L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
8 janvier : l’anniversaire de Lima
Chaque année la capitale du Pérou célèbre l’anniversaire de sa fondation par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, le 18 janvier 1535. La fête dure trois jours.
Chaque année la capitale du Pérou fête l’anniversaire de sa fondation par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, le 18 janvier 1535, dans la vallée du fleuve Rímac. Comme elle fut fondée peu de temps après l’Épiphanie, une fête importante pour les Espagnols, son blason comporte trois couronnes et Lima est surnommée la Cité des Rois. Elle sera la capitale de la vice-royauté du Pérou au nom de la Couronne d’Espagne, puis celle de la république du Pérou, formellement, le 28 juillet 1821. Actuellement, en 1824 seulement.
Le Jour de la fondation de Lima (Día de la Fundación de Lima) est le 18 janvier, mais la fête dure trois jours du 17 au 19.
Le 17 janvier à partir de 15 heures, un grand défilé part du parc La Muralla et emprunte rues emblématiques que sont Lampa, Junín, Carabaya, Huallaga, La Unión et Rosa Merino , en passant par l'historique Plazza de Armas (Place des Armes), le cœur de la ville. Des démonstrations de danse et un spectacle équestre. La soirée se déroule avec une succession de concerts, de tous styles. Il fait chaud, nous sommes au cœur de l’été. Peu après minuit, c’est le feu d’artifice.
Le 18 janvier, après des cérémonies religieuses en présence des autorités politiques, militaires et policières, dans la cathédrale de Lima (10 h.), un hommage sera rendu à Francisco Pizarro, fondateur de la ville , dans le passage de Santa Rosa (11 h.). Cet événement comprendra des offrandes florales et des discours à la mémoire du conquérant espagnol. Les célébrations culminent avec une réception à la mairie de Lima (12h15), avec la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, comme invitée d’honneur. L’après-midi, le parc des légendes propose une série d'activités ouvertes à tous.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 janvier 2025
La garde présidentielle, place des Armes (photo : Diego Delso, delso.photo)
18 janvier : la Journée des martyrs en Centrafrique
Chaque année, en Centrafrique on se souvient des dizaines d’écoliers tombés sous les balles de la police de l’empereur Bokassa Ier alors qu’ils protestaient contre le prix des uniformes qu’on leur imposait. C’était il y a 45 ans, ces dernières années le pays a été en proie à des violences d’une tout autre ampleur.
Alors que le pays est en proie à une vague de violence depuis plusie mois, va-t-on, comme chaque année, se souvenir des dizaines d’écoliers tombés sous les balles de la police de l’empereur Bokassa Ier alors qu’ils protestaient contre le prix des uniformes qu’on leur imposait. L’empereur s’était même rendu en prison pour bastonner personnellement ceux qui avaient échappés aux tirs. On était le 18 janvier 1979. Une Journée des martyrs a été instituée pour perpétuer leur souvenir.
Comme d’autres dirigeants africains, ce sinistre empereur était une création des autorités françaises. L’affaire, entre autre, a coûté sa réélection au président Giscard d’Estaing.
Cette journée souvenir n’a pas empêché, en 2010, le président Bozizé de réhabiliter l’empereur et de le réhabiliter dans ces droits. François Bozizéa été renversé en 2013. Depuis, le pays a sombré dans la guerre civile. La majorité du territoire est aux mains de dizaines de milices armées qui provoquent des affrontements et commettent des massacres, malgré la présence militaire française et onusienne. Les autorités de manquent pas d’organiser chaque 18 janvier des cérémonies à l’occasion de cette Journée des martyrs. Ceux-ci se sont multipliés, victimes des différentes milices, depuis quelques années.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 janvier 2024
18 janvier : il y a 70 ans la Tunisie se soulevait contre l’occupation française
C’est la Fête de la Révolution en Tunisie, qui commémore le début du soulèvement contre l’administration coloniale française, le 18 janvier 1952. La date est peu connue des Tunisiens les plus jeunes, bien que ce fût un jour férié pendant trente ans…
Aujourd’hui, théoriquement, c’est la Fête de la Révolution ( عيد الثورة ) en Tunisie, elle commémore le début du soulèvement contre l’administration coloniale française, le 18 janvier 1952. Bien que ce fût un jour férié pendant trente ans (de 1957 à 1987), la date du 18 janvier est peu connue des Tunisiens les plus jeunes car, depuis, elle a été occultée par d’autres révolutions. En 1988, le président Ben Ali l’a remplacé par sa propre révolution, celle du 7 novembre 1987 qui avait destitué le président Bourguiba, le père de l’indépendance. Puis, c’est la révolution du 14 janvier 2011 qui a renversé le dictateur Ben Ali et qui a été commémorée de 2012 à 2021. Mais, récemment, le président Kaïs Saïed a annoncé que la chute du dictateur serait désormais célébrée chaque 17 décembre, en hommage à l’élément déclencheur de la Révolution de Jasmin. Quant à la Révolution de 1952, il est toujours peu question d’en faire grand cas.…
Cela dit, la date du 18 janvier n’a jamais été totalement effacée du calendrier officiel des célébrations, même si ce n’est plus un jour férié et qu’elle est toujours célébrée dans une grande discrétion, voire indifférence. Mais cette année, c’est le 70e anniversaire de l’événement qui a conduit la Tunisie à l’indépendance. Le 18 janvier 1952, Habib Bourguiba était arrêté ainsi que 20 de ses compagnons par les forces françaises. Bourguiba était le leader du Néo-Destour (PND), le mouvement qui lutte pour l’indépendance du pays). Aussitôt, le pays s’est embrasé et l’UGTT, dirigée par Farhat Hached, a décrété la grève générale. Des rassemblements populaires se sont produits dans plusieurs villes du pays. Une guérilla s'est même organisée dans les montagnes. La grève générale, déclenchée le 22 janvier, a tourné à l'affrontement avec l'armée française. Il y a eu des dizaines de morts et des milliers de personnes détenues dans les régions.
La France finit par reconnaître en 1954 l’autonomie interne de la Tunisie. Le 20 mars 1956, Pierre Mendès-France signera les accords d’indépendance totale, mettant fin à 75 ans d’occupation française de la Tunisie.
La date du 18 janvier a aussi une dimension politique dans la Tunisie actuelle. En 2018, la présidente du Parti destourien libre (héritier du PND), Abir Moussi qui faisait allusion à ces événements historiques en déclarant dans un meeting populaire organisé le 14 janvier dernier que son parti « ne reconnaissait qu’une seule révolution, celle du 18 janvier 1952 ». À la veille de cette commémoration du 18 janvier 2022, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, menace de poursuivre en justice la Télévision nationale si elle ne diffuse pas, ce 18 janvier, un documentaire sur les événements du 18 janvier 1952. Soulignant que l’État est tenu de préserver la mémoire nationale. La commémoration de 2022 s’avère être un élément du combat politique contre la dérive autoritaire du président Kais Saied.
Si les autorités algériennes cultivent à l’excès la mémoire de la lutte pour l’indépendance, le pouvoir tunisien semble au contraire, particulièrement oublieux.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 janvier 2022
Mise à jour janvier 2023 : le 14 janvier 2023, plus de 10 000 manifestants ont défilé à Tunis, avenue Bourguiba, à l’appel des différents partis d’opposition. Ils sont vent debout contre le régime autoritaire que Kaïs Saïed est en train de mettre en place depuis le coup d’État du 21 juillet 2021. Mais, ils protestent aussi contre les pénuries alimentaires qui ont obligé la Tunisie à faire appel à l’aide de la Libye.
Bourguiba pendant une manifestation en 1951