L’Almanach international
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28 octobre : le centenaire de la Marche sur Rome
Chaque année, depuis la chute du fascisme, des nostalgiques de l’État totalitaire défilent par milliers dans les rues de la ville de Predappio, la ville natale de Benito Mussolini, en Émilie-Romagne. Cette année, le centenaire de l’événement coïncide, hélas, avec la formation d’un gouvernent comprenant des héritiers politiques du régime du Duce. Aujourd’hui, pourtant, une manifestation antifasciste se déroule dans le village natal de Mussolini. On célèbre la libération du village, le 28 octobre 1944. Une date qui n’avait pas été choisie au hasard.
Triste coïncidence, alors que vient de se former le gouvernement italien le plus à droite depuis 1946, un cabinet dont une partie des membres a milité jadis au MSI, le parti des héritiers du fascisme, l’Italie commémore le centenaire de la marche sur Rome du 28 octobre 1922 qui a porté le fascisme au pouvoir.
Aujourd’hui, pourtant, c’est une manifestation antifasciste qui se déroule dans le village natal de Mussolini. On célèbre la libération de Predappio, le 28 octobre 1944. Une date qui n’avait pas été choisie au hasard.
Chaque année, depuis la chute du fascisme, des nostalgiques de l’État totalitaire défilent par milliers dans les rues de la ville de Predappio, la ville natale de Benito Mussolini, en Émilie-Romagne.
Dimanche, des centaines d'autobus venus toute la péninsule vont converger vers la petite ville de 6 000 habitants, avec à leur bord des skinheads à tête rasée et des hommes de tous âges abordant une chemise noire. On se rassemble devant la maison natale du Duce et l’ancien siège du parti fasciste. Un temps fort est la visite de la crypte où se trouve la tombe de Mussolini. Celle-ci est visitée chaque année par quelque 100 000 personnes au grand désespoir des habitants de la petite ville qui d’ordinaire votent majoritairement à gauche.
Comme chaque année, à Predappio, pour l’anniversaire de la marche sur Rome (anniversario della marcia su Roma), les slogans fusent, les propos xénophobes ou fustigeant la démocratie s’expriment sans complexe lors de ce pèlerinage des nostalgiques de l'Italie fasciste. En 2017, aux termes d'un débat très âpre, le Parlement a adopté une nouvelle législation contre l'apologie du fascisme. Le parti Fratelli d'Italia de la nouvelle première ministre, Giorgia Meloni reste prudent dans ses discours, mais arbore toujours la flamme tricolore, symbole hérité du Mouvement social italien , les parties fondées par Giorgio Almirante et d'autres anciens représentants du Parti fasciste de Mussolini. Comme lors de l’anniversaire du Duce, le 31 juillet dernier, les organisateurs de la manifestation ont demandé de remplacer le salut fasciste par une "main sur le cœur", plus neutre politiquement.
La piteuse expédition du 28 octobre 1922, sous une pluie battante, n’aurait peut-être abouti à rien si le roi Emmanuel III n’avait pas refusé de signer l’état d’urgence demandé par le gouvernement libéral que Mussolini cherchait à intimider, et offert ensuite le pouvoir aux fascistes.
Le travail de mémoire sur cette époque n’est pas terminé, loin de là. Un électeur un quatre a voté pour Fratelli d’Italia, la formation d’extrême droite qui arrive pour la première fois au pouvoir depuis l’instauration de la république en 1946. Sa cheffe, Giorgia Meloni ne compte pas modifier le symbole de son parti et il a fallu de multiples protestations pour que le banquet prévu aujourd’hui à Piacenza pour célébrer la marche sur Rome soit finalement annulé à la dernière minute, en dépit de dizaines de réservations venues de toute l’Italie.
Mise a jour 31 octobre 2022 : En dépit des recommandations des organisateurs, une partie des participants à la commémoration de la marche sur Rome, organisée par l’extrême droite, le 30 octobre à Predappio, a bien fait le salut fasciste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
11 février : une fête civile au Vatican et religieuse en France
Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican.
Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican. Jusque-là, le Pape, qui avait perdu ses vastes États en 1870, se considérait comme prisonnier de l’État italien. En contrepartie, le catholicisme devint religion d’État en Italie.
La Cité du Vatican n'a pas beaucoup de jours fériés qui ne soient pas des fêtes religieuses. Depuis 2018, il existe deux jours fériés de ce type : l’Anniversaire du traité du Latran (Anniversario dei Patti lateranensi) et l’anniversaire de l’élection du pape François, le 13 mars.
La question romaine a été résolue en 1929, à l’époque de la dictature de Mussolini. Le 11 février 1929, le Premier ministre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri (au nom du pape Pie XI) ont signé un ensemble d'accords au palais du Latran. C’est ce traité qui a reconnu la Cité du Vatican comme un État souverain. Le 11 février est un jour férié civil du petit État qui célèbre surtout des fêtes religieuses.
Sans aucun rapport avec la naissance de l’État du Vatican, en 1993, Jean-Paul II a fait du 11 février la Journée mondiale des malades, un jour qui est aussi la fête de Notre-Dame de Lourdes. Depuis, le 11 février 1858, date de la première apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, la grotte puis le sanctuaire construit à proximité ne désemplissent pas et l’on attend aujourd’hui encore plus de 30 000 pèlerins venus des quatre coins du monde pour une guérison, une grâce ou pour la simple découverte d’un lieu de pèlerinage connu dans le monde entier. Lourdes, c’est un peu la Mecque des catholiques, troisième lieu de pèlerinage le plus visité au monde après le Vatican et Notre-Dame de Guadalupe à Mexico (chaque 12 décembre).