L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1887, Albanie, Enseignants, 7 mars, Langues Bruno Teissier 1887, Albanie, Enseignants, 7 mars, Langues Bruno Teissier

7 mars : la journée des enseignants albanais, une fête patriotique

Cette fête albanaise célèbre l’ouverture, le 7 mars 1887, de la première école enseignant en langue albanaise, une étape importante dans l’émergence d’une nation albanaise qui commençait à réclamer un État. Cette fête est aujourd’hui aussi célébrée au Kosovo et en Macédoine du nord.

 

Cette fête albanaise célèbre l’ouverture, le 7 mars 1887, de la première école enseignant en langue albanaise, une étape importante dans l’émergence d’une nation albanaise qui commençait à réclamer un État.

Jusque-là l’enseignement était en grec, dans des écoles tenues par l’Église orthodoxe, ou en turc, car l’Albanie était une province de l’Empire ottoman. Cette première école, laïque et albanophone, a été créée à Korçë (ou Koritza) une petite ville à majorité albanaise située aux confins de l’Épire et de la Macédoine où vivaient aussi de nombreux Grecs ainsi que des Slaves, des Aroumains, des Roms... À Korçë, il y avait trois écoles turques et quatre écoles grecques, aucune école albanaise, puisque l'enseignement de la langue albanaise était strictement interdit et se faisait en secret au sein de maisons privée, comme un acte de résistance. La création de cette école, au vu de tous, était un acte militant de la part d’intellectuels luttant pour la reconnaissance de la culture albanaise. Elle s’inscrit dans le mouvement de la Renaissance albanaise dont Pandeli Sotiri, son premier directeur, est un éminent représentant. L’idée était que sans un travail sur la langue albanaise, il n’y avait pas de nation albanaise en mesure de créer un État. À l’ouverture de l’école, il n’y avait que 35 élèves, mais dès l’année suivante, ils étaient plus de 200. Cette école a fonctionné pendant près de 20 ans, harcelée par les Grecs qui ambitionnaient d’annexer la région.

La Journée des enseignants (Dita e mësuesit), était particulièrement fêtée à l’époque communiste, les élèves choisissaient leurs meilleurs représentants, qui allaient visiter la maison du professeur. Le professeur les attendait avec des bonbons et des fruits, tandis que les élèves apportaient des fleurs ou un livre. Aujourd'hui, la fête des professeurs est organisée au sein de l'école, avec des concerts et diverses animations. Les cadeaux reçus par les enseignants sont plus variés. Autrefois, les enseignants les plus méritants recevaient des décorations comme Professeur méritoire ou Professeur du peuple.

Depuis les années 1990, lette fête du 7 mars, est également célébrée au Kosovo, en souvenir de l’époque où les Albanais de la région étudient secrètement leur langue, car les écoles n’enseignaient que le serbe.

C’est aussi à Korçë que fut ouverte quelques années plus tard, la première école pour fille en Albanie. Peu après l’indépendance de l’Albanie, proclamée le 28 novembre 1912, la ville fut occupée par les Grecs, puis récupérée par les Albanais. En 1914, elle est à nouveau prise par les Grecs, puis par les Autrichiens et finalement par les Français, lesquels ont administré la ville pendant quelques mois en 1918. Ils y ont, eux aussi, créé une école et un lycée français où ont étudié plusieurs personnalités qui formeront les élites albanaises du XXe siècle, notamment Enver Hoxha, le futur dictateur communiste, qui y étudia, y enseigna et y fut initié au marxisme.

À l’échelle internationale, la Journée mondiale de l’enseignant a été fixée par l’Unesco le 5 octobre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La fête dans une école albanaise de Macédoine du nord

L’école de Korçë a été rénovée.

Lire la suite
Langues, 1887, 15 décembre Bruno Teissier Langues, 1887, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : c'est la fête de l'espéranto !

Les espérantistes du monde entier se réunissent pour chanter, faire du théâtre ou, tout simplement, parler espéranto, la seule langue créée de toutes pièces et encore pratiquée dans le monde par une population évaluée à deux millions de personnes selon l’Unesco.

 

Les espérantistes du monde entier se réunissent chaque 15 décembre pour chanter, faire du théâtre ou, tout simplement, parler espéranto autour d’une bonne table. Ce jour est la date anniversaire de Ludwig L. Zamenhof, créateur polonais, en 1887 sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (« celui qui espère ») d’une  langue qui se voulait internationale et universelle. C’est une langue créée à partir d’éléments puisés dans des langues vivantes de vaste diffusion. Elle est pratiquée dans le monde par une population évaluée à deux millions de personnes selon l’Unesco. Si elle eut ses pourfendeurs, défenseurs des langues nationales, elle connut aussi des soutiens inattendus, de Gandhi à Édouard VII, de Jean Jaurès à Willy Brandt ! Enfin l’esperanto fut langue officielle, une fois au moins, d’un minuscule « État » : l’Insula de la Rozoj (« l’île aux roses » en espéranto). Créée de toutes pièces lui aussi, en 1968, sur une plate-forme au large des côtes italiennes, cette île artificielle disparut après quelques mois, engloutissant avec elle le rêve d’une langue reconnue au niveau international. 

Cette année, en raison des grèves, les festivités prévues par l’Association française des cheminots pour l’espéranto (AFCE) et Espéranto Paris Île-de-France, sont annulées. E revanche, en province, des événements sont maintenus, comme à Avignon, ce 15 décembre, au centre le "La Souvine" de 9h à 16h ; à Saint-Raphaël, rendez-vous dans la rue Zamenhof, dès 11h3 ; à Amien ou à Toulouse… Mais, la journée de Zamenhof est un événement international. Voici la liste des fêtes sur tous les continents, certaines ont eu lieu hier, samedi.

Le docteur Ludwik Lejzer Zamenhof était un médecin ophtalmologiste polonais, né à Białystok, dans l'Empire Russe, le 15 décembre 1859, il y a donc exactement 160 ans aujourd’hui.

 
esperanto.jpg
Lire la suite