L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
15 novembre : la 30e fête des conscrits russes par temps de guerre
C’est la Journée panrusse du conscrit alors que la conscription d’automne bat son plein. Le service militaire russe, dangereux par nature, est particulièrement meurtrier par temps de guerre.
Dans ce pays où le patriotisme se nourrit de militarisme, alimenté par le culte des héros de la « Grande guerre patriotique » (la Seconde Guerre mondiale), on a inventé, en 1992, une fête des conscrits marquée chaque 15 novembre. C’est la Journée panrusse du conscrit (Всероссийский день призывника), alors que la conscription d’automne bat son plein (cette année elle a été retardée d’un mois). D’ordinaire, divers événements sont organisés par les commissariats militaires (agences administratives militaires locales), notamment des excursions dans les unités militaires, des visites de musées et des expositions d'armes. Les commissariats militaires travaillent également avec les parents des conscrits et organisent pour eux des réunions éducatives.
Même en temps de paix, les familles des jeunes de 18 à 27 ans vivent cette période avec anxiété tant l’armée russe est réputée pour maltraiter ses jeunes recrues. Cela était déjà le cas à l’époque soviétique quand les rituels de bizutage, appelé dedovshchina (дедовщина), faisaient de nombreuses victimes. L’Union des comités de mères de soldats, une ONG qui se faisait entendre dans les années 1990, du temps où la parole s’était libérée, est aujourd’hui totalement bâillonnée. Le bizutage reste un problème majeur avec, à présent, le risque d’être envoyé sur le front. L’inquiétude pourtant est d’autant plus vive que le dictateur Poutine a signé, le 5 novembre 2022, un décret autorisant aux personnes reconnues coupables de crimes graves, violences, meurtre, d'être mobilisées dans l'armée russe. Les persécutions des jeunes recrues s’ajoutent aux conditions matérielles lamentables de l’armée russe : manque de nourriture, de vêtements d’hiver…
La loi russe, en principe, interdit de déployer des conscrits en opérations hors des frontières du pays. Mais comme récemment, la Russie affirme avoir annexé une partie de l’Ukraine, de nombreux conscrits ont été envoyés comme chair à canon sur le front ukrainien. Des centaines d’entre eux sont morts dans le Donbass et les familles sont toujours sans nouvelles. La participation des conscrits à la guerre n’est pas nouvelle. Les mères de soldats, à l’époque où elles pouvaient encore s’exprimer, avaient dénoncé la mort de 14 000 soldats lors de la première guerre tchétchène – dont au moins la moitié d’entre eux étaient des conscrits.
Déjà à l’époque soviétiques, les jeunes de 18 à 27 ans tentaient toutes les astuces pour éviter le service militaire ou au moins le retarder à une période ultérieure qu’ils espéraient moins dangereuse. Certains reprennent des études, achètent des certificats médicaux, voire dans l’urgence, épouse des mères célibataires pour se retrouver chargé de famille. En dernier recours certains préfèrent les deux ans d’emprisonnement prévus par le Code pénal, plutôt qu’une année sous les drapeaux. Mais en temps de guerre, ça ne marche plus.
Les autorités russes affirment disposer d’une armée d’un million d’hommes, mais en comptant les 300 000 conscrits effectuant, en ce moment, leur service militaire.
Chaque année, pour la Journée du conscrit (Путешествие призывника), on organise des rencontres solennelles avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, les derniers encore en vie, ou avec des participants à des opérations antiterroristes. Des défilés militaires et des manifestations des forces spéciales peuvent également être organisées ce jour-là.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 novembre 2022
30 juin : le Guatemala fête son armée
La date du 30 juin n’a rien de militaire à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui, en 1871, a mis fin à une dictature
La date du 30 juin n’a rien de militaire, à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui a mis fin à une dictature : celle mise en place par le président Rafael Carrera et poursuivie par son successeur, le maréchal Vincente Cerna. Cette administration dite de la Conservadora a été renversée par les dirigeants libéraux Miguel Garcia Granados et Justo Rufino Barrios le 30 juin 1871.
La date est associée à un bon souvenir puisque le coup d'État a ouvert la voie à la présidence Justo Rufino Barrios. Celui-ci a mis en œuvre de vastes réformes agraires, qui ont conduit à l'épanouissement national. 12 ans d’une présidence réussie. L'anniversaire du soulèvement de 1871 a été longtemps célébré comme le Jour de la Révolution.
Plus tard, le 30 juin a été renommé Jour de l'Armée (Día del Ejército) car le général Justo Rufino Barrios a aussi fondé et organisé les Forces armées guatémaltèques, dotant le pays d'une académie militaire avec formation d'officiers professionnels. Il est également à l’origine de l’École polytechnique, fondée en 1873. La célébration de la Journée de l'armée est marquée par un défilé militaire annuel, généralement organisé à Guatemala City.
Ce jour est férié. Les Guatémaltèques peuvent cette année profiter d'un long week-end à l'occasion de la fête du 30 juin, jour de l'armée.
27 février : la Journée des forces d’opérations spéciales russes
Vladimir Poutine n'a pas expliqué son choix du 27 février comme date de la Journée des forces d'opérations spéciales mais elle coïncide avec le début du processus d’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, le 27 février 2014, précisément…
C’est une journée professionnelle créée par Poutine en 2015 pour rendre hommage aux forces spéciales créées discrètement en 2009 et officialisées par le décret n°103 du 26 février 2015. Ces troupes sont organisées, entraînées et équipées pour utiliser des méthodes de combat qui ne sont pas celles des forces conventionnelles : reconnaissance et sabotage, opérations de subversion, contre-terrorisme, contre-sabotage, contre-espionnage, actions partisanes ou anti-partisanes, cyber attaques… En ce moment même, les forces spéciales russes, pour certaines camouflées derrières des uniformes de l’armée ukrainienne, procèdent au sabotage de tous les points stratégique de la ville de Kiev afin de préparer l’entrée de l’armée régulière russe. Certaines unité ont probablement pour mission d’assassiner le président Zelensky…
Vladimir Poutine n'a pas expliqué son choix du 27 février comme date de la Journée des forces d'opérations spéciales (день сил специальных операций), mais cette date coïncide avec le début du processus d’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. Le 27 février 2014, précisément, des hommes armés en tenue de camouflage banalisée ont pris le contrôle du bâtiment du Conseil suprême et du gouvernement de la République autonome de Crimée, qui à l'époque faisait partie de l'Ukraine, et les jours suivants au-dessus de l'aéroport de Simferopol et autres installations stratégiques de la péninsule. Ils ont opéré en se comportant « très poliment » vis-à-vis de la population locale. Personne n’était dupe de leur provenance mais comme il convenait de ne pas en parler, on s’est contenté de les qualifier de « gens polis ». Si bien que le 27 février est aussi, autant par dérision que par autocensure (typique des régimes totalitaires), qualifiée de « Journée des gens polis » (« День вежливых людей »). Pas sûr que ceux qui ont pour mission de saboter les défenses de l’Ukraine aient le même sens de la politesse. Cette technique d’infiltration parfaitement rodée est appelée la maskirovka.
Ce sont les mêmes “hommes vert” (en tenu militaire mais sans aucun insigne distinctif) qui ont organisé quelques semaines plus tard, le référendum d’indépendance de la Crimée que les opposants à l’emprise russe sur le territoire, ont boycotté (d’où le score soviétique du résultat).
Les opérations spéciales ne sont pas que militaires, ces “gens polis” font aussi de l’entrisme dans les partis politiques occidentaux, surtout de droite ou d’extrême droite mais pas uniquement, ainsi que dans les milieux du journalisme notamment parmi les soit-disant experts en géopolitique qui nous servent le discours du Kremlin. La guerre de Poutine, comme aux plus beaux jours de l’URSS dont il se réclame, est aussi, et avant tout, une guerre des idées : il s’agit de saper tout esprit libéral et démocratique. À ses yeux, depuis 2014, l’Ukraine glissait franchement sur la mauvaise (celle de la démocratie) d’où son agression militaire. L’agitprop russe n’ayant pas suffi à anéantir la nation ukrainienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 janvier : les 30 ans de l’armée de la République d’Arménie
Le Jour des forces armées, jour férié, est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992. Depuis la défaite de 2020, face à l’Azerbaïdjan, l’ambiance de cette journée a totalement changée.
Depuis 2001, l’Arménie célèbre son armée par un jour férié (et chômé depuis 2003). Le Jour des forces armées (Բանակի օր) est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992, soit un mois après la disparition de l’URSS et quatre mois après la déclaration d’indépendance de l’Arménie. Néanmoins, des forces armées arméniennes s’étaient déjà constituées dès février 1988 afin de défendre l’autonomie du Haut-Karabagh. Les deux entités, l’Arménie et le Haut-Karabagh, auront ensuite deux armées distinctes.
Jusqu’en 2020, cette journée de l’armée était l’occasion de défilés militaires triomphants. Avec le choc de la défaite, novembre 2020, de l’armée de défense de l’Astrakh (Haut-Karabakh) épaulée par l’armée arménienne face à l’armée azerbaïdjanaise, appuyée par la Turquie, l’ambiance de la journée du 28 janvier a totalement changé. Aujourd’hui, harcelée aux frontières par les forces azerbaïdjanaises, l’armée arménienne est franchement sur la défensive.
« La situation résultant de la dernière guerre bouleverse un fragile équilibre que la partie arménienne tenait pour acquis. Habituées à un schéma de guerre de tranchée et forte de son avantage sur le terrain, l’armée arménienne et l’armée de défense de l’Artsakh s’étaient retranchées derrière une sorte de ligne Maginot le long d’un territoire re- connu comme azerbaïdjanais. La nouvelle carte issue du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 complexifie considérablement la défense du territoire. »
« Si l’Arménie n’est pas restée les bras croisés pendant que l’Azerbaïdjan poursuivait son effort de guerre, la guerre de l’automne 2020 a toutefois révélé les failles de la stratégie de défense d’Erevan. En premier lieu l’armée arménienne a négligé l’émergence d’une nouvelle doctrine d’emploi de drones et de munitions téléopérées dont l’usage massif durant le récent conflit a démontré la constante évolution. De même, les défenses sol-air (DSA) arméniennes frappées d’obsolescence se sont révélées inadaptées face à l’offensive turco-azerbaïdjanaise.
L’Arménie a fondé sa capacité de dissuasion sur le couple défense populaire-missile à longue portée. Pour cela l’armée de conscription, ajoutée à l’appel aux volontaires et aux forces d’autodéfense de l’Artsakh, aurait pu stopper l’agression comme ce fut le cas lors de la courte guerre d’avril 2016. Mais la guerre de 2020 a montré que cette stratégie était frappée » (deux extraits de la Géopolitique de l’Arménie de Tigrane Yégavian)
Le point sur la situation : une interview de Tigrane Yégavian
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian
1er novembre : le Japon célèbre ses forces armées
C’est la Journée des Forces d’autodéfense qui remplacent depuis 1954 l’armée japonaise. En dépit de possibilités d’action limitées, c’est une des armées les plus puissantes du monde.
Le Japon célèbre son armée ou plutôt ses Forces d’autodéfense, car le Japon vaincu en 1945 est réputé ne pas avoir d’armée. « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation » affirme la constitution de 1947 qui lui a été dictée par le vainqueur américain. Cet article 9 de la loi fondamentale, initialement présenté comme une interdiction totale d'avoir une armée a été réinterprétée en 1954 comme une simple interdiction de comportements offensifs, laissant au Japon le droit d'avoir des troupes exclusivement pour la défense du pays. La géopolitique régionale avait évolué, en pleine guerre froide, il devenait important pour les Occidentaux que le Japon puisse tenir tête à l’URSS ou à la Chine. Face à cette dernière les enjeux géostratégiques sont de plus en plus pressants depuis quelques années. D’ailleurs, l’ancien premier ministre, Shinzō Abe (2012-2020) n’a eu de cesse que d’évoquer la suppression totale de l’article 9 afin que le Japon retrouve sa pleine liberté militaire. Mais, jusqu’à présent, personne ni au Japon ni parmi ses alliés n’a osé sauter le pas de transformer ce qui est connu comme les Japan Self-Defense Forces (JSDF) (自衛隊) en une véritable armée dont la puissance actuelle la classerait parmi les cinq premières du monde. Cela dit, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, une loi de 2001 permet toutefois au JSDF de contribuer aux efforts internationaux de prévention et d'éradication du terrorisme. La formulation est suffisamment large pour permettre une grande latitude dans son interprétation. Aujourd’hui, seul le Parti communiste japonais est pour une lecture stricte de l’article 9, c’est-à-dire un désarmement total du pays.
Le drapeau de l’armée impériale, qui a servi de drapeau de guerre de 1870 à 1945 et qui fut interdit en 1945, n’a pas connu un très long purgatoire, puisqu’il a été réintroduit en 1954 comme pavillon des Forces d’autodéfense du Japon. Il est aussi l’étendard de l’extrême droite japonaise nostalgique et militariste.
La Journée des Forces d’autodéfense (自衛隊音楽まつり) a eu lieu pour la première fois en 1966, elle avait été fixée au 1er juillet (date anniversaire des JSDF, fondées le 1er juillet 1954). Il a finalement été décidé de déplacer la célébration au 1er novembre, car le 1er juillet tombe pendant la saison des typhons et le mauvais temps perturbait fréquemment les célébrations. Le 1er novembre n'est pas un jour férié et le défilé honorant les SDF a généralement lieu durant la dernière semaine d'octobre. Tous les trois ans est organisée la Grande parade des Forces d’autodéfense (自衛隊記念日 観閲式). Cette année, comme en 2020, pour des raisons sanitaires, les cérémonies ont lieu sur les bases militaires sans aucun spectateur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
25 octobre : la fête de l'armée roumaine
La date rappelle de la reconquête sur les nazis, en 1944, de Carei, la dernière ville avant la frontière hongroise. Ce jour était également l’anniversaire du roi Michel.
Chaque 25 octobre, la Roumanie célèbre son armée. La date commémore la reconquête du territoire à la fin de de la Seconde Guerre mondiale, le 25 octobre 1944.
Le 23 août 1944, le dictateur roumain, Ion Antonescu qui avait soutenu l'Allemagne nazie, est renversé par une coalition des forces d’opposition rassemblée par le roi Michel Ier. Aussitôt, l’armée roumaine s’est retournée contre la Wehrmacht. Avec l’aide des Soviétiques, elle est partie à la reconquête de son territoire occupé par les Allemands et en particulier des provinces cédées à la Hongrie fasciste. Le 25 octobre 1944 est la date de la reconquête de Carei, la dernière ville avant la frontière hongroise. Ce jour était également l’anniversaire du roi Michel.
La date symbole donc la reconquête du territoire, en particulier celle de la Transylvanie, disputée avec la Hongrie. En revanche, la Roumanie ne récupèrera pas toutes ses provinces d’avant la guerre : l’URSS ne lui restituera pas ce qui est devenu l’actuelle Moldavie, ainsi que la partie de la Bucovine aujourd’hui intégrée à l’Ukraine. La célébration du 25 octobre a été créée en 1959, il ne fallait pas à l’époque fâcher Moscou.
La Journée des forces armées roumaines, également connue sous le nom de Journée de l'armée roumaine (Ziua Armatei Române), n'est pas un jour férié, mais elle est encore largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des cérémonies solennelles, des défilés militaires notamment à Bucarest où l’armée défile jusqu’à l’arc de triomphe.
Cette journée est aussi l’occasion de célébrer l’armée actuelle. Actuellement, un millier de soldats roumains sont impliqués dans des missions internationales, sous les auspices de l'OTAN, de l'UE, de l'ONU et de type coalition. Jusqu’à récemment, le contingent le plus important, 693 hommes, était déployé en Afghanistan, sous les auspices de l'OTAN, dans le cadre de la mission Resolute Support. La première action de l'armée roumaine hors des frontières nationales, après 1990, a commencé le 8 mars 1996, avec des contingents des armées des États membres et partenaires de l'OTAN, sur le théâtre d'opérations en Bosnie-Herzégovine, avec le 96e bataillon de génie. . En 2000, l'armée roumaine a commencé à participer à la mission de l'OTAN KFOR dans la province du Kosovo, avec du personnel et, plus tard, avec des sous-unités spécialisées au niveau de l'entreprise. La Roumanie a participé, avec 838 soldats, entre juillet 2003 et 31 juillet 2009, aux efforts internationaux pour la stabilisation de l'Irak, tant au sein de la Force multinationale (MNF-I) qu'au sein de la mission OTAN d'entraînement des forces de sécurité irakiennes. Au cours des missions sur les théâtres d'opérations, 30 soldats roumains sont morts et plus de 140 autres ont été blessés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 octobre 2021
9 octobre : l’Iran célèbre ses pasdarans, protecteurs du régime des mollahs
C’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique , un corps de soldats d’élite créé par le Khomeiny.
Nous sommes le 17 Mehr du calendrier iranien, c’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique (Sepah-e Pasdaran-e Enghelab-e Islami) qui honore le corps d’élite créé par le Khomeiny dès sa prise de pouvoir pour faire contrepoids à l’armée officielle, l’Artesh, dont il se méfiait. La constitution a ensuite entériné les deux armées. L’une protège le pays de toute agression extérieure. L’autre, celle des pasdarans (les gardiens de la révolution), défend le régime, en appuyant les éléments les plus conservateurs, et assure des missions spéciales à l’étrangers contre les ennemis du régime. Pour cela a été Al-Qods, une milice spéciale qui porte le nom de Jérusalem, en arabe. Pour assurer l’indépendance des pasdarans, le président Rasfandjani les avait autorisés à participer à activités lucratives. Favorisés par le régime, les gardiens qui seraient quelque 150 000, ont bâti un véritable empire industriel, une sorte d’État dans l’État qui les rend très puissants.
Pour leur donner une légitimité historique, les pasdarans sont célébrés le jour anniversaire de l’imam Hussein, le second fils d’Ali (gendre du prophète), mort en martyr en 680 lors de la fameuse bataille de Kerbala. Considéré comme le troisième imam chiite, il avait refusé de prêter allégeance au calife Yazid. Le destin tragique de Hussein est à l’origine du chiisme. L’anniversaire de sa mort est commémorée chaque année. Celle de sa naissance sert de Journée des pasdarans (روز سپاه پاسداران انقلاب اسلامی). Quel meilleur symbole pour légitimer ce corps d’armée au service de la théocratie iranienne ?