30 août : la Journée internationale des personnes disparues
Cette Journée internationale des victimes de disparition forcée a été créée par l'ONU en 2000, mais elle faisait suite à celle qui avait été annoncée dès 1983 en Amérique latine, région où ce mode de répression a été largement pratiquée par les dictatures militaires d'extrême droite comme ce fut le cas au Chili, en Argentine, au Brésil... Si l’ONU s'en est saisie c'est que les disparitions (en fait des assassinats déguisés) se sont aussi multipliées en Bosnie, au Sri Lanka, en Tchétchénie, en Algérie... Le 4 juin 2020, à nouveau, un opposant au régime thaïlandais, réfugié au Cambodge, a disparu à proximité de son domicile. La junte au pouvoir à Bangkok est montrée du doigt pour cette disparition de Wachalearm Satsaksit, laquelle fait suite à celles d’autres opposants thaïlandais enlevés par des inconnus et dont les familles n’ont plus de nouvelles depuis plusieurs mois.
Les disparitions forcées ont souvent servi de stratégie pour faire régner la terreur dans la société. Le sentiment d’insécurité résultant de cette pratique ne se limite pas aux proches de la personne disparue, mais touche aussi la communauté et l’ensemble de la société. Alors qu’elles étaient très répandues au sein des dictatures militaires, les disparitions forcées sont aujourd'hui perpétrées dans des situations complexes de conflit interne, en particulier comme moyen de répression politique des opposants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 août 2020