L’Almanach international

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20-21 mars : le nouvel an du monde persan

L’équinoxe de printemps et donc la célébration de la fête de Norouz tombent cette année le 20 mars. Le monde persan entre dans l’année 1404. Ce nouvel an est célébré par des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, ainsi que des repas en famille.

 

L’équinoxe de printemps (à 10h01 TU) et donc la célébration de la fête de Nowrouz tombent le 20 mars. Le monde persan entre dans la nouvelle année 1404.

Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (autour du 21 mars, cette année le 20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».

« Le 21 mars (le 19 ou le 20 selon les années) marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de nawrouz (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)

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Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2025

 

Célébration de Newroz en Turquie, photos Bertil Videt, 2006

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1946, Irak, 17 décembre, drapeau, Kurdistan Bruno Teissier 1946, Irak, 17 décembre, drapeau, Kurdistan Bruno Teissier

17 décembre : la journée du drapeau kurde

Au Kurdistan irakien, on célèbre chaque 17 décembre un drapeau qui a accompagné un siècle de lutte des Kurdes de Turquie, d’Iran, d’Irak et de Syrie. Il reprend les couleurs pan iraniennes que l’on retrouve aussi sur les drapeaux de l’Iran et du Tadjikistan.

 

Au Kurdistan irakien, le 17 décembre est la Journée du drapeau kurde (Roja Ala Kurdî) (ڕۆژی ئاڵای کورد), celui qui a été adopté en 1992 par le Kurdistan du Sud qui vit dans une situation d’autonomie de fait, au nord de l’Irak.

La date retenue, en 1999, pour cette célébration annuelle est l’anniversaire du 17 décembre 1946, lorsque ce drapeau a été utilisé pour la première fois par une éphémère république du Kurdistan fondée au nord-ouest de l’Iran, appelée aussi République de Mahabad, nom de sa capitale. Fondée en janvier 1946, elle a disparu en décembre de la même année écrasée par l’armée iranienne, appuyée par les États-Unis.

Ce drapeau, toutefois, est bien plus ancien, il a été créé en 1919 à Istanbul par la Société pour l'essor du Kurdistan (CTK) et arboré à Paris lors de la conférence de Paix, en 1920, par les premiers dirigeants du mouvement nationaliste kurde. La première fois qu’il fut brandi au Kurdistan, c'était au début du mois de mars 1921 , lorsque Elişer et Nuri Dêrsimi l’ont hissé à Emraniya Dêrsim, sur la montagne Koçgir, peuplée de Kurde. 

Ce drapeau, connu sous le nom d’Ala Rengîn (drapeau coloré), fut aussi celui d’une république kurde de l’Ararat, fondée en octobre 1927 aux confins de la Turquie et de l’Arménie, par Khoyboun (Xoybûn), une organisation kurde créée au Liban. Mais, cet État, imaginé lors du soulèvement kurde des années 1926-1930, n’a pas eu le temps de s’organiser.

Ce drapeau reprend les couleurs pan iraniennes que l’on retrouve aussi sur les drapeaux de l’Iran et du Tadjikistan. Leur origine remonte à l’antique Empire achéménide qui dominait la région plusieurs siècles avant J.-C. Le rouge était la couleur de la noblesse, la valeur militaire, le sang du sacrifice pour une noble cause. Celle des martyrs de la cause kurde, telle qu’elle est interprétée aujourd’hui. Le blanc est symbole de pureté morale, de spiritualité ; les Kurdes en ont fait le symbole de l’égalité et de la paix à laquelle ils aspirent depuis un siècle. Le vert, symbolise la nature, la prospérité, la jeunesse. Le vert des paysages du pays des Kurdes, affirment ces derniers. Quant au soleil jaune avec ses 21 rayons, c’est un symbole commun aux traditions religieuses autochtones kurdes yazdaniennes : le yézidisme, le yarsanisme, l'alévisme… Les 21 rayons sont également très souvent associés au 21 mars, qui est la date du Newroz kurde.

Le drapeau kurde du Rojava (région kurde du nord-est de la Syrie), ne présente pas de soleil, mais un drapeau jaune, rouge et vert, en bandes horizontales. Cependant, le Mouvement pour une société démocratique (TEV-DEM) qui contrôle la région a un soleil jaune et ses 21 rayons pour emblème. Depuis quelques jours, les Kurdes du Rojava ont toutefois hissé le nouveau drapeau syrien, en signe d’allégeance.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 décembre 2024

Des élèves de l'école internationale Sarwaran, au Kurdistan irakien célèbrent la Journée du drapeau kurde.

 
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1999, Turquie, Kurdistan, 15 février, héros national Bruno Teissier 1999, Turquie, Kurdistan, 15 février, héros national Bruno Teissier

15 février : la journée de la cause kurde

Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi à Strasbourg. Comme chaque année, le 15 février, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, viennent manifester devant le siège du Conseil de l’Europe.

 

Chaque année, le 15 février, les Kurdes marquent l’anniversaire de la capture d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), par des manifestations dans de nombreuses villes turques qui se terminent invariablement par des affrontements, souvent sanglants, avec la police. Cette année, c’est le 21e anniversaire de la capture de leur leader. Il intervient dans le contexte tendu de la guerre en Syrie où les Kurdes affrontent l’armée turque, depuis le désastreux retrait des Américains qui, jusque-là, les protégeaient.

Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi, 15 février, à Strasbourg. Comme chaque année, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, vont atteindre la capitale alsacienne après plusieurs jours de marche, pour manifester devant le siège du Conseil de l’Europe, une organisation dont la Turquie est membre. Ils sont chaque année quelque 25 000 à 30 000 à faire le voyage. Certains font plusieurs centaines de km à pied, venant d’Allemagne, de Suisse, Belgique, France...

Considéré comme l’ennemi public numéro un de la Turquie, A. Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 par des agents turcs au Kenya au terme d'une longue traque. Depuis, il vit dans un isolement quasi-total dans l'île-prison d'Imrali, située en mer de Marmara. Cette absence en a fait une figue mythique et charismatique non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'État a fait plus de 40 000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes de la région, notamment ceux de Syrie. L’audience du PKK et la notoriété d’Öcalan, dit Apo, l’oncle, sont d’ailleurs aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’il y a 20 ans, époque où il dirigeait le PKK d’une main de fer.

Les Kurdes considèrent que le 9 octobre 1998 a débuté un « complot international » contre leur leader. C’est la date à laquelle A. Öcalan a dû quitter Damas où il était installé depuis de longue année. La Turquie n’a -t-elle pas lancé son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, le… 9 octobre 2019. La date n’était pas un hasard. Il fallait montrer aux Kurdes qui est le maître dans la région.

15 février et 9 octobre sont les deux dates récurrentes et symboliques des Kurdes, deux occasions de mettre en avant leurs revendications et de réclamer de l’aide. Cette année, L’initiative internationale (organisation kurde) appelle à participer à une longue marche du 9 au 15 février 2020, du Luxembourg jusqu’à Strasbourg, sous le mot d’ordre « Liberté pour Ocalan – Coude à coude contre le fascisme ». Elle évoque particulièrement la « guerre d’agression » lancée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes contre le Rojava (nord-est de la Syrie, région peuplée de Kurdes) apparu comme une « oasis de liberté » dans le chaos syrien, et qui a servi de base à la lutte menée contre Daesh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2020

Mise à jour 2023 : Le coup d’envoi de la longue marche annuelle demandant la libération d’Abdullah Öcalan a été donné par une conférence internationale le 4 Février en Genève. Deux jours plus tard, le 6 février, les militants internationalistes et kurdes entamaient la longue marche qui s’est terminée par un grand rassemblement à Strasbourg le samedi 11 février 2023.

 
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