L’Almanach international

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1996, écologie, 31 octobre Bruno Teissier 1996, écologie, 31 octobre Bruno Teissier

31 octobre : la Journée de la mer Noire

La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire, en particulier de son écosystème marin aujourd’hui menacé par la guerre déclenchée par la Russie.

 

La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire. Mais la préoccupation écologique a du laisser place à un souci de sécurité en raison de la guerre déclenchée par un des signataires, la Russie dont l’objectif géopolitique était de faire de cette mer un lac russe. La bataille de la mer Noire a été gagnée par l’Ukraine grâce au blocage des détroits par la Turquie inquiète de l’évolution de la situation. Cette dernière ainsi que la Bulgarie et la Roumanie ont signé un accord pour lutter conjointement contre les mines marines dérivantes. On est loin des préoccupations à l’origine de cette journée du 31 octobre qui était l’occasion de se pencher sur l’état des écosystèmes marins de la mer Noire.

Le 21 avril 1992, les représentants des pays riverains de la mer Noire, de la Turquie, de l'Ukraine, de la Russie, de la Bulgarie et de la Roumanie se sont réunis à Bucarest pour signer la Convention sur la protection de la mer Noire contre la pollution. Le 31 octobre 1996, les États membres de la convention ont signé le Plan d'action stratégique de la mer Noire, qui est devenu la base de la protection de la mer contre la pollution. C’est la date de signature de ce plan qui est célébré chaque année avec des résultats bien médiocres compte tenu de la situation. Depuis février 2022, la guerre a gravement perturbé les écosystèmes de cette mer fermée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2024

 
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1908, Bulgarie, 22 septembre, indépendance Bruno Teissier 1908, Bulgarie, 22 septembre, indépendance Bruno Teissier

22 septembre : la Bulgarie fête son indépendance

La Bulgarie célèbre sa libération de l’Empire ottoman en 1908, trente ans après sa réapparition sur la carte de l'Europe.

 

La Bulgarie est apparue sur la carte de l’Europe en 1878 (lors du traité de San Stefano, le 3 mars, marqué par la fête nationale bulgare), mais sous forme d’une principauté autonome mais toujours plus ou moins dépendante de l’Empire ottoman. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 22 septembre 1908, que l’indépendance a été proclamée. C’est ce que célèbre aujourd’hui, ce jour férié appelé Jour de l’indépendance bulgare (Ден на Независимостта на България).

Les Bulgares ont commencé à célébrer le jour de l'indépendance juste après la proclamation de celle-ci. Cependant, en 1944, la Bulgarie a été envahie par les Soviétiques et la célébration a été abolie . La Bulgarie communiste vivra juqu’en 1991 sous tutelle de Moscou, dont elle fut un petit frère fidèle parmi les fidèles. Finalement, le parlement bulgare a rétabli le Jour de l'indépendance bulgare en 1998 et depuis, la fête a été observée chaque année par un jour férié et chômé.

Le Jour de l'indépendance de la Bulgarie est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des défilés, des spectacles en plein air, des services religieux spéciaux, des cérémonies de dépôt de couronnes dans les monuments et mémoriaux, et d'autres événements et activités festifs. Les plus grandes célébrations ont lieu à Sofia (la capitale), devant le monument de l'indépendance sur la place "Kniaz Alexander I", et surtout à Veliko Tarnovo (la ville où l'indépendance du pays a été proclamée), qui est traditionnellement le centre des célébrations. Lesquelles débutent à 9h dans la cour de l'église Saints 40 Martyrs (où avait été prononcé le manifeste d’indépendance) et se poursuivent avec un défilé militaire en costume d’époque.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 septembre 2024

 
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Une caricature de l’époque

le tsar Ferdinand lors de la proclamation d’indépendance

Le tsar Ferdinand lors de la proclamation d’indépendance, en 1908.

Veliko Tarnovo

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1876, Bulgarie, Poète national, 2 juin, héros national Bruno Teissier 1876, Bulgarie, Poète national, 2 juin, héros national Bruno Teissier

2 juin : la Bulgarie célèbre son poète et héros national, Hristo Botev

On célèbre chaque année la mort d’un héros national bulgare : c’est le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie.

 

Aujourd’hui, à midi comme chaque 2 juin, les sirènes retentissent dans tout le pays pendant 3 minutes pour honorer le poète Hristo Botev, un héros national bulgare.  L’usage est de s’immobiliser pendant le temps de la sirène.

Le poète Hristo Botev était aussi un révolutionnaire patriote et le 2 juin, on célèbre en même temps tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie. Il s’est fait connaître en 1867, un 24 mai, lors de la fête dédiée à Cyrille et Méthode, en prononçant un discours contre les autorités ottomanes (qui dirigent le pays) et les riches bulgares qui collaboraient avec les Turcs. Cela l’obligera à fuir le pays et à s’installer en Roumanie. En 1876, il prend la tête d’une insurrection dont le seul fait d’armes est la prise d’un navire sur la Danube. Faute de renforts, lui et ses camarades se sont retrouvés seuls face à des milliers de soldats ottomans et à une escouade d'artillerie. L’opération tourne au massacre, Hristo Botev est tué d’une balle. 

On était le 20 mai 1876 (dans le calendrier julien qui avait cours à l’époque) soit le 1er juin en Occident. Mais, quand la Bulgarie a adopté le calendrier grégorien, en 1916, le décalage entre les deux calendriers était passé de 12 à 13 jours. Ainsi, c’est le 2 juin qu’on célèbre chaque année la mort du héros national bulgare. En Bulgarie, c’est officiellement le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie (Ден на Ботев и загиналите за свободата на България). Cette année marque le 148e anniversaire de la mort héroïque de Christo Botev (1848 - 1876).

Très vite on a fait du poète, un héros national, oubliant ses idées anarchistes et socialistes. Mais, plus tard, dans la seconde moitié du XXe siècle, la propagande communiste va le dépeindre comme le pionnier du socialisme bulgare et ainsi perpétuer son culte. Aujourd'hui, il est commémoré comme l'un des deux plus grands révolutionnaires bulgares, aux côtés de Vasil Levski. La plupart des villes bulgares ont leur rue ou leur boulevard Hristo Botev, on en trouve aussi en Macédoine et en Roumanie. Des écoles et lycées portent son nom, ainsi que des clubs de foot et des stades, une radio nationale… 

Sa poésie a été influencée par les démocrates révolutionnaires russes et les figures de la Commune de Paris dont il avait eu les échos dans son exil roumain. Il était proche d’un autre poète qui lui survivra et sera même premier ministre d’une Bulgarie indépendante, Stefan Nikolov Stambolov.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juin 2024

 
On rejoue chaque année la scène de la prise d’un navire sur le Danube

On rejoue chaque année la scène de la prise d’un navire sur le Danube

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1878, Bulgarie, 3 mars, Célébration patriotique Bruno Teissier 1878, Bulgarie, 3 mars, Célébration patriotique Bruno Teissier

3 mars : les ambiguïtés de la fête nationale bulgare

La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. Une fête ambiguë néanmoins, qui met mal à l’aise les voisins de la Bulgarie.

 

La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano (Санстефански мирен договор) le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. On peut s’interroger sur le choix de la date, car ce n’est pas encore l’indépendance du pays, laquelle ne sera obtenue que 30 ans plus tard, en 1908. Concernant la Bulgarie, ce traité ne sera jamais appliqué. Il est très vite annulé et remplacé, quatre mois plus tard, par celui signé à Berlin en juillet 1878. Ce dernier n’alloue plus à la Bulgarie qu’un territoire réduit de moitié et morcelé en deux principautés qui demeurent toutes deux sous l’autorité d’Istanbul.

Si la date a été choisie comme fête nationale, en 1990, c’est qu’elle célèbre une Bulgarie rêvée, une grande Bulgarie qui englobait la Macédoine du Nord dans sa totalité et une moitié de celle du sud, si bien que la Bulgarie aurait disposé d’une côte sur la mer Égée. Si cette Grande Bulgarie n’a pas été créée c’est qu’on a craint que ce pays ne devienne un obligé de la Russie – il le deviendra effectivement plus tard – et lui offre une ouverture sur la Méditerranée. 

Les Bulgares sont très frustrés d’avoir entrevu les contours d’un tel pays et que cela leur ait été aussitôt retiré. Ils ont profité des guerres balkaniques (1912-1913) pour tenter de reprendre ces territoires, en vain.  Finalement, la Bulgarie put en partie mettre la main dessus entre 1941 et 1944 mais à la faveur d’une alliance avec l’Allemagne nazie. Ce pays du camp des vaincus se verra donc retirer tous ses gains territoriaux en 1944.

De fait, cette fête nationale bulgare est toujours empreinte d’un certain irrédentisme qui n’est pas sans rappeler le discours des nationalistes russes à l’égard de la Biélorussie et de l’Ukraine… Quoi d’étonnant que l’extrême droite bulgare en fasse une célébration largement orchestrée. Certes la Bulgarie n'a pas de velléités d'envahir la Macédoine du Nord, mais elle s'adonne tout de même à des tracasseries diplomatiques comme un veto à son entrée dans l'UE. Ce qui n'est pas rien. Cela dit, le nom officiel de cette fête rappelle juste la Libération de la Bulgarie du joug ottoman (Ден на Освобождението на България от османско иго).

À Sofia, après une messe à 10 heures en la cathédrale Alexandre Nevski, un service commémoratif et d'action de grâce est organisé en l'honneur de la fête nationale. À 11 heures, le président Roumen Radev et la vice-présidente Iliyana Yotova participent à une cérémonie dе levée du drapeau bulgare devant le tombeau du Soldat inconnu où sont commémorées les victimes de la lutte pour la liberté de Bulgarie. Un feu d’artifice et une revue de la garde d’honneur se déroulent à 18.30 sur l’esplanade devant l’Assemblée nationale quand le président reçoit le corps de parade de l’armée bulgare.

Des célébrations ont également lieu au col de Chipka (Шипченски проход) dans les Balkans, au centre de la Bulgarie, qui fut le théâtre d’une la bataille décisive, du 5 au 9 janvier 1878. Une monument commémoratif y a été construit.

Le 3 mars est devenu le Jour de la libération de la Bulgarie en 1888, mais il a fallu attendre 1978 pour qu'il devienne un jour férié en Bulgarie et 1990 pour qu’il soit officiellement déclaré fête nationale de la Bulgarie, en remplacement du 9 septembre, date anniversaire de l’entrée des troupes soviétiques sur le territoire bulgare en 1944, qui était la fête nationale de la Bulgarie communiste.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La cérémonie du 3-Mars au col Chipka

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De San Stefano (mars 1878) à Berlin (Juillet 1878)

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1943, Bulgarie, Nazisme, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier 1943, Bulgarie, Nazisme, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier

22 février : manifestation néo-nazie en Bulgarie

Ce soir, comme chaque année, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » est organisée pour commémorer le décès d’un général nazi, le bulgare Christo Loukov, en 1943.

 

Ce soir, comme chaque année à la mi-février, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de la mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » (Луков марш) est organisée par l'Union nationale bulgare (BNS) pour commémorer le décès de Christo Loukov, un ministre de la Défense des années 1930, pro nazi, mort assassiné par un groupe communiste le 13 février 1943. Loukov dirigeait l'Union des légions nationales bulgares, une organisation fasciste et antisémite. Son successeur idéologique, le BNS, est accusé d’avoir adopté une idéologie similaire.

Cette marche a été organisée très officiellement de 2003 à 2014 (le samedi le plus proche du 13 février), puis a été interdite par la municipalité de Sofia à la demande de Moscou. Néanmoins les autorités n’ont pas pu empêcher le défilé de centaines d’irréductibles bravant l’interdiction. Le 25 juillet 2019, le tribunal administratif a finalement annulé l'interdiction prononcée par le maire de Sofia, affirmant que celle-ci violait les droits constitutionnels des organisateurs… Cette sinistre manifestation aura donc bien lieu en 2020.

La Marche de Loukov est devenue au fil des années l’un des rendez-vous européens de la droite extrême. On peut y croiser des Allemands des organisations Die Rechte et Junge Nationalisten, des membres du groupe français la Jeune Nation (qui rend aujourd’hui hommage à Loukov sur la page d’accueil de son site internet) ou des partisans suédois du Mouvement de résistance nordique…

En 2018, le Congrès juif mondial, avait déposé une requête, signée par plus de 175 000 personnes auprès du Premier ministre bulgare Bokyo Borissov, pour protester contre une parade organisée par les néo-nazis célébrant un dirigeant de la Seconde Guerre mondiale, proche du Troisième Reich. Très peu de juifs vivent aujourd’hui en Bulgarie où l’antisémitisme est toujours présent. Fin janvier 2019, une synagogue de Sofia a encore été saccagée.

Les autorités bulgares n’ont pas dit leurs derniers mots. Le procureur général de Bulgarie, Ivan Geshev, a ordonné une enquête sur la légalité ou non de l’association néonazie Union nationale bulgare - Edelweiss, organisatrice de la marche annuelle de Loukov (Lukov Marsh)… à suivre.

Mise à jour 2023 : La Cour administrative suprême confirmant l'interdiction du maire de Sofia, Yordanka Fandukova, avait entraîné l'annulation de la procession aux flambeaux du 22 février 2020, mais la manifestation néonazi s’est poursuivie d’une autre manière, les années suivantes dans une ambiance de grandes tensions entre manifestants anti-nazis, forces de polices déployées dans Sofia et militants bulgares pronazis. Voilà qu’en 2023, pour le 80e anniversaire de l’élimination du leader nazi bulgare et pour le 20e anniversaire de la première Lukov Marsh, on annonce une nouvelle édition de la funeste marche pour le 25 février 2023 à 17h30. L’interdiction de cette manifestation est à nouveau demandée par toutes les forces politiques démocrates… à suivre

Le site internet des oraganisateurs : lukovmarsh-info

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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