L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1994, Tadjikistan, constitution, 6 novembre Bruno Teissier 1994, Tadjikistan, constitution, 6 novembre Bruno Teissier

6 novembre : le Jour de la constitution tadjike

La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon était élu président. Trois décennies plus tard, il est encore à la tête du pays. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.

 

La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon, au pouvoir depuis déjà deux ans était élu président. Le 6 novembre 1999, puis là la même date en 2006 et 2013, il sera réélu.

Le 22 mai 2016, un référendum national a approuvé un certain nombre de modifications de la constitution du pays. L'un des principaux changements a levé la limite des mandats présidentiels, permettant ainsi à Rahmon de rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le souhaite. En 2020, il est donc réélu. Évidemment aucun de ces scrutins successifs ne s’est déroulé dans des conditions démocratiques. Ce 6 novembre 2024, Emomali Rahmon est toujours au pouvoir. Le dictateur, âgé aujourd’hui de 72 ans, sera sans doute son propre successeur le 6 novembre 2025. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.

Ce Jour de la constitution (Рӯзи Конститутсия) est l’occasion de manifestations culturelles organisées par le pouvoir, le port des costumes traditionnels tadjik est obligatoire (loi d’août 2017). Les autorités y sont strictement attachées dans ce pays, le Tadjikistan, où le port du hidjab et autres vêtements islamistes, est prohibé et les tenues trop occidentales très mal vues.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2024

Image de propagande célébrant les 30 ans de la constitution tadjike

 
Lire la suite
1849, Danemark, 5 juin, constitution Bruno Teissier 1849, Danemark, 5 juin, constitution Bruno Teissier

5 juin : fête citoyenne au Danemark

Ce 5 juin, on fête les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915. C'est le Jour de la Constitution danoise : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veux que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions.

 

C'est le Jour de la Constitution danoise (Grundlovsdag) : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veut que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions. Si bien que cette traditionnelle demi-journée fériée (l’après-midi) prend la forme d’une grande fête à la fois patriotique et citoyenne qui, en 2024, tombe pic à quelques jours des élections européennes.

D’ailleurs, cette année, c’est la journée toute entière qui est férié et chômée, non à cause de la campagne électorale, mais parce que l’on fête aujourd’hui les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915.

C’est en effet, un 5 juin, 1849, que le roi Frédéric VII a signé la première constitution, faisant ainsi du pays une monarchie constitutionnelle. La constitution a été complètement réécrite en 1866, puis en 1915, et plus récemment en 1953. Les promulgations de ces réécritures successives ont chaque fois eu lieu un 5 juin. Pour l’occasion, le Dannebrog, le drapeau national danois, est hissé sur les bâtiments publics et privés dans tout le pays.

Le 5 juin est également la fête des pères au Danemark. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juin 2024

 
dk.jpg

L’assemblée constituante de 1848

Lire la suite
1917, Mexique, constitution Bruno Teissier 1917, Mexique, constitution Bruno Teissier

5 février : le Mexique fête sa constitution

Ce jour férié célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. Cette constitution institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).

 

Le Jour de la Constitution mexicaine (El Día de la Constitución Mexicana) au Mexique célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. La Constitution mexicaine est devenue le premier texte de ce type au monde à établir des droits sociaux (journée de travail de 8 heures, éducations laïque et gratuite, liberté d’expression, liberté syndicale… Il a inspiré d’autres constitutions comme celle de Weimar et même la constitution  soviétiques (même si cette dernière n’a guère été appliquée). Cette constitution mexicaine a été plusieurs fois amendée, notamment pour interdire le recours à la peine de mort. Cette constitution prévoit le mandat présidentiel unique afin de se prémunir des dictatures qui ont eu cours au XIXe siècle. La dernière, celle de Porfirio Diaz, avait duré 35 ans. La constitution au Mexique n’a pas toujours été scrupuleusement respectée, notamment en ce qui concerne les libertés publiques, mais il faut noter que depuis plus d’un siècle aucun président n’a fait deux mandats consécutifs.

À l'origine, le jour de la Constitution au Mexique était toujours célébré le 5 février, date anniversaire de son adoption. Depuis 2005, c'est le premier lundi de février afin que ce jour férié soit toujours chômé. La célébration de la constitution est marquée par de grands défilés à travers le pays.

Le document a été signé dans la ville de Querétaro, au moment de la nomination du général Venustiano Carranza comme président constitutionnel du pays. La rédaction avait été confiée au Congrès constituant du Mexique de 1917. Le but était de remplacer la constitution de 1857, réformée en 1865. Le Mexique qui a eu sept textes constitutionnels au XIXe siècle, conserve depuis 106 ans la même constitution. Elle institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 févier 2023

 
Lire la suite
1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier 1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier

17 mai : la Norvège célèbre sa constitution et son indépendance ratée

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814 lors de la Convention nationale d'Eidsvoll. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants.

 

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814. Le pays n’était à l’époque qu’une dépendance du Danemark. Ce royaume ayant pris le parti de Napoléon, se trouva en mauvaise posture quand l’empereur a raté sa campagne de Russie. Du coup, la Norvège en a profité pour déclarer son indépendance afin de ne pas être cédée à la Suède victorieuse face au Danemark. C’est à cette occasion, lors de Convention nationale d'Eidsvoll en 1814, qu’elle s’est dotée d’une constitution. Celle-ci est toujours en vigueur ; c’est d’ailleurs la plus ancienne d’Europe après celle de la république de Saint-Marin.

La fête nationale norvégienne ne fait toutefois pas référence à l’indépendance du pays car celle-ci a tourné court. Le roi de Suède qui comptait bien mettre la main sur la Norvège que le Danemark lui cédait par le traité de Kiel (14 janvier 1814). Il a donc lancé son armée contre ce petit pays pauvre situé aux confins de l’Europe et que personne n’imaginait pouvoir être indépendant. La petite armée norvégienne sera vite écrasée par la Suède dont le roi devint aussi roi de Norvège. Il conserva la constitution, modifiée pour permettre l'union des deux couronnes et les deux royaumes unis gardèrent leurs propres institutions, à l’exception du roi et des affaires étrangères. Cette union ne sera dissoute que le 7 juin 1905, date de la véritable indépendance de la Norvège.

Cette journée du 17 mai (syttende mai) est célébrée depuis les années 1820. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants. Le premier a eu lieu à Oslo (alors appelée Christiania) en 1864. À l'époque, seuls les garçons pouvaient y participer. Les filles n’ont été admises à défiler qu’en 1899. Des défilés militaires sont également organisés, bien qu'ils ne soient pas au centre de la célébration. Celui de la Garde royale a lieu dans la rue principale d'Oslo. Ce jour-là, les lycéens norvégiens en dernière année ont eux aussi leur propre célébration connue sous le nom de russefeiring. Pour la Journée de la Constitution (Grunnlovsdagen), le drapeau de l'État doit être arboré par bâtiments publics. Les citoyens sont également encouragés à arborer le drapeau de la Norvège à cette occasion. Le jour est férié.

 
Syttende Mai Parade Southwark Park, photo : Lemsipmatt

Syttende Mai Parade Southwark Park, photo : Lemsipmatt

Lire la suite
1948, Inde, Démocratie, 26 janvier Bruno Teissier 1948, Inde, Démocratie, 26 janvier Bruno Teissier

26 janvier : l'Inde célèbre son modèle démocratique

Jour de la République, en Inde, célèbre l’entrée en vigueur de la Constitution qui fait de l’Union indienne « une république souveraine, socialiste, laïque, démocratique » et un État où la démocratie est toujours bien vivante. Combien de pays d’Asie peuvent en dire autant ?

 

Les pays où les résultats des élections ne sont pas connus d’avance ne sont pas aussi nombreux qu’on ne le pense. Voilà au moins une différence majeure entre l’Inde et la Chine : l’alternance démocratique. L’année dernière, celle-ci n’a pourtant pas eu lieu, le BJP au pouvoir a au contraire renforcé ses positions. Le pourrait-il aujourd’hui alors que les différentes oppositions sont très remontées contre sa politique d’exclusion des minorités.

Un défilé militaire très coloré et teinté de ferveur patriotique parcours chaque 26 janvier la majestueuse avenue Rajpath à New Delhi pour ce Jour de la République. La date célèbre l’entrée en vigueur de la Constitution qui fait de l’Union indienne « une république souveraine, socialiste, laïque, démocratique », le 26 janvier 1950. Est-ce encore le cas aujourd’hui que la BJP a fait voter une loi excluant les non hindous de toute possibilité de naturalisation ? La nouvelle loi sur la citoyenneté (le Citizenship Amendment Act, CAA) qui définit implicitement ceux qui, parmi les « réfugiés », peuvent être considérés comme « légaux ». La définition se fait sur une base religieuse visant à conforter la majorité du pays décrite comme « hindoue ».

73 ans après l’indépendance de 1947, la « plus grande démocratie du monde » jouit d’un système politique stable, où les élections permettent de changer le gouvernement et où la presse et la justice veillent au respect des droits des citoyens. L’envers du décor : une bureaucratie imposante, une corruption endémique (lien de nombreux politiciens avec la pègre), un clientélisme politique généralisé, l’émergence de partis populistes et une dérive du pays vers un système de discrimination raciale clairement affirmé. Le fait que le brésilien Jair Bolsonaro soit, aujourd’hui, l’invité d’honneur du défilé militaire de Delhi, n’est pas un très bon signe.

Aujourd’hui, des défilés ont lieu dans différentes villes, c’est aussi l’occasion pour l’Inde mettre en scène sa puissance militaire. Le Jour de la République est également l’occasion au Cachemire de manifester contre la politique de New Delhi à son égard.

De 1930 à 1947, chaque 26 janvier, le Parti du Congrès (le mouvement indépendantiste indien) appelait à manifester contre l’occupation britannique du pays. Cette date était désignée comme le « Jour de l’indépendance » depuis qu’en 1930, le 26 janvier, ce parti avait proclamé (sans effet) l’indépendance du pays en réponse à l’octroi d’un simple statut de « dominion » à l’Inde par les Britanniques qui occupaient le pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 janvier 2020

 
inde.jpg
Lire la suite