L’Almanach international

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1833, Argentine, revendications territoriale, 3 janvier Bruno Teissier 1833, Argentine, revendications territoriale, 3 janvier Bruno Teissier

3 janvier : l’Argentine ne se lasse pas de réclamer les Malouines

Inlassablement, chaque 3 janvier le gouvernement argentin demande de renégocier le statut de l'archipel des Malouines conformément aux recommandations de l’ONU. Les arguments sont géographiques, historiques et juridiques mais tous demeurent contestables.

 

Inlassablement, chaque 3 janvier le gouvernement argentin demande de renégocier le statut de l'archipel des Malouines conformément aux recommandations de l’ONU. Les arguments sont géographiques, historiques et juridiques mais tous demeurent contestables.

L'Argentine fonde sa revendication sur le principe de l'uti possidetis iuris (principe d'intégrité territoriale), puisque les îles sont situées à l'intérieur du plateau continental argentin. Avec un tel principe, la Turquie serait en mesure d’annexer une quinzaine d’îles grecques. En réalité, aucun élément du droit international ne permet de s’appuyer sur des considérations géologiques ni même géographique, car la proximité n’est pas non plus un argument. Car dans ce cas, le Maroc pourrait revendiquer les Canaries.

Le Royaume-Uni fait systématiquement appel au principe de l'autodétermination des peuples, qui est un des fondements des Nations unies. Mais, l’Argentine estime qu’il ne s'applique pas à la question des Malouines car il s'agit d'une population implantée par le même État qui a pris possession de l’archipel. Or, ici, aucun peuple autochtone n’a été dépossédé. Les premiers occupants sont des Français, originaires de Saint-Malo (d’où le nom de l’archipel), en 1764, installés par Louis-Antoine de Bougainville. Suivis de peu par des Anglais dans une autre partie de l’archipel. John Byron prend à son tour possession des îles au nom du roi d’Angleterre et des colons britanniques débarquent en 1766. Au bout de quelques années, ils quitteront l’archipel, lequel restera quasiment désert pendant plusieurs décennies. Les Français ont renoncé à leurs droits sur les îles pas les Anglais.

Le principal argument des Argentins est juridique. Bougainville avait pris possession des îles au nom du roi de France qui, dans le cadre d’une police de bon voisinage, avait cédé ses droits à l’Espagne et évacué les colons français, lesquels d’ailleurs, n’ont jamais été remplacés par des colons espagnols. L’Argentine ayant hérité de l’Espagne, le 6 novembre 1820, le colonel de la marine argentine David Jewett prend officiellement possession des îles Malvinas (Malouines) au nom des Provinces-Unies du Río de la Plata, hissant pour la première fois le drapeau argentin. Hormis une poignée de militaires, il n’y a pas eu de peuplement argentin. Le continent étant bien plus hospitalier que ces îles perdues.

En 1833, le 3 janvier précisément, des troupes britanniques débarquent et occupent les îles sans combat, la présence argentine n’étant que symbolique. L’archipel des Malouines (Falkland Islands) va commencer à se peupler de colons britanniques.

Mais, l’Argentine n’a jamais abandonné sa revendication. En 1982, la junte au pouvoir à Buenos Aires tente une conquête de l’archipel qui se termine en déroute avec plus de 900 morts surtout argentins. Ils sont honorés chaque 2 avril. Il y a un consensus national sur cette question, car la guerre des Malouines est un traumatisme argentin. « la souveraineté de l'Argentine sur les îles Malouines n'est pas négociable». Affirme le président Milei, en plein processus de réhabilitation de la dictature, sauf qu’il a d’emblée écarté l’option militaire.

L’objectif de Milei est d’obtenir un processus de rétrocession comme pour Hong Kong. La comparaison, toutefois n’est pas très pertinente, la majeure partie de la colonie britannique reposait sur un bail de 99 ans qui touchait à sa fin et la population de la ville est chinoise pour l’essentiel. D’ailleurs les Hongkongais n’ont pas été consultés ni par Pékin ni par Londres. En revanche, les Malouins l’ont été en 2013 : 99,8 % des 3000 habitats pour conserver leur statut de territoire britannique d'outre-mer.

Chaque 3 janvier, la Journée de confirmation de notre souveraineté sur les îles Falkland, les îles Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les environs maritimes (el Día de la reafirmación de nuestra soberanía sobre las Islas Malvinas, Georgias del Sur, Sandwich del Sur y los espacios marítimos circundantes) est l’occasion d’adresser une réclamation au Royaume-Uni, en s’appuyant sur les institutions de l’ONU qui ont classé l’archipel des Malouines parmi les territoires à décoloniser.

On peut d’ailleurs s’interroger sur cette liste de territoires à décoloniser où ne figurent ni le Tibet ni la Tchétchénie ni le nord de Chypre ni la Yakoutie ni le Cachemire ni l’Irian Jaya ni l’Ostéite du Sud… et sur la composition du Comité spécial de la décolonisation chargé d’élaborer cette liste. Aucun pays européen n’y figure à l’exception de la Russie dont l’empire colonial reste encore considérable. Quant à l’Asie, elle est représentée par la Chine, l’Indonésie et l’Inde… on comprend mieux les oublis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 janvier 2025

 
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1947, Argentine, Femmes, 23 septembre Bruno Teissier 1947, Argentine, Femmes, 23 septembre Bruno Teissier

23 septembre : la Journée nationale des droits politiques des femmes argentines

L’anniversaire du jour où le droit de vote a été accordé aux femmes en Argentine

 

L’Argentine célèbre l’anniversaire de la promulgation de la loi la promulgation, en 1947, de la loi 13.010 - également connue sous le nom de loi Evita - qui consacre l'égalité des droits politiques entre les femmes et les hommes, donner aux femmes la possibilité de voter et d'être élues. La Journée nationale des droits politiques des femmes (Día Nacional de los Derechos Políticos de la Mujer) a été créée en 1997, lors du cinquantenaire de la loi.

Le 23 septembre 1947, Eva Duarte de Perón (dite Evita) déclara devant des milliers de personnes rassemblées sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires : « Femmes de mon pays, en ce moment je reçois des mains du Gouvernement de la nation, la loi qui consacre nos droits civiques Et je le reçois parmi vous avec la certitude de le faire au nom et en représentation de toutes les femmes argentines, sentant avec joie que mes mains tremblent au contact du laurier qui proclame la victoire. En 1949, Eva (l’épouse du président Juan Perón) a créé le Parti péroniste féminin, qui était le plus grand parti politique féminin en Argentine. Le parti a poursuivi des objectifs politiques et féministes, et le suffrage des femmes est devenu l'un des événements les plus importants pour les femmes argentines.

Les femmes ont pu voter pour la première fois dans notre pays aux élections présidentielles de 1951. La revendication du droit de vote pour les femmes remonte à 1907, époque à laquelle Alicia Moreau a fondé le Comité pour le suffrage féminin. Le mouvement a été rejeté à maintes reprises par l'Union civique radicale et les conservateurs. Les femmes étant considérées comme incapables par le Code civil de 1871.

En fait, la première femme à avoir eu le droit de vote en Argentine fut la médecin italienne Julieta Lanteri, qui obtint la nationalité argentine en 1911. Elle a lancé une procédure judiciaire exigeant que ses droits en tant que citoyenne, y compris politiques, soient reconnus. Elle devient ainsi la première femme de toute l'Amérique du Sud à exercer le droit de vote aux élections municipales du 26 novembre de la même année. En mars 1919, elle lance sa candidature au poste de députée nationale de l'Union nationale féministe et bénéficie du soutien d'Alicia Moreau de Justo et d'Elvira Rawson. Loin de limiter son combat au seul vote, J. Lanteri, qui faisait partie du groupe des médecins argentins, a engagé le combat pour les conditions de travail des femmes, le droit au divorce, a lutté contre les proxénètes et contre l'ingérence de l'Église dans la vie. de personnes.  

Lors du retour de la démocratie, en 1983, la participation des femmes au Congrès n'atteignait pas 10 % des sièges. Aujourd’hui, elles occupent près de 39 % des sièges à la Chambre des députés et plus de 41 % au Sénat. Entre-temps, en 2017, une loi sur la parité des sexes dans les domaines de la représentation politique a été promulguée. Celle-ci établit l'obligation d'inscrire des hommes et des femmes sur les listes de candidats aux législatives nationales. Ainsi, la moitié des candidats sont des femmes, ce qui explique une évolution aussi rapide.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 septembre 2024

 
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1812, Argentine, 4 septembre, immigration Bruno Teissier 1812, Argentine, 4 septembre, immigration Bruno Teissier

4 septembre : l’Argentine célèbre les immigrants

Le 4 septembre 1812, le gouvernement offrait asile et protection à tous ceux qui souhaitaient s’installer dans le pays. Cette offre d’accueil sera réintégrée dans la constitution de 1853. Il est un fait, que de 1857 à 1940, l’Argentine a connu une grande vague d’immigration…

 

Une blague courante affirme que « les Mexicains descendent des Aztèques, que les Péruviens descendent des Incas mais que les Argentins, eux, descendent des bateaux. » Cela dit, seraient-ils tous des immigrants (blancs) comme les Argentins se plaisent à le laisser entendre ?

Le 4 septembre 1812, le gouvernement offrait asile et protection à tous ceux qui souhaitaient s’installer dans le pays. Cette offre d’accueil sera même réintégrée dans la constitution de 1853. Et, il est un fait, que de 1857 à 1940, l’Argentine a connu une grande vague d’immigration en provenance d’Europe, plus de 6 millions et demi de personnes (45% d’Italiens, 31% d’Espagnols, mais aussi des Français, Polonais, Juifs de l’Empire russe, Arabes de l’Empire ottoman, Allemands...) formant un véritable melting-pot propre à la région de Buenos Aires. En province, domine plutôt une population métisse d’ascendance indigène. Mais, les Argentins ne sont pas tous européens, ni blancs, 4 à 5 % d’entre eux sont d’ascendance africaine, bien oubliés du discours identitaire.

El Día del Inmigrante (le Jour des migrants) est célébré depuis 1949, selon une décision du président Juan Domingo Perón, lorsque l'Office national des migrations a été créé. L'événement principal de la fête est un festival national des immigrants. Cet événement se déroule traditionnellement dans la ville d'Oberá dont la population de la ville se compose principalement de nombreuses colonies d'immigrants, venus de Suède, de France, de Norvège, de Finlande, de Russie, d'Allemagne, d'Angleterre, du Liban et du Danemark. Des immigrants de 40 pays vivent dans cette ville. Tout le monde peut découvrir, ce jour-là, les traditions culturelles de différentes nations.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 septembre 2024

 
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1816, Argentine, indépendance Bruno Teissier 1816, Argentine, indépendance Bruno Teissier

9 juillet : l'Argentine fête son indépendance

La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne, le 9 juillet 1816. Un grand défilé est organisé chaque 9 juillet sur l'Avenue Del Libertador de Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays…

 

La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne. Le 9 juillet 1816, le Congrès de Tucumán (ville du nord du pays) déclarait la rupture formelle des liens politiques des Provinces-Unies du Río de la Plata avec la monarchie espagnole. Depuis 1826, le 9 juillet est célébré comme la fête nationale de l’Argentine.

Traditionnellement, pour le Día de la Independencia Argentina, un grand défilé est organisé le 9 juillet sur l'avenue Del Libertador, à Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays. Cette année, en raison de l’épidémie de Covid-19, les festivités seront bien plus modestes. On se contentera d’un levé du drapeau national au son de l'hymne argentin puis d’un modeste défilé devant un public restreint portant un masque.

De nombreux endroits en Argentine, rues, navires, sociétés portent le nom de « 9 juillet » et même une équipe de football comme le « Club Atlético 9 de Julio » de Rafaela (Santa Fe).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2020

 
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1982, Argentine, anciens combattants, 2 avril, Malouines Bruno Teissier 1982, Argentine, anciens combattants, 2 avril, Malouines Bruno Teissier

2 avril : le Jour des Malouines ou comment commémorer une guerre provoquée puis perdue

L’Argentine célèbre aujourd’hui le Jour des Malouines (Día de las Malvinas). Il y a 40 ans jour pour jour la dictature argentine lançait une offensive militaire en vue de prendre possession de cet archipel britannique. Une défaite difficile à gérer par la mémoire collective qui cultive la mémoire de soldats sacrifiés à une cause perdue d’avance.

 

L’Argentine célèbre aujourd’hui le Jour des Malouines (Día de las Malvinas). Il y a 40 ans, jour pour jour, le gouvernement argentin lançait une offensive militaire en vue de prendre possession d’un archipel que l’Argentine considère comme lui appartement. C’était le 2 avril 1982, jour du débarquement sur le territoire britannique des Falklands (Malvinas pour les Argentins). On le sait, cette guerre s’est terminée par un désastre pour l’armée argentine, 649 morts, 1 068 blessés et 11 313 prisonniers. Officiellement, c’est à eux que la journée est dédiée mais, dans un coin de leur tête, les Argentins continuent de penser que ces îles devraient être argentines.

En vérité, ces îles connues dès le début du XVIe siècle n’ont été que très tardivement habitées. Au début du XVIIIe siècle, elles étaient fréquentées par des navigateurs de Saint-Malo, d’où leur nom de Malouines, mais ils ne s’y sont pas établis. La France a revendiqué l’archipel, mais faute de présence française a fini par le céder à l’Espagne pour éviter qu’il ne tombe dans les mains des Anglais. L’Argentine indépendante ne s’y est pas précipitée. Elle a fini par y envoyer un bateau vers 1820, des habitants s’y installent en 1822 ou 1823. Cette année, 2022, l’Argentine célèbre officiellement les 200 ans de sa colonisation de l’archipel ! Mais, en 1833, les Anglais arrivent en force, expulsent les Argentins. Ils occupent l’archipel depuis lors. 

En 1982, l’Argentine était dirigée par une junte militaire qui espérait par une victoire éclair sur un territoire qui constitue une revendication argentine depuis toujours, détourner l'attention de l'opinion publique de la crise économique et des infractions constantes aux droits de l’homme. Le gouvernement argentin d’extrême droite est alors aux abois, son image internationale est désastreuse, seule une victoire militaire, pense-t-il, sur une nation européenne, lui redonnerait une légitimité, au moins nationale. L’idée est que le Royaume-Uni, se désintéresserait de ces terres lointaines, d’un intérêt limité depuis que l’Angleterre n’est plus maître sur les mers. Et que la communauté internationale ne réagirait que mollement et en ordre dispersé.

L’erreur d’appréciation des dirigeants argentins leur fut fatale. Margaret Thatcher étaient en campagne électorale, sa popularité avait baissé, elle ne pouvait pas se permettre d’apparaître faible face à une agression. Une victoire militaire facile la remettra en selle pour un moment. Cette guerre est d’abord apparue comme celle d’une dictature contre un pays démocratique. Les démocraties se sont toutes rangées derrière les Anglais. La France a apporté son aide militaire, les États-Unis leur soutien diplomatique, même la dictature chilienne a soutenu Londres. L’Espagne s’est abstenue de condamner l’Argentine, comme l’URSS et la Chine, mais sans lui apporter la moindre aide. Seuls quelques pays latino-américains, notamment Cuba et le Nicaragua (les mêmes qui aujourd’hui soutiennent Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine !), se rangent franchement du côté de Buenos Aires.

La posture de Margaret Thatcher est de refuser toute négociation, les Britanniques écrasent les Argentins. La déroute militaire va entraîner la chute de la junte, mais en décembre 1983 seulement. La célébration du 2 avril a été instaurée en mars 1983 par dernier dictateur argentin, le sinistre Reynaldo Bignone, sous le nom de Journée des îles Malouines, de la Géorgie du Sud et des îles Sandwich du Sud (Día de las Islas Malvinas, Georgias del Sur y Sandwich del Sur ). Cette date sera ensuite déplacée au 10 juin : Jour de l'Affirmation des Droits des Argentins sur les îles Malvinas et l’Antarctique. Finalement, en 2000, la date du 2 avril a à nouveau été réintroduite dans le calendrier officiel comme la Journée des vétérans et des combattants tombés pendant la guerre des Malouines (Día del Veterano y de los Caídos en la Guerra de Malvinas). Ce n’est plus qu’une commémoration des victimes d’un conflit engagé par la dictature, mais sans pour autant avoir éteint le sentiment irrédentiste des Argentins qui réclament inlassablement, chaque 3 janvier, une renégociation du statut des îles.

L’’argument argentin s’appuie principalement sur la géographie. C’est sa faiblesse selon le droit international actuel. Car les Anglais peuvent attester d’un siècle et demi de présence dans l’archipel, les Argentins seulement une dizaine d’années. Le fait qu’il ait été pris par la force, il y a presque deux siècles ne constitue pas un argument, sauf à mettre à feu et à sang la planète entière si tous les territoires acquis au XIXe siècle dans les mêmes conditions devraient être contestés. En 1965, l’Argentine était toutefois parvenue à faire inscrite les Malouines comme territoire à décoloniser. Le Royaume-Uni a organisé un référendum en 2013 dont le résultat fut sans appel : 99,8% des Malouins ont demandé à rester britanniques.

Bien sûr, ce Jour des Malouines n’est pas observé dans l’archipel, localement on fête Libération Day le 14 juin, le jour qui marque la fin de la guerre en juin 1982. Les Britanniques ont aussi introduit un Falklands Day, le 14 août qui célèbre la première observation enregistrée (par un Anglais) des îles Falkland par John Davis en 1592. #guerredesmalouines

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er avril 2022

 

Le mémorial dédié aux soldats sacrifiés pour une cause perdue d’avance.

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1890, Argentine, Musique, 11 décembre Bruno Teissier 1890, Argentine, Musique, 11 décembre Bruno Teissier

11 décembre : l'Argentine célèbre son tango

Cette Journée du tango qui commence à être fêtée un peu partout dans le monde correspond à l’anniversaire de Carlos Gardel né en 1890 et dont le mausolée, à Buenos Aires, est ouvert au public aujourd’hui seulement.

 

Buenos Aires retentit partout des rythmes du tango. Cette Journée nationale du tango (Dia Nacional del Tango), créée en 1977, qui commence a être fêtée un peu partout dans le monde correspond à l’anniversaire de Carlos Gardel (photo) né en 1890, voix mythique du tango, mais aussi à celui de Julio Caro (1899), l’un de ses grands musiciens.

Tout à commencé avec la Gran Milonga Nacional (bal où l’on danse le tango) tout le long de l’Avenida de Mayo qui attire chaque année des milliers de passionnés.  

C’est le plein été en Argentine, les festivités autour du tango durent plusieurs jours et se terminent aujourd’hui avec les cérémonies liées à l’anniversaire, ce soir à partir de 18h00, sur l'esplanade du Centre culturel Kirchner. Ce mercredi, 11 décembre de 11h à 15h, au cimetière Charcarita de Buenos Aires, le mausolée de Carlos et Berta Gardel est ouvert aux visiteurs venus leur rendre hommage.

Julio de Caro, metteur en scène, compositeur et arrangeur, fut l'un des grands représentants du genre tango et des modernisateurs de la musique urbaine. Il incarne une force évolutive au sein du genre et donne naissance à la Guardia Nueva del tango : un mouvement pour le renouveau de l'esthétique musicale, qui émerge entre 1917 et 1925. Pour sa part, Carlos Gardel est l'initiateur et le plus grand représentant du tango en tant que chanson : c'est lui qui a inventé la façon de chanter le tango, qui lui a donné son propre style comme on ne l'avait pas entendu jusque-là. De ce moment jusqu'à sa mort dans le tragique accident d'avion à Medellín, Gardel continue d'être une grande icône du tango.

En 2019, une statue du chanteur et compositeur de tango a été installée à Compans Caffarelli à deux pas de sa maison natale de Toulouse où il est né le 11 décembre 1890,  Carlos Gardel a émigré en Argentine avec sa mère à l'âge de 2 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2021 

 
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ONU, 30 août Bruno Teissier ONU, 30 août Bruno Teissier

30 août : la Journée internationale des personnes disparues

Cette Journée internationale des victimes de disparition forcée a été créée par l'ONU en 2000…

 

Cette Journée internationale des victimes de disparition forcée a été créée par l'ONU en 2000, mais elle faisait suite à celle qui avait été annoncée dès 1983 en Amérique latine, région où ce mode de répression a été largement pratiquée par les dictatures militaires d'extrême droite comme ce fut le cas au Chili, en Argentine, au Brésil... Si l’ONU s'en est saisie c'est que les disparitions (en fait des assassinats déguisés) se sont aussi multipliées en Bosnie, au Sri Lanka, en Tchétchénie, en Algérie... Le 4 juin 2020, à nouveau, un opposant au régime thaïlandais, réfugié au Cambodge, a disparu à proximité de son domicile. La junte au pouvoir à Bangkok est montrée du doigt pour cette disparition de Wachalearm Satsaksit, laquelle fait suite à celles d’autres opposants thaïlandais enlevés par des inconnus et dont les familles n’ont plus de nouvelles depuis plusieurs mois.

Les disparitions forcées ont souvent servi de stratégie pour faire régner la terreur dans la société. Le sentiment d’insécurité résultant de cette pratique ne se limite pas aux proches de la personne disparue, mais touche aussi la communauté et l’ensemble de la société. Alors qu’elles étaient très répandues au sein des dictatures militaires, les disparitions forcées sont aujourd'hui perpétrées dans des situations complexes de conflit interne, en particulier comme moyen de répression politique des opposants.  

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 août 2020

 
En Colombie, 60 000 civils ont disparu au cours du demi-siècle de conflit qui a opposé l’État et les guérillas.Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

En Colombie, 60 000 civils ont disparu au cours du demi-siècle de conflit qui a opposé l’État et les guérillas.

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