L’Almanach international
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9 août : hommage aux femmes sud-africaines
La Journée nationale des femmes en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956 : 20 000 femmes noires (et quelque militantes blanches) protestant contre l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non Blancs dans le pays, notamment dans les villes.
La Journée nationale des femmes (National Women's Day) en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956. Il y a 66 ans, 20 000 femmes noires (et quelques militantes blanches) protestèrent contre l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non-Blancs dans le pays, notamment dans les villes.
Beaucoup défilaient avec leurs enfants sur le dos pour exprimer leur frustration et leur colère face à ce nouvel aspect de l'apartheid. Organisée par la Fédération des femmes Sud-africaines, la manifestation de masse s’est déroulée à l’Union Buildings à Pretoria (siège du gouvernement). Une pétition, rassemblant 14 000 signatures, est alors remise au secrétaire du premier ministre, mais elle ne sera sans aucun effet sur des autorités sud-africaines qui jouissent, à l’époque, d’un grand soutient international. Instauré en 1952, le pass law ne sera aboli qu'en… 1986, soit 30 ans plus tard.
Le 9 août 2000, un monument a été inauguré au Malibongwe Embokodweni , l'amphithéâtre de l'Union Buildings à Pretoria pour célébrer et commémorer l'événement de 1956. Le 9 août est férié en Afrique-du-Sud.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2024
16 juin : en Afrique du Sud, c’est le Jour de la jeunesse, souvenir des émeutes de Soweto
Cette fête de la jeunesse commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendent à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieterson, un jeune noir de 13 ans.
Ce jour férié commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendaient à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieterson, un jeune noir de 12 ans et demi. Aujourd’hui, des cérémonies officielles sont organisées.
L’origine des émeutes est la décision des autorités sud-africaines d’introduire l’afrikaans dans les écoles noires. Dès le 30 avril 1976, une première école de Soweto, une banlieue (township) où les Noirs de Johannesburg ont été assignés, se met en grève, puis le mouvement s’étend à d’autres écoles… Les manifestants sont très jeunes, des écoliers ou des collégiens. L'afrikaans, ce dérivé local du hollandais, est « la langue de l'oppresseur », la langue de ceux qui ont imposé l’apartheid à la majorité des habitants du pays, les Noirs. Ceux-ci, outre leurs diverses langues locales suivent un enseignement en anglais. Ils ne veulent pas en changer.
Le 16 juin 1976, ils sont entre 10 et 20 000 à protester. Les policiers, exclusivement blancs, ont ordre de rétablir l’ordre à tout prix et d’user de tous les moyens pour disperser les manifestants. Des jets de pierres commencent de la part des élèves. Le colonel Kleingeld, l’officier de police chargé du maintien de l'ordre, tire un premier coup de feu, provoquant la panique. Un premier enfant tombe : Hector Pieterson. Il deviendra plus tard l’icône du soulèvement. Ce jour-là, on déplorera une vingtaine de morts (officiellement), certains en évoquent une centaine. Après cinq semaines d’émeutes, le gouvernement retirera le décret sur l’enseignement en afrikaans.
En 1995, le Jour de Soweto est devenu le Jour de la jeunesse (Youth Day). C’est aujourd’hui un jour férié en Afrique du Sud. À l’échelle du continent, depuis 1991, c’est la Journée de l’enfant africain.
À Soweto, le musée Hector Pieterson, inauguré le 16 juin 2002, commémore les événements.
Il a fallu attendre le 40e anniversaire du massacre, le 16 juin 2016, pour que des représentants blancs de l’armée soient présents à la cérémonie annuelle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 juin 2024
12 septembre : assassiné, il y a 45 ans, Steve Biko n'est pas oublié
Son assassinat, le 12 septembre 1977, par la police sud-africaine avait suscité une telle indignation internationale que l'attitude à l'égard de l'Afrique du Sud avait commencé à se durcir. L'anniversaire de la mort de Steve Biko, martyr de la lutte anti-apartheid mort sous la torture, est marqué chaque année.
Son assassinat, le 12 septembre 1977, par la police sud-africaine avait suscité une telle indignation internationale que l'attitude à l'égard de l'Afrique du Sud avait commencé à se durcir. L’anniversaire de la mort de Steve Biko, martyr de la lutte anti-apartheid mort sous la torture, est marqué chaque année par une conférence commémorative organisée à l'université du Cap. De grands noms de la lutte anti-apartheid viennent s'y exprimer. D’autres vont se recueillir devant la prison de Pretoria où il a été déclaré mort.
Des milliers de personnes, sous le choc, avaient participé à ses funérailles à King William’s Town, où se trouve aujourd’hui la fondation qui porte son nom. En 1997, cinq anciens policiers ont avoué avoir tué Biko, l’amnistie leur a été refusée.
Aujourd'hui, la référence à Steve Biko, le fondateur du Mouvement de la conscience noire, tend à prendre le pas sur celle de Mandela parmi les citoyens sud-africains les plus impatients de tourner définitivement la page de l'apartheid.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde