29 septembre : en mémoire de la deuxième intifada
Les Palestiniens commémorent chaque année les morts de la Seconde Intifada (لإنتفاضة الفلسطينية الثانية), déclenchée il y a exactement 22 ans, par la visite d’Ariel Sharon, le 28 septembre, accompagné d’une centaine d’hommes armés, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. La situation était très tendue depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995, en raison de la politique menée par son successeur Benyamin Netanyahou qui n’avait jamais caché son hostilité aux accords d’Oslo. Depuis l’échec du sommet de Camp David, en juillet 2000, une simple étincelle suffisait à provoquer une nouvelle intifada. Les manifestations des Palestiniens ont été très durement réprimées par la police (7 morts), déclenchant une révolte qui a duré, plusieurs années. Que reste-t-il des luttes palestiniennes vingt ans après et qu’en est-il de leurs soutiens dans le monde arabe ? La seconde intifada n’a-t-elle été qu’un simple baroud d’honneur des défenseurs d’une cause perdue ?
«Le 30 septembre, premier jour du véritable soulèvement, une fusillade éclate entre Palestiniens et Israéliens, au carrefour de Netzarim, dans la bande de Gaza. La mort d’un enfant palestinien de douze ans, Mohamed Al-Doura, filmée par la caméra de France 2, diffusée le soir même au « 20 heures », fait le tour du monde et devient dans le monde arabe une sorte d’icône. Les Israéliens, déplorant le drame, ne feront cependant aucune difficulté pour reconnaître, dès le lendemain, la probable origine israélienne du tir mortel. » Guillaume Weill-Raynal, Confluence méditerranéenne.
À la fin de l’année 2002, après 27 mois d’intifada, 2073 Palestiniens et 685 Israéliens sont morts. Ariel Sharon devenu premier ministre d’Israël décide de construire un mur le long de la frontière séparant Israël des territoires occupés. Le gouvernement israélien actuel a promis l’annexion pure et simple de l’essentiel de ces territoires. Un projet qui ne soulève dans le monde que de vagues protestations. Dans le monde arabe le soutien à la cause palestinienne n’est plus qu’une incantation à date régulière.
Septembre 2020, Israël vient de faire la paix avec deux nouveaux États arabes. La cause palestinienne n’est quasiment pas mentionnée dans leurs accords bilatéraux.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde