L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
20 septembre : la Thaïlande fête sa jeunesse et se souvient d'un jeune roi assassiné
Ce jour est dédié à deux rois, le premier Chulalongkorn, a régné une demi siècle et a eu plusieurs dizaines d’enfants ; le second, Ananda Mahidol, le roi enfant, a été mystérieusement assassiné à l’âge de 20 ans, il était devenu roi onze ans plutôt.
En Thaïlande, c’est la Journée nationale de la jeunesse (วันเยาวชนแห่งชาติ). Elle commémore les anniversaires de deux rois : Chulalongkorn et Ananda Mahidol. Le premier qui a régné au XIXe siècle sous le nom de Rama V a su empêcher la colonisation de son pays face aux ambitions françaises et anglaises. Roi très aimé, le 23 octobre, anniversaire de sa mort, en 1935, est aussi un jour férié.
Le Second, son petit-fils, est devenu roi en 1935 à l’âge de 9 ans alors qu'il était dans un collège en Suisse. Il est monté sur le trône à l'âge de 19 ans sous le nom de Rama VIII, en 1935. Six mois plus tard, il était assassiné dans des conditions mystérieuses. On l'a retrouvé mort dans son lit avec deux balles dans la tête. Le sort de ce très jeune roi, dont le meurtre n'a jamais été élucidé, est un sujet absolument tabou en Thaïlande, aujourd’hui encore. C'est son petit frère qui lui a succédé, Bhumibol, le père du roi actuel.
Septembre est aussi le mois où, en Thaïlande, on en registre le plus de naissances.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 mai : la cérémonie du labour royal en Thaïlande
La cérémonie annuelle du Labour royal, en Thaïlande, marque officiellement le début de la saison du riz. Selon de très anciennes traditions, elle permet de prévoir les tendances en matière de production agricole voire de commerce international.
Cette cérémonie annuelle marque officiellement le début de la saison du riz. Elle a généralement lieu en mai mais la date n'est pas fixe car elle est choisie par l’astrologue brahmane du roi. Le nom thaïlandais de cette fête est assez long : Charot Phra Nangkhan Raek Na Khwan » (จรดพระนังคัลแรกนาขวัญ) signifie « placer une charrue sur la terre pour marquer un début propice à la saison de culture du riz ».
Cette cérémonie est une synthèse de fêtes de tradition bouddhiste et hindouiste qui se déroulaient jadis à des dates différentes. La cérémonie, présidée par le roi en personne, se déroule sur deux jours. D’abord une bénédiction bouddhique au temple d’Émeraude de Bangkok, des graines qui seront plantées le lendemain. Le lendemain, c’est le jour du labour proprement dit, une célébration hindouiste qui se déroule à Sanam Luang, une place située devant le Palais royal. Une fois exécuté, on présente aux bœufs sacrés des écuelles contenant de l’herbe, du riz, du maïs, des haricots, du sésame, de l’alcool et d’eau. Le choix des bovins va donner la tendance, bonne ou mauvaise, des prochaines récoltes. S’ils ne touchent à rien et se contentent d’une lampée d’alcool, ils garantissent un commerce fructueux avec l’étranger et donc une économie florissante.
La cérémonie royale s'est poursuivie pendant des siècles jusque dans les années 1930. Abandonnée à la faveur de la modernisation du pays, elle a été relancée en 1960 afin de conforter le prestige du roi Bhumibol qui reprenait du poids politique. Son fils et successeur, depuis 2021, le roi Vajiralongkorn dit roi Rama X a poursuivi cette tradition du Labour royal. Depuis1966, le jour de la cérémonie royale est aussi désignée comme la Journée des agriculteurs.
À des dates différentes, des cérémonies comparables sont également organisées au Cambodge, présidée par le roi, ou au Japon, par l’empereur… Elles ont pour origine d’anciens rites de fertilité commun aux différents pays de la région.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mai 2024
18 janvier : l'armée, au pouvoir, parade dans les rues de Bangkok
Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, en Thaïlande. Cette Journée de l’armée royale thaïlandaise fait figure d’autopromotion de la part de la junte militaire au pouvoir, appuyée par le roi. Cette journée fait aussi référence à un fait militaire vieux de 430 ans : un combat singulier à dos d’éléphant opposant le roi du Siam au prince héritier de Birmanie, qui s’est déroulé le 18 janvier 1593.
Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, la Thaïlande (ou plutôt ses élites politiques) célèbre son armée. Un événement d’importance dans un pays qui a connu 19 coups d’État militaires depuis 1932 (date de l’abolition de la monarchie absolue). Le dernier date de 2014. Certes la junte militaire a cédé la place à un gouvernement civil durant l’été 2019, mais non sans avoir pris toutes les précautions pour continuer à diriger le pays. La constitution a été modifiée en 2016, désormais les membres du Sénat sont tous nommés par l’armée et comme un gouvernement doit être investi par les deux chambres, un parti minoritaire (pro-armée) peut se maintenir au pouvoir. C’est le cas du nouveau gouvernement, qui d’ailleurs a nommé à la tête d’armée le général Apirat Kongsompong, l’artisan du coup d’État de 2014, lequel multiplie les déclarations agressives contre l’opposition.
Cette modification constitutionnelle a été vécue comme un 20e coup d’État militaire inscrivant le pouvoir de l’armée dans la durée. Le roi, comme son défunt père qui a toujours penché du côté de l’armée, en a profité pour accroître ses prérogatives. Désormais ses décisions n’ont plus à être contresignées par un ministre. C’est donc une dictature militaire sous commandement royal qui parade aujourd’hui dans les rues de la capitale thaïlandaise.
Quant à la date de cette Journée des forces armées thaïlandaises (วันกองทัพไทย), le 18 janvier, elle fait référence à un combat singulier à dos d’éléphant opposant Naresuan (roi du Siam) au prince héritier de Birmanie. Le second fut tué par le premier à Nong Sarai (province de Suphanburi) le 18 janvier 1593. Le Siam (future Thaïlande) ne payant plus son tribut à la Birmanie, celle-ci avait envoyé une armée pour soumettre son vassal. Non seulement le Siam repoussa l’attaque, mais étendit son influence sur une vaste région. C’est donc un grand roi que vénère ce 18 janvier la Thaïlande. Autrefois, c’était sa date de naissance, le 25 avril qui était célébrée. Mais en 2005, il fut décidé qu’il valait mieux célébrer la fameuse bataille que l'histoire officielle raconte comme un duel à dos d’éléphant (Iuthheete) entre un roi et un prince. Soit le plus prestigieux des combats en Asie du Sud-Est. Désormais aucune armée, pendant longtemps, n’osa plus marcher sur Ayutthaya (la capitale de l’époque). Sous son règne (1590-1605), le roi Naresuan redonna au Siam toute sa puissance : le royaume atteignit son expansion maximale.
Chaque 18 janvier, une cérémonie est organisée au quartier général de l'Armée royale thaïlandaise de 10h00 à 11h30, complétée par une célébration au sanctuaire Phra Chai Mongkhon Phum, rendant hommage au roi Rama V, suivi d’une cérémonie de dépôt de gerbes au Mur du Souvenir et une célébration bouddhiste. Puis, à 13h00, le général Narongpan Jitkaewthae, commandant en chef de l'armée royale thaïlandaise rend visite aux blessés de l'hôpital Phramongkutklao, y compris la visite de soldats blessés à l'hôpital de l'armée. Ce même jour, des soutiens du régime organisent des actions caritatives et bénévoles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
19 février : les Bouddhistes célèbrent Magha Puja
Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre…
Le temple du Bouddha d’émeraude à Bangkok accueille aujourd’hui un hôte de marque en la personne du roi de Thaïlande. Si l’humeur lui en dit, il vient officiellement ouvrir les célébrations de la fête de Magha Puja en ce jour de pleine lune du troisième mois lunaire ! Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre ou faire le tour des monastères tout en étant ponctuées par des danses et des sermons rappelant les enseignements de Bouddha.
Cette fête commémore l’enseignement de Bouddha à 1 250 disciples éclairés, elle est considérée comme une des principales fêtes du calendrier bouddhiste avec l’anniversaire de sa naissance, son éveil et sa mort.
Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses