L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1953, URSS, Géorgie, Russie, 5 mars, héros national Bruno Teissier 1953, URSS, Géorgie, Russie, 5 mars, héros national Bruno Teissier

5 mars : Staline, mort il y a 70 ans, se porte de mieux en mieux

Staline est mort le 5 mars 1953. Des milliers de personnes viennent lui rendre hommage, partout en Russie. La nostalgie de l’URSS est largement entretenue par le régime du dictateur Poutine. Lequel a encore, récemment, inauguré une nouvelle statue de son homologue soviétique.

 

Chaque année, pour l’anniversaire de la mort de Staline (годовщина смерти сталина), Vladimir Poutine évoque le grand homme, la Grande Guerre patriotique et la Grande Russie, dénommée URSS, sur laquelle il régnait. L’hymne soviétique, dans une version rénovée, est à nouveau utilisé. Une nouvelle statue de Staline a encore été inaugurée par Poutine en janvier 2023. L’image du dictateur soviétique a été complètement remise au goût du jour par le dictateur russe.

Chaque 5 mars, la foule des admirateurs du « Petit père des peuples » se presse dans un coin de la place Rouge pour lui rendre hommage. Staline est responsable de la mort et de la déportation de plusieurs de dizaines de millions de personnes. Et pourtant, il continue d’être admiré en Russie par une partie croissante de la population. Les mauvais

souvenirs sont désormais bannis des manuels scolaires. Il n’est plus question des purges (700 000 personnes exécutées rien qu’en 1937-1938) ni des déportations, du Goulag, des famines, de la censure et de la propagande. En décembre 2021, l’association Mémorial a été dissoute. C’est elle qui depuis les années 1980 avait courageusement raconté l’histoire des millions de victimes du dictateur soviétique. Que va faire Poutine de l’extraordinaire fond de documentation des exactions de Staline qu’elle avait constitué en quatre décennies d’investigation ? De Staline, la jeunesse ne doit connaître que sa gloire de co-vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et la puissance d’une URSS qui dominait un espace allant de l’Allemagne à la Mongolie. Selon un sondage de l’institut Levada publié en 2019, plus de 70% de la population russe estime que Staline a joué un rôle positif dans l’histoire du pays. Ils étaient deux fois moins nombreux au début des années 2000. Des nostalgiques de l’époque soviétique viennent ainsi fleurir tous les ans sa tombe sur la place Rouge, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 5 mars 1953. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire.

En décembre 2021, lors du traditionnel dernier tournoi de hockey de l’année, à Moscou, l'équipe russe est entrée sur la glace vêtue d'un uniforme soviétique, enthousiasmant un public qui agitait le drapeau soviétique. Nostalgie quand tu nous tiens ! Berlin 1953, Budapest 1956, Prague, 1968, Gdansk 1981,… Minsk 2020, Kiev 2022… la logique est la même aux yeux du bon peuple russe. 

 

En octobre 1961, le corps de Staline a été retiré du mausolée de Lénine, sur la place Rouge, à Moscou, pour être placé, plus modestement, dans la nécropole près du mur du Kremlin. C’est la que la foule de ses admirateurs lui rend hommage chaque 5 mars.

 

En Géorgie, à Gori dans sa ville natale, on n’a déboulonné sa statue qu’en 2010. Pour finalement la ressortir en 2013 et la placer devant le musée qui a été constitué à sa gloire. Chaque 5 mars, des centaines de personnes viennent lui rendre hommage.  Une cérémonie est organisée dans une église, avant un bon repas pris dans le meilleur hôtel-restaurant de la ville, chez “Joseph”, bien sûr.  On peut y déguster les plats préférés de Staline et réserver sa chambre. 

staline-5mars.jpg

Un attachement quasi religieux pour certains

À Kaspisk, au Daghestan, une rue de la ville a été renommée en l'honneur de Staline… Staline est aussi largement fêté pour son anniversaire officiel, chaque 21 décembre ainsi que le 9 mai, journée où il est mis à l’honneur par Vladimir Poutine, lequel a pris ses distances avec Lénine qu’il accuse d’avoir entrainé la perte de l’URSS en en faisant dès l’origine un État fédéral, mais pour mieux valoriser Staline, le héros de Stalingrad. En janvier 2023, le dictateur Poutine inaugurait encore une nouvelle statue de son glorieux prédécesseur, c’était à Volgograd, l’ex-Stalingrad, bien sûr. Dans le discours que Poutine sert aux Russes, le vainqueur de 1945 a éclipsé le tyran de la Grande Terreur. S’attaquer à Staline revient, pour Poutine, à participer au complot ourdi par les Occidentaux visant à faire de la Russie un pays de second rang. Le discours de la Grande Patrie et de la Russie éternelle fonctionne sur la majeure partie de la population qui n’en a jamais connu d’autre. Le culte du grand homme n’est pas sans rappeler les sentiments qui animaient autrefois la paysannerie russe à l’égard du tsar Nicolas II.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Un pastiche qui en dit long sur la relation entre les deux hommes.

Lire la suite
1943, URSS, 2 février Bruno Teissier 1943, URSS, 2 février Bruno Teissier

2 février : fêter les 80 ans de la bataille de Stalingrad pour légitimer l’agression de l’Ukraine ?

Pour les Russes, Stalingrad est devenue le symbole même de la victoire sur le nazisme, la bataille occupe une place centrale dans le patriotisme que promeut le Kremlin. Poutine participe à la célébration pour légitimer sa guerre de destruction lancée contre l’Ukraine, un État présenté par la propagande du Kremlin comme un État nazi.

 

Pour les Russes, Stalingrad est devenue le symbole même de la victoire sur le nazisme, la bataille occupe une place centrale dans le patriotisme que promeut le Kremlin. Chaque année, le 2 février est célébré comme une véritable fête nationale. Pour ce 80e anniversaire de la bataille de Stalingrad (80-летие Сталинградской битвы), le dictateur Poutine présent à Volgograd, redevenue Stalingrad le temps d’une journée (provisoirement car les habitants de la ville sont majoritairement opposés au changement de nom). Il est là, avant tout, pour légitimer sa guerre de destruction lancée contre l’Ukraine, un État présenté par la propagande du Kremlin comme un État nazi.

Le musée de la bataille de Stalingrad, un lieu de pèlerinage aussi incontournable qu’émouvant pour les Russes, accueille chaque 2 février des cérémonies de remise de décorations pour les familles de soldats tués en Ukraine. Poutine le visite ainsi que kourgane Mamaïev (Мамаев Курган), la coline où se trouve le mémorial de la bataille, pour y déposer une gerbe à la flamme éternelle située dans le hall de la gloire militaire. Le programme de la visite comprend également le discours du président lors d'un concert dédié au 80e anniversaire de la défaite des troupes nazies. Dans le musée du panorama, l’objectif de la visite du chef de l'État est la rencontre de représentants d'organisations publiques patriotiques et de jeunesse. Une entrevue entre Vladimir Poutine et le gouverneur de la région de Volgograd Andrey Bocharov est également au programme.

Après six mois de combats, la bataille s’achève le 2 février 1943 par la reddition du feld-maréchal von Paulus, de son état-major et de ses… 110 000 soldats. Il y a 80 ans jour pour jour. C’est la plus longue bataille jamais menée en Europe, son bilan est effroyable : la ville, qui comptait 600 000 habitants, a été rasée à près de 90 %. Au total, 1 million de soldats russes ou ukrainiens et 700 000 militaires allemands, roumains, italiens, hongrois et croates ont été tués, blessés ou disparus. Aujourd’hui encore, les steppes entourant la ville rendent chaque année des centaines de corps de soldats des deux camps. En 2022, plus de 1200 militaires de l’Armée rouge ont encore été retrouvés.

Volgograd, comme Coventry ou Hiroshima, fait partie du réseau international des cités martyres de la Seconde Guerre mondiale. L’ex-Stalingrad, auquel François Mitterrand a décerné la Légion d’honneur en 1984, est l’otage de son histoire tragique. La bataille de Stalingrad regroupe en réalité une succession de combats qui se sont tenus entre le 17 juillet 1942 et le 3 février 1943 dans la ville du même nom et à ses alentours. La défaite allemande marque le début du retournement de la Seconde Guerre mondiale vers la victoire des Alliés. La bataille est tous les livres d’Histoire autant en Occident qu’en Russie. Cela dit, Stalingrad ne constitue pas la fin des victoires allemandes et le retournement de la guerre s’est aussi  joué à Guadalcanal, dans le Pacifique, où les Américains ont écrasé les Japonais ainsi qu’en Afrique du Nord, avec l’opération Torch, le premier débarquement allié puis la victoire d’El Alamein, remportée par les Anglais face à l’Afrika Korps d’Erwin Rommel

Aujourd’hui en Russie, la bataille est devenue un véritable objet de propagande. Les cérémonies des dernières années célébrant Stalingrad sont bien plus pompeuses qu’à l’époque soviétique. Cette année, la mémoire de cette boucherie est difficilement dissociable de celle qui se produit depuis presque un an en Ukraine à l’initiative de Moscou.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Staline va bien, il se porte même de mieux en mieux. À Volgograd, face au musée, une statue du « petit père des peuples » a été inaugurée ce 1er février. Le dictateur soviétique y figure (au centre), entre Georgy Zhukov et Alexander Vasilevsky, les deux héros de la bataille de Stalingrad.

À Paris, la célèbre victoire a été commémorée par un groupuscule de communistes prorusses, le PRCF, au métro Stalingrad bien sûr.

Lire la suite
1879, Géorgie, Russie, URSS, 21 décembre Bruno Teissier 1879, Géorgie, Russie, URSS, 21 décembre Bruno Teissier

21 décembre : l'anniversaire de Staline, gloire de la Russie éternelle

À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant fortement encouragé par le régime de Poutine.

 

En Russie, le dictateur est revenu vraiment en grâce depuis quelques années. À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant. L'extrême droite voue elle aussi un culte à ce personnage qui avait fait de la Russie l'une des deux grandes puissances mondiales. Petit à petit, le voilà réhabilité par le régime de Poutine, même s'il ne l'avoue pas ouvertement. Il a été devancé par la population russe qui admet avoir une image plutôt positive de l'ancien leader communiste. Poutine qui ne critique jamais Staline, lui sait gré de la grandeur de la Russie à l’époque de son règne, au mépris de 10 à 20 millions de morts, mais en Russie, on tâche d’oublier les victimes, seul compte le prestige du pays. Plus aucune rue ne porte son nom, mais la tombe de Staline est fleurie chaque 21 décembre, comme chaque 3 mars pour l’anniversaire de sa mort. Ici ou là des statues de Staline sont réapparues.

Le 9 mai, fin de la « Grande Guerre patriotique » est une autre occasion de célébrer très officiellement Staline et Poutine ne s’en prive pas. La ville de Stalingrad, aujourd’hui Volgograd, pourrait même retrouver son nom. On en parle. Lançant sa guerre contre l’Ukraine en prétendant anéantir des nazis, Vladimir Poutine a cru endosser le costume de celui qu’il considère comme un héros de la Russie éternelle. Erreur tragique, la fin de Poutine risque d’être plus pitoyable encore que celle de Staline.

Le 21 décembre est la date officielle de l'anniversaire du « Petit père des peuples », celle qui est cultivée par ses admirateur. En réalité, Ioseb Besarionis dze Jughashvili, dit Staline est né à Gori, en Géorgie, le 6 décembre 1878 du calendrier julien, soit le 18 décembre du calendrier Grégorien et non le 21 décembre 1879 comme indiqué par les autorités. Ce glissement de quelques jours et d’une année date de l’époque où il était un révolutionnaire clandestin, vivant sous des faux noms, une manière de préserver son anonymat. Officiellement, on fête donc son 143e anniversaire.

 
stalin1.png

Militants communistes

stalin2.png

Moscou, en famille pour visiter sa tombe

À Gori, sa ville natale, quelques vieux nostalgiques

Lire la suite
1940, Pologne, URSS, Russie, massacre, 13 avril Bruno Teissier 1940, Pologne, URSS, Russie, massacre, 13 avril Bruno Teissier

13 avril : à Katyn, le massacre des élites polonaises sur ordre de Moscou

Pologne célèbre par un jour férié, la Journée du souvenir des victimes du massacre de la forêt de Katyń au printemps 1940 par les Soviétiques.

 

Le 13 avril est désigné en Pologne comme la Journée du souvenir des victimes du massacre de la forêt de Katyń (Dzień Pamięci Ofiar Zbrodni Katyńskiej) en 1940. Longtemps Moscou a nié le crime et en a accusé les nazis. Ce n’est qu’en 1990, à l'occasion du 50e anniversaire du massacre, que l'Union soviétique a officiellement reconnu sa responsabilité dans la mort de plus de 20 000 Polonais sommairement exécutés par le NKVD (le Commissariat du peuple aux affaires intérieures) au printemps 1940.

La Russie est constamment en quête d’un contrôle absolu de ses marges. Suite au Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, les troupes de l’Allemagne nazie et celles de l’URSS ont envahi la Pologne, la faisant disparaître de la carte. Chacune occupant une moitié du pays. Le projet, non avoué, était aussi de faire disparaître la Pologne en tant que nation afin de mieux contrôler le territoire. Éliminer les élites était dans l’esprit de Staline, un moyen d’y parvenir. Près d’un demi-million de Polonais sont déportés au Goulag entre septembre 1939 et juillet 1941. Parmi eux, 21 892 personnes sont transportées en camion vers les cinq sites d'exécution. Le plus célèbre se situe dans la forêt de Katyń, près de Smolensk, à 50 km de la frontière biélorusse. Les victimes sont principalement des officiers, mais ont compte aussi des étudiants, des médecins, des ingénieurs, des enseignants… ils sont abattus d’une balle dans la nuque et ensevelis dans des fosses communes. Ceux qui ont écrit une dernière lettre à leur famille avant de mourir ont, involontairement, livré leur adresse. Ce qui a permis aux Soviétiques de déporter 60 667 personnes supplémentaires au Kazakhstan dans conditions inhumaines. Beaucoup ne reviendront pas. Pendant cette période (été 1939- été1941), quelque 150 000 Polonais auront perdu la vie du fait des exécutions et des  persécutions soviétiques.

Pendant la guerre froide, les crimes de Katyn ont été attribués aux nazis qui ont occupé la région à partir d’août 1941. C’est d’ailleurs l’armée allemande qui découvre le premier charnier à ce moment-là. La presse nazie exploite largement, la macabre découverte. Mais l’URSS est dans le camp allié… La controverse durera jusqu’à la fin des années 1980, dans des documents sont découverts fortuitement en Russie, dans le contexte de la glasnost, qui permettent d'établir la responsabilité soviétique dans le massacre de Katyń. Après quelques atermoiements, Gorbatchev présente ses excuses officielles au peuple polonais lors d'une cérémonie organisée au Kremlin, le 13 octobre 1990, à l'occasion de la journée mondiale pour les victimes de Katyń. En 2010, la Douma russe reconnaît la responsabilité directe de Staline en s’appuyant sur des documents conservés dans les archives secrètes du Kremlin prouvent que Staline a bien ordonné personnellement ce massacre. La même année, Vladimir Poutine explique le massacre par une vengeance de Staline pour la mort de 32 000 soldats et officiers russes pendant la guerre avec l'URSS en 1920-1921. Dans le cadre de la réhabilitation de Staline, ce crime est aujourd’hui effacé des manuels d’histoire de la Russie. La chape de plomb sur la vérité historique est retombée.

C’est en 2007 que la Journée du souvenir des victimes du massacre de la forêt de Katyń, a été fixée au 13 avril par le Sejm (la chambre basse du parlement polonais). Elle est depuis commémorée chaque année par un jour férié. En 2010, alors qu’il se rendait sur le site du massacre avec une importante délégation, l’avion du président polonais s’est écrasé près de Smolensk, le 10 avril. Un drame qui donne lieu à d’autres commémorations et d’inévitables rumeurs sur l’origine de l’accident qui a décimé la classe politique polonaise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1957, URSS, Russie, Kabardino-Balkarie, 28 mars Bruno Teissier 1957, URSS, Russie, Kabardino-Balkarie, 28 mars Bruno Teissier

28 mars : le Jour de la renaissance de la nation Balkar

La république autonome de Kabardino-Balkarie, composante de la Fédération de Russie, célèbre sa restauration le 28 mars 1957, après 13 ans de déportation du peuple Balkar.

 

Les Balkans sont un peuple turc habitants au nord du Caucase, ils n’ont pas été massacrés par Poutine comme leurs voisins les Tchétchènes, mais ils ont subi sous Staline, une déportation, dans leur totalité, comme les Tatars de Crimée et d’autres minorités ethniques de l’ex-URSS.

En 1942, une partie importante de la république soviétique autonome de Kabardino-Balkarie a été occupée par les troupes allemandes. Au début de l’année 1943, l'Armée rouge l’a libéré. Mais, l'année suivante, le chef du NKVD (le ministère de l'Intérieur) Lavrentiy Beria ordonne la déportation de tous les Balkars. 

La raison officielle de cette déportation était la prétendue collaboration des Balkars avec les nazis. En réalité, l'expulsion des Balkars faisait partie d'un programme de colonisation forcée et de transfert de population qui a touché des millions de personnes appartenant à des minorités ethniques soviétiques. L'ordre de commencer la déportation des Balkars fut donné au petit matin du 8 mars 1944. En deux heures environ, toute la population des Balkans a été transportée à Naltchik (la capitale). De là, ils ont été déportés vers le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'oblast d'Irkoutsk et l'Extrême-Nord dans des convois ferroviaires. 20% d’entre eux sont morts pendant cette déportation. Leur république devient la Kabardie.

Après la mort de Staline, en 1953, la situation évolue. En 1956, ils seront autorisés à revenir et le 28 mars 1957, la Kabardie redevient la Kabardino-Balkarie. C’est cet anniversaire qui est fêté aujourd’hui comme le Jour de la renaissance de la nation balkar.  Les Balkars ont trouvé leurs maisons et leurs fermes pillées et en ruines. On les a aidés à les reconstruire, mais ils n'ont jamais reçu de compensations financières pour leurs biens perdus ou leurs souffrances en exil. 

Cette journée de commémoration a été officiellement instituée par le président de Kabardino-Balkarie, Valeriy Kokov, en 1994, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la déportation. Certains habitants de la république estiment toutefois que les festivités auraient dû être calées sur le 3 mai, date anniversaire du retour, en 1957, des premiers déportés.

La Journée du renouveau du peuple balkar est marquée par des concerts, des spectacles, des expositions, des compétitions sportives, des courses de chevaux, des courses automobiles et d'autres événements organisés dans toute la république. Chaque année, des fleurs sont déposées sur le monument à Kaysyn Guliyev, poète national.  Une procession et un rassemblement équestre ainsi qu’un rallye de voitures tout-terrain sont organisés à Naltchik, sur le trajet de la déportation.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite