L’Almanach international

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1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier 1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : le culte au 2e amendement en Caroline du sud

Le Jour du 2e amendement est une journée de propagande observée dans certains États américains dont la Caroline du Sud, destinée à inculquer aux citoyens le droit de détenir et de porter des armes, protégé par le Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis.  Elle vise principalement les écoliers et lycéens par le biais programmes scolaires.

 

Le Jour du 2e amendement est une journée de propagande observée dans certains États américains dont la Caroline du Sud, destinée à inculquer aux citoyens le droit de détenir et de porter des armes, protégé par le Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis.  Elle vise principalement les écoliers et lycéens par le biais programmes scolaires, en s’appuyant sur le Second Amendment Education Act. En Caroline du Sud, le Jour du deuxième amendement (2nd Amendment Day) a été fixé le 15 décembre, jour anniversaire de sa ratification. La date est différente dans d’autres États.

Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis a été ratifié le 15 décembre 1791, en même temps que neuf autres articles de la Déclaration des droits. Il est rédigé ainsi « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit des citoyens de détenir et de porter des armes ne sera pas violé »

C'était une réponse aux inquiétudes issues de la convention de ratification de la Constitution de Virginie, selon lesquelles une milice contrôlée uniquement par le gouvernement fédéral ne serait probablement pas opérationnelle pour protéger les propriétaires d'esclaves d'une révolte d'esclaves. C’est James Madison, futur quatrième président américain, lui-même planteur et propriétaire de centaines d’esclaves, qui a rédigé cet amendement pour apaiser les inquiétudes de la Virginie où, à l’époque, les esclaves représentait plus de 40% de la population, et tous les anti-fédéralistes qui craignaient par-dessus tout de perdre le contrôle de la masse des esclaves africains qu’ils avaient importés pour travailler à leur place.

On instituait ainsi le droit de tous les citoyens de porter une arme. Sachant que les Noirs ne seront pas citoyens avant 1967, cet amendement a été perçu à l’époque comme une garantie de la pérennité du système raciste sur lequel se bâtissait le pays. La Caroline du Nord était jadis un des États qui défendait l’esclavage. Même devenus citoyens, les Noirs y ont eu le plus grand mal à se voir reconnu le droit de porter eux-mêmes une arme.

L’esclavage a fini par être aboli, mais le culte autour du 2e amendement a persisté. Il est basé sur la croyance qu’en armant la population, on assure sa sécurité. Ce dogme est totalement démenti par les statistiques de mort par arme à feu. De ce point de vue la Caroline du Nord est un État dans la moyenne états-unienne. Son taux de décès par armes à feu pour 100 000 habitants est de 16 (en 2023) contre 34 au Mississippi ou 29 en Louisiane, mais bien loin du tau du Massachusetts (3,4) ou du New Jersey (5,2) où la législation sur les armes est bien plus restrictive. À titre de comparaison, au sein de l’Union Européenne, les taux varient de 0,2 au Royaume-uni à 4,5 en Bulgarie pour 2023.

L’article 2 de la loi de 2015 (Second Amendment Education Act) votée en Caroline du Nord est rédigé ainsi : « Pour reconnaître l'importance du deuxième amendement pour nos droits fondamentaux en tant qu'Américains, le 15 décembre de chaque année est désigné et doit être reconnu comme “Journée de sensibilisation au deuxième amendement” en Caroline du Sud. Lors de la Journée de sensibilisation au deuxième amendement, les écoles organisent des concours d'affiches ou de dissertations sur le thème « Le droit de porter des armes un droit américain protégeant tous les autres » pour chaque niveau scolaire. (…) Le parent d'un élève qui souhaite dispenser son enfant de participer doit fournir une demande écrite d'exemption au directeur de l'école. Toutes les écoles primaires, secondaires et lycées publics doivent dispenser un enseignement sur le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis pendant au moins trois semaines consécutives au cours d'une période de notation au cours de chaque année scolaire. »

À l’échelle fédérale cet amendement est férocement défendu par le très influent lobby des armes National Rifle Association of America (NRA). Les États-Unis comptent davantage d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme. On le sait, chaque année, les fusillades de masse font des milliers de victimes aux États-Unis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2024

Source de image : NC 2nd Amendment Coalition 

 
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1945, Aurigny, Seconde Guerre mondiale, 15 décembre Bruno Teissier 1945, Aurigny, Seconde Guerre mondiale, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : les habitants d’Aurigny fêtent le retour sur leur île

Aurigny a été la seule île anglo-normande à être évacuée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île étant devenue une partie du mur de l'Atlantique de Hitler. Les cinq années d'occupation allemande ont pris fin le 16 mai 1945 mais les habitants n’ont pu revenir dans leur île que le 15 décembre 1945. C’est cet anniversaire qui est fêté tous les ans comme une véritable fête nationale.

 

Aurigny a été la seule île anglo-normande à être évacuée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île étant devenue une partie du mur de l'Atlantique de Hitler. Les cinq années d'occupation allemande ont pris fin le 16 mai 1945 mais les habitants n’ont pu revenir dans leur île que le 15 décembre 1945. C’est cet anniversaire qui est fêté tous les ans comme une véritable fête nationale.

Sans intérêt stratégique les îles anglo-normandes ont été abandonnées par l’armée britannique à la Wehrmacht. La plupart des habitants de l’archipel ont préféré l’occupation à l’exil, à l’exception de ceux d’Aurigny qui, presque tous, ont préféré quitter leur île. Le 23 juin 1940, à 6 heures du matin, les cloches des églises ont sonné pour avertir les habitants que les six navires de la Royal Navy qui devaient en transporter 1 500 vers le continent approchaient du port de Braye. Ils n’avaient que quelques heures pour rassembler leurs affaires et se rassembler, sans aucun moyen de savoir avec certitude s’ils reverraient un jour l’île.

L’île a été investie par l’armée allemande qui y a implanté quatre camps de concentration : Lagers Helgoland, Norderney, Borkum et Sylt.

La guerre s’est arrêtée le 8 mai 1945, mais les occupants allemands d’Aurigny n’ont capitulé que le 16 mai 1945, soit sept jours après la libération de Guernesey et de Jersey. Cependant, les habitants d'Aurigny n'ont pas pu retourner immédiatement sur leur île en raison de l'énorme opération de nettoyage nécessaire, qui comprenait le retrait de plus de 30 000 mines terrestres. Les dégâts causés à l'île et les difficultés de rétablir une certaine forme de normalité ont duré plusieurs années, provoquant toutes sortes de difficultés et de litiges. Cela a finalement conduit à une enquête du ministre anglais de l'Intérieur et à une refonte fondamentale de leur système de gouvernement. 

Ce Jour des retrouvailles d’Aurigny (Alderney Homecoming Day) est un jour férié annuel. La journée commence par un service œcuménique spécial d'action de grâce pour les retrouvailles, à 10h à l'église Sainte-Anne, suivi d’un dépôt de gerbe à 11h30 à la Pierre Commémorative du Port. Le reste de la journée est plus festif.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 décembre 2023

 
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1937, URSS, Ukraine, Russie, massacre, 15 décembre, Grèce, déportations Bruno Teissier 1937, URSS, Ukraine, Russie, massacre, 15 décembre, Grèce, déportations Bruno Teissier

15 décembre : la diaspora grecque commémore la purge dont elle a été victime en URSS

Le 11 décembre 1937, le gouvernement soviétique ordonnait une vaste purge parmi la communauté grecque. Ce fut l’une des plus sanglante de l’époque de la Grande Terreur en URSS : plus de 90% des personnes arrêtées ont été exécutées. D’autres ensuite ont été déportés en masse.

 

Le 15 décembre 1937, le commissaire du peuple aux Affaires intérieures de l’URSS, Nikolai Yezhov a signé le décret n° 50215 déclenchant une vague d’arrestation visant la communauté grecque. À l’époque plus de 300 000 Grecs vivaient en URSS. C’est la mémoire de cette purge sanglante qui est commémorée dans la diaspora grecque plus qu’en Grèce elle-même : Ελληνική Επιχείρηση του NKVD 15 Δεκεμβρίου.

Le 20 juillet 1937, une première purge opérée par le NKVD avait visé les Allemands vivant en URSS, puis ce fut les Polonais, le 9 août, puis les Japonais, les Coréens, les Estoniens et Finlandais, les Iraniens et bien d’autres… Mais la plus sanglante de toutes fut sans doute l’ « Opération hellénique », selon le jargon stalinien de la période de la Grande Terreur : plus de 90% des quelque 22 000 Grecs emprisonnés du 15 décembre 1937 à mars 1938 ont été exécutés. Les élites ont été particulièrement visées, on a décapité les théâtres, les écoles de langues grecques… même des communistes grecs réfugiés en URSS pour fuir la dictature de Metaxas. Parmi les victimes de cette première série d’exécutions, figure Konstantin Chelpan, l’ingénieur qui a conçu le moteur du char soviétique T-34 et qui a reçu pour cela le prix Lénine. Ce char d’assaut a été un élément décisif de la victoire soviétique sur les Allemands lors de l’opération Barbarossa. Mais Chelpan n’a pas vécu cette victoire de l’URSS puisqu’il a été exécuté le 4 février 1938, après avoir dû avouer sous la torture qu’il dirigeait une organisation contre-révolutionnaire nationaliste grecque, complotant pour saboter une usine de Karkhiv.

Les persécutions de la communauté grecques ont particulièrement touché Azov, Odessa, la Crimée, Kharkiv, Kyiv, Donetsk et Krasnodar où vivait une grande partie de la communauté grecque soviétique, mais aussi Donetsk et Marioupol, des villes en grande partie grecques. Les campagnes ont été également très touchées par la “dékoulatisation” visant les Grecs, dans le village ukrainien de Stila, par exemple, au printemps 1938, pas un seul homme âgé de 18 à 60 ans n'avait été laissé en vie. Les purges ont duré 13 ans et contrairement à ce qu’ont vécu d’autres peuples comme les Tatars de Crimée, il n’y a eu aucune réhabilitation ultérieure prononcée par les autorités soviétiques. Les vagues d’arrestations suivantes ont surtout conduit à des déportations massives au goulag, principalement dans la Kolyma, dans l’extrême orient sibérien ou dans les steppes du Kazakhstan. Un grand nombre de ces détenus sont morts de maladie, d’autres se sont suicidés. Les morts massives ont commencé à l’automne 1938 avec les grands froids. Une libération à grande échelle eut lieu pendant l’hiver 1947-1948, mais, seule une petite moitié des prisonniers sont rentrés des camps. De 1937 à 1949, Staline a exterminé 38 000 Grecs.

Récemment, en Ukraine on a construit des monuments à leur mémoire et on discutait de faire du 15 décembre un jour de mémoire. Ce jour-là, des Grecs du monde entier ont une pensée pour les victimes, bien oubliée, de l'opération grecque du NKVD. La date est importante pour de nombreux Grecs, en particulier ceux dont les proches ont été tués pendant la purge. Ce n’est pas un jour commémoratif officiel en Grèce où cet épisode de l’histoire a été longtemps occulté. La Grèce aurait pu sauver beaucoup d’entre eux. Une fois passée la purge sanglante du 15 décembre, Staline proposait de laisser partir la communauté grecque d’URSS, mais Metaxas, le dictateur grec d’extrême droite, ne souhaitait pas le rapatriement de communistes grecs. Après des négociations acharnées, 10 000 visas furent tout de même délivrés par Athènes sur 40 000 demandes déposées, principalement accordés à des femmes et à des enfants de Grecs arrêtés. Une partie des malchanceux sont morts en Sibérie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 décembre 2022

 

Des familles réunies pour inaugurer un premier mémorial en Sibérie peu après la chute de l’URSS

Un mémorial à Krasnodar avec la liste des victimes

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1954, immigration, Outre-mer, Pays-Bas Bruno Teissier 1954, immigration, Outre-mer, Pays-Bas Bruno Teissier

15 décembre : aux Pays-Bas, la journée des nouveaux naturalisés et de l'Outre-mer

Les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Le même jour, le pays célèbre ses liens avec ses territoire d’Outre-mer.

 

Chaque 15 décembre, les Néerlandais célèbrent la Fête du Royaume (Koninkrijksdag). Ce n'est pas un jour férié mais les bâtiments gouvernementaux arborent le drapeau des Pays-Bas associé à un fanion orange.

Depuis 2008, le 15 décembre a pris une dimension particulière en devenant la Journée de la naturalisation (Naturalisatiedag), qui était autrefois célébrée le 24 août. C’est le 15 décembre que les nouveaux citoyens naturalisés des Pays-Bas reçoivent officiellement leur citoyenneté néerlandaise. Ce qui donne lieu à des cérémonies festives.

La célébration du Jour du Royaume est liée à la signature de la Charte du Royaume des Pays-Bas par la reine Juliana le 15 décembre 1954. La Charte établit les relations entre les Pays-Bas et ses territoires d’outre-mer des Caraïbes : Aruba, Curaçao et Sint Marteen. Il s'agit du principal document juridique du royaume et des trois pays des Caraïbes qui lui sont subordonnés.

La célébration du Jour du Royaume est traditionnellement marquée par des concerts gratuits, organisés pour célébrer les relations entre les Pays-Bas et ses anciens ou actuels territoires d'outre-mer : Suriname, Antilles néerlandaises et Nouvelle-Guinée néerlandaise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2021

 
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1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier 1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : les États-Unis célèbrent leur constitution

Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.

 

Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution, laquelle a été adoptée par la Convention le 17 septembre 1787. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.  

C’est en 1941, lors du 150e anniversaire que ce Bill of Rights Day (Jour de la déclaration des droit) a été instauré. Ce Jour n’est pas férié. Le gouvernement de l’époque  appelait les fonctionnaires et le peuple des États-Unis, à observer chaque année la journée du 15 décembre en arborant le drapeau des États-Unis sur les bâtiments publics et en se réunissant pour les prières et les cérémonies qui leur semblent appropriées. 

Le premier amendement garantit la liberté de religion, d'expression et de presse, ainsi que les droits de réunion pacifique et de pétition. D'autres amendements garantissent le droit du peuple de former une « milice bien réglementée », de garder et de porter des armes, le droit à la propriété privée, le traitement équitable des criminels accusés, la protection contre les fouilles et les saisies abusives, le droit de ne pas s'auto-incriminer, un procès devant jury rapide et impartial et représentation par un avocat.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 décembre 2020

 
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Langues, 1887, 15 décembre Bruno Teissier Langues, 1887, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : c'est la fête de l'espéranto !

Les espérantistes du monde entier se réunissent pour chanter, faire du théâtre ou, tout simplement, parler espéranto, la seule langue créée de toutes pièces et encore pratiquée dans le monde par une population évaluée à deux millions de personnes selon l’Unesco.

 

Les espérantistes du monde entier se réunissent chaque 15 décembre pour chanter, faire du théâtre ou, tout simplement, parler espéranto autour d’une bonne table. Ce jour est la date anniversaire de Ludwig L. Zamenhof, créateur polonais, en 1887 sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (« celui qui espère ») d’une  langue qui se voulait internationale et universelle. C’est une langue créée à partir d’éléments puisés dans des langues vivantes de vaste diffusion. Elle est pratiquée dans le monde par une population évaluée à deux millions de personnes selon l’Unesco. Si elle eut ses pourfendeurs, défenseurs des langues nationales, elle connut aussi des soutiens inattendus, de Gandhi à Édouard VII, de Jean Jaurès à Willy Brandt ! Enfin l’esperanto fut langue officielle, une fois au moins, d’un minuscule « État » : l’Insula de la Rozoj (« l’île aux roses » en espéranto). Créée de toutes pièces lui aussi, en 1968, sur une plate-forme au large des côtes italiennes, cette île artificielle disparut après quelques mois, engloutissant avec elle le rêve d’une langue reconnue au niveau international. 

Cette année, en raison des grèves, les festivités prévues par l’Association française des cheminots pour l’espéranto (AFCE) et Espéranto Paris Île-de-France, sont annulées. E revanche, en province, des événements sont maintenus, comme à Avignon, ce 15 décembre, au centre le "La Souvine" de 9h à 16h ; à Saint-Raphaël, rendez-vous dans la rue Zamenhof, dès 11h3 ; à Amien ou à Toulouse… Mais, la journée de Zamenhof est un événement international. Voici la liste des fêtes sur tous les continents, certaines ont eu lieu hier, samedi.

Le docteur Ludwik Lejzer Zamenhof était un médecin ophtalmologiste polonais, né à Białystok, dans l'Empire Russe, le 15 décembre 1859, il y a donc exactement 160 ans aujourd’hui.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 décembre 2019

 
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