L’Almanach international

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1991, Bangladesh, Inde, fête du printemps Bruno Teissier 1991, Bangladesh, Inde, fête du printemps Bruno Teissier

13-14 février : Pohela Falgun, le premier jour du printemps des Bengalis

Pohela Falgun est le premier jour du printemps du mois de Falgun, le onzième mois du calendrier bengali.  Après la sécheresse de l'hiver, de nouvelles feuilles commencent à pousser sur les arbres et la nature orne les branches de nouvelles fleurs colorées comme les vêtements traditionnels que portent les jeunes gens ce jour-là.

 

En bengali, pohela signifie « premier » et Falgun est le onzième mois du calendrier bengali. Au Bangladesh Pohela Falgun (পহেলা ফাল্গুন) tombait autrefois le 13 février, mais depuis une modification locale du calendrier bengali (en 2020), elle est célébrée le 14 février, soit le même jour que la Saint-valentin. Depuis les deux fêtes ont tendance à fusionner chez les Bangalais. D’autant que l’une a été inventée alors que l’autre commençait seulement être connue en Asie. En effet, Pohela Falgun est une fête récente, elle a été lancée en 1991 par des étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Dhaka, capitale du Bangladesh où ont lieu chaque année divers événements culturels.

Pohela Falgun est également fêtée en Inde et connue sous le nom de Basanta Utsab (বসন্ত উৎসব, littéralement, la « Fête du Printemps ») au Bengale Occidental mais aussi dans les autres États indiens qui ne sont pas de culture bengalie, notamment l'Assam, le Tripura, le Jharkhand et l'Orrisa. En Inde, on a conservé la date du 13 février.

Pohela Falgun est le premier jour du printemps. Après la sécheresse de l'hiver, de nouvelles feuilles commencent à pousser à nouveau sur les arbres et la nature orne les branches de nouvelles fleurs colorées. Les femmes ont pris l’habitude de s’habiller de saris de couleur bashonti (jaune ou orange) et ornées d'ornements floraux, tandis que les garçons portent des panjabis colorés. Vêtus de tenues traditionnelles, les gens, surtout les jeunes, se pressaient en grand nombre dans les magasins de fleurs et les lieux de sortie. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 février 2025

 
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2005, Liban, assassinat, 14 février Bruno Teissier 2005, Liban, assassinat, 14 février Bruno Teissier

14 février : le souvenir lointain de Rafic Hariri

Le 14 février est un jour férié au Liban. Mais qui se souvient de Rafic Hariri, symbole du renouveau économique du pays, alors que le Liban est aujourd’hui ruiné et plus divisé que jamais ? Son assassinat spectaculaire, opéré par des forces pro-syriennes, avait pourtant choqué le monde entier. Pour ce 19e anniversaire son fils est de retour à Beyrouth, parviendra-t-il à sortir le Liban de sa dérive mortifère ?

 

L’annonce de son assassinat spectaculaire, le 14 février 2005, dans une attaque terroriste (environ 1 800 kilogrammes de TNT explosant alors que son cortège traversait Beyrouth) avait provoqué un sursaut démocratique, une « révolution du cèdre » annonciatrice d’un nouveau Pacte national qui scellerait — enfin — la vraie réconciliation nationale après quinze ans de guerre civile… Cet élan appartient à l’histoire ancienne.

Le 14 février est un jour férié au Liban. Mais qui se souvient de Rafic Hariri, symbole du renouveau économique du pays, alors que le Liban est aujourd’hui ruiné, et plus divisé que jamais ? Même dans son fief de Saïda la commémoration de la mort d’Hariri se fait chaque année un peu plus discrète. Le pays n’a plus de président depuis octobre, il est menacé d’une guerre avec son voisin. Le courant politique que représentait Rafic Hariri est aujourd’hui marginalisé, son fils Saad Hariri, a quitté la vie politique en 2021, mais ce dernier est de retour à Beyrouth pour ce 14 février 2024 à l’occasion du 19e anniversaire de la mort de son père.… Certains se prennent à rêver à un retour au pouvoir du Courant du futur, pro Hariri. Pour l’heure, ce sont les milieux pro-syriens, et profondément anti-israéliens, ceux-là mêmes qui ont fomenté l’assassinat d’Hariri, qui se sont imposés à la tête d’un pays à la dérive.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 février 2024

Le mémorial de la place des Martyrs

 
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Fêtes traditionnelles, 14 février Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, 14 février Bruno Teissier

14 février : la Saint-Valentin, une fête mondialisée décriée ou célébrée, selon les pays

Cette fête des amoureux est franchement ringarde en Occident, sauf aux États-Unis où elle reste très populaire. Dans le reste du monde, elle est au contraire perçue comme un symbole des coutumes occidentales qui fascinent les uns et que d’autres rejettent avec vigueur. La Saint-Valentin et son décorum très kitsch connaissent un grand succès en Chine et au Japon, elle est interdite en Iran, mal vue en Inde ou en Arabie…

 

La Saint-Valentin, cette fête des amoureux est franchement ringarde en Occident où elle n’est plus guère fêtée aujourd’hui, sauf aux États-Unis où elle reste très populaire. Dans le reste du monde, sans doute en raison de son succès dans le monde anglo-saxon, elle est au contraire perçue comme un symbole des coutumes occidentales qui fascinent les uns et que d’autres rejettent avec vigueur.

En Chine, les jeunes générations ont largement adopté cette fête qui éclipse aujourd’hui la traditionnelle Qīxī qui, cette année, tombera le 22 août et que les autorités tentent en vain de promouvoir. En Chine, beaucoup de couples se marient encore jour de la Saint-Valentin, comme aux Philippines où certaines localités offrent des cérémonies de masse sans frais.  Partout en Asie de l’Est, le prix des roses rouges explose ce jour-là. À Singapour, on dépense beaucoup en cadeaux entre amoureux.

Au Japon, la Saint-Valentin connaît un grand succès depuis les années 1960. Ce jour-là, ce sont les femmes qui offrent des chocolats aux hommes, giri-choco  pour les amis ou les collègues de travail (là il s’agit de bien calculer le poids de chocolat à distribuer à chacun, pour ne froisser personne) , honmei-choco pour leur amoureux, assortis parfois d’un cadeau plus personnel comme une cravate. Le 14 mars, Jour blanc, les hommes feront un cadeau en retour à leur dulcinée ou, par obligation, à leur collège de travail comme celles-ci ont fait le 14 février.  Les chocolatiers japonais réalisent la moitié de leurs ventes annuelles à cette période de l'année. Les Coréens ont adopté les mêmes traditions.

La Saint-Valentin, toutefois, n’est pas acceptée partout. Dans le monde musulman, cette fête, jugée décadente, est plutôt mal vue, comme en Malaisie voire quasiment prohibée. En Arabie saoudite, aux alentours du 14 février, la police religieuse pourchassait toute décoration rouge dans les vitrines de magasins, les emballages cadeaux à motifs de cœurs sont également interdits. Jusque vers 2018, il n’était pas question, le 14 février, pour les fleuristes de vendre des roses rouges. Du coup, elles se négociaient sous le manteau quatre ou cinq fois leur prix. Finalement, face à la déferlante de tout un commerce parallèle, les autorités saoudiennes ont lâché du lest depuis 4 ou 5 ans.

En Iran, c’est l’inverse, la Saint-Valentin selon le kitsch américain a été longtemps tolérée dans les vitrines des magasins. Depuis 2018, la vente de tout ce qui à trait à la Saint-Valentin est interdit. Pour la jeunesse des classes moyennes et aisées, la journée malgré tout est l’occasion de sortir en couple, de préférence dans des soirées privées, car ni les bars ni les boîtes de nuit ne sont mixtes en Iran. Les autorités cherchent à contrecarrer cette fête occidentale par la promotion d’une célébration d’origine zoroastrienne : Sepandārmazgān (سپندارمذگان ), le 24 février, mais sans grand succès. Au Pakistan, la Saint-Valentin, apparue dans les années 1990 , a été également interdite récemment.

En revanche, la Saint-Valentin est de retour à Mossoul. Interdite durant l’occupation de la ville par le groupe État islamique (EI), la fête des amoureux a pris possession des rues de Mossoul, l’ex-capitale irakienne de l’organisation djihadiste. À Bagdad, la ville et les magasins se parent de rouge. Même chose au Caire où les magasins arborent des ours en peluche de couleur rouge chaque 14 février.

En Inde, au contraire, la Saint-Valentin est vue comme une importation coloniale, contraire à l’identité indienne. Il y a quelques semaines, l'Animal Welfare Board of India avait invité à observer le 14 février comme le Cow Hug Day (Jour du calin avec une vache), censé être plus conforme à la tradition védique. Devant les moqueries que cette initiative a provoqué, le gouvernement indien y a finalement renoncé, il y a quelques jours.

La Saint-Valentin a des concurrents locaux :  en Espagne, la Sant-Jordi, le 23 Avril ; au pays de Galles, le 25 Janvier ; au Brésil, c’est le 12 Juin, veille de la Saint-Antoine, saint protecteur des amoureux car la Saint-Valentin, tombe souvent en période de carnaval… 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 février 2023

 
Au Caire

Au Caire

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Bangladesh, Bengale, Inde, Nouvel an Bruno Teissier Bangladesh, Bengale, Inde, Nouvel an Bruno Teissier

14-15 avril : Pohela Boishakh, le nouvel an bengali

Ces festivités du Nouvel An réunissent tous les Bengalis, quelle que soit leur religion. C’est notamment la plus grande fête laïque du Bangladesh.

 

C’est Pohela Boishakh ( পহেলা বৈশাখ ), le Nouvel An bengali qui inaugure l’année 1429. Ce jour, appelé aussi Naba Barsha, est férié au Bangladesh dont c’est plus grand festival culturel non religieux du pays, ainsi que dans les États indiens du Bengale occidental, du Tripura et d'Odisha (Orissa). Les festivités durent plusieurs jours et concernent tous les Bengalis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion. 

Le festival est célébré avec des processions, des foires et du temps passé en famille. Aujourd’hui, les Bengalis se souhaitent “Shubho Noboborsho” (শুভ নববর্ষ), qui signifie " Bonne année ".

Ce matin à l’aube, les étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Dacca (ou Dhaka)  organisent une procession de masse appelée Mangal Shobhajatra ou Mangal Shovajatra ( মঙ্গল শোভাযাত্রা ). Cette manifestation est considérée comme une expression de l'identité laïque du peuple bangladais et comme un moyen de promouvoir son unité par de-là les différences religieuses.  Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO en 2016, classé sur la liste représentative comme patrimoine de l'humanité.

L'ancien calendrier bengali a été modifié plusieurs fois, dernièrement en 2020, le Nouvel An est fêté le 14 avril au Bangladesh et le 15 avril au Bengale Occidental (Inde). Ce Nouvel An est aussi célébré par les Tripuras, Marmas et Chakmas, des peuples des montagnes du nord-est de l’Inde.

#PahelaBaishakh

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2022

 

La procession de masse dans les rues de Dacca (Dakha)

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1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier 1822, Liberia, Fondation du pays Bruno Teissier

14 février : les 200 ans du Liberia, une commémoration qui ne réjouit pas tout le monde

Le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia, un État destiné aux esclaves noirs américains affranchis.

 

Ce lundi 14 février, le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement  la célébration du bicentenaire du Liberia (National Bicentennial Commemoration) au stade sportif Samuel Doe où se déroule un festival culturel. 

La commémoration a débuté quelques jours plus tôt, le 7 janvier 2022, sur l'île de Providence, à l’embouchure due la rivière Mesurado, où l’American Colonization Society a fait débarquer du navire Elizabeth, 86 esclaves américains libres, il y a 200 ans exactement, le 14 février 1822. Deux ans plus tard, la principale localité du pays, Christopolis sera rebaptisée Monrovia du nom du président américain James Monroe qui fut l’un des principaux soutiens de l’American Colonization Society et de son projet de créer un État, baptisé Liberia, pour des esclaves noirs américains affranchis. 

Entre 1822 et 1861, en effet, des milliers de Noirs libres ont été « réinstallés » dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains.  Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons descendants d’esclaves américains. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Ce qui explique que tous les citoyens du Liberia ne se réjouissent pas de la même manière de cette commémoration du bicentenaire du pays.

Ce même jour, la résidence et siège du président de la République, Executive Mansion House, reprend son activité après 16 ans de travaux. Le bâtiment, construit dans les années 1960, avait brûlé  en 2006, lors de la fête d’indépendance du 26 juillet, alors que la présidente Ellen Johnson Sirleaf (en fonction de 2006 à 2018) recevait des invités et des dignitaires étrangers dans les jardins de la présidence.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 février 2022

 
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