Église a fait le saint patron des miséreux, et saint Lazare de Béthanie, celui que l’on dit avoir été ressuscité par Jésus quatre jours après sa mort (Évangile selon Jean). Le premier est fêté normalement le 28 juin et le second, le 29 juillet, mais jadis le 17 décembre, date qui a été conservée à Cuba. Saint Lazare est associé à Babalú-Ayé, un orisha (ou esprit) qui guérit les maladies de la peau. C’est une divinité de la Santería, le culte afro-cubain d’origine yoruba introduit par Les esclaves d'Afrique de l'Ouest qui travaillaient dans les plantations. Babalú-Ayé est présenté comme un malade aux jambes tordues.

Il est d’usage de laisser des offrandes de bougies, de fleurs et de pièces de monnaie pour apaiser le saint. La  Saint-Lazare (San Lázaro) est une fête majeure à Cuba. Les festivités durent plusieurs jours, généralement du 15 au 18 décembre. Mais la dévotion ne se limite pas au mois de décembre, l’église est généralement pleine de fidèles le 17 de chaque mois ainsi que le mercredi, jour de la Santéria, sont associés à la figure de Lazare/Babalú-Ayé.

La chapelle des Votifs, située à gauche de l’Église, est remplie d’ex-voto, mentionnant des miracles attribués au saint. Les fidèles y ont laissé des offrandes qui rappellent les manifestations de Saint Lazare dans leur vie. On y trouve des couffins pour bébé, des médailles d'athlètes, des diplômes universitaires, des livres…

Derrière cette chapelle se trouve également une fontaine considérée comme miraculeuse. Les croyants boivent son eau ou en humidifient différentes parties de leur corps, qui nécessitent une guérison. Ils remplissent des flacons d’eau qu'ils emportent chez eux, comme on le fait avec l’eau bénite de Lourdes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 décembre 2023

 
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Colombie, Guatemala, catholiques, 7 décembre Bruno Teissier Colombie, Guatemala, catholiques, 7 décembre Bruno Teissier

7 décembre : en Colombie, des bougies en hommage à la Vierge ; au Guatemala, on chasse le diable

La veille de la fête catholique de l’Immaculée conception, les Colombiens ont pris l’habitude d’allumer des lampions pourvus d’une petite bougie à placer devant sa maison. Au Guatemala, chaque 7 décembre, les familles se rassemblent à 18h devant leurs maisons et font des feux de joie pour brûler des effigies de Satan.

 

La veille de la fête catholique de l’Immaculée conception, les Colombiens ont pris l’habitude d’allumer des lampions pourvus d’une petite bougie. L’usage veut que ces bougies et lanternes puissent être vues partout. Chaque 7 décembre, au soir, on les installe devant les maisons, sur les porches, les balcons, les fenêtres, les rues, les trottoirs, les places, les parcs. Dans certaines villes, c’est un véritable de lanternes et de bougies sont organisés par les municipalités. Cette veille du 8-Décembre est connue comme El día de las velitas ou noche de las velitas, car les festivités ont lieu la nuit qui précède la fête de l'Immaculada Concepción de la Virgen María, jour férié comme dans la plupart des pays d’Amérique latine. Cette fête marque le début de la saison de Noël, on prépare les premier  buñuelo (beignet de Noël). Bogota est entièrement décorée, et de nombreuses familles passent la soirée dans les rues à admirer les éclairage de Noël et à visiter des crèches des églises, des concerts de chants de Noël et d'autres spectacles ont lieu en plein air. Les magasins, centres commerciaux, musées et autres lieux publics prolongent généralement leurs heures d’ouverture le soir du 7 décembre.…

En France, la ville de Lyon organise chaque 8 décembre, une fête des lumières qui, à l’origine, se limitait à quelques bougies sur le rebord des fenêtres mais qui a prix l’allure d’un festival attirant deux millions de visiteurs.

Au Guatemala, cette veillée s’est transformée en une célébration magico-religieuse : le feu du Diable (Quema del diablo). Chaque 7 décembre, les familles se rassemblent à 18h devant leurs maisons et font des feux de joie pour brûler des effigies de Satan. On pense que ce rituel purifie les maisons du mal. On laisse les enfants jouer avec le feu, les marchands de feu d’articice envahissent les rues. Ce soir-là, on brûle un peu tout et n’importe quoi ce que dénoncent les écologistes locaux.

La tradition de brûler le diable semble être apparue à l’époque coloniale, plusieurs siècles avant que l’Église n’invente la fête qui sera célébrée demain. En effet, la fête de l'Immaculada Concepción de la Virgen María, repose sur un dogme qui fut proclamé comme tel par le pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus du 8 décembre 1854. On peut citer ailleurs dans le monde d’autres cérémonials de purification comme Tchaharchanbé-Souri , Trndez ou Walpurgis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 décembre 2023

 

Éclairage sur la rivière Medellín, Colombie

Quema del diablo, (photo : tvaztecaguate)

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Italie, catholiques Bruno Teissier Italie, catholiques Bruno Teissier

30 avril : à Naples, la liquéfaction du sang de San Gennaro va-t-elle se produire ?

Les Napolitains attendent aujourd’hui que le sang de leur saint patron, conservé dans deux ampoules, se liquéfie. Si rien ne se produit, cela annonce des jours sombres pour la cité…

 

Les Napolitains attendent aujourd’hui que le sang de leur saint patron, conservé dans deux ampoules, se liquéfie. Si rien ne se produit, cela annonce des jours sombres pour la cité.

Évêque de Bénévent, une ville au nord-est de Naples, Gennaro (Janvier en français) aurait été décapité en 305 lors des grandes persécutions ordonnées sous le règne de l’empereur Dioclétien. Son sang aurait alors été recueilli et conservé par un fidèle dans deux ampoules. C’est quelques années après, lors du transfert de la dépouille du saint vers les catacombes de Capodimonte que le sang se serait liquéfié pour la première fois, c’est ce premier miracle que l’on commémore aujourd’hui, comme chaque samedi avant le premier dimanche de mai.

Le 19 septembre, date de son martyr, a lieu la cérémonie la plus importante au Duomo, la cathédrale de Naples. Des milliers de fidèles se pressent dans la cathédrale et sur son parvis tandis que l’archevêque de Naples brandit le reliquaire qui abrite les ampoules contenant le sang du saint. Au cours des ostentations, le sang peut se liquéfier, voire entrer en ébullition, changer de couleur ou de volume. L’émoi est grand et les fidèles dans un état parfois proche de la transe ! Lors de son passage à Naples, en 2015, Le pape François s’est plié à la tradition et le sang s’est liquéfié à moitié, un demi-miracle donc qui a fait dire au pape, philosophe : « le saint nous aime seulement à moitié. Nous devons tous un peu nous convertir, pour qu’il nous aime davantage !  »

À ce jour, l’Église ne s’est toujours pas prononcée sur le caractère miraculeux du phénomène susceptible de se produire trois par an (la troisième, le 16 décembre), préférant le qualifier d’événement prodigieux.

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10 février : le naufrage de Saint Paul, fête religieuse et nationale à Malte

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel et qu’il a évangélisé leur pays, la commémoration de l’événement est un jour férié et chômé.

 

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel (et non au large des côtes croates comme l’affirment les historiens) et qu’il a évangélisé les îles. Cet événement est considéré comme l'un des plus grands moments de l'histoire de Malte au point que la Fête du naufrage de Saint Paul (San Pawl Nawfragu) a été déclarée jour férié officiel. La célébration principale a lieu, bien sûr, en l'église du Naufrage de Saint-Paul à La Valette, la capitale de Malte, avec deux messes successives à 7h et 8h suivi d’une grande procession. Chaque 10 février, l’effigie en bois de l'apôtre Paul (une statue du XVIIe siècle) défile dans les rues de la ville, sous les applaudissements du public et les confettis lancés des fenêtres.  À 12h00, c’est le tir des canons de la batterie de salut pour commémorer la fête du naufrage de St Paul (Feast of St. Paul's Shipwreck). Après la cérémonie religieuse, la procession prend vite l’allure d’un véritable carnaval parcourant la capitale.

En effet, selon la légende, saint Paul (Paul de Tarse) aurait fait naufrage à Malte, en l’an 60. Il venait de passer deux années en prison à Césarée, siège de l’autorité romaine en Palestine et naviguait vers Rome pour être jugé (comme citoyen romain), en compagnie d’autres prisonniers. Une terrible tempête se déchaîna qui laissa penser à l’équipage aussi bien qu’aux prisonniers que le naufrage était inévitable et son issue fatale. Mais Paul les rassura et leur dit : « Vous sortirez tous sains et saufs de ce naufrage. Cette nuit, un ange m’est apparu et m’a dit : « Paul, tu n’as rien à craindre ; il faut que tu comparaisses devant l’empereur romain. Et Dieu sauvera tous tes compagnons » » De fait, les 276 occupants du bateau parvinrent à rejoindre la côte maltaise sans dommage, selon les promesses de l’ange ! Trois mois plus tard, Paul était embarqué sur un autre bateau vers Rome où il devait être jugé puis décapité.

Le passage de Paul à Malte, s’il fut bref, a laissé de nombreuses traces et on lui attribue plusieurs miracles. Ainsi, accueilli à Mdina, dans le palais du gouverneur romain Publius, il guérit miraculeusement le père de ce dernier de la dysenterie. Publius se convertit et devient le premier évêque catholique de Malte. Mais Paul prêcha aussi l’Évangile à une population qui affluait, intriguée par cet homme, tout à la fois faiseur de miracles et ardent prédicateur !

De nos jours, la figure de saint Paul hante encore l’archipel, à commencer par l’imposante statue du saint, érigée en 1845 sur la côte même où le bateau échoua. Patron de Malte bien sûr et de différentes paroisses de l’île, on visite les catacombes qui portent son nom mais qui datent des IVe et Ve siècles tout près de la grotte où il séjourna durant trois mois. Légende ou pas, il est avéré que Malte fut la première colonie romaine à se convertir au christianisme.

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