L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
11 novembre : le centenaire de la Flamme du souvenir
Il y a 100 ans, le 11 novembre 1923, à 18 heures, André Maginot, ministre de la Guerre, allumait pour la première fois la Flamme du souvenir. La tombe de ce Soldat inconnu est installée à l’Arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 (en 1921, elle sera déplacée sous l’Arc lui-même). La symbolique est très importante dans un pays qui a perdu 1,4 million de jeunes hommes (soit 10,5% des hommes actifs, le plus fort ratio parmi les belligérants).
Le 11 novembre 1923, à 18 heures, André Maginot, ministre de la Guerre, allumait pour la première fois la Flamme du souvenir. La tombe de ce Soldat inconnu avait été installée à l’Arc de Triomphe trois ans plus tôt, le 11 novembre 1920 (en 1921, elle sera déplacée sous l’Arc lui-même). La symbolique est très importante dans un pays qui a perdu 1,4 million de jeunes hommes (soit 10,5% des hommes français actifs, le plus fort ratio parmi tous les belligérants).
Le 11 novembre 1922, la première minute de silence en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale était observée à Paris, devant l’Arc de Triomphe, en présence du Président Poincaré. Aujourd’hui, la France célèbre, un dernier des centenaires lié à la Grande Guerre : cela fait 100 ans que brûle la Flamme du souvenir. Elle ne s’est jamais éteinte, même pendant l’Occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale.
La flamme jaillit de la gueule d’un canon au centre d’un faisceau d’épées déposées sur un bouclier. Cette structure en bronze, réalisée par Edgar Brandt, prône « plus jamais ça » : le feu jaillit d’un canon pour la dernière fois afin de rendre hommage aux soldats morts pour la France. Depuis 1923, la Flamme est ravivée tous les jours à 18h30. L’entretien de la flamme est assuré par le Comité de la Flamme (représentant 760 associations d'anciens combattants) ou des associations dont le civisme est reconnu. Longtemps, la cérémonie de ravivage de la Flamme a été confiée à des militaires, aujourd’hui, ouverte aux plus jeunes et de nombreux écoliers y participent.
Une tombe du Soldat inconnu britannique a été inaugurée à l’abbaye de Westminster, à Londres le même jour qu'en France. Il en existe une trentaine dans le monde, pas toutes liées à la Grande Guerre.
Le 26 août 1970, une dizaine de femmes appartenant au Mouvement de libération des femmes (MLF) ont déposé sous l'Arc de Triomphe une gerbe « à la femme du Soldat inconnu ». Certaines des banderoles arborées ce jour-là avaient pour slogan : « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme ». Il s'agissait de la toute première action médiatique du MLF.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2023
4 novembre : l’Italie célèbre son armée et son soldat inconnu
Le 4-Novembre commémore la victoire de l'Italie sur l'Autriche-Hongrie en 1918. C’est l’équivalent du 11-Novembre en France et en Belgique, sauf que cette journée de célébration n’est plus un jour chômé depuis 1976. Aujourd’hui, c’est plus une célébration de l’armée qu’une journée à la mémoire des morts au combat.
Le 4-Novembre commémore la victoire de l'Italie (en tant que membre des Alliés) sur l'Autriche-Hongrie en 1918 à l’issue de la Première Guerre mondiale. C’ette journée de mémoire est l’équivalent du 11-Novembre en France et en Belgique. Sauf qu’en Italie, cette journée de célébration n’est plus un jour chômé depuis 1976.
Sur le front italien, l’armistice entre l’Empire austro-hongrois et l’Italie a été signé le 3 novembre 1918 dans la villa Giusti, propriété du comte Welter Giusti del Giardino, à Padoue. Il est entré en vigueur le 4 novembre. Trois ans plus tard, pour honorer les sacrifices des soldats tombés pour la défense de la Patrie, on a procédé le 4 novembre 1921 à l'enterrement du « Soldat inconnu » au Sacellum de l'Altare della Patria (l’autel de la Patrie) à Rome. En 1922, par le décret royal, le 4 novembre, l’Anniversaire de la victoire, a été déclaré fête nationale.
Suspendu en 1943, le 4-Novembre a été réactivé en 1949, sous l’appellation de Journée de l’unité nationale et des forces armées (Giornata dell’Unità Nazionale e delle Forze Armate). L’unité nationale fait référence au territoire du Tyrol méridional récupéré à la faveur de la défaite de l’Autriche-Hongrie à laquelle l’Italie avait déclaré la guerre le 23 mai 1915. Mais en 1976, le 4-Novembre a été retiré de la liste des jours fériés pour n’être qu’un jour de commémoration officielle.
Aujourd’hui, la Journée des forces armées, telle qu’on l’appelle aujourd’hui, est toujours marquée par divers événements commémoratifs, comme une cérémonie solennelle de dépôt de couronnes par le président de la République à l'Altare della Patria, situé dans un monument de Rome appelé le Vittoriano qui abrite la tombe du Soldat inconnu avec une flamme éternelle. La plupart des villes et villages organisent une cérémonie au monument aux morts, comme cela se fait en France pour le 11-Novembre. Aujourd’hui les drapeaux italien et européen flottent sur tous les bâtiments publics. Une nouveauté cette année 2023, le ministère de la Culture a instauré l'ouverture gratuite des musées nationaux et des parcs archéologiques dans tout le pays.
Chaque année, une cérémonie plus médiatisée que les autres, assortie d’un défilé militaire et d’une démonstration aérienne, se déroule dans une ville italienne. L’an dernier c’était à Bari. Cette année, c’est à Cagliari , en Sardaigne, en présence du président de la République, Sergio Mattarella et du ministre de la Défense, Guido Crosetto. L'équipe nationale de voltige aérienne se produira également à Cagliari avec les Frecce Tricolori qui s'élanceront à nouveau dans le ciel sarde après la représentation du 20 août dernier à Poetto. Un survol de la ville qui est couplé, le même jour, à celui de Rome au-dessus de l'Altare della Patria.
« Nous défendons la paix chaque jour » telle est la devise de l’armée italienne pour ce 4-Novembre, finalement très discret, mais qui est l’occasion de fêtes dans toutes les casernes de la péninsule.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 novembre 2023
11 novembre : une minute de silence en hommage aux 18 millions de morts de la Grande Guerre
Le 11 novembre 1922, il y a 100 ans tout juste, la première minute de silence en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale était observée à Paris devant l’Arc de Triomphe, en présence du Président Poincaré.
Le 11 novembre 1922, il y a 100 ans tout juste, la première minute de silence en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale était observée à Paris devant l’Arc de Triomphe, en présence du Président Poincaré. Le 11 novembre était pour la première fois un jour férié en France, il avait été déclaré officiellement « fête nationale » le 24 octobre 1922, suite à une décision émanant du Parlement. Les trois années précédentes, on avait célébré l’anniversaire de la victoire en sonnant les cloches et en tirant le canon.
L’idée d’un instant de silence serait une idée exprimée par Edward George Poney dans une lettre au journal London Evening News, ce journaliste australien s’indignait du caractère bruyant des commémorations et ne proposait pas moins de 5 minutes de silence pour rendre hommage aux morts de la Grande Guerre. L’idée sera reprise, en 1919, par les autorités britanniques, mais réduites à 2 minutes. Depuis 1919, deux minutes de silence sont observées aux Royaume-uni, à 11 heures précise, chaque 11 novembre.
L’idée d’honorer un soldat inconnu a été lancée le 20 novembre 1916, au moment de la bataille de Verdun. Le 8 novembre 1920, une loi a été votée pour qu'un hommage soit rendu aux restes d’un soldat non identifié "mort au champ d’honneur". Représentant anonyme de la foule des "Poilus", le Soldat inconnu été inhumé le 28 janvier 1921 sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris. Le 11 novembre 1923, le ministre de la Guerre et des Pensions, André Maginot, allumait pour la première fois une flamme du souvenir. Depuis, elle est ravivée tous les soirs à 18h30.
Le 11 novembre célèbre l’anniversaire de la capitulation allemande le 11 novembre 1918 qui met un terme à la première Guerre mondiale. Ce jour-là, à 5h15, la signature du document scelle la défaite allemande face aux Alliés. C’est à 11 heures que le cessez-le-feu a pris effet, les généraux Alliés et Allemands se réunissant à bord du wagon-restaurant du train d’État-major du maréchal Foch, en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes.
Dans un esprit de revanche, le jour symbolique du 11-Novembre avait été choisi en 1942 par Hitler pour envahir le sud de la France, la France dite Libre, suite au débarquement des troupes franco-américaines en Afrique du Nord.
Depuis 2012, tous les morts pour la France qu’ils soient civils ou militaires sont désormais honorés le 11 novembre. Ce texte permet de rendre hommage à tous ceux qui ont péri au cours d’opérations extérieures (OPEX). Le 11-Novembre est ainsi comparé au Memorial Day américain qui honore l’ensemble des militaires américains morts dans toutes les guerres.
Un article de l'Almanach international, 10 novembre 2022
9 avril : le Canada est né il a 105 ans à Vimy dans le Pas-de-Calais
Il a 100 ans, la France offrait un terrain au Canada pour construire un mémorial sur le site de la bataille de la crête de Vimy (9-12 avril 1917), cette victoire est devenue mythique dans l’imaginaire national canadien. Elle est commémorée chaque 9 avril.
Près de Vimy, au nord d’Arras, s’est déroulée du 9 au 12 avril 1917 une bataille, devenue mythique avec le temps, où les forces anglo-canadiennes ont fait céder les positions allemandes. Sur 30 000 hommes, plus de 10 600 Canadiens ont été tués ou blessés pendant l’assaut.
« C’est par leur sacrifice que le Canada est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles. Et, en ce sens, le Canada est né ici ! » proclamait le premier ministre du Canada Justin Trudeau, lors du 100e anniversaire de la bataille de Vimy, le 9 avril 2017.
La crête de Vimy est un escarpement de 9 km de long exceptionnellement proéminent, une colline qui s’élève au milieu de la campagne à découvert au nord de la ville d’Arras. Les Allemands en avaient fait une solide position défensive qui comportait un réseau complexe de tranchées et de tunnels, protégée par des soldats allemands très bien entraînés disposant de mitrailleuses et de pièces d'artillerie. Elle avait fait l’objet de plusieurs attaques françaises causant plus de 100 000 morts en pure perte.
La bataille de la crête de Vimy a débuté à 5 h 30, le lundi de Pâques 9 avril 1917. La première vague, formée de 15 000 à 20 000 soldats canadiens, dont un bon nombre d’hommes lourdement chargés, avança dans la neige et la giboulée en direction du tir meurtrier des mitrailleuses. Les Allemands ont fini par céder et reculer, au prix de 3600 morts côté canadien.
Ce n’était pas la première victoire canadienne de la Première guerre mondiale, ni la dernière. Elle n’a pas été un tournant de la guerre, mais le souvenir de cette bataille est devenu au fil du temps le symbole du sacrifice des soldats du jeune Dominion, encore majoritairement encadrés par des officiers anglais.
Il y a un siècle, en 1922, la France a donné un terrain au Canada, sur le site de la bataille où fut construit un majestueux mémorial dominant la campagne. Ce lieu magique qui sert de monuments aux morts à l’ensemble des soldats canadiens morts, très loin de chez eux, pendant la Première guerre mondiale. 11 285 soldats canadiens morts à la guerre n’ont pas de sépulture, leurs noms sont gravés autour des fondations. Le monument national a grandement participé au mythe de la bataille de Vimy, il figure aujourd’hui sur les billets de 20 dollars canadiens.
À la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada, un pays d'à peine huit millions d'habitants, avait fourni plus de 650 000 hommes et femmes en uniforme. Le bilan final des victimes a été très lourd pour notre pays : plus de 66 000 Canadiens ont été tués et plus de 170 000 ont été blessés. C’est à eux tous que rend hommage la date du 9 avril qui est marquée chaque année par des cérémonies et un discours du Premier ministre canadien.
Canada était indépendant depuis 1867, mais sa politique étrangère était encore gérée depuis Londres. D’ailleurs les Canadiens français, avaient été plus rétifs que leurs homologues anglophones à se laisser embarquer dans une guerre décidée pilotée depuis Londres. La participation à la Grande guerre n’a pas été ce grand moment de communion nationale qu’on a pu le dire, mais elle a contribué à l’émancipation du Canada par rapport à l’Angleterre. Mais tout en conservant le monarque. Le roi Édouard VIII était présent à l’inauguration du mémorial en 1936, entouré de près de 100 000 invités. Élisabeth II viendra le réinaugurer, le 9 avril 2007, après restauration. Dans l’imaginaire national canadien, la bataille de Vimy est la première victoire proprement canadienne de l’histoire.
Le Jour de la crête de Vimy (Vimy Ridge Day) est célébré par des cérémonies, chaque année le 9 avril, notamment des dépôts de couronnes, qui ont généralement lieu au Mémorial national de guerre du Canada à Ottawa. Les mêmes cérémonies ont lieu en France au Mémorial national du Canada à Vimy et dans d'autres régions du Canada. Selon la loi, le drapeau canadien est mis en berne sur la tour de la paix de la colline du Parlement à Ottawa.