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Hongrie, Chute du communisme, Communisme, 1989, 1956, 2012, 23 octobre Bruno Teissier Hongrie, Chute du communisme, Communisme, 1989, 1956, 2012, 23 octobre Bruno Teissier

23 octobre : la Hongrie commémore 1956 tout en soutenant la Russie

Le 23 octobre est un double anniversaire en Hongrie où on commémore la révolution de 1956, écrasée par Moscou, et celle de 1989 qui a mis fin au régime communiste. Cette fête nationale est aussi, pour une partie des Hongrois, l’occasion de manifester contre le régime autoritaire mis en place en 2012 par Viktor Orbán.

 

Voilà une journée bien embarrassante pour le gouvernement hongrois de Viktor Orbán qui soutient l’agression russe de l’Ukraine alors que la Hongrie commémore, chaque année, l’insurrection du 23 octobre 1956 contre l’oppression communiste. Cette révolution démocratique déclenchée par un désir de liberté sera écrasée dans le sang par une intervention de l’armée soviétique, au prix de 200 000 morts. Viktor Orbán a toujours été très ambiguë sur le sujet. En 2022 et 2023, lors des célébrations du 23-Octobre, il a choisi faire profil bas, préférant s’exprimer depuis une ville de province alors que l’opposition manifeste, comme chaque année, dans la capitale contre sa dictature. En 2024, il fera un discours à Budapest à 10h30, prudemment , dans un parc fermé, le parc Millenáris, et non sur un espace ouvert comme la place Kossuth ou la place Hősök, comme jadis. Il cède la rue à la rue à Péter Magyar qui rassemble ses partisans sur la place Bem József.

Le 23 octobre est un double anniversaire. La Hongrie commémore les événements de 1956 en même temps que la journée de 1989 qui a mis fin au régime communiste.  Un tiers de siècle plus tard, le 23 octobre 1989, ce régime prenait fin, laissant la place à une république de Hongrie qui a fonctionné démocratiquement jusqu’au 1er janvier 2012, date de l’entrée en vigueur d’une nouvelle constitution, inspirée des idées de l’extrême droite hongroise.

Cette journée du 23 octobre, dite Fête de la Révolution (Forradalom ünnepe), est devenue une fête nationale en 1990, marquée par des célébrations officielles de cette double célébration, est aussi l’occasion pour l’opposition de protester contre un État hongrois aux tendances de plus en plus autoritaires. 

Victor Orbán n’était pas né en 1956, mais l’évènement lui doit beaucoup politiquement. En effet, il s’était fait connaître en 1989 lors des obsèques d’Imre Nagy, exécuté en 1958 pour avoir été le leader de l’insurrection de 1956 : le jeune Orbán, alors inconnu, avait pris la parole devant la foule pour réclamer le départ de Hongrie des forces soviétiques qui y stationnaient depuis 1956. Il fut ovationné par les 200 000 personnes qui assistaient à l’hommage à Nagy. En 2018, ce même Orbán fera enlever nuitamment, la statue d’Irme Nagy qui faisait face au Parlement pour la reléguer dans un obscur jardin de Budapest. Érigée en 1996, pour le 40e anniversaire de 56, c’était une des plus photographiée de Budapest. La trahison des idéaux de liberté de 1956, par le régime d’Orbán et sa réécriture de l’histoire était déjà pleinement en marche. Dans ses discours du 23-Octobre, Orban concentre ses attaques sur Bruxelles. L’UE (dont les fonds européens ont rempli les poches de sa famille) comparée à l’URSS est un leitmotiv de ses discours.

En septembre 2024, son directeur politique, Balázs Orbán (un homonyme) a été plus clair encore, affirmant qu’ « à partir de 1956, nous n'aurions probablement pas fait ce que le président Zelensky a fait il y a deux ans et demi, car c'est irresponsable.» Le tollé a été presque unanime, y compris au Fidesz, le parti au pouvoir. Car dans l’opinion, le souvenir de 1956 rime toujours avec un désir de liberté étouffée par les Russes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2024

 
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1083, Hongrie, 20 août, Célébration patriotique Bruno Teissier 1083, Hongrie, 20 août, Célébration patriotique Bruno Teissier

20 août : la Saint-Étienne, fête nationale hongroise

Les Hongrois célèbrent aujourd’hui l’anniversaire de saint Étienne (Szent Istvan), premier roi de Hongrie (1000-1038), fondateur de l’État et évangélisateur du pays.

 

Les Hongrois célèbrent aujourd’hui l’anniversaire de saint Étienne (Szent Istvan ünnepe), premier roi de Hongrie (1000-1038), fondateur de l’État et évangélisateur du pays. Le 20-Août est aussi la Fête de la fondation de l’État (Államalapítás ünnepe).

Une série de manifestations marque l’événement dont la traditionnelle procession en costume d’époque portant la Sainte Dextre (relique de la main de saint Étienne), véritable trésor national. Un pain spécial est cuit à cette occasion, souvenir d’une époque (après-guerre) où l’on a voulu remplacer une fête religieuse par une fête des moissons et l’habitude a perduré. Le Danube est au cœur de la fête avec une gigantesque parade fluviale puis une parade aérienne au-dessus du fleuve, occasion pour des pilotes chevronnés de donner des frissons à une foule massée sur les berges du fleuve. C’est de là qu’on aura la meilleure vue, ce soir, sur le feu d’artifice qui est comme le point d’orgue de cette fête qui envahit aussi les rues de la ville et donne lieu aux journées de l’artisanat local dans le quartier du château de Buda. Entre tradition et modernité, les Hongrois ont fait de cette fête nationale finalement assez récente (1891) une occasion de célébrer leur saint patron, leur constitution et leur savoir-faire !

Le 20 août correspond à l’anniversaire de sa canonisation en 1083. Pour le Vatican, la fête de saint Étienne de Hongrie est le 16 août. Mais, le saint Étienne le plus connu en Occident n’est pas celui des Hongrois, mais celui qui se fête le 26 décembre.

La Constitution de 2012 mentionne que la Hongrie, depuis sa fondation par le roi Étienne, fait partie de l'Europe chrétienne. Cette nouvelle constitution, qui resteint le champs démocratique, fait référence à Dieu, au chistianisme et à la famille traditionnelle (les pilers de la propagande du régime autoritaire mis en place par Viktor Orban). La Hongrie est l’une des plus jeunes nations en Europe, moins de mille ans ! D’où, sans doute, le nationalisme chatouilleux des Hongrois et leur tropisme oriental prononcé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1944, Hongrie, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 16 avril Bruno Teissier 1944, Hongrie, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 16 avril Bruno Teissier

16 avril : la Hongrie commémore la Shoah

Chaque année, le 16 avril, depuis 2001, la Hongrie commémore l’extermination de sa communauté juive. La date fait référence au 16 avril 1944 quand les juifs de Rhuténie (ou Subcarpathie) ont été raflés et enfermés dans des ghettos puis déportés dans les camps d'extermination.

 

Chaque année, le 16 avril, depuis 2001, la Hongrie commémore l’extermination de sa communauté juive. La date fait référence au 16 avril 1944 quand les juifs de Rhuténie (ou Subcarpathie) ont été raflés et enfermés dans des ghettos puis déportés dans les camps d'extermination.

Dans les années 1930, les dirigeants hongrois ont choisi de s'aligner sur les gouvernements fascistes d'Italie et d'Allemagne. Ainsi, à partir de 1938, le régent hongrois Miklós Horthy a adopté une série de mesures anti-juives inspirés des lois allemandes de Nuremberg. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Hongrois juifs ont été utilisés comme travailleurs forcés pour nettoyer les champs de mines, construire des aéroports et réparer les chemins de fer bombardés. Horthy, cependant, a refusé la déportation des Hongrois juifs vers les camps d'extermination. La situation a changé à partir du 19 mars 1944, lorsque les troupes allemandes ont occupé la Hongrie en réponse aux contacts de Horthy avec les Alliés dans l'espoir de négocier une reddition. 

Dès les premiers jours de l’occupation allemande, 437 000 juifs hongrois ont été enfermés dans quelque 70 ghettos. Le ministère de l'Intérieur du gouvernement hongrois contrôlé par les nazis a ensuite ordonné leur déportation vers des camps d'extermination. Le 16 avril 1944, la déportation des juifs de Ruthénie a commencé (aujourd'hui en Ukraine, la Ruthénie a été occupée par la Hongrie de 1939 à 1944). Ce n’est que quand des informations sur les horreurs d’Auschwitz sont arrivées que Horthy a arrêté les expulsions, début juillet 1944. Après la chute d’Horthy, en octobre, quelque 50 000 juifs de Budapest ont encore été déportés en novembre et décembre 1944. Le ghetto de la capitale ne sera libéré qu’en janvier 1945. On estime que 70 % des juifs hongrois n'ont pas survécu à la Shoah.

La Journée du souvenir de l'Holocauste (A holokauszt áldozatainak emléknapja ) a été instituée par le gouvernement hongrois en 2000 et a été célébrée pour la première fois le 16 avril 2001. Les commémorations se déroulent principalement dans les lycées.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Chaussures au bord du Danube (Cipők un Dunaparton) est un mémorial installé par le sculpteur Gyula Pauer et le réalisateur Can Togay, 60 paires de chaussures et souliers, en fonte, placé à l’endroit où des juifs hongrois ont été abattus et jetés dan…

Chaussures au bord du Danube (Cipők un Dunaparton) est un mémorial installé par le sculpteur Gyula Pauer et le réalisateur Can Togay, 60 paires de chaussures et souliers, en fonte, placé à l’endroit où des juifs hongrois ont été abattus et jetés dans le Danube par les membres du Parti des Croix fléchées (fasciste) en 1944.

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