L’Almanach international
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7 août : le martyre des Assyriens
Il ya 90 ans, 3000 Assyriens étaient massacrés par l’armée irakienne, dans le village de Simelé. La grande majorité d’entre eux a ensuite fuit vers la Syrie et le Liban, alors sous mandat français, ou s’est éparpillée de par le monde.
Il y a 90 ans, le 7 août 1933, 3000 Assyriens étaient massacrés par l’armée irakienne, dans le village de Simelé. La grande majorité d’entre eux a ensuite fui vers la Syrie et le Liban, alors sous mandat français, ou s’est éparpillée de par le monde.
Chaque 7 août, la diaspora commémore le Jour des martyrs, en particulier au mémorial du cimetière Montrose, à Chicago (où ils sont 90 000), à Detroit (120 000), Toronto, Sydney... ainsi que dans le quartier Bosherieh de Beyrouth.
Avant le début de la guerre en Syrie en 2011, les Assyriens, représentaient environ 30 000 des 1,2 million de chrétiens de Syrie. Essentiellement concentrés dans la zone fertile de la rivière Khabour, ils vivent aux côtés de Kurdes et de communautés arabes ou syriaques. La région est gérée par l’administration semi-autonome kurde, qui se targue de respecter les droits politiques et culturels de toutes les minorités formant la mosaïque ethnique et religieuse du Nord-Est syrien. L’occupation d’une partie de la région par Daech, en 2015, avait contraint la majorité à l’exil. Les autres, restés pour la plupart malgré les exactions du groupe terroriste, ont fini par fuir en octobre, face à l’avancée des supplétifs de l’armée turque : des milices à dominante djihadiste chargées de chasser les forces kurdes syriennes de la région, qu’Ankara considère comme des terroristes. Aujourd’hui, ils ne sont que quelques centaines à être demeuré au Khabour et ils sont très inquiets de l’avancé des Turcs dans la région.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 janvier : le centenaire de l'armée irakienne
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’auto célèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées, revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’autocélèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées (عيد القوات المسلحة), revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Elle a été fondée le 21 juin 1921 pour remplacer l’armée anglaise qui occupait le pays depuis le départ des Ottomans. Construites d’abord sur le modèle britannique, les forces armées irakiennes ont plus tard été profondément influencées par l’armée soviétique. Sous le dictateur Saddam Hussein, elle a rassemblé plus d’un million d’hommes pour devenir dans les années 1980, la quatrième armée du monde (en effectif) après celles de la Chine, de l’URSS et des États-Unis. Mais, mise à mal par la guerre du Golfe de 1991, elle a été totalement dissoute en 2003 par Washington après l’invasion de l’Irak par les États-Unis. Pour être ensuite intégralement recréée par l’occupant américain, sous le nom de Forces de sécurité irakienne, avec d’autres hommes, d’autres cadres.
L’acharnement de Washington dans sa volonté d’écraser le pays a été lourd de conséquence, beaucoup de soldats, mais aussi des officiers, y compris des services de renseignement, de l’armée de Saddam Hussein, démobilisés, se sont alors engagés dans les rangs des forces de l’État islamique. Ce qui explique les succès fulgurants de Daech qui s’est emparé d’un tiers de l’Irak en 2014, face à une armée irakienne peu aguerrie et en pleine débandade. Les forces américaines qui devaient quitter le pays en 2011, sont toujours présentes même si peu à peu les effectifs baissent : plus que 3000 hommes fin 2020 et ils seront plus que 2500 à la mi-janvier 2021.
C’est donc une armée irakienne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et qui n’est plus guère l’héritière de celle du XXe siècle qui fête cette année son centenaire. La présence américaine ayant été très réduite, elle affronte depuis quelques mois le harcèlement de milices chiites pilotées par Téhéran, vent debout depuis l’élimination par un drone américain du représentant local de l'Iran, Kassem Soleimani. Les chiites irakiens ont, d'ailleurs, célébré ce 4 janvier, l’anniversaire de cet assassinat.
Après, avoir été incapable de résister à la déferlante de Daech, l’armée irakienne saura-t-elle contenir l’omniprésence des forces chiites pro-iraniennes ? Ces dernières contrôlent quelques sanctuaires relativement proches de Bagdad. Quant au nord du pays, il est aux mains des forces kurdes qui ne comptent guère sur une armée irakienne encore bien peu crédible pour les soutenir. Il y a deux semaines, la zone verte de Bagdad, où se trouvent les ambassades étrangères, a été visée par plusieurs roquettes. L’armée irakienne, créée par les Américains, n’assure même pas la sécurité du cœur de la capitale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde