L’Almanach international

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1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier 1962, 2000, France, Algérie, guerres coloniales, 25 septembre Bruno Teissier

25 septembre : hommage aux harkis

Depuis 2003, la France rend hommage aux combattants supplétifs de l’armée française en Algérie. C'est seulement en 2015, que furent reconnues les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France.

 

Les harkis sont des Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’indépendance de leur pays. Certains avaient pris en conscience le parti de la France ; d’autres n’ont pas eu vraiment eu le choix. Capturés les armes à la main, c’était la collaboration ou la mort. À la fin de la guerre, ils étaient 210 000, perçus comme des traîtres à leur patrie. En dépit de sa promesse, le président De Gaulle n’en a fait rapatrier que 42 500 (90 000 si ont compte les familles), les autres ont été abandonnés à leur sort, c’est-à-dire le plus souvent une exécution sommaire. En Algérie, le sujet demeure totalement tabou. Les terroristes et assassins des années 1990 ont été amnistiés, pas les harkis, qui sont toujours victimes de discriminations légales (y compris leurs enfants) et d’insultes régulières de la part des autorités.

En France, beaucoup ont passé des années, voire des décennies, dans des camps : Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard), Bias (Lot-et-Garonne) ou dans les 70 hameaux de forestage dans lesquels ils travaillaient pour l’Office national des forêts. Certains vivent encore dans ces camps qui ont été établis pour eux en 1962, après les accords d’Évian.

Pendant quatre décennies, ils ont été totalement oubliés. Après une première loi de reconnaissance des services rendus en 1994, sous le président Mitterrand, Jacques Chirac a reconnu officiellement leur drame et leur sacrifice, c’était le 25 septembre 2000, date qui a été retenue ensuite pour établir une Journée nationale d’hommage aux harkis, en 2003. Une initiative qui les a laissés très insatisfaits car ils attendaient aussi la reconnaissance de l’abandon volontaire dont la majorité d’entre eux ont été l’objet, ainsi que celle de la co-responsabilité française dans les massacres de 1962-1963. Jac­ques Chirac avait bien reconnu la responsabilité de l’État français dans les déportations de juifs, les harkis n’en attendaient pas moins. Nicolas Sarkozy qui en avait fait la promesse en 2007, ne fera finalement rien. Il faudra attendre, la déclaration du président Hollande en 2015 : « les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France ». Lundi 20 septembre 2021, Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis et à leurs enfants, annonçant un projet de loi de réparation pour ces Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, entre 1954 et 1962. Celle-ci a été votée en février 2022, juste avant le cinquantenaire du 19 mars 1962. La loi du 23 février 2022 reconnaît la responsabilité de la France dans les conditions indignes du rapatriement et de l'accueil des harkis et de leurs familles, rapatriés d'Algérie après les accords d'Évian de 1962.

La loi ouvre également un droit à réparation pour les harkis et leurs familles qui ont séjourné dans des camps de transit et des hameaux de forestage. Selon le gouvernement, 50 000 personnes pourraient bénéficier de cette indemnisation, pour un montant d'environ 310 millions d’euros sur six ans.

Aujourd’hui, les harkis et leurs descendants représenteraient entre 500 000 et 800 000 personnes en France. Des enfants et même des petits-enfants de harkis continuent de s’identifier comme tels. Leur situation reste difficile, d’autant que le terme « harki » demeure une véritable insulte dans la diaspora algérienne comme elle l’est encore en Algérie.

Des cérémonies d’hommage sont organisées dans la majorité des villes de France chaque 25 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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8 mai : le « premier martyr » algérien de la guerre de libération

Le 8 mai a été décrétée Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

 

La France et l’Algérie commémorent la même journée, celle du 8 mai 1945, mais sans se référer à la même mémoire. Trois quarts de siècle après l’événement, les blessures ne passent pas. En mai 2020, le président Tebboune annonçait une Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

À Sétif (Algérie) en dépit du couvre-feu imposé à la population autochtone, quelque 10 000 Algériens défilent pour réclamer la liberté. Un drapeau algérien est brandi. Un officier de police français sort une arme vise le porteur du drapeau et le tue de 2 balles. Ce jeune scout s’appelait Bouzid Saâl, une  stèle honore aujourd’hui la mémoire de ce « premier martyr de la guerre de libération ». D’autres coups de feu sont tirés sur la foule en panique faisant 35 morts. Ce ne sont que les premiers d’une journée de massacre qui décimera 10 à 20 000 Algériens du Constantinois et une centaine de colons. On est en 1945, la France fête la fin de la Seconde Guerre mondiale… et en Algérie, la guerre d’indépendance commence ce même jour. Ce 8 mai 1945 est le jour où tout a basculé. Il devenait évident pour la majorité des Algériens que dorénavant la France et l’Algérie n’aurait pas la même destinée. Les Français mettront du temps à le réaliser. Les premiers mots d’excuses à propos des morts de cette funeste journée de la part des autorités françaises ne viendront que le 8 mai 2005.

Sous le slogan « Une mémoire qui refuse l'oubli », les festivités officielles doivent se dérouler samedi à Sétif, à 300 km à l'est d'Alger. La Journée de la mémoire a été instituée par une loi adoptée à l'unanimité le 23 juin 2020 par l'Assemblée populaire nationale (APN).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de libertéPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de liberté

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1er novembre : la « révolution » algérienne

L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, marquait le déclenchement de la Guerre de libération nationale.

 

L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, symbolisait le déclenchement de la Guerre de libération nationale. Ce jour férié en Algérie est marqué par des défilés militaire et la glorification de la guerre d’indépendance.

De cette « Toussaint rouge », les Français ont surtout gardé l’image de ce jeune instituteur français qui venait prendre son premier poste dans le bled et qui fut abattu après l’attaque du bus dans lequel il voyageait. Il faudra cependant de longs mois avant que Paris ne réalise qu’une guerre avait commencé ce jour-là. L'Algérie célèbre le début officiel de sa guerre de libération, laquelle avait, en fait, débuté en 1945, le 8 mai, mais, à l’époque, peu l’avaient vraiment compris.

68 ans après cette « révolution », le régime totalement fossilisé, appuie toujours sa légitimé sur ce conflit de libération que seuls les Algériens les plus âgés ont connu. Cette année, 2022, Alger a choisi la date symbolique du 1er novembre pour abriter le 31e sommet de la Ligue arabe afin de rappeler le soutien arabe à la Révolution algérienne mais aussi marquer son retour sur la scène diplomatique. La victoire finale de cette guerre de libération qui s’est achevée en 1962 fut aussi diplomatique : elle est aussi le fruit du soutien de plusieurs pays arabes, notamment de l’Égypte, dès 1954, de l'Arabie Saoudite qui a plaidé pendant des années pour la cause algérienne devant l'ONU, mais aussi de la Syrie, du Yémen, du Liban et d’autres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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